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à des mixtures préparées en vue d'applications spéciales. Le Congrès des combustibles liquides de 1922 avait formé une commission de Terminologie, qui a émis des vœux dont on attend encore la réalisation. C'est malheureusement le sort habituel des vœux de congrès.

Les hydrocarbures passant entre les mêmes limites de température peuvent être de qualité très différente. Il y a des lampants, de faible densité relative, qui distillent à haute température, dont la combustibilité est meilleure que celle d'autres huiles de même catégorie, mais qui sont beaucoup moins volatils. Les huiles de Pensylvanie, répondant aux mêmes caractéristiques que les huiles mexicaines, indiennes, russes et roumaines, sont plus faciles à brûler que ces dernières, qui ont elles-mêmes des tenues fort inégales en moteurs. A égalité de points d'ébullition, tel lampant américain aura une densité égale à 0,870, alors que celle du lampant russe n'est que 0,830.

Les pouvoirs calorifiques de tous ces produits présentent souvent des écarts que ne faisaient point prévoir les points d'ébullition, voire même d'inflammabilité. Les pouvoirs que l'on indique sont généralement des pouvoirs inférieurs (d'après la mode allemande), mais on omet presque toujours de le dire. Et pourtant la différence entre les deux pouvoirs est loin d'être négligeable : j'ai relevé maintes

fois une marge de 500 calories entre eux, égale au leur valeur.

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Sous ces expresses réserves, on peut déduire ce qui suit des caractères physiques : la viscosité, qui diminue avec la température, est croissante avec la densité pour une température donnée; le pouvoir calorifique diminue aussi, avec la densité. Les huiles brutes possèdent un pouvoir moins élevé, et leur viscosité se prête mal à la pulvérisation. Leur haute teneur éventuelle en essences de constitution abaisse leur point d'éclair et donne lieu à des inflammations brisantes quelquefois elles ren

ferment du soufre et du carbone solide qui peuvent devenir gênants. Les gas et les fuel oils présentent des courbes de vaporisation favorables à la combustion et jouissent d'un point d'éclair avantageux.

L'analyse chimique donne lieu, au dire de quelques spécialistes, à une classification plus rigoureuse que la précédente, qui repose presque uniquement sur les caractères physiques.

On sait que les pétroles sont constitués par de nombreuses variétés d'hydrocarbures, appartenant à la série forménique (C"H"+) éthylénique (C"H") et aromatique (C"H-6). La première série est toujours plus ou moins représentée ; les autres y forment une proportion très variable, généralement beaucoup moindre, surtout dans les huiles de Pensylvanie (1). Occupons-nous d'abord plus spécialement de celles-ci. On peut dire que les premiers distillats plus volatils se composent surtout d'hexane, heptane et octane (CH, CH6 et CH18), voire même de nonane (CH"), cet élément passant avant 200o. La distillation se poursuivant, on voit paraître le décane (CH2) et toute la suite de la série, jusqu'à la paraffine ; mais, au fur et à mesure que l'opération du fractionnement se poursuit, on recueille en progression croissante les termes des séries éthylénique et aromatique. La composition chimique de ce type de pétrole se caractérise donc assez bien. Le lampant peut être défini comme formé de décane, undécane, etc., jusqu'à l'heptadécane, avec plus ou moins de carbures éthyléniques et aromatiques; dans le gas-oil et le fuel-oil, le poids moléculaire des forméniques a monté, avec la densité du produit, en même temps que la teneur en éthyléniques et aromatiques. D'après H. Sainte-Claire Deville, l'analyse élémentaire a

(1) En thèse générale, et en se référant aux travaux de Pelouze et Cahours, on peut dire que le pétrole américain est surtout riche en carbures saturés C"H"+", et celui du Caucase en carbures éthyléniques CH3n, constituant la série des naphtènes.

donné d'abord 84 C+14 H + 2 (0+Az), puis C a augmenté, en même temps que H diminuait.

Dans les huiles minérales russes, nous trouvons moins de carbures forméniques et plus d'aromatiques; plus de carbone (86,5 C) et moins d'hydrogène (12 H): leur densité relative est plus grande. Les sources de Galicie donnent des produits intermédiaires.

En combinant les données d'ordre physique et chimique que nous venons de recueillir, on possède les éléments d'une définition assez générale des huiles que l'on doit ranger dans la catégorie des huiles lourdes; nous la ferons partir du pétrole lampant, du kérosène, no 7, de densité moyenne égale à 0,800, constitué par des carbures supérieurs au décane ou bien au paramylène, qui lui correspond dans la série des éthylènes. M. Robinson lui attribue une tension de vapeur de 100 millimètres de mercure à 12o et de 75m à 80o. Les règlements français lui imposent un point d'inflammabilité au plus égal à 35o. Son pouvoir inférieur est de 10.500 calories, alors que le pouvoir supérieur approche de 11.000. L'huile solaire, le gas et le fuel oil ainsi que les mazouts de toute provenance sont des huiles lourdes.

Mais nous disposons d'autres produits lourds, utilisables en moteurs, qui ne procèdent plus des huiles minérales, tirées du sous-sol.

Nous signalerons d'abord les huiles que l'on extrait du goudron de houille par distillation: elles varient nécessairement de qualité et de composition suivant la nature du charbon qui les a fournies. On les recueille d'ordinaire au-dessus de 200°. Leur densité, plus grande que celle du fuel-oil, est voisine de l'unité; par contre, elles présentent un degré de viscosité beaucoup moindre. Leur pouvoir calorifique ne dépasse guère 9000 calories; on place leur point d'inflammabilité vers 100°. Les qualités marchandes sont le résultat de mélanges effectués en vue de l'utilisation projetée, et de coupages spéciaux dont

les distillateurs ne divulguent pas le secret. On leur reproche quelquefois une teneur en coke moléculaire et en silice, qui sont préjudiciables dans les moteurs ; un autre écueil provient de la présence de plus de 2 pour cent d'eau. On s'accorde à donner la préférence aux huiles renfermant 89 de C, 7 de H et 4 d'O et Az. Il est évident d'après cela que ces huiles ne brûlent bien que dans les cylindres amenés à une température élevée ; à charge réduite des machines, ainsi qu'aux charges très variables et aux mises en route, leur emploi ne laisse pas que de présenter des difficultés ; cet inconvénient est moins marqué pour les huiles à phénol que pour celles à anthracène. En somme, ces produits sont inférieurs aux pétroles, mais leur bas prix leur a assuré une clientèle assez fidèle surtout en Allemagne, où leur fabrication s'est grandement perfectionnée.

La carbonisation à basse température, conduite de manière que les distillats échappent à toute réaction secondaire, donne naissance à des goudrons, dont on peut tirer une quantité d'huiles lourdes plus grande et de meilleure qualité que celles que fournit la carbonisation à haute température. Nos lignites de France se prêtent bien à cette méthode, à laquelle paraît réservé un bel avenir.

Nous pourrions aussi avoir en France des huiles de schiste, appartenant à la famille des huiles lourdes malheureusement nous n'en produisons pas le dixième de ce que nous devrions obtenir par une exploitation rationnelle de nos gisements. La distillation en vase clos des schistes bitumineux permet d'en retirer la même gamme de produits que des pétroles; leur densité passe de 0,700 à 0,960; leur composition, assez mal connue, et fort complexe, correspond à un pouvoir supérieur compris entre 8500 et 9000 calories. Elles conviennent bien à l'alimentation des moteurs ; et pourtant nous semblons les ignorer.

Nous disposons d'une autre source, non moins impor

tante, sur laquelle l'attention des techniciens s'est portée avec succès au cours des dernières années : nous voulons parler des huiles végétales que nos colonies produisent en grande abondance, huiles de ricin, de coton, de palme, et d'arachides. La Tunisie, l'Indo-Chine et Madagascar pourraient nous fournir, d'après M. Berger, deux récoltes annuelles de ricin, de 10,000 pieds à l'hectare. En intensifiant la culture, on a obtenu 2 à 3 tonnes d'arachides par hectare.

Les caractéristiques des carbures d'origine végétale diffèrent notablement de celles des pétroles ils sont plus riches en oxygène, moins riches en carbone. Leur viscosité est grande, ce qui oblige de les réchauffer, pour pouvoir les pulvériser. On leur attribue un pouvoir calorifique compris entre 8000 et 9000 calories. Pour en tirer le meilleur parti en moteurs, il est nécessaire de les rendre très fluides et de les filtrer soigneusement. Ces huiles se prêtent aux applications les plus inespérées; le fait suivant permet d'en juger pendant la guerre, on a développé de la puissance motrice en alimentant les moteurs fixes avec de l'huile de ricin usagée, que les aviateurs avaient employée pour le graissage de leurs machines. C'est un brillant record dans l'art d'utiliser les restes.

Les considérations qui précèdent nous ont permis de définir les huiles lourdes et de les spécifier par leurs principales propriétés nous pouvons maintenant aborder avec fruit l'étude de leur emploi dans les moteurs à combustion interne.

II. LES MOTEURS A EXPLOSION (1)

Un mot d'histoire d'abord. Le présent s'éclaire des lumières du passé.

(1) Il sera fait appel, dans les pages qui suivent, de spécifications et de notions théoriques, pour l'intelligence desquelles le lec

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