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DOCUMENT N° VII.

TOMBEAU DE JEAN, SIRE DE JOINVILLE.

L'historien de saint Louis ne vécut plus que peu d'années après la date de sa lettre au roi Louis le Hutin. La détermination de l'année de sa mort n'est pas uniforme dans les dires des divers écrivains anciens ou modernes qui en ont parlé; mais il est très-vraisemblable que cette diversité ne tient qu'à des supputations faites selon l'ancien ou selon le nouveau calendier. Les années 1318 ou 1319 sont généralement adoptées voici le texte des nouveaux renseignements que nous avons eu l'occasion de recueillir sur ce fait mémorable.

« Il mourut à Joinville l'an 1318, laissant trois enfants de son 2o lit. Il gist en l'esglise St-Laurent, où se voit son tombeau de pierre du costé de l'évangile.» (De la maison de Joinville, manuscrit de la main du copiste des cartulaires; recueil no 1054.)

« Il mourut l'an 1318, et est inhumé en l'esglise Sainct-Laurent. C'est le premier des seigneurs du dict Joinville qui est inhumé en la dite esglise. » (Généalogie des Barons de Joinville, déjà citée; page 301.)

« Il vécut plus de 100 ans, et mourut l'an 1326, et se trouve qu'il a été le premier des seigneurs de Joinville qui auroit été inhumé en l'église de Saint-Laurent; il gist au chœur sous les reliques, où se void un homme couché de son long et est de 2 coudées. L'on garde son chef et sa mâchoire en la dite église, comme un saint reliquaire.» (Histoire de la principauté de Joinville, escrite en 1682, etc., déjà citée; fo 65 vo.)

« Il décéda l'an 1318, ou selon d'autres l'an 1319..., et mourut aagé de plus de 100 ans. » (Épitaphes, manuscrit déjà cité, page 1.)

Nous avons déjà transcrit (supra, page 621) le passage de l'Abrégé de l'histoire des anciens sires de Joinville, document no I, qui indique sa mort au 11 juillet 1319, l'auteur de cet abrégé ajoutant que le sénéchal

T. I. PART. 2

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Jean fut enterré en l'église du château, et qu'on y voit toujours son mausolée, portant l'effigie de ce seigneur, couchée sur une tombe de pierre et revêtue de l'habillement de l'époque.

Ce mausolée est détruit depuis longtemps; le hasard seul a conservé le dessin reproduit par la gravure jointe à ce mémoire, Planche II. La composition du bas-relief qui ornait le couvercle du mausolée répond complétement à la description que nous en donnent, comme témoins oculaires, les auteurs des mémoires manuscrits qui viennent d'être cités.

Jean, sire de Joinville, y est représenté de grandeur naturelle, entièrement revêtu de la cotte de mailles, recouverte d'une tunique sans manches; l'armure de la tête était aussi de mailles. Son épée est pendante à son ceinturon; l'écu de Joinville est attaché à son bras gauche; une ceinture passe sur sa tunique, et il y a peut-être ici une allusion à la ceinture de saint Joseph que le sénéchal rapporta de la Terre Sainte. Ses deux mains sont jointes comme pour la prière, et ses pieds appuyés sur le chien, symbole funéraire fort connu. Un chevet de style gothique, mais dont la principale arcade est romane surbaissée, surmontée d'un œil de bœuf, et dont les deux autres, plus petites, sont surhaussées, occupe le haut du bas-relief. De chaque côté de la tête on voit dans le vide un ange porté sur des nuages, ayant un livre dans une main et présentant de l'autre, l'ange de gauche plusieurs plumes, et l'ange de droite une écritoire : allusion bien expressive aux Mémoires de l'historien de saint Louis.

La légende qui accompagne ce dessin est calquée sur l'original; c'est une ancienne écriture qui porte à croire que ce dessin est ancien aussi, et l'on sait que, en l'année 1629, le chapitre de Saint-Laurent de Joinville ayant été obligé de faire réparer et rétablir le choeur de cette église, le mausolée de Jean fut alors comme retrouvé dans les anciennes constructions; le dessin paraît avoir été fait à cette époque. Son authenticité ne saurait, du reste, être mise en doute en aucun point, tant ce dessin est conforme au contenu des notes déjà transcrites plus haut. On peut donc le prendre pour modèle toutes les fois que les arts auront à reproduire l'effigie du très-noble sénéchal.

La tradition écrite constate qu'une épitaphe se trouvait sur ce mausolée. Nous n'osons pas espérer que le texte nous en soit conservé complet et fidèle.

Mausolie de Tean-Sire-de-Toinville,

PL.II.

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Documents Historiques Inedits. Come 1, 24 partie.. Notice de M. Champollion. Figeac. (Page 642)

Le document cité plus haut, sous le n° V (Épitaphes de l'église SaintLaurent de Joinville), porte ce qui suit :

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(Épitaphe) de Jean de Joinville, le sépulchre duquel est en main senestre du grand autel, au dessoubz des reliques:

<<< Ci gist le corps du vaillant, prudent et belliqueux seigneur Jean vije baron de Joinville, séneschal héréditaire de Champagne, fils de Simon (qui mourut l'an 1249), de l'origine d'Eustache comte de Boulogne...... et de Ide ou Idain son espouse, comtesse de Bouillon; ce comté ayant esté donné en faveur de son mariage avec le dit Eustache par Godefroy le Beau, duc de Lorraine et comte de Verdun sur Meuse, lorsqu'ils moururent, savoir : le dit Eustache, l'an 1097, et elle l'an 1077. »

Mais ceci ne ressemble pas fort à une épitaphe; et ce langage ressemble moins encore à celui du défunt Jean de Joinville.

On a cité aussi une épitaphe latine, qu'on dit composée par P. F. Marteau, en 1629, et M. le marquis de Villeneuve-Trans en donne une traduction française dans sa belle Histoire de saint Louis (tome IIo, page 508).

On voit aussi dans les recueils manuscrits de la Bibliothèque royale une copie de cette épitaphe latine; mais elle est accompagnée d'une note ainsi conçue :

« Cette épitaphe fut trouvée dans la sépulture de Jean, sire de Joinville, lorsque, en 1629, on fut obligé de rétablir le choeur de l'église de Saint-Laurent du château de Joinville. »

Voici la copie de cette épitaphe, d'après la feuille manuscrite que j'ai sous les yeux :

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