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nous devons à la sécurité de vos consciences de vous rappeler que souvent on a vu dans l'Eglise, lorsqu'une parole tombait ainsi de la chaire de Saint-Pierre, des discussions tnmultueuses s'élever autour d'elle, et les passions diverses qui s'agitent dans la mêlée troubler pour un temps le calme nécessaire pour qu'elles pénètrent dans les âmes. Mais l'expérience est là, qui nous apprend que toujours, après ces émotions premières, la pensée de l'Eglise se dégage enfin, et se montre ce que Dieu l'a faite, sage, bonne et féconde dans ses résultats pour les sociétés comme pour les individus. Nous en avons la douce confiance: notre amour pour la religion, notre amour pour la France, ne nous feront pas illusion. Il en sera bientôt de même des émotions présentes.

C'est pour accélérer ces apaisements, qu'au nom du Pontife suprême nous nous engageons à la prière. Il sait que l'homme n'a pas besoin seulement de la vérité, mais aussi de la grâce : car on comprend plus encore par le cœur que par la raison; et la plupart de ceux qui se laissent entraîner hors des voies de la vérité, ont presque toujours été précipités par quelque passion. C'est pourquoi il nous conjure de nous adresser aujourd'hui avec confiance au trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et secours en temps opportun. C'est pourquoi il nous charge, en vertu de son autorité apostolique, d'annoncer à tous et à chacun des fidèles l'indulgence plénière en forme de Jubilé, à gagner dans l'espace d'un mois pendant le courant de cette année, en la même forme et aux mêmes conditions auxquelles il l'accordait au commencement de son Pontificat, par le bref du 20 novembre 1846, auquel il renvoie, et dont les clauses sont résumées dans les articles suivants.

Prions donc, Nos très-chers Frères, vous dirons-nous avec lui, prions du fond du cœur le Dieu de toute bonté, parce qu'il a dit lui-même : « Je n'éloignerai pas d'eux ma miséricorde. Deman« dons et nous recevrons, et si l'effet de nos demandes se fait at« tendre, parce que nous avons grièvement péché, frappons, car « il sera ouvert à celui qui frappe, pourvu que ce soit par les prières, « les gémissements et les larmes, dans lesquels nous devons in« sister et persévérer; et pourvu que la prière soit unanime...; « quechacun prie Dieu non-seulement pour lui-même, mais pour « tous ses frères, comme le Seigneur nous a enseigné à prier. » A ces causes, elc.

Lettre pastorale de Monseigneur l'Évêque de Nancy.

Monseigneur l'Évêque de Nancy adresse à son clergé une instruction pastorale qui commence par ces lignes :

Messieurs et chers Coopérateurs,

Vous connaissiez déjà par la voie de la presse, et tous les fidèles du diocèse connaissent également la récente Encyclique de notre Saint-Père le Pape Pie IX, promulguée à Rome le 8 décembre 1864, pour tout l'univers catholique, et où, après avoir condamné les erreurs qui découlent du matérialisme, du panthéisme, de l'indifférentisme et des autres systèmes antichrétiens, le vicaire de Jésus-Christ nous accorde la faveur d'un Jubllé universel pour la présente année 1865.

Je me propose de revenir, plus tard, sur les questions si graves qui s'agitent en ce moment dans les esprits, à l'occasion de cet acte solennel du chef de l'Église. Je ne crois pas le moment encore venu. Je connais votre respect et votre obéissance pour l'autorité du Saint-Siége, et assuré de vos sentiments, j'estime plus utile d'attendre que la vérité, pleine, calme et précise, trouve des oreilles mieux préparées et plus attentives à sa voix et arrive, ainsi, plus efficacement, à dissiper les malentendus, et à calmer les passions si douloureusement surexcitées.

Après le dispositif, le vénérable prélat termine par ces lignes :

Prions, Messieurs et chers Coopérateurs, prions, pour l'Eglise pour son chef suprême, que vous avez toujours entouré d'un amour, d'un dévouement, qui ne se démentiront pas.

Prions aussi pour la France, notre patrie de la terre, pour son bonheur, pour son accroissement, non-seulement dans l'ordre des choses qui passent, mais encore et surtout dans l'ordre de celles qui demeurent éternellement, c'est-à-dire dans la charité, dans la vérité, dans la justice.

Demandons à Dieu, pour nous-mêmes, la fermeté, l'union, la sagesse, qui nous sont plus que jamais nécessaires pour l'accomplissement de notre ministère sacré.

Ne nous laissons point troubler par les clameurs menaçantes

que des écrivains ennemis de l'Eglise renouvellent, chaque matin, contre nous. Sachons, quoi qu'ils en disent, montrer par notre parole et notre 'exemple que nous allions la vénération, l'obéissance que nous devons et que nous rendons comme catholiques au Saint-Siége et à ses enseignements, avec les devoirs qu'impose à notre fidélité et à notre soumission notre qualité de citoyens de la France.

Lettre-circulaire de Monseigneur l'Évêque d'Agen à son clergé.

Agen, le 28 janvier 1865.

Messieurs et chers Coopérateurs (1),

Dans la crise grave que traverse l'Eglise, nous devons unir nos efforts et nos prières pour obtenir que la tempête se calme et que la grâce éclaire ceux qui marchent dans les ténèbres. Je connais vos sentiments, mes chers Coopérateurs, et je sais bien que vos cœurs comme le mien sont dévoués à l'Eglise et à son auguste Chef; c'est pourquoi je n'ai pas besoin de vous exciter sur ce point. Vous garderez une inviolable fidélité aux principes que vous avez reçus. La parole du Saint-Père sera toujours votre règle de conduite. Vous n'hésiterez jamais à condamner ce qu'il condamne et à approuver ce qu'il approuve.

Vous avez connu par les journaux et par l'envoi que Nous vous avons fait faire, l'Encyclique du Souverain-Pontife. Quoique nous n'ayons pu la communiquer aux fidèles du haut de la chaire, je la regarde comme publiée dans ce diocèse; j'adhère du fond de l'âme à tout ce qu'elle contient et non à ce que lui fait dire la mauvaise presse en la défigurant.

Vous avez gémi avec moi, mes chers Coopérateurs, du silence qui nous a été imposé; nous en avons tous beaucoup souffert, et Dieu, je l'espère, aura eu égard à notre bonne volonté... N'ayant pu remplir notre devoir de parler et d'expliquer la parole vénérée du Chef de l'Eglise, j'ai cru en remplir un autre en écrivant à Son Excellence le Garde des sceaux, Ministre de la justiće et des

(1) Cette lettre, bien qu'elle ne soit pas confidentielle, ne doit pas être lue en chaire.

cultes, pour protester contre la violence que l'on a faite à l'Episcopat en le privant de l'exercice d'un droit dont Son Excellence ne pouvait disposer à sa volonté. Ma plainte a été respectueuse comme elle devait l'être vis-à-vis d'un Ministre de l'Empereur, mais elle était explicite et ne pouvait laisser douter de mes sentiments de filiale soumission au Saint-Père.

Dans les temps difficiles, il faut, mes chers Coopérateurs, se garder des excès de zèle qui tendraient à envenimer le débat. Usez donc d'une grande prudence dans les paroles que vous prononcerez du haut de la chaire ou même dans vos conversations particulières. En vous recommandant ces précautions, je dois désirer, je désire que vous restiez inébranlables dans la défense des vrais principes, n'oubliant jamais que nous devons rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu. Recevez, Messieurs et chers Coopérateurs, l'assurance de mes sentiments affectueux et dévoués.

† JEAN, évêque d'Agen.

P. S. Nous donnerons, dans notre Mandement pour le Carême, nos instructions pour la célébration du Jubilé.`

Monseigneur l'Evêque de Gap écrivait de Paris, à la date du 2 février, la lettre suivante à son clergé :

Paris, 2 février 1865, fête de la Purification

de la sainte Vierge.

Messieurs et chers Coopérateurs,

Dès notre arrivée à Paris, où nous ont appelé les affaires de notre diocèse, nous avons eu l'honneur de voir M. le Ministre des cultes et de lui faire connaître, de vive voix, la pénible impression et les craintes que nous avait fait éprouver la défense de publier l'Encyclique. Son Excellence a daigné nous accueillir, comme toujours, avec une bienveillance dont nous garderons le souvenir, et nous adresser de bonnes et rassurantes paroles.

Ayons donc confiance et courage, Messieurs et chers Coopérateurs, et prions beaucoup, car la prière opère des miracles de

conciliation et de paix, tandis que les discussions ne servent souvent qu'à agrir les esprits et les cœurs.

Nous n'avons pas besoin de faire appel à cet esprit de sagesse et de prudence qui vous distingue; vous n'y manquerez pas dans les circonstances actuelles. Que rien dans vos discours ne puisse jamais donner lieu à de fâcheuses interprétations. N'oubliez pas cette règle de conduite tracée par saint Paul: Omnia mihi licent, sed non omnia expediunt. Oportet sapere, sed sapere ad sobrie

tatem.

-

Recevez, Messieurs et chers Coopérateurs, la nouvelle assurance de notre affectueux dévouement en Notre-Seigneur.

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Dès le 18 janvier, Monseigneur de Gap avait publié un mandement portant publication de l'indulgence en forme de jubilé, accordée par Notre-Saint Père le Pape Pie IX, dans l'Encyclique du 8 décembre 1864.

Voici la partie de ce mandement relative à l'Encyclique:

Nos très-chers Frères,

Chaque siècle a ses vertus et ses défauts, ses grandeurs et ses abaissements, ses triomphes et ses défaites. Notre siècle n'échappe pas à cette commune destinée. Que de magnifiques choses, en effet, n'a-t-il pas déjà vues s'accomplir! En France, le culte catholique a été rétabli, les autels se sont relevés et le clergé a pu rentrer dans la patrie n'ayant plus à redouter ni les fers, ni l'exil, ni la mort! L'Algérie a été conquise par nos armes et un siége piscopal a été érigé dans ce beau pays, désormais français et chrétien. La foi fait de rapides progrès à l'ombre du drapeau français en Cochinchine, au Tonkin et au Cambodge, et la croix brilic sur la cathédrale de Pékin. En Angleterre, les conversions au catholicisme sont nombreuses, surtout parmi les savants et les docteurs. Des peuples entiers ont renoncé au schisme et sont entrés dans le giron de la véritable Église.

Le Pape, chassé de ses États par la Révolution et obligé de

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