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Page 35, ligne 2 de la note 1, au lieu de Tanquillus, lisez : Tanaquillus.

Page 72, ligne 12, au lieu de : se glorifiant, lisez : sa glorification. Page 74, ligne 6, au lieu de : en, lisez : et.

Page 81, ligne 8, au lieu de : prémisses, lisez prémices.

Page 115, ligne 4, au lieu de : prémisses, lisez : prémices.

Page 126, ligne 15, au lieu de : aussi, lisez : ainsi.

Page 221, ligne 1, au lieu de : § 2, lisez : § 5.

Page 275, ligne 10 de la note 1, au lieu de victime humaine,

lisez victime infinie.

Page 330, ligne 13, au lieu de : lai, lisez loi.

2-15-28R.N

Vignaud

1-21-1928

DU

CHRISTIANISME

CHAPITRE VIII

DE LA VALEUR HISTORIQUE DU NOUVEAU TESTAMENT

L'authenticité des évangiles une fois détruite, ces livres ne doivent plus être regardés comme l'œuvre de témoins des faits qui y sont rapportés, mais comme celle d'auteurs inconnus et sans autorité; ils perdent dès lors toute valeur historique et ne méritent aucune créance.

Supposons néanmoins cette authenticité établie, et voyons quelles seront, dans cette hypothèse, les conséquences à en tirer pour l'admission des récits évangéliques.

§ 1. Du témoignage des auteurs du Nouveau Testament.

Les apologistes posent en principe que des faits doivent être réputés certains quand ils sont attestés par plusieurs témoins oculaires ou contemporains des événements qu'ils racontent et en position d'être bien informés, quand ces témoins sont dignes de foi et persistent dans leur déposition jusqu'à la sceller de leur sang, quand ces té

moins n'ont pu être trompés ni trompeurs, c'est-à-dire quand les faits sont de nature telle, que les témoins n'ont pu être dupes d'illusions et ont pu vérifier par le témoignage de leurs sens l'exactitude de ce qui se passait sous leurs yeux; enfin quand ils n'ont pu avoir aucun motif pour en imposer et qu'ils n'en eussent pas eu le pouvoir s'ils en eussent eu la volonté. Or, nous dit-on, toutes ces conditions se trouvent réunies pour prouver la vérité des faits évangéliques qui nous sont attestés par les huit auteurs du Nouveau Testament, savoir: Matthieu, Jean, Pierre, Jacques, Jude, Marc, Luc et Paul, dont les cinq premiers, étant disciples de Jésus-Christ, sont témoins oculaires, et dont les trois autres ont vécu à la même époque et ont été à même de recueillir les documents les plus sûrs et les plus complets.

Examinons d'abord quels sont ceux de ces auteurs auxquels on peut accorder le titre de témoins. Jacques et Jude, dans leurs épîtres, ne disent pas un mot de la vie de Jésus et ne font pas même d'allusion à ses actes leur témoignage est donc nul. Pierre parle, dans ses épîtres, de la mort de Jésus sur la croix et de sa résurrection; mais il ne donne aucun détail sur ces deux événements et ne dit pas s'il en a été témoin ou s'il les a appris par ouï-dire; on ne peut donc invoquer sa déposition à ce sujet. Le seul fait dont il déclare avoir eu connaissance par lui-même, c'est que, pendant qu'il était avec Jésus sur la montagne sainte, une voix tombée du ciel fit entendre ces mots: Voici mon fils bien-aimé en qui je me suis complu, écoutez-le (II Ép., 1, 17, 18). Ce fait qui peut facilement, par une explication naturelle, perdre son caractère merveilleux, et qui alors n'a plus qu'une minime importance, est donc le seul sur lequel Pierre puisse être compté comme témoin; c'est donc encore un nom à retrancher de la liste.

Paul n'a pas connu Jésus-Christ; rien ne nous autorise à croire qu'il se soit livré à des investigations sérieuses pour connaître exactement sa vie; il déclare lui-même, au contraire, qu'il ne doit rien aux disciples immédiats de Jésus et qu'il ne doit à aucun homme la doctrine qu'il enseigne (Gal., 1, 11). Son passage subit du rôle de persécuteur à celui d'apôtre, l'exaltation qui se peint dans plusieurs parties de ses épîtres, le récit de son ravissement au troisième

ciel (II Cor., x11), celui de son séjour pendant un jour et une nuit au fond de la mer (id., x1, 25), tout nous autorise à le regarder comme un visionnaire à imagination ardente, fort disposé à accueillir sans examen le merveilleux, et peu propre à procéder à une enquête rigoureuse, comme devrait le faire un juge impartial qui ne cherche que la vérité. Ses écrits ne contiennent, du reste, sur la vie de Jésus, aucun autre récit détaillé que celui de la fondation de l'eucharistie; les seuls événements dont il parle en outre, sont le crucifiement et la résurrection, sur lesquels il ne donne aucun détail. Il résulte même de plusieurs passages (I Cor., x1, 23; xv, 8; Gal., 1, 12), que ce n'est point par des informations régulières, ni par des moyens humains, qu'il s'est instruit, mais par des visions miraculeuses qui peuvent très-bien ne s'être passées que dans son esprit, et qui auraient besoin d'être confirmées elles-mêmes par des témoignages solides pour pouvoir être produites comme autorité historique (1).

Luc, de l'aveu des apologistes, n'a pas connu Jesus : il en convient lui-même implicitement en disant (1, 2) qu'il a composé son récit d'après le rapport de ceux qui ont vu dès le commencement. La tradition porte qu'il était disciple de Paul et que c'est d'après les renseignements fournis par ce dernier, qu'il a écrit son évangile. En admettant l'exactitude de ce fait, ce que nous avons dit du maître s'applique à plus forte raison au disciple. Si le premier n'avait par lui-même aucune connaissance de la vie de Jésus et n'était pas dans les conditions convenables pour les acquérir, le second, outre les chances d'erreur auxquelles il s'exposait en suivant un guide mal informé, en a ajouté d'autres, en ce qu'il a pu ne pas reproduire fidèlement ce qui lui a été raconté, surtout si un intervalle un peu long s'est écoulé entre les discours de son maître et la composition de son livre. La renommée, dans sa marche, ayant pour habitude de tout grandir, des récits provenant de différentes sources, peutêtre fort suspectes, ont pu se joindre aux documents venus de Paul, et du mélange de tous ces éléments hétérogènes il a pu se former

(1) Nous discuterons plus loin en particulier son témoignage sur la résurrection (appendice au présent chapitre, § 4).

une histoire où le réel et le fabuleux se trouvent réunis dans des proportions qu'il est impossible d'apprécier. Les choses ont dû se passer ainsi, parce que telle est la marche ordinaire. Quant aux témoins oculaires auprès desquels Luc prétend avoir puisé ses informations, malheureusement il ne les nomme pas, et nous connaissons trop peu sa personne pour savoir jusqu'à quel point on peut ajouter foi à sa déclaration; à quelle époque a-t-il recueilli ces documents, comment les a-t-il triés, avec quel soin a-t-il apprécié le degré de confiance que chacun méritait, de manière à n'admettre que des témoignages parfaitement sûrs? C'est ce que nous ne pouvons savoir. En général, la déposition d'un intermédiaire a toujours beaucoup moins de force que celle de l'auteur même, et les chances d'altération d'un témoignage augmentent en raison du nombre des bouches par lesquelles il a passé. Cette suspicion ne céderait qu'en présence de l'affirmation formelle que ferait un témoin secondaire, qu'il a recueilli par écrit la déposition sortant de la bouche du témoin primordial, et qu'il l'a transcrite littéralement; car alors l'écrivain serait moins un intermédiaire qu'un secrétaire. Mais nous n'avons ici rien de semblable.

Marc n'était pas non plus disciple immédiat de Jésus. On croit qu'il l'était de Pierre et que c'est d'après celui-ci qu'il a composé son évangile. Ici, du moins, l'auteur supposé des renseignements serait un témoin oculaire. Mais les relations de Marc avec Pierre n'ont rien d'authentique: le principal garant sur ce point est Papias dont nous ne possédons pas même l'ouvrage, et dont l'attestation ne nous est transmise indirectement que par Eusèbe, ainsi que nous l'avons remarqué au chapitre précédent. Marc ne se nomme pas dans son évangile, ne désigne pas Pierre comme son maître, comme l'auteur de ses renseignements, ce qui eût cependant donné beaucoup de poids à son livre, et il ne dit rien des moyens qu'il a employés pour se procurer la connaissance des faits qu'il raconte. Enfin, en le supposant disciple de Pierre, le témoignage de ce dernier, en passant par un intermédiaire, ne nous arrive qu'avec des chances d'altération.

Des huit témoins allégués il ne reste donc que Matthieu et Jean qui méritent ce titre et qui aient vu et entendu les choses dont ils se sont faits les historiens.

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