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busier de six pouces; il y a substitué l'obusier de cinq pouces six lignes, parce que deux cartouches du premier calibre pèsent autant que trois cartouches du deuxième calibre; que d'ailleurs l'obusier de cinq pouces six lignes se trouve avoir le même calibre que les pièces de 24, qui sont si communes dans nos équipages de siége et dans nos places fortes. Il a formé ses divisions d'artillerie à pied, de deux obusiers de cinq pouces six lignes, et de six pièces de 6, ou de deux obusiers de cinq pouces six lignes, à grande portée, et de six pièces de 12; celle d'artillerie à cheval, de quatre pièces de 6 et de deux obusiers: mais il serait préférable qu'elles eussent la même composition que les premières, c'est-à-dire, deux obusiers de cinq pouces six lignes, et six pièces de 6; ses équipages étaient formés, savoir: douze vingtièmes en pièces de 6, trois vingtièmes en pièces de 12, cinq vingtièmes en obusiers.

Ces changemens modifiaient le système de M. de Gribeauval; ils étaient faits dans son esprit, il ne les eût pas désavoués: il a beaucoup réformé, il a beaucoup simplifié; l'artillerie est encore trop lourde, trop compliquée; il faut encore simplifier, uniformer, ré

duire jusqu'à ce que l'on soit arrivé au plus simple.

Une cartouche de douze pèse autant que deux cartouches de six; vaut-il donc mieux avoir une pièce de 12 que deux pièces de 6? S'il est des circonstances où une pièce de 12 est préférable, dans les circonstances ordinaires, deux pièces de 6 valent mieux. Vaut-il mieux avoir un obusier ou deux pièces de 6? L'obusier est fort utile pour mettre le feu à un village, bombarder une redoute; mais son tir est incertain: non-seulement il ne . vaut pas, dans les cas ordinaires, deux pièces de 6, mais il ne peut pas tenir lieu d'une seule ; il n'en faut donc qu'un nombre circonscrit. Napoléon est celui qui en a mis davantage dans ses équipages; mais proposer de composer les équipages de cinq douzièmes en obusiers, et quatre douzièmes en pièces de 12, et seulement trois douzièmes en pièces de 6, c'est ignorer les élémens de la science de l'artillerie.

Un équipage de soixante bouches à feu, formé sur les principes de Napoléon, était de trente-six pièces de 6, neuf pièces de 12, quinze obusiers; ce qui formait sept divisions et demie, et exigeait trente-deux voitures en forges, prolonges ou affûts de rechange, fai

sant les divisions; quatre-vingt-un caissons de 6,* et quarante et demi de 12, soixantesept et demi obusiers, vingt-neuf § voitures de parc 30 || d'infanterie, vingt ¶ d'équipages de pont: en tout quatre cents voitures ou six voitures par pièce; moyennant ce, l'approvisionnement était de trois cent six coups par pièce, sans compter le coffret. Un équipage de soixante bouches à feu, organisé suivant les principes qu'on voudrait établir, aurait quinze pièces de 6, vingt de 12, vingt-cinq obusiers: la division étant de cinq pièces, il y en aurait douze; ce qui exigerait quarantehuit forges, prolonges, ou affûts de rechange attachés aux divisions: en tout quatre cent vingt-quatre ** voitures, c'est-à-dire, sept voi→

* A cent trente-six cartouches par caisson.

+ Soixante-huit coups par caisson.

+ Idem.

§ Seize forges, prolonges, six caissons d'outils, huit caissons de parc.

Quatre cent quatre-vingt mille cartouches.

Une voiture par trois pièces, ce qui donne un pont de cent cinquante toises, pour cent-vingt bouches à feu; de quatre cents toises, pour une armée de 160,000 hommes.

** Soixante bouches à feu, quarante-huit voitures attachées aux divisions, trente-quatre caissons de 6, deux cent deux de 12, et obusiers, trente de parc, trente caissons d'infante. rie, vingt pontons: total 424.

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tures par pièce: ce serait donc soixante-quatre voitures de plus que le premier équipage. Quel surcroît d'embarras, quel équipage pesant, quel emploi d'hommes, de chevaux et de matériel! Ce sont les pièces de 12 qui embarrassent les marches, parce qu'elles pèsent de quinze cents à dix-huit cents livres, et vont difficilement hors des chaussées. L'équipage impérial de soixante bouches à feu a quarante-cinq pièces de canon; celui proposé n'en aurait que trente-cinq.

Mais, avec les quatre cent vingt-quatre voitures qu'il faudrait pour cet équipage, on aurait soixante-douze bouches à feu impériales, c'est-à-dire, neuf divisions, savoir: quarantedeux pièces de 6, douze pièces de 12, et dixhuit obusiers.* La question est donc celle-ci : aime-t-on mieux avoir quinze pièces de 6, vingt de 12, et vingt-cinq obusiers, ou cinquante-deux pièces de 6, douze de 12, et quinze obusiers. Quelle fureur de parler de ce que l'on ne sait pas !

* Soixante-douze bouches à feu, trente-six voitures attachées aux divisions, quatre-vingt-quatorze et demi de 6, cinquante-quatre de 12, soixante-seize et demi d'obus, trentedeux de parc, trente-six d'infanterie, vingt-quatre de pontons: total, 424.

Tantôt on dit qu'à l'instar des Romains, il faut que la division soit une armée au petit pied, et cependant on lui ôte ce qui est le plus nécessaire, le plus important, l'artillerie. Quoi une légion de 8 ou 9,000 hommes fera l'avant-garde ou l'arrière-garde d'une armée, sera détachée avec trois pièces de canon et deux obusiers; mais si elle trouve devant elle une division russe, prussienne ou autrichienne, d'égale force, cette division aura trente pièces de canon (c'est l'organisation actuelle). Certes, l'artillerie de la légion sera promptement réduite au silence et démontée; l'infanterie sera chassée de sa position, à coups de canon; ou si elle s'y maintient, ce sera au prix d'un sang bien précieux.

M. de Gribeauval, qui avait fait la guerre de Sept-Ans dans l'armée autrichienne et avait le génie de l'artillerie, a réglé que la force des équipages serait à raison de quatre pièces par bataillon de 1,000 hommes, ou trente-six bouches à feu pour une division de 9,000 hommes, ou cent soixante pour une armée de 40,000 hommes. L'équipage impérial était de cent vingt bouches à feu pour un corps d'armée de 40,000 hommes ou quatre divisions d'infanterie, ayant une division de cavalerie

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