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préliminaire, nous essaierons d'élucider, une fois pour toutes, les notions et les principes qui commandent toutes ces recherches (d'histoire comparée des des religions)... Nous étudierons ensuite le procédé comparatif, qui se trouve en fait employé par toutes les écoles, essentiel à toutes les méthodes, puis les règles de la critique dite historique, qui porte, selon l'usage courant du mot, sur les textes et monuments de l'âge historique, celles de la critique philologique, qui atteint par l'étude des langues les périodes archaïques des civilisations modernes, et celles de la méthode anthropologique, qui s'applique, par l'intermédiaire des non-civilisés, à éclairer les périodes primitives; — nous chercherons alors comment la psychologie religieuse peut atteindre au cœur même des religions. Dans un dernier chapitre, nous traiterons des sciences qui peuvent seconder l'étude comparée des religions et nous conclurons, en montrant comment chacune de ces sciences et chacune de ces méthodes, que les écoles avaient à tort isolées et que nous avions dû nous-même, dans une certaine mesure, considérer chacune à part, peuvent et doivent collaborer à la solution des problèmes que pose la multiplicité des cultes » (Introduction, p. IX).

J. MARÉCHAL, S. J.

IMMANUEL KANT (1724-1924). Volume commemorativo del secondo centenario della nascità. Un vol. in-8° de 324 pages. (Pubblicazioni della Università cattolica del Sacro Cuore, vol. VII). Milano, «< Vita e Pensiero », 1924. Lire 15.

On aime à relever, comme un symptôme heureux, le geste de la Faculté catholique de philosophie de Milan consacrant un volume entier à commémorer le bi-centenaire de Kant. Geste clair et courtois, qui n'enveloppe aucune équivoque et ne trahit aucune compromission. Le R. P. Gemelli en expose la signification dans un Préambule d'inspiration très élevée (Il nostro punto di vista nello studio della filosofia di E. Kant). S'il est vrai que Kant (qu'il l'ait, ou non, voulu) reste un des adversaires les plus dangereux de la philosophie chrétienne, il n'est pas moins vrai que la simple loyauté et le souci même de défendre

efficacement la vérité interdisent de perpétuer certaines appréciations simplistes, qui ne seraient plus aujourd'hui excusables. L'esprit dans lequel les néoscolastiques milanais étudient le kantisme est un esprit de scrupuleuse objectivité; ils ont compris que l'on ne combattait bien que ce que l'on connaissait bien; ils savent aussi qu'il n'y a point d'erreur totale et qu'aucun grand philosophe n'a complètement renié ou ignoré les principes fondamentaux de la « philosophia perennis ». Disons-le tout de suite à la louange des collaborateurs du R. P. Gemelli: si tous les jugements qu'ils formulent ne s'imposent pas - cela va de soi avec une égale évidence, nul lecteur ne contestera la sincérité très attentive, très avertie, très informée, de cette brillante série d'études, non plus que la sereine orthodoxie catholique qui les inspire.

Après les pages d'introduction du R. P. Gemelli, le prof. Mario Casotti confronte Kant et la pensée chrétienne, hier et aujourd'hui on comprend qu'à ce point de vue du vrai intégral, il doive être sévère, très sévère, pour l'idéalisme critique. Le prof. Ludovico De Simone, de l'Université de Naples, montre ensuite, dans une étude claire et judicieuse, l'Unité de la philosophie de Kant dans les trois Critiques. Les deux articles suivants concernent plus directement l'histoire de la philosophie chrétienne en Italie au XIXe siècle, mais offrent un intérêt théorique général : ce sont, du R. P. Chiochetti, La Critique de la Raison pure dans la philosophie de Galuppi et de Rosmini, et, du prof. A. Masnovo, Apriorisme et apriorisme (chez Buzzetti, Galuppi, et Rosmini, par comparaison avec Kant). Sous le titre Platon et Kant, le prof. Paolo Rotta relève avec beaucoup d'exactitude, les traces notables de platonisme qui persistent sous l'agnosticisme kantien. Puis viennent les imposants mémoires de M. Umberto Padovani (La religion dans les limites de la Raison) et de M. Guido Rossi (Le problème de l'existence de Dieu aux différentes phases de la pensée kantienne), études solides et fouillées; la seconde surtout, en reconstituant, sur textes, l'évolution continue d'un problème qui fut constamment à l'avant-plan des préoccupations de Kant, rendra service à beaucoup de lecteurs. Les deux derniers essais exposent avec compétence

le système politique dans la philosophie de Kant (prof. G. B. Biavaschi) et la pédagogie de Kant (prof. Ulisse Pucci).

On le voit, ce recueil, s'il laisse un peu dans l'ombre quelques aspects importants du kantisme historique, n'est pas si loin d'en présenter une vue d'ensemble et une critique compréhensive à la fois clair, intéressant et, lorsqu'il le faut, sobrement technique, il fait honneur à la jeune et prospère Université catholique de Milan.

Comme nous le rappelions plus haut, ce volume est le VIIe de la Première Série (Sciences philosophiques) des « Publications de l'Université du Sacré-Coeur »; il y fut précédé par des travaux non moins remarquables, que nous regrettons de ne pouvoir énumérer ici, mais parmi lesquels on nous permettra bien de mentionner, fût-ce à cause de leur retentissement hors de l'Italie, les recherches si originales et si pénétrantes un peu discutées aussi, cela convient de M. Giuseppe Zamboni sur la théorie de la connaissance (La gnoseologia dell'atto et Introduzione al corso di gnoseologia pura). Six autres Séries (Sciences juridiques, sociales, philologiques, historiques, biologiques, religieuses) témoignent, chez nos amis italiens, d'une activité scientifique pleine de promesses et déjà riche de fruits moissonnés.

XIX.

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J. MARECHAL, S. J.

LEHRBUCH DER NATIONAL EKONOMIE, par HEINRICH PESCH, S. J.- 5e et dernier volume, de xvII-824 pages (25 × 16). Fribourg-en-Brisgau, Herder, 1923. Relié : 22 Mk.

La REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES a déjà signalé le grand traité d'Économie politique du R. P. Pesch (fasc. du 20 janvier 1925, p. 278) et rendu compte des quatre premiers volumes. Le cinquième étudie les échanges, la formation des revenus et des fortunes et (un peu trop brièvement) les troubles qui surviennent dans les processus économiques. L'auteur est donc amené à traiter les questions capitales de la valeur, de la liberté commerciale, du crédit, de l'organisation financière, du salaire, de la rente, des assurances, des crises, des grèves et des lock-outs. Comme dans les volumes précédents, le P.Pesch fait preuve d'une connais

sance très étendue et très sûre des doctrines de ses devanciers et il s'efforce de les apprécier en fonction des règles de la morale chrétienne. L'organisation industrielle, commerciale et financière des peuples modernes apparaît dans cet ouvrage vraiment comme un moyen, non seulement d'assurer le bien-être, mais aussi de procurer le progrès moral de l'homme. L'activité économique doit, d'après l'auteur, être appréciée, réglée, stimulée ou modérée, suivant les exigences du bien spirituel, intellectuel et matériel de la Nation et de ses membres.

J. A.

LA BARRIÈRE ET LE NIVEAU. Étude sociologique sur la bourgeoisie française moderne, par E. GOBLOT, professeur de philosophie à l'Université de Lyon. Un vol. de 160 pages (1912). Paris, Alcan, 1925.

9 fr.

Pour M. Goblot, toute démarcation sociale est à la fois barrière et niveau. Il faut que la frontière qui sépare les classes sociales soit un escarpement, mais qu'au-dessus de l'escarpement il y ait un plateau. D'après lui l'égalité dans la classe est condition de la supériorité de la classe. Il trouve comme note caractéristique de la bourgeoisie française un sentiment qui peut s'exprimer ainsi : on ne veut pas paraître contraint, soit par une autorité, soit par la nécessité de vivre, à subir les fatigues du travail physique. Après avoir étudié les mœurs et l'éducation des bourgeois français, l'auteur conclut en annonçant la disparition de leur classe sociale, par suite des progrès de l'esprit critique qui assure le triomphe du mérite personnel. « Une classe ne subsiste qu'en faisant croire qu'elle est une élite, et ne peut devenir élite qu'en cessant d'être classe ».

Le parti-pris évident de M. Goblot ne l'a pas empêché de réunir beaucoup d'observations intéressantes, agréablement présentées ; mais ses idées philosophiques ne lui permettent pas d'écrire sur la morale et l'éducation de façon à satisfaire un catholique.

J. A.

XX.

INTUITION ET RÉFLEXION. Esquisse d'une dialectique de la conscience, par JACQUES PALIARD, professeur agrégé de philosophie, chargé de conférences à la Faculté des Lettres d'Aix. Un vol. in-8° de 470 pages. Bibliothèque de philosophie contemporaine. Paris, Alcan. 1925. 25 fr.

Ce travail considérable, dédié à M. Maurice Blondel, retiendra l'attention du monde philosophique. D'abord parce qu'une œuvre si manifestement inspirée par la pensée vigoureuse et profonde du maître de L'Action ne saurait être banale; ensuite parce que l'ampleur même du sujet traité amène l'auteur à prendre une position raisonnée devant tous ces grands problèmes vitaux, redoutables et jamais épuisés, que pose l'activité humaine; enfin, ajoutonsle, parce que ces pages denses, une fois surmontée la première résistance qu'offre au lecteur un style un peu chargé et peut-être trop sinueux, récompensent l'effort qu'elles ont coûté et procurent la satisfaction - trop rare pour n'être point goûtée -de sentir quelques-unes des acquisitions les plus précieuses de la tradition métaphysique s'harmoniser avec les exigences théoriques du présent dans une forte et souple unité.

La doctrine philosophique de M. Paliard doit beaucoup à Leibniz et à Maine de Biran, sa critique à Lachelier, sa dialectique à Renouvier et à Hamelin. Nous ne lui ferons pas un grief d'une dépendance spirituelle qui n'est point asservissement, mais insertion dans un des courants les plus larges de la philosophie contemporaine. Si l'on joint à ces influences celle, plus prochaine et plus vivante, de M. Blondel, on s'étonnera moins de trouver si fréquemment sous la plume de l'auteur, enveloppées de formules nouvelles qui les raccordent à nos inquiétudes modernes, de très vieilles et très significatives vérités, déjà notées (combien finement) par les Scolastiques anciens. Décidément, le patrimoine légué par ceux-ci aux philosophes de la Renaissance et à leurs héritiers n'est point encore complètement dilapidé. Nous ne pouvons songer à exposer par le détail le contenu des quatre longs chapitres qui partagent ce volume. Dans le chapitre 1, intitulé « Le rythme affectif », il est question

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