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Le Roi a composé lui-même un discours prononcé à l'ouverture des EtatsGénéraux. La veille, à onze heures du soir, il le lut à ses frères, dit à Monsieur en plaisantant : « Vous êtes un puriste, et corrigeraz mes fantes ». Monsieur trouva en effet quelques imperfections dans le style. Le Roi, toute réflexion faite refusa de rien changer, disant que lorsqu'il avoit écrit, il s'étoit abandonné aux sentimens de son coeur. Il se plaça sur son trône, se conscrit, demeura cinq minutes sans parler, et après ce respectuenx silence, il prononça d'un ton ferme et sensible le discours que voici :

Messieurs, ce jour que mon cœur attendoit depuis long-temps est enfin arrivé, et je me vois entouré des Représentans de la Nation à laquelle je me fait gloire de commander.

Un long intervalle s'étoit écoulé depuis les derniers tenues des Etats-Généraux, et quoique la convocation de ces assemblées parût être tombée en désuétude, je n'ai pas balancé à rétablir un usage dont le royaume peut tirer une nouvelle

Tome II.

B

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force, et qui peut ouvrir à la Nation un nouvelle source de bonheure.

La dette de l'état, déja immense à mon avènement au trône, s'est encore accrue sous mon règne ; une guerre dispendieuse, wais honorable en a été la cause; l'augmentation des impôts en a été la suite nécessaire, et a rendu plus sensible leur inégale répartition..

Une inquiétude générale, un desir exagéré d'innovation se sont emparés des esprits, et finiroient par égarer totalement les opinions, si on ne se hâtoit de les fixer par une réunion d'avis

modérés.

sages et

C'est dans cette confiance, Messieurs, que je vous ai rassemblés, et je vois avec sensibilité qu'elle a déja été jutifiée par les dispositions que les deux premiers ordres ont montré à renoncer à leurs privilèges pécuniaires. L'espérance que j'ai couçue de voir tous les ordres réunis de sentimens, concourir avec moi au bien général de l'État, ne sera pas trompée.

J'ai déja ordonné dans les dépenses des

retranchemens considérables; vous me présenterez encore, à cet égard, des idées que je recevrai avec empressement; mais, malgré la ressource que peut offrir l'économie la plus sévère, je crains, Messieurs, de ne pouvoir pas soulager mes sujets aussi promptement que je le desirerois. Je ferai mettre sous vos yeux la situation exacte des finances, et quand vous l'aurez examiné, je suis assuré d'avance que vous me proposerez les moyens les plus efficaces pour y établir un ordre permanent, et affermir le crédit public. Ce grand et salutaire ouvrage qui assurera le bonheur du royaume au-dedans, et sa considération au dehors, vous occupera essentiellement.

Les esprits sont dans l'agitation, mais une assemblée des Représentans de la Nation n'écoutera sans doute que les conseils de la sagesse et de la prudence; vous aurez jugé vons-même, Messieurs, qu'on s'en est écarté dans plusieurs oc⚫casions récentes; mais l'esprit dominant de vos délibérations répondra aux véritables sentimens d'une Nation généreuse,

Ba

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et dont l'amour pour ses rois a toujours fait le caractère distinctif, j'éloignerai

tout autre souvenir.

Je connois l'autorité et la puissance d'un Roi juste au milieu d'un peuple fidèle et attaché de tout temps aux principes de la monarchie; ils ont fait la gloire et l'éclat de la France; je dois en être le soutien et je le serai constamment.

Mais tout ce qu'on peut attendre du plus tendre intérêt au bonheur public, tout ce qu'on peut demander à un souverain, le premier ami de ses peuples, vons pouvez, vous devez l'espérer de mes sentimens.

Puisse, Messieurs, un heureux accord régner dans cet assemblée, et cette époque devenir à jamais mémorable pour le bonheur et la prospérité du royaume! c'est le souhait de mon cœur, le plus ardent de mes voeux, c'est enfin le prix que j'attends de la droiture de mes intentions et de mon amour pour mes peuples.

Mon Garde-des-sceaux va vous expliquer plus amplement mes intentions, et

j'ai ordonné au Directeur général des finances de vous en exposer l'état.

On a publié un prospectus d'une Maison d'éducation militaire pour la jeune noblesse établie à Nanterre par brevet.

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Depuis l'âge de sept ans jusqu'à douze, l'instruction se borne aux élémens des langues, Allemande, Anglaise, Italienne et Latine à l'écriture, à la lecture a à l'étude de la religion et de la morale, depuis douze ans jusqu'à quinze, époque de l'entrée au service, selon le terme de l'ordonnance, les élèves feront un cours d'instructions militaires.

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La première année aura pour objet l'étude de l'histoire Romaine de l'histoire de France, de la mythologie, de l'arithmétique raisonnée et de la géographie. La seconde, celle de l'algèbre, de la géométrie, trigonométrie sphérique et rectiligne, et de la stéréométrie. La troisième année sera consacrée aux fortifications, au lever et l'avis des plans, à la castramétation à la perspective et au

2.

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