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état d'équilibre instable, qui ne permet plus l'application de la formule Laplace.

Le phénomène tel qu'il vient d'être décrit est surtout perceptible aux pays chauds, ou dans les journées chaudes de climats plus tempérés ; il ne paraît pas illégitime de généraliser davantage. Sous d'autres latitudes ces échauffements exagérés du sol sont moins à craindre ; mais n'est-on pas en droit de se demander si des refroidissements anormaux n'existent pas avec les neiges d'hiver ? Par exemple, il serait intéressant de rechercher les anomalies que donne la formule de Laplace lorsque la station supérieure est couverte de neige, alors que l'inférieure en est exempte. Nous ne faisons pas allusion aux classiques inversions de température du Puy de Dôme qui n'ont pas, croyons-nous, une telle origine.

Nous n'avons pas voulu parler ici des orages tropicaux, dont l'origine convective est indiscutable, et qui se montrent si réguliers dans leur formation et leur double évolution quotidienne et saisonnière; c'est un phénomène trop complexe pour être abordé ici.

Il faut se borner, et conclure une étude déjà trop longue.

S'il était permis de sourire, dans une grande revue scientifique, la première réflexion de clôture pourrait être : Soyez bons pour les Météorologistes! Leur jeune science progresse lentement, peut-être, mais elle progresse grâce aux efforts multipliés, à une collaboration internationale, à un labeur de toutes les heures. Le Père Gauthier a fait voir les difficultés des synthèses; ici, dans l'analyse d'un détail important, le lecteur aura constaté de ses yeux combien les problèmes sont compliqués. Nous en sommes arrivés à ceci, que la relation entre la pression et l'altitude change à chaque instant, et qu'une formule générale cesse d'être applicable en pays tropical après le lever du soleil. Comment s'étonner

encore que la Météorologie n'ait pas acquis la précision de l'astronomie de position?

Il ressort directement de ces quelques pages que la formule dite de Laplace ne peut pas être employée sans discernement et dans tous les cas, soit pour la détermination d'une altitude, soit pour la réduction d'une pression au niveau de la mer; il ne faudrait pas pour cela abandonner entièrement son usage, mais le réserver au temps des circonstances favorables.

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Les circonstances favorables en pays tropical ne se rencontrent pas quand le soleil est haut sur l'horizon, et ne se retrouvent qu'un certain temps après son coucher. Il n'a pas été possible par la méthode exposée de traiter la réduction des pressions au niveau de la mer, d'autant que le réseau international exige une précision de 0mm,2, que notre procédé ne saurait donner. Pour les déterminations d'altitudes en pays chauds par le baromètre ou l'hypsomètre, l'explorateur pourra considérer comme pratiquement corrects les résultats obtenus vers 6 ou 7 heures du matin. Au début de l'après-midi il faudrait diminuer les altitudes de 2o et dans la soirée de 196; au printemps la correction devrait être augmentée. Enfin, la formule de Laplace ne correspond pas à la situation atmosphérique des, couches voisines du sol aux heures de température élevée ; c'est beaucoup plus haut dans le ciel qu'il faudrait chercher des points en équilibre statique. La discussion a mis en évidence l'existence de cette action convective importante, que quelques météorologistes isolés nient encore aujourd'hui. C'est une sorte de surface de discontinuité dont on pourrait suivre en détail la double évolution quotidienne, la formation qui suit le lever du soleil, l'ascension dans le sillage de l'astre, la lente retombée après que les derniers rayons ont disparu.

L'Observatoire de Tananarive n'a sans doute pas la réponse complète aux questions qui le préoccupaient..

Il ne croit pas néanmoins avoir perdu son temps : une approximation des altitudes hypsométriques diminuant les erreurs des 4/5mes, un captivant phénomène de météorologie dynamique mis en meilleure lumière, telle est son excuse pour le pénible voyage qu'il vient d'infliger au lecteur.

Tananarive, janvier 1925.

CH. POISSON,

Directeur de l'Observatoire.

IVe SERIE. T. VIII

Les huiles lourdes dans les moteurs

La propulsion mécanique de toutes espèces de véhicules sur terre, sur mer et dans les airs a pris, depuis la fin de la guerre, un développement que l'on pouvait prévoir sans doute, mais qui a néanmoins dépassé toute attente: on estime aujourd'hui à une vingtaine de millions le nombre des voitures automobiles de tout genre qui sillonnent les routes du monde. A eux seuls, les ÉtatsUnis d'Amérique en possèdent près de quinze millions, et ce formidable contingent s'accroît de plus d'un million par an (1). Les pays d'Europe suivent de très près ce mouvement, et nos dernières statistiques témoignent de la faveur chaque jour plus grande dont jouit chez nous ce mode de locomotion accélérée. On a peine à se rendre compte de l'avenir qui est réservé à cette branche nouvelle de la technique des transports, mais tous s'accordent à envisager avec inquiétude l'augmentation énorme de la consommation des essences, qui alimentent la grande généralité des moteurs de voitures. Au taux vertigineux dont croît la dépense de ces produits, on est en droit de se demander si la production suffira longtemps encore à la demande. Déjà le service géologique officiel des États-Unis annonce que les réserves de pétrole dont ils disposent n'assureront plus leurs divers besoins que pour

(1) Au cours du mois de février 1925, les États-Unis ont construit 277.000 voitures automobiles; cela fera près de 3 millions et demi pour l'année, dont moins du tiers ira à l'exportation. En 1920, ils avaient mis sur roues 2.205.197 moteurs, et ils n'en avaient vendu au dehors que 170.765.

une vingtaine d'années, de sorte que ce pays, hier encore le plus grand exportateur du monde, se verra réduit à importer lui-même les huiles dont il ne pourra absolument point se passer.

Ce sont les essences qui manqueront le plus vite, si les méthodes de travail des usines de rectification restent ce qu'elles sont à l'heure présente. En effet, la proportion des produits légers obtenus par la distillation des huiles brutes est relativement faible. Très variable avec leur provenance, elle ne dépasse pour ainsi dire jamais 20 pour cent et elle tombe parfois au voisinage de 3 pour cent on peut l'estimer en moyenne à 10 pour cent. La découverte de nouveaux gisements plus riches en hydrogène pourrait améliorer la situation, mais cette éventualité est peu probable. On est plus autorisé à escompter le résultat de nouveaux procédés de traitement tendant à réduire la production du pétrole lampant dont les emplois diminuent; telle est la pratique inaugurée depuis un bon nombre d'années par les Américains, appelée par eux et rapidement vulgarisée chez nous sous le nom de cracking; nous avons francisé la chose en créant le verbe actif cracker et le substantif crackage, sans en demander la permission à l'Académie, qui se vengera peut-être en nous le refusant.

Il s'agit d'une décomposition pyrogénée déterminée, opérée sous l'action de la chaleur et de la pression, des pétroles lourds en produits plus volatils de désintégration on y a recouru d'abord dans le but d'améliorer le rendement de la rectification en huile lampante, mais l'opération se prête non moins bien à la production des essences (1). Elle est devenue courante, et a rendu de

(1) Prenons un exemple de transformation d'un carbure forménique, du type Cn H2n+2 tel que C13H28, qui se classe parmi les produits lourds; en le soumettant sous pression à une température de 220°, on obtient :

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