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grands services aux Alliés, au cours des hostilités. Le procédé, qui consistait à constituer une essence de densité voulue par le mélange d'éthers de pétrole et de lampant, était bien moins recommandable, et a conduit à des déboires que le crackage évitait.

Les succédanés des essences, tels que le benzol, obtenu par débenzolage des gaz de distillation (gaz de ville ou gaz de fours à coke), la naphtaline, employée à l'état de fusion, l'ergine, extraite du goudron de houille ou d'autres produits artificiels du même genre, peuvent être substitués en bien des cas aux essences de pétrole dans l'alimentation des moteurs et donner d'excellents résultats. Mais c'est sur le carburant national, autrement dit l'alcool carburé, que l'on fonde présentement les plus grandes espérances, pour l'alimentation des 100.000 véhicules automobiles qui roulent sur nos chemins en France et consomment annuellement près de 10 millions d'hectolitres la fabrication de l'alcool anhydre a amélioré la préparation de cette dissolution, mais toutes les difficultés ne sont pas surmontées et le carburant mixte n'a pas encore conquis, je ne dis pas la faveur, mais la confiance des chauffeurs, qui ne se paient pas de mots. D'ailleurs, on a fait observer avec raison que notre carburant ne méritera que le titre de semi-national, tant qu'il sera constitué mi-partie d'essence, venue de l'étranger : un carburant d'alcool benzolé répondrait mieux au qualificatif réconfortant de national et de français, attendu que ses éléments constituants seraient des produits de notre sol et de nos usines.

Les progrès de la chimie permettent aussi d'envisager la création de sources nouvelles de carburants volatils. Grâce aux remarquables travaux des professeurs abbé Senderens, Sabatier et Mailhe, on est parvenu à tirer par

CH22 est le décane, de densité 0,76, bouillant à 160°, c'est-à-dire une essence; C'H est l'éthane gazeux, appartenant aussi à la classe des carbures saturés ; il y a dépôt de coke C.

catalyse toute la gamme des pétroles des huiles végétales que les pays tropicaux, et notamment nos colonies, produisent en surabondance. D'autre part, la voie synthétique, ouverte il y a cinquante ans par Berthelot en recourant à l'hydrogénation sous pression, permet de changer en huile les bois et les houilles la réputation quelque peu usurpée du Docteur Bergius s'est fondée sur cette trans formation, dont l'origine est indiscutablement française. Il en est de même de la conversion des hydrocarbures gazeux, tels que l'acétylène, en benzine, toluène et naphtaline, sous l'action des températures élevées, et du procédé Fischer, basé sur le traitement du gaz à l'eau en présence du carbonate de potasse et du fer, sous la pression de 150 atmosphères, à une température de 400o.

Mais toutes ces créations de la science et de l'industrie ne sont pas encore entrées dans la période des pleins rendements, et entretemps la production des essences menace de devenir de plus en plus déficitaire : l'emploi des huiles lourdes par utilisation directe dans les moteurs s'impose donc de plus en plus impérieusement. C'est le moyen le plus sûr de conjurer une crise dans la traction et la propulsion automobiles, dont le merveilleux essor est si plein de promesses; c'est aussi un des meilleurs procédés d'alléger l'écrasant tribut payé par la France à l'étranger, d'équilibrer notre balance commerciale et de venir au secours du franc, notre unité monétaire de plus en plus défaillante.

L'étude que nous entreprenons de l'utilisation des huiles lourdes dans les moteurs emprunte sa haute importance à son actualité et aux conséquences qu'elle doit entraîner à sa suite. Elle s'appliquera tour à tour aux divers moteurs à combustion interne, qu'ils soient à explosion, à combustion graduelle ou d'un genre mixte. Nous ne nous dissimulons point les difficultés qu'elle présente, mais nous espérons en triompher en procédant

avec beaucoup de méthode, et en évitant, autant qu'il est possible, de compliquer les questions par la recherche d'une précision qu'elles ne comportent pas.

Nous commencerons par un examen des produits, applicables à la production directe de la puissance motrice, compris sous la désignation d'huiles lourdes.

I. LES HUILES LOURDES

Les produits dérivés du pétrole arrêteront tout d'abord notre attention.

Un ingénieur distingué, spécialiste dans les questions de moteurs à combustion interne, M. Drosne (attaché aux établissements Schneider du Creusot) n'a pas craint de dire que nous ne savons pas bien ce que c'est que le pétrole (1). Cette huile complexe, constituée par le mélange de carbures nombreux et divers, dissous les uns dans les autres, renfermant de plus en quantité variable des sulfures, ainsi que des produits oxygénés et nitreux, déroute en effet l'analyse et elle échappe à une définition rigoureuse et exacte.

Après avoir spécifié ses éléments, étudié leurs propriétés physiques et chimiques, densité, viscosité, chaleur spécifique, chaleur de vaporisation, pouvoir calorifique, température d'ébullition, inflammabilité, etc., on n'en a pas encore déterminé toutes les propriétés ; ainsi, on ne sait pas bien comment elle se vaporise et de quelle manière ses nombreux constituants se mettent en équilibre réciproque. On commet par suite une erreur en assimilant ce liquide hétérogène et ses vapeurs au système eau-vapeur, parce que, dit encore M. Drosne, les équi

(1) Cet aveu a été fait au cours d'une longue discussion, ouverte aux Ingénieurs Civils de France dans les premiers mois de l'année 1921; elle a été résumée dans le recueil des procès-verbaux de cette Société, auquel nous ferons de nombreux emprunts, en nous bornant à indiquer les noms des auteurs des communications.

libres entre les deux phases ne sont nullement de même nature dans ces deux cas : ceux du pétrole appartiennent, à son avis, à la catégorie des faux équilibres thermodynamiques, où les actions de viscosité jouent un rôle prépondérant. Les tensions superficielles interviennent aussi dans les phénomènes de changement d'état.

Il serait permis de discuter quelques-uns de ces aperçus, mais on ne saurait nier que la technique des pétroles ne renferme encore des incohérences et des obscurités. Qu'on ne s'étonne donc pas que deux huiles, distillant suivant la même loi, entre les mêmes limites de température, et physiquement identiques, présentent une combustibilité très inégale et se comportent de manière fort différente en moteurs. De même, il ne faudrait pas s'étonner de rencontrer des difficultés spéciales de fonctionnement et de ne pas relever les mêmes rendements dans un moteur déterminé en employant deux pétroles, qui appartiennent à une même série de carbures et présentent la même composition et la même densité. Leurs vapeurs affectent sans doute au sortir du carburateur des formes vésiculaires, qui ne sont pas identiques.

On serait porté à déduire de ce qui précède qu'il faut renoncer à dresser une classification des huiles, en vue de la production de puissance motrice, d'après leurs caractères extérieurs et leurs propriétés physiques et chimiques bien que très rationnelle, elle pourrait néanmoins donner lieu à quelques mécomptes. C'est ce qui arrive en effet. Et pourtant, nous ne pouvons trouver d'autre base de discrimination de ces produits minéraux : il faut donc nous en contenter.

Une des meilleures méthodes repose sur les résultats de la distillation fractionnée et sur les points d'inflammabilité des huiles elle a été proposée par M. Grebel. Nous reproduisons ci-après cet essai de coordination dans ses grandes lignes; il s'applique surtout à des pétroles américains du type Pensylvanie.

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Le tableau se termine par des huiles de graissage et autres, qui ne sont plus des combustibles, et qui ne nous intéressent pas.

Cette énumération, ordonnée suivant des densités et des points d'ébullition et d'inflammabilité en croissance régulière, satisfait l'esprit, mais il ne faut pas se dissimuler le caractère artificiel qu'elle présente. Elle nous fournira néanmoins des éléments comparatifs d'appréciation très utiles, sous réserve des considérations qui suivent.

Et d'abord, il ne faudrait pas attacher trop d'importance aux dénominations adoptées, attendu qu'elles manquent absolument de précision les mots n'ont pas toujours le même sens dans la bouche des ingénieurs qui les emploient. Ainsi les essences, les gazolines et les benzolines sont fréquemment confondues; on range sous le nom de lampants des huiles assez différentes ; le nom de mazout donné primitivement à des résidus de rectification des produits du Caucase, est aujourd'hui attribué

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