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des siéges, les discussions entrèrent dans la spi-, ritualité. Alors il sentit le besoin du conseil et de l'intervention du clergé; il établit un conseil de théologiens; le choix qu'il fit fut heureux : l'évêque de Nantes, qui était depuis un demi-siècle un des oracles de la chrétienté, en était l'âme. Depuis cette époque, toutes les discussions sont devenues publiques.

Fox, causant avec Napoléon, après le traité d'Amiens, lui reprocha de n'avoir pas obtenu le mariage des prêtres; il lui répondit: "J'avais "et j'ai besoin de pacifier; c'est avec de l'eau, "et non avec de l'huile, qu'on calme les volcans théologiques : j'aurais eu moins de peine à " établir la confession d'Ausbourg dans mon empire".

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Depuis le couronnement, il y eut des discussions pour les chapeaux de cardinaux, pour des réticences que le pape s'était permises dans ses allocutions sur les lois organiques, sur des brefs de pénitencerie; pour quelques circonscriptions des évêchés de Toscane et de Gênes, pour quelques affaires secrètes, relatives au royaume d'Italie; mais aucune de ces discussions n'occupa directement les deux souverains; elles furent constamment abandonnées aux soins des chancelleries, qui traitèrent toutes ces affaires avec modération et sagesse.

TROISIÈME NOTE.

ENLÈVEMENT DU PAPE.

(Volume II, page 415.)

"Il importe peu, pour le fond de la chose, quel ait été l'au"teur de l'enlèvement du pape. De quelque main qu'il soit "parti, il n'en est pas moins odieux. Ici tout l'intérêt est du "côté de l'histoire, etc."

L'origine de la querelle qui dura cinq ans entre l'empereur et le pape, se termina par la réunion, en 1810, à l'empire, des états temporels du saint-siége: elle date de 1805. La cour de Vienne, la Russie et l'Angleterre, venaient de conclure la troisième coalition contre la France. Une armée autrichienne s'empara de Munich, en chassa le roi de Bavière, et prit position sur l'Iller, où elle devait être jointe par deux armées russes. L'archiduc Jean à la tête de la principale armée de la maison d'Autriche, se porta sur l'Adige, menaçant d'envahir toute l'Italie. Un corps d'observation de 15 à 20,000 Français, sous les ordres du maréchal Saint-Cyr, occupait la presqu'île d'Otrante; il était séparé de l'armée de l'Adige par les états du pape. Une escadre anglaise se faisait voir dans la Méditerranée, et avait des croiseurs dans l'Adria

tique. Une armée anglo-russe était attendue à Naples. Le corps d'observation d'Otrante était compromis, la citadelle d'Ancône appartenait au pape; étant sur la ligne de communication avec l'armée française d'Italie, elle n'était pas armée: un débarquement de 1,200 hommes, pouvait se saisir de ce poste important. Napoléon pria le pape, dans une communication directe, d'armer Ancône; d'y mettre 3,000 hommes de garnison, et d'en confier le commandement à un homme sûr; de permettre qu'il y envoyât garnison française. Il fut refusé; alors il insista, et exigea de nouvelles garanties. Il demanda catégoriquement: 1° que le pape conclût un traité offensif avec le roi de l'Italie et le roi de Naples, pour la défense de l'Italie; la cour de Naples, qui dissimulait, y avait consenti; 2° que les portes des états romains fussent fermées aux Anglais; 3° qu'une garnison de 3,000 hommes Français fût reçue dans la citadelle d'Ancône. A ces demandes, le pape répondit: que, père des fidèles, il ne pouvait entrer dans aucune ligue contre ses enfans; que ce serait d'ailleurs compromettre les catholiques romains, sujets des puissances contre lesquelles il se déclarerait; qu'il n'avait à se plaindre d'aucune, et qu'il ne voulait ni ne pouvait faire la guerre à personne. L'empereur

lui répondit: que lorsque Charlemagne avait investi le pape d'une souveraineté temporelle, au milieu de l'Italie, c'était pour le bien de l'Italie et de l'Europe, et non pour y introduire les infidèles, et les hérétiques; que l'histoire des papes était pleine de ligues, de contreligues, tant avec les empereurs qu'avec les rois d'Espagne, ou les rois de France; que Jules II avait commandé des armées; qu'en 1797, le général Bonaparte avait eu son quartier-général dans le palais épiscopal de l'évêque Chiaramonte, lorsqu'il marchait contre l'armée du cardinal Busca, que Pie VI avait levée pour faire une diversion en faveur des Autrichiens, guerre qui fut terminée par le traité de Tolentino; qu'ainsi, puisque de nos jours la bannière de Saint-Pierre avait marché contre la France à côté de l'aigle autrichienne, elle pouvait aujourd'hui marcher avec l'aigle française; que cependant, voulant témoigner toute sa condescendance pour le saint-père, il consentait que ce traité ne s'étendît pas contre l'Autriche et l'Espagne, et qu'il fût uniquement applicable aux infidèles et aux hérétiques. A ce prix il s'engageait à protéger les côtes et le pavillon de l'Eglise, contre les barbaresques. La correspondance roula sur ces matières, pendant 1805 et 1806. Les lettres du pape étaient écrites avec

la plume de Grégoire VII; elles contrastaient avec la douceur et l'aménité de son caractère, il n'en était que le signataire. Il parlait sans cesse de sa juridiction, de sa suprématie sur les puissances terrestres; parce que, disait-il, le ciel est au-dessus de la terre, l'âme au-dessus de la matière.

Cependant, après la paix de Presbourg, une armée française était entrée dans Naples; le roi Ferdinand s'était réfugié en Sicile; tout le royaume avait été conquis; un prince français était monté sur le trône, qui se trouvait séparé par les états du pape, de l'armée de la haute Italie; les agens de la cour de Palerme, de celle de Cagliari, les intrigans que l'Angleterre soudoie toujours sur le continent, avaient établi le centre de leurs intrigues à Rome; des soldats étaient souvent assassinés, en parcourant isolément la partie de la route qui passe sur les états de l'Eglise, entre Milan et Naples. Cet ordre de choses n'était pas tolérable: l'empereur en prévint le pape, et lui fit connaître que, par la nature des choses, il fallait que la cour de Rome fît une ligue offensive et défensive avec la France; qu'elle fermât ses ports à l'Angleterre; qu'elle chassât de Rome tous les intrigans étrangers, ou qu'elle s'attendît à perdre la partie de son territoire située entre les Apen

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