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d'indéterminé dans ces dispositions, et combien, dans leur application, elles peuvent devenir arbitraires mais qu'elles soient conservées ou non

:

le clergé n'aura rien à changer à sa conduite; dans tous les cas, il doit faire son devoir sans imprudence comme sans crainte, en se reposant sur la protection de celui qui jugera les justices mémes. Et pourquoi ne mettroit-il pas sa confiance dans la sagesse et l'équité de magistrats, qui, par la nature même de leurs fonctions, sentent mieux que les autres citoyens le besoin des lois, des mœurs, de la religion, et d'un sacerdoce qui soit honoré, afin qu'il soit plus utile an bien de tous? Les magistrats comprendront que si le pontife doit consacrer la subordination, la soumission aux lois de l'Etat, par l'éclat de ses exemples, l'homme public doit à son tour honorer aux yeux des peuples un ministère dont l'influence sera d'autant plus heureuse, qu'il sera mieux appuyé par l'autorité civile; que les protecteurs des saints canons n'en sont pas les arbitres ; que l'asservissement de la juridiction épiscopale n'est pas une liberté gallicane ; que l'honneur de la religion demande qu'on lui sacrifie quelquefois l'honneur d'un coupable; que la crainte de faire un éclat, de causer une espèce de scandale, ne doit pas

empêcher d'interdire un prêtre scandaleux, ni de refuser la mission à celui que ses vices ou son ignorance en rendroient indigne.

Que si l'avenir n'étoit pas pour nous sans quel→ ques traverses et sans quelques entreprises sur notre ministère, nous imiterions nos pères dans la foi; nous ferions, comme eux, entendre de justes réclamations: mais la liberté ne nuiroit pas au devoir, et nos langues, sans être muettes, seroient toujours respectueuses. Honorer le Roi, respecter les dépositaires de son pouvoir et les organes des lois, être 'soumis à l'ordre établi ; voilà ce qu'on doit et ce qu'on peut attendre de nous. Toute notre ambition, c'est d'exercer librement notre ministère, et de le perpétuer avec bonneur et utilité pour les générations à venir : cette ambition ne doit offusquer personne. Mais qu'on ne compte pas sur des complaisances indignes, et sur l'abandon des saines doctrines; nous en sommes les gardiens, et non les maîtres; et ce que nous avons reçu, nous devons et nous voulons le transmettre dans son intégrité. Tout ce qui restons encore d'élèves des anciennes Facultés, et surtout de celle de Paris, nous connoissons très-bien les droits et les limites des deux puissances; et nous sentons d'autant mieux ce

qui appartient à César, que nous connoissons davantage ce qui appartient à Dieu. Nous sommes gallicans, mais nous ne cesserons pas d'être ca→ tholiques. Rien ne pourroit nous faire fléchir sur les choses de la foi; et les vétérans du sacerdoce seroient imités par la jeune milice qui s'est formée dans les nouvelles écoles. A Dieu ne plaise que nous bravions jamais l'autorité, ou que nous lui opposions une résistance illégitime : mais enfin, si la résistance passive devenoit malheureusement un devoir, il faudroit bien s'y résigner. Nous nous souviendrions alors de cette parole proférée par les apôtres au milieu de Jérusalem : Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes. Nous laisserions aux braves, succombant avec gloire, à dire sur le champ de bataille : Tout est perdu fors l'honneur; mais nous demanderions au ciel le courage de dire : Tout est perdu hors la foi; ou plutôt : Rien n'est perdu, puisque la foi est sauvée.

Réflexions sur un écrit de M. FIÉVÉE.

Notre travail étoit terminé, lorsque nous avons pu connoître l'attaque très-vive que M. Fiévée venoit de livrer au Concordat de 1817. C'est bien de cet écrivain qu'on est presque tenté de dire qu'il a de l'esprit à faire trembler. Heureusement pour nous, dans cette circonstance, il s'est occupé de choses qui, sans lui être étrangères, lui sont moins familières, et nous n'aurons besoin que des principes et des faits déjà exposés, pour ne laisser subsister de son écrit (pour la partie religieuse) que les agrémens qu'ila su y répandre. Nous osons même croire que si M. Fiévée se donnoit la peine de lire le nôtre avec quelque attention, il s'apercevroit aisément (avant toute autre réfutation) de tout ce qu'il a mis dans le sien d'inexact, de hasardé et de dangereux. Ses observations tombent et sur le Concordat et sur le projet de loi organique. Nous allons les exposer, et y répondre.

Touchant le Concordat, M. Fiévée observe qu'au seizième siècle, l'unité religieuse et politique étoit un principe fondamental, et qu'il im

portoit de le mettre, autant qu'il se pouvoit, à l'abri des nouvelles doctrines qui se répandoient en Europe. Le Concordat de Léon X et de François Ier atteignoit ce but; il étoit donc nécessaire. Aujourd'hui, rien de semblable: le Concordat de 1817 n'étoit pas commandé par les circon stances; on pouvoit s'en passer, suivre la route tracée par celui de 1801; et dès-lors qu'il n'étoit pas nécessaire, il devenoit dangereux. Ce n'est pas tout maintenant que la liberté des cultes est une loi de l'Etat, pourquoi un Concordat particulier pour le culte catholique? Pourquoi surtout le Concordat de Léon X, qui, ayant été fait pour maintenir l'unité de religion, peut alarmer les Protestans, réveiller l'esprit de secte, et qui d'ailleurs blesse nos libertés, et donne au Pape le droit de déposer nos évêques? On continue de parler de pouvoir spirituel et de pouvoir temporel, expressions par lesquelles on désigne communément les papes et les rois. Mais aujourd'hui tout ne se règle pas par eux seuls : avec la liberté des religions et les gouvernemens qui ont quelque chose de populaire, le mot pouvoir a un sens bien plus étendu; et pour exprimer tout ce qui a de l'empire sur les esprits et sur les corps, il faudroit se servir de l'expression générale de su

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