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tion si touchante, leurs bonnes œuvres, leurs prières, et surtout la sainte communion.

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Quant aux offrandes de notre piété, nous devons, en présence du déchaînement de toutes les passions hostiles, les considérer comme une adhésion de foi, une profession de respect et un hommage de réparation : il y a plus, nous devrions presque les regarder comme un acte de justice et comme une dette religieuse que le Saint-Père serait en droit de nous réclamer, en nous disant comme saint Paul aux Corinthiens : « Si nous avons semé les * biens spirituels dans vos âmes, est-ce donc une si grande chose que nous moissonnions un peu de vos biens temporels? » Et, nous Messieurs et chers Coopérateurs, n'avons-nous pas reçu même ces biens temporels de la charité paternelle et royale du Pontife suprême? N'a-t-il pas voulu, en apprenant le désastre de notre ville épiscopale, prélever sur sa propre détresse une large offrande en faveur de nos incendiés? Offrande mille fois bénie, qui sans doute contribua puissamment au magnifique élan d'une charité vraiment catholique par son inspiration comme par son étendue. Ah! Très-Saint-Père, nous sommes de toute manière vos obligés, et nous ne voulons pas être ingrats! Cette aumône de votre-cœur, que ne pouvons-nous vous la rendre au centuple! Ce grand exemple de libéralité, que ne pouvons-nous le suivre en déposant à vos pieds des trésors! Oui, Messieurs et chers Coopérateurs, vous qui enseignez souvent aux fidèles combien il est méritoire de donner au dernier pauvre de Jésus-Christ, faites-leur comprendre ce que c'est que de donner à son Vicaire. Dites-leur quelle joie et quelle gloire ce doit être pour tout cœur chrétien; quelle grâce inestimable et quelle obligation sacrée de secourir ce Pauvre incomparable; quelles récompenses doivent être destinées à cette charité d'un ordre tout à fait supérieur! « Assurément, nous dit le Sauveur, vous aurez toujours parmi vous des pauvres ordinaires; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. » Non, sans doute, nous n'aurons pas longtemps Jésus-Christ, pauvre dans la personne de son Vicaire; mais maintenant nous l'avons : hâtons-nous de le rendre notre débiteur pour le temps et pour l'éternité !

Comme par le passé, Messieurs et chers Coopérateurs, nous vous laissons libres de choisir et d'employer le mode qui convient

le mienx pour le Denier de Saint-Pierre dans votre paroisse, soit en faisant une quête dans l'église, soit en recueillant seulement les offrandes des personnes que vous savez bien disposées.

Recevez, Messieurs et bien chers Coopérateurs, l'assurance de mon affectueux dévouement.

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FÉLIX-PIERRE, évêque de Limoges.

Actes de Monseigneur l'Evêque d'Amiens.

Le Mémorial d'Amiens a reçu de l'évêché la communication suivante :

« La réserve commandée au clergé par la vivacité même des attaques dont il est en ce moment l'objet, le silence douloureux que la prudence l'oblige parfois à garder, ayant reçu ou pouvant recevoir des interprétations diverses, il est à propos qu'on sache que du jour où l'Encyclique du 8 décembre a été connue dans le diocèse d'Amiens, tous, depuis l'Evêque jusqu'au plus jeune des prêtres ordonnés récemment par ses mains, ont accepté avec le respect le plus profond et la soumission la plus entière les décisions du Vicaire de Jésus-Christ, réprouvant, proscrivant, condamnant les erreurs qu'il réprouve, proscrit et condamne:

« Ce sentiment si spontané et si unanime, que Monseigneur constatait et exprimait tout ensemble le 31 décembre dernier, en recevant les vœux du chapitre et du clergé de la ville d'Amiens à l'occasion du nouvel an, ne pouvait que se fortifier et grandir en présence des agressions injustes, des commentaires odieux et des travestissements sans nom auxquels la parole pontificale n'a pas cessé d'être en butte de la part d'une certaine presse, nonseulement anticatholique, mais encore antichrétienne, surtout quand le silence a été en quelque sorte imposé au Evêques, qui seuls avaient mission pour publier, expliquer et défendre les enseignements du Vicaire de Jésus-Christ.

« En réunissant hier dans son palais le clergé de sa ville épiscopale, Monseigneur a pu se convaincre de la parfaite unanimité de ses prêtres dans la manière d'envisager les devoirs que cette grave situation leur impose, comme ils ont pu se convaincre

eux-mêmes que leur Evêque, profondément affecté d'une mesure qui blesse les droits les plus sacrés de l'Eglise, n'a rien négligé pour en prévenir, ou du moins pour en atténuer les effets.

«< Sans entrer dans le détail de sa conversation avec le ministre des cultes, Monseigneur a suffisamment indiqué la nature des observations que sa conscience lui avait fait un devoir de présenter à Son Excellence. Sa Grandeur a fait ensuite connaître au clergé que des moyens avaient été pris afin que les Lettres apostoliques, avec le Syllabus qui y est annexé, fussent adressées à tous les prêtres du diocèse, auxquels il est recommandé de conserver cette attitude calme et digne qui, sans rien sacrifier des principes, éloigne avec scrupule dans les paroles et dans les actes tout ce qui pourrait ajouter aux difficultés du présent et retarder, dans l'avenir, l'apaisement d'esprits égarés par l'ignorance ou la prévention. >>

Lettre-circulaire de Monseigneur l'Evêque d'Amiens à son clergé (1).

Amiens, en la fête de saint François de Sales,
le 29 janvier 1864.

Messieurs et chers Coopérateurs,

Nous n'avons pas à vous apprendre les obstacles qui ne nous ont pas permis de vous transmettre dans la forme ordinaire l'Encyclique du Souverain-Pontife; mais vous avez su que, partageant les sentiments que nos vénérables Frères dans l'Episcopat avaient exprimés à M. le Ministre des Cultes, dans des lettres rendues publiques, nous étions allé nous-même exposer de vive voix à Son Excellence nos respectueuses observations.

Si près de Paris, nous avons préféré ce moyen, qui nous mettait à même de dire plus que nous n'aurions pu écrire. Et, sans parler des formes de la conversation, qui permettent mieux de laisser voir le respect et le dévouement là même où la conscience

(1) Le clergé de notre ville épiscopale a reçu à deux reprises différentes des communications relatives aux graves questions qui, en ce moment, agitent et troublent l'Église. Les autres prêtres du diocèse ont le même droit de savoir ce que nous avons fait; c'est pourquoi nous avons donc cru devoir accompagner les documents pontificaux de cette lettre circulaire.

oblige à parler avec plus de force, il nous semblait que se voir, se parler, c'était presque s'entendre, tant il y avait de malentendus amoncelés autour de ces graves questions.

Et puis, quand le Saint-Père lui-même, parmi ces propositions si étrangement défigurées, condamne la séparation de l'Eglise et de l'Etat, il nous semblait qu'il serait d'un bon Evêque d'agir selon son pouvoir pour maintenir l'union entre l'Etat et l'Eglise ; de même qu'au moment où le Souverain-Pontife proclame et consacre la fidélité au serment, de (témoigner qu'Evêque, entièrement soumis aux enseignements du Chef de l'Eglise, nous entendions bien ne pas manquer à la foi jurée au Chef de l'Etat Voilà les sentiments que nous tenions à faire voir: on a écrit làdessus tant d'injustices!

-

Et maintenant, puisqu'une loi du pays, loi dont tout le monde doit désirer la modification, parce qu'elle est une source de difficultés et de froissements entre deux pouvoirs auxquels il importe si fort de rester toujours unis, - puisqu'une loi du pays ne nous permet pas de promulguer dans les chaires de nos églises cet enseignement doctrinal, que nous avons cependant le devoir impérieux de vous faire connaître, nous nous servons du mode de publicité laissé à notre disposition, et nous vous adressons nn exemplaire de l'Encyclique et du Syllabus. Aussi bien, gardiens fidèles des saints enseignements de l'Eglise, n'est-il pas juste que vous ayez entre les mains les documents qui les renferment, surtout quand vous avez à les expliquer et à les défendre. Ces pages vénérables vous seront d'autant plus sacrées qu'elles ont reçu plus d'outrages, et Pie IX, qui les a signées, n'en sera que plus cher à vos cœurs. N'est-ce pas quand le divin Sauveur vous apparaît couvert de ce lambeau de pourpre dérisoire, le roseau à la main, la tête couronnée d'épines, couvert de boue et de sang, qu'il vous inspire plus d'amour? Tolle, tolle..... C'est encore le même cri; ce sont les mêmes outrages; et n'est-il pas aussi vrai de dire aujourd'hui, qu'il ya dix-huit siècles sur le Calvaire: Pardonnez-leur, Seigneur, parce qu'ils ne savent ce qu'ils font?

Pour vous, Messieurs et chers Coopérateurs, que vos études ont mis à même de comprendre cette théologie, vous n'aurez pas grand effort de soumission à faire pour y adhérer, comme nous l'avons fait nous-même, de toute la force de votre esprit et de

votre cœur. Ce n'est pas à vous qu'on fera croire que les institutions de notre pays sont menacées par ces décisions suprêmes. Vous ne croirez pas que le Saint-Père vous mette, comme on l'a dit, dans l'alternative de choisir entre votre qualité de catholiques, de prêtres catholiques et de citoyens français. Ce n'est pas vous qui croirez que l'Eglise est l'irréconciliable ennemie de la liberté, du progrès et de la civilisation; l'Eglise à qui les peuples doivent tout ce qu'ils en possédent, de sage Liberté, de Progrès utiles et de Civilisation véritable. Et après tout, l'Eglise mériterait-elle donc tant d'anathèmes, pour réprouver la mauvaise Liberté, le faux Progrès et cette Civilisation fatale qui consisterait à substituer le culte de l'or et des jouissances matérielles, fondé sur la négation de Dieu et de l'immortalité de l'âme, au culte de Dieu créateur du ciel et de la terre, rémunérateur de la vertu et vengeur du crime; au culte de Jésus-Christ, qui enfante toutes les vertus et inspire tous les sacrifices?

Après tant de pages éloquentes que vous avez lues, et dans lesquelles nos vénérables collègues n'ont plus rien laissé à dire à ceux qui devaient parler après eux, nous n'avons point à vous apprendre ce que vous aurez à répondre à ceux qui s'obstinent encore à dire que le Pape et les Evêques condamnent et proscrivent toutes libertés.

On annonce des explications venant de Rome: ces explications, nous les connaissons d'avance; car ce sont celles de la tradition chrétienne. Les principes seront maintenus dans leur inflexible vérité; mais, dans l'application, vous verrez jusqu'où va la tolé

rance.

Et, pour ne parler que de la liberté des cultes, qu'on s'est plu à regarder tout spécialement comme atteinte par les lettres pontificales, lisez plutôt cette belle page de Mgr d'Orléans, où la distinction entre le maintien des principes et la tolérance dans l'application est exposée avec tant de lumière :

« La liberté de conscience, la liberté des cultes (me dit-on), <«< nierez-vous que l'Encyclique la condamne?

<< Içi encore expliquez-vous donc! Car il y a de par la France et « de par le monde d'étranges manières d'entendre ces libertés. «Faut-il le redire pour la centième fois? Ce que l'Eglise, cə « que le Pape condamne, c'est l'indifférentisme religieux au

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