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vigueur plus forte que les espèces sauvages. Kew s'est cependant proposé surtout la culture des types sauvages dont elle possède environ 1800 espèces. Les serres ouvertes au public ne contiennent que les espèces les plus robustes — entre autres, une superbe collection de Cypripedium — ; les autres espèces, dont la culture demande une atmosphère toujours uniformément humide, se trouvent dans des serres privées.

Un peu au nord de la serre des Palmiers est la serre des plantes aquatiques no 15, renfermant de nombreux spécimens du Cyperus papyrus du Nil, de Nelumbium et plusieurs variétés de Nymphaea lotus. L'Aponogeton fenestralis (Naiadacée) du Madagascar étale ici ses curieuses feuilles réticulaires et l'Euryale ferox tient ici la place du Victoria regia dont il est très voisin.

La serre des Palmiers est non seulement une des plus belles serres qui existent, mais c'est aussi celle qui attire le plus de visiteurs. C'est une construction admirablement proportionnée, érigée de 1844-48 d'après les dessins de Decimus Burton. Elle s'étend dans la direction nord-ouest sud-est et prend des dimensions imposantes : elle mesure 120 m. de long; le transept central a 22 m. de haut sur 32 m. de profondeur, tandis que les deux ailes mesurent 10 m. de haut sur 15 m. de profondeur.

Une des plus grandes difficultés dans une serre d'aussi vastes dimensions est le maintien d'un certain degré d'humidité de l'atmosphère, condition primordiale pour la bonne croissance des plantes. On n'y parvient que par l'évaporation répétée de grandes quantités d'eau. Comme dans une serre les meilleures conditions de croissance se trouvent toujours réalisées dans les régions supérieures au voisinage des vitres du toit, les grands palmiers y viennent très bien mais on a toutes les peines du monde à y maintenir en vie des arbustes et d'autres plantes de faibles dimensions.

Dans la portion centrale de cette serre on admire de beaux spécimens de palmiers à troncs élancés mesurant 15 m. de haut et portant à leur sommet de belles touffes de larges feuilles pennées ou palmées. Du haut de la galerie

FIG. 6.

La grande serre des Palmiers avec l'étang sur l'avant-plan. (D'après le Illustrated Guide, The Royal Botanic Gardens Kew.)

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qui en fait tout le tour, on peut se faire une idée de la beauté et de la variété des vastes masses feuillées tropicales. Le plus vieux palmier que l'on trouve ici est un spécimen de Sabal Blackburnianum datant probablement de 1793. Mentionnons encore les nombreux Cocos, les gracieux Chamaedorea, les Livistona à feuilles en éventail, le Bismarchia nobilis, espèce rare du Madagascar, et les Pritchardia des îles Fiji. L'aile nord de la serre des Palmiers abrite une belle collection de Pandanus dont les branches développent de puissantes racines supports.

L'aile sud renferme une collection unique de Cydacées parmi lesquelles les Encephalartos attirent le plus l'attention des visiteurs. Il y a ici un exemplaire d'Encephalartos Caffer rapporté de l'Afrique du Sud par Masson en 1775, qui a produit un cône mâle en 1819 et dont la tige n'atteint encore actuellement que 3 m. de haut.

Les bambous et les plantes grimpantes sont également bien représentés dans la serre des Palmiers. Parmi les premiers, plusieurs bambous géants comme le Dendrocalamus giganteus de la Malaisie portent très haut leurs belles tiges droites et cylindriques. Parmi les plantes grimpantes, les Calamus, le Monsterea deliciosa (Aracée) et le Lonchocarpus Barteri (Légumineuse) de l'Afrique, que l'on voit serpenter ici gracieusement, se comportent presque comme les lianes dans les forêts tropicales.

Cette serre renferme aussi beaucoup de plantes tropicales utiles à l'homme les Musa qui portent chaque année de beaux régimes de fruits, les Coffea, le Theobroma cacao, le Carludovica palmata du Panama dont les feuilles servent à la confection des chapeaux panama, et le Ravenala madagascariensis ou arbre du voyageur.

Il nous reste à dire un mot de la serre tempérée, la plus grande des serres de Kew, située dans la partie sud-est des Jardins. Autant la serre des Palmiers est gracieuse dans ses contours, autant celle-ci présente des lignes régulières et a un aspect plutôt sévère. L'ensemble du bâtiment n'a pas moins de 210 m. de long et sa plus grande profondeur atteint environ 45 m. Il fut construit de 1862-1899 d'après les plans de Decimus Burton, l'architecte de la serre des

Palmiers, et coûta £ 43.000. La serre tempérée est subdivisée en trois serres distinctes: une serre centrale et deux serres d'aile reliées chacune à la serre centrale par deux constructions octogonales. L'aile nord abrite les plantes de l'Himalaya, la température y est légèrement plus élevée qu'à l'extérieur; l'aile sud est la serre du Mexique, c'est une serre demi-chaude; la serre centrale est le jardin d'hiver, la température y est intermédiaire.

Un large portique donne accès à la serre de l'Himalaya. L'intérieur de cette serre est subdivisé en quatre parterres et on y trouve principalement des types de la végétation de l'Asie septentrionale tempérée : le Japon, la Chine et l'Himalaya. Les Rhododendrons y dominent, surtout ceux de l'Himalaya introduits par Sir Joseph Dalton Hooker; ils fleurissent tous pendant les cinq premiers mois de l'année. Les Camellias sont également bien représentés; on y remarque surtout quelques beaux exemplaires de Camellia theifera dont les feuilles donnent le thé de Chine. Une très belle plante de l'Himalaya est le Pentapterygium serpens (Ericacée vaccinoïdée), épiphyte dont les longues branches grêles portent de belles rangées de fleurs écarlates.

Le jardin d'hiver est de loin la plus belle et la plus grande des trois serres. C'est un rectangle de 70 m. de long et de 20 m. de haut ; une galerie en fait tout le tour et permet aux visiteurs de se faire une idée de la richesse et de la beauté de la végétation subtropicale.

Le visiteur peut admirer ici de nombreux types de la flore australienne. Parmi les Araucaria, atteignant ici les dimensions de nos plus grandes essences indigènes, l'Araucaria Biduvillii attire spécialement l'attention par son tronc droit, formidablement armé de longues épines et par ses feuilles également fortement épineuses. A côté d'eux les nombreux Eucalyptus font bel effet. Malheureusement, dans les serres ces arbres n'atteignent guère de fortes dimensions. On sait que les Eucalyptus sont les plus grands arbres qui existent, surpassant en hauteur les fameux Sequoia gigantea de la Californie. Les forêts d'Eucalyptus de l'Australie ont un cachet bien particulier; les feuilles de ces arbres, au lieu d'exposer leur limbe, présentent leurs bords aux rayons du soleil; ce qui entraîne l'absence

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d'ombre dans ces forêts. De nombreuses espèces d'Acacia fleurissent ici pendant les mois de février, mars et avril ; l'Acacia dealbata atteint les dimensions d'un grand arbre et sa floraison est très abondante. Signalons encore les belles fougères arborescentes et surtout l'avenue des Dicksonia antarctica de l'Australie, les nombreux palmiers subtropicaux parmi lesquels un Jubea spectabilis du Chili et de nombreux Chamaerops humilis et les curieuses Protéacées.

La serre du Mexique contient des plantes subtropicales, spécialement du Mexique. Les plus remarquables sont certaines plantes succulentes parmi lesquelles un exemplaire de Cereus giganteus atteint plus de 3 m. de haut. Les Strelitzia sont représentés par trois espèces : S. reginae, S. augusta et S. Nicolai. Ces deux dernières, les moins bien connues, sont arborescentes et portent de très belles touffes de feuilles. Les Cocos flexuosa font bel effet le long de l'avenue centrale et Ficus religiosa des Indes est également ici. Non moins intéressant est un exemplaire de Dracaena Draco provenant du fameux arbre d'Orotawa (Ténériffe) qui fut détruit par une tempête en 1867.

B) Les Plantes rustiques

Le climat de l'Angleterre se ressent beaucoup du voisinage de la mer et de la prédominance des vents du sudouest; aussi le climat de Kew est moins rigoureux que celui de la Belgique. La température moyenne de l'année y est supérieure à celle de nos contrées; la température hivernale y est également plus élevée, de sorte que les hivers y sont plus doux que chez nous. Bien que les pluies soient plus abondantes dans l'ouest de l'Angleterre qu'en Belgique, la moyenne annuelle de la pluie est moins forte dans le sudest de ce même pays (Greenwich 61 cm., Bruxelles 72 cm. de pluie annuelle). L'influence de ces conditions se fait sentir fortement sur les cultures de pleine terre (1). A Kew,

(1) On sait que la pointe sud-ouest de l'Angleterre est particulièrement favorisée sous ce rapport. Dans les Cornouailles, certains Palmiers et certains Camellias croissent parfaitement en plein air.

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