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le domaine de la physiologie de la méthode graphique qui s'est, entre ses mains, montrée d'une étonnante fécondité ; Chauveau, précurseur de Pasteur en ce qui concerne le rôle des virus dans les contagions et l'initiateur des recherches relatives à l'énergétique du fonctionnement de l'organisme; Paul Bert par qui fut étudiée l'influence de la pression barométrique sur les phénomènes vitaux, mais que la triste politique détourna malheureusement de la science; Brown-Sequard, par qui a, tout d'abord, été décelé le rôle capital des sécrétions internes dans l'organisme.

Un chapitre tout entier est, cela va sans dire, consacré à l'œuvre immense de Pasteur en biologie. Si populaire est l'histoire de cette œuvre qu'il nous semble parfaitement inutile de nous y arrêter ici, même sous forme sommaire. Contentons-nous de dire qu'il ne nous paraît pas possible d'en donner, en une vingtaine de pages, un raccourci plus saisissant que celui qui est sorti de la plume de M. Caullery. Il est bien tel qu'on pouvait le souhaiter dans cette histoire générale de la nation française, et c'est tout dire.

Telle est l'importance des doctrines transformistes dans l'évolution contemporaine des sciences biologiques que ce n'est pas trop, de la part de l'auteur, d'y avoir consacré un chapitre tout entier. Cette théorie transformiste, formulée pour la première fois, au début du XIXe siècle, par Lamarck, mais en ne trouvant d'abord que bien peu d'écho, en raison surtout de l'influence contraire de Cuvier qui régnait alors presque sans partage, a été restaurée, vers le milieu du siècle, par Charles Darwin, et, cette fois, pour connaître un vaste retentissement. Aux yeux de Darwin, le monde évoluait d'une façon continue, par le seul jeu des forces naturelles et constantes, d'où le nom d'évolution attribué à la doctrine; c'est d'ailleurs dans la sélection naturelle que Darwin voyait le principe du mécanisme de cette évolution.

Le caractère nécessairement conjectural d'une telle conception donnait prise à de nombreuses objections dont, en France, les plus fortes furent énoncées par Quatrefages. Pareille théorie échappait, de par sa nature même, à la vérification expérimentale qui, depuis les travaux de Claude Bernard et de Pasteur, restait, au regard de la grande

majorité des savants français, le seul fondement admissible des idées neuves à introduire en physiologie. Ce ne fut donc qu'à la longue que la conception darwinienne recruta en France des partisans déclarés, au premier rang desquels se montrèrent Broca, Albert Gaudry, Giard, Marion, Martins, Mathias Duval, Edmond Perrier. Notons en passant que si la doctrine de l'évolution, interprétée dans un certain sens, a pu sembler propre à fournir une arme utilisable à des fins antireligieuses, elle n'a pourtant pas paru à certains croyants, comme Gaudry, inconciliable avec le plan général de la création divine.

Mais si, d'après notre auteur, « la paléontologie fournit aujourd'hui des preuves multiples et certaines d'une transformation progressive des êtres », il constate lui-même que « le mécanisme par lequel elle a dû s'accomplir reste un problème obscur, après un demi-siècle de recherches. Ni l'une ni l'autre des deux grandes solutions proposées, le lamarckisme et le darwinisme, ne peut être considérée comme satisfaisante ».

Ayant rappelé les recherches nées des discussions qu'a provoquées la doctrine transformiste, à propos desquelles sont nommés, parmi les Français, Bonnier, Alexis Jordan, dont les recherches « apparaissent aujourd'hui comme un document solide et qui a joué un rôle considérable à la base des études récentes sur le problème de l'espèce », Naudin, émule de Mendel dans l'étude expérimentale de l'hybridation, M. Caullery dresse le bilan actuel des études sur l'évolution sous une forme parfaitement mesurée et que l'on ne saurait accuser d'être tendancieuse. Il est toutefois permis de faire quelque réserve au sujet de l'analogie qu'il essaye d'esquisser entre le transformisme et les transmutations d'atomes; il ne s'agit pas là d'une évolution, mais de morts et de naissances; les transmutations radioactives sont essentiellement spécifiques.

Un dernier chapitre, des plus intéressants, est consacré par l'auteur aux principaux problèmes et aux tendances de la biologie récente et contemporaine. A propos de l'éthologie, il sait rendre justice, avec une parfaite impartialité, à l'œuvre si originale de Fabre; il fait également ressortir l'importance de la part contributive de savants français IV SÉRIE. T. VIII.

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tels que Ranvier pour l'histologie; Guignard pour l'étude de la fécondation; Chabry pour l'embryogénie expérimentale; Yves Delage pour la parthénogénèse expérimentale : Maupas, dont les travaux sur la reproduction des infusoires. « ont été parmi les plus suggestifs de la période contemporaine et restent un modèle d'élégance et de précision »> ; Van Tieghem sur les parties les plus variées de la botanique, etc...

Quant aux vues, de nature philosophique, qui se rencontrent dans les dernières pages du chapitre, elles sont, comme toutes les interprétations du même genre, sujettes, cela va sans dire, à contestation. On est en droit de ne pas admettre comme un fait scientifique l'identification de l'individualité spécifique avec une individualité chimique, vu, au contraire, le caractère variable des états chimiques dans la cellule, ni que la forme reste l'attribut essentiel de la vie.. Une telle manière de voir laisse, de fait, en dehors de notre connaissance l'individu et son organisation, et cela peut apparaître comme une lacune d'importance dans le champ de la biologie.

Toujours est-il qu'on ne saurait trop louer M. Caullery, quelles que puissent être ses idées personnelles sur la philosophie du sujet, du souci d'impartialité qu'il a apporté dans la présentation des doctrines scientifiques rentrant dans son sujet, en même temps que de la forme vraiment attrayante qu'il a su donner à cet exposé.

La seconde moitié du même volume est occupée par l'histoire de la philosophie en France, depuis le Moyen Age jusqu'à nos jours, par M. René Lote, maître de conférences à l'Université de Grenoble. C'est un sujet auquel pourrait être consacré un article spécial par une plume plus compé-tente que la nôtre.

M. D'OCAGNE..

III

LES JARDINS BOTANIQUES ROYAUX DE KEW

Le village de Kew est situé sur la rive droite et dans une courbe de la Tamise, à l'ouest et à environ une demi-heure de train de la grande métropole anglaise. Favorisé par un climat relativement doux, Kew possède en outre des environs charmants. C'est au milieu de cette nature riante, que se trouvent les Jardins Botaniques Royaux dont la réputation est mondiale.

Travaillant à l'herbier de Kew, depuis plusieurs mois, nous avons pu admirer à loisir toutes les richesses accumulées dans ces Jardins Botaniques par le travail tenace et persévérant de plusieurs générations successives de botanistes et d'horticulteurs. Nous voudrions les faire connaître à nos compatriotes; nous voudrions aussi leur montrer la place importante que cet institut tient dans la vie scientifique et économique de tout l'immense Empire Britannique, et les convaincre, par cet exemple, de l'utilité actuelle et immédiate d'un jardin botanique pour un pays colonial.

Le premier but de tout jardin botanique est de favoriser l'étude des diverses branches de la Botanique pure et de la Botanique appliquée. Pour réaliser pleinement ce but, il faut tout d'abord des collections de plantes vivantes, surtout de plantes utiles à l'agriculture et à l'horticulture. Il faut ensuite une collection de plantes sèches ou herbier, qui permettra d'étudier la végétation des pays éloignés sur des documents authentiques. Des musées contenant tous les produits utilisables du règne végétal sont indispensables ainsi qu'une bibliothèque choisie, complément nécessaire des herbiers et des musées. Des laboratoires de recherches anatomiques, physiologiques et phytopathologiques sont également nécessaires.

Nous verrons que les Jardins Botaniques Royaux de Kew réalisent pleinement toutes les conditions citées plus haut et qu'ils répondent parfaitement à ce que le Gouverne

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Vue du haut de la pagode, montrant la serre tempérée et l'Arboretum (d'après le Illustrated Guide. The Royal Botanic Gardens, Kew).

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