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futur primat d'Italie, mourait en laissant un nom exécré de plus à l'histoire de sa patrie. Est-ce à dire que l'apostat fût meilleur sujet, meilleur citoyen que les autres Evêques? Les voici tous qui réclament contre lui : les meilleurs citoyens de la patrie terrestre sont toujours ceux qui ont été les mieux formés pour habiter l'éternelle patrie. (Lettre de trois Cardinaux, quatorze Archevêques, trente-sept Evêques du royaume de Naples, en date du 6 janvier 1862.)

Loin de nous la pensée, Monsieur le Ministre, que vous ayez eu le dessein, ni la volonté de nous faire manquer à des devoirs sacrés. Votre caractère domine de bien haut tout soupçon à cet égard, et personnellement je suis heureux de proclamer ici la bienveillance que j'ai toujours trouvée dans mes rapports avec Votre Excellence. Seulement, et c'est votre lettre qui nous l'apprend, vous avez cru que l'Ecyclique contenait des propositions contraires aux principes sur lesquels repose la Constitution de l'Empire. Le jugement public n'a pas sanctionné ce premier arrêt, et, l'eût-il fait, la vérité n'en serait pas moins restée vérité. Quoi qu'il en soit, sous cette impression première, vous avez défendu de publier des paroles que vous aviez jugées imprudentes, bien qu'elles fussent au-dessus de tous les jugements humains. Nous avons concilié de notre mieux nos devoirs d'Evêques et de sujets. Il nous a été possible de renoncer non au droit, mais au fait de la publication; car votre décret, vous ne l'ignorez pas, Monsieur le Ministre, a répandu en France cent mille Encycliques imprimées de plus que si les choses s'étaient passées comme à l'ordinaire. Chaque famille la lit maintenant dans ces longues veillées d'hiver, et chacun se dit, surtout en songeant aux usurpations consommées : Voilà cependant la vérité qu'un ministre du Gouvernement a empêchée de nous arriver à la manière de la parole de Dieu; c'est pourtant elle : nous y croyons, nous l'adorons. Je vous assure, Monsieur le Ministre, que l'Evêque et les prêtres sont étrangers dans cette affaire. C'est le cri de la foi catholique qu'il est toujours dangereux de froisser en France. Mais, je le demande humblement à Votre Excellence, en tout dévouement pour l'Eglise et pour l'Empire, que répondre à cette plainte de la foi contristée ?

Nous espérons, Monsieur le Ministre, que votre haute équité

saura nous épargner à l'avenir la profonde douleur que nous a causée le renouvellement de la défense faite aux Apôtres de redire ce qu'ils ont entendu; nous espérons encore que vous contribuerez, dans la sphère de votre pouvoir, à effacer d'un règne glorieux un anachronisme qui tend à faire rétrograder l'Eglise de France de plusieurs siècles, au moment où un tourbillon de liberté et de progrès emporte tout vers un impénétrable avenir. Nous espérons même que la restauration du principat de l'Eglise, que l'inspiration de notre foi nous fait pressentir, se fera par la France, notre chère patrie.

Je prie Dieu, Monsieur le Ministre, de vous faire trouver dans cette lettre les sentiments de foi et d'amour qui l'ont inspirée. Ami du silence et de la solitude, il m'a fallu un cri impérieux de ma conscience pour l'écrire, et me rappeler, pour me rassurer, cette parole d'un bon livre : L'amour tente plus qu'il ne peut; jamais il ne prétexte l'impossibilité, parce qu'il croit tout possible et tout permis. (Imitatio Christi, III, V. 4.)

Je vous prie, Monsieur le Ministre, si vous le jugez bon, de mettre cette lettre sous les yeux de notre magnanime Empereur, comme soixante mille âmes de mon diocèse et d'ailleurs l'ont entendu appeler, il y a quelques mois, sous le chêne de saint Vincent de Paul. Je vous prie enfin de me croire toujours, malgré mes tristesses, le fidèle sujet de Sa Majesté et le dévoué serviteur de Votre Excellence.

LOUIS-MARIE, évêque d'Aire.

Ces patriotiques avertissements, partis de si haut, ont dù éveiller l'attention de ceux qui tiennent en main les rênes de l'Etat, car voici ce que nous lisons dans le Temps :

Il paraît que le gouvernement a ordonné une enquête sur l'effet produit dans les départements par l'Encyclique et par les mesures qu'a prises à cet égard M. le Ministre des cultes.

Nous avons sous les yeux le document administratif que voici :

DÉPARTEMENT D'ILLE-ET-VILAINE.

Sous préfecture de.....

« Monsieur le Maire,

« Cabinet du sous-préfet.

« Je vous prie de me faire connaître l'effet produit dans votre << commune par la publication de l'Encyclique du Pape, l'appré«ciation qui en est faite par le public, ainsi que les commentaires << auxquels a donné lieu la décision du gouvernement publiée dans « la circulaire de M. le Ministre des cultes.

<< Agréez, etc.

« Pour copie conforme: A. LE FRANÇOIS. >>

MM. les Vicaires-généraux capitulaires du diocèse d'Albi ont adressé à M. le Ministre de la justice et des cultes une lettre contenart des observations au sujet de la défense faite à Nos Seigneurs les Évêques de publier l'Encyclique de Notre Saint-Père le Pape.

Un certain nombre d'Évêques, dans les circonstances où se trouve placé l'Épiscopat, se sont crus obligés de faire connaître à leur clergé, par une circulaire, leurs sentiments au sujet de l'Encyclique et leur réponse à Son Excellence M. le Ministre de la justice et des cultes. Nous donnons ici ces actes à part, l'un presque toujours supposant l'autre. Les mêmes Évêques ont adressé à M. le Ministre, avec leur réponse, une exemplaire de leur circulaire.

Monseigneur l'Evêque de Cambrai, qui a été le premier à protester contre la circulaire ministérielle du 1er janvier, public

ет

un mandement pour le Carême, sur l'Autorité du Pape. L'éminent prélat résout successivement les questions suivantes : De qui le Pape tient-il son autorité?

Quels sont l'objet et l'étendue de cette autorité?

Les pouvoirs humains ont-ils le droit d'en empêcher ou d'en limiter l'exercice ?

Que doit-on entendre par les libertés, franchises et maximes de l'Eglise gallicane, et quelle application peut-on en faire en ces temps-ci?

Toutes ces questions sont traitées avec l'autorité et le savoir qui distinguent les écrits du pieux et savant prélat.

Circulaire de Son Em. Monseigneur l'Archevêque de Rouen aux curés de son diocèse.

Nos chers Coopérateurs,

Rouen, le 22 janvier 1865.

Nous vous adressons l'Encyclique publiée par N. S. P. le Pape Pie IX le 8 décembre dernier, ainsi que le résumé des propositions signalées par Sa Sainteté comme renfermant les principales erreurs de notre temps. Après avoir reçu nous-même ces deux documents, nous nous disposions à vous les communiquer par la voie ordinaire, quand nous en avons été empêché par la cause que vous connaissez. Nous avons, à ce sujet, écrit le 7 janvier dernier à M. le Ministre des cultes une lettre contenant nos justes réclamations. Toutefois, nous considérons aussi comme un devoir de faire en sorte que vous ayez une pleine connaissance des enseignements du Souverain-Pontife. Les journaux, il est vrai, ont publié l'Encyclique et le résumé; mais ce mode de publication pour les actes émanant du Saint-Siége n'est ni régulier, ni suffisant. Nous vous faisons donc parvenir ces documents avec toutes les garanties d'authenticité désirables, afin que vous puissiez les étudier, les méditer, et vous mettre en mesure de répondre utilement aux questions qui vous seraient adressées par les fidèles. Il s'agit de matières graves, nos chers Coopérateurs; les intentions du Souverain-Pontife ont été méconnues par plusieurs. Le

Vicaire de Jésus-Christ n'a pas voulu jeter la perturbation dans la société civile; mais en récapitulant les diverses erreurs contemporaines déjà condamnées par son vénérable prédécesseur et par lui-même, il a voulu nous donner des règles de doctrine propres à guider les consciences. Les esprits ont été surexcités et troublés par des interprétations prématurées, passionnées et souvent éloignées de la vérité. Il vous faudra donc, pour les éclairer, du temps, du discernement, du tact et de la prudence.

Recevez, nos chers Coopérateurs, l'assurance de notre sincère et cordial attachement.

P. S.

HENRI, Cardinal DE BONNECHOSE,
Archevêque de Rouen.

Cette lettre et les pièces que nous vous transmettons en même temps ne sont pas destinées à être lues en chaire. Nous vous ferons connaître par le mandement du Carême ce qui concerne le Jubilé.

Nous saisissons cette occasion pour vous faire part du Bref par lequel Sa Sainteté a daigné répondre à l'adresse du clergé réuni pour la dernière retraite pastorale et dont nous nous étions rendu porteur lors de notre voyage à Rome.

PIUS PP. IX.

Dilecti Filii, Salutem et Apostolicam Benedictionem. Dilectus Filius Noster Henricus S. R. E. Presbyter Cardinalis DE BONNECHIOSE, vigilantissimus vester Archiepiscopus, quem summa animi Nostri benevolentia complexi sumus, Litteras Nobis reddidit a Vobis plurimisque aliis ecclesiasticis istius Rothomagensis Diœcesis viris subscriptas occasione spiritualium exercitiorum. Non mediocrem certe voluptatem ex eisdem Litteris cepimus, cum intellexerimus summam fuisse vestram et universi istius cleri populique fidelis lætitiam propterea quod idem vester Antistes, ob egregias quibus præstat virtutes, in amplissimum Cardinalium Collegium a Nobis quam libentissime fuerit cooptatus. Nec minori quidem consolatione ex eisdem Litteris novimus, nihil Vobis et omnibus præsertim ecclesiasticis istius Dioecesis viris ac fidelibus gratius, nihilque potius esse quam Nobis et huic Petri Cathedræ summa fide et observantia firmiter adhærere.

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