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les sentences et affirmations doctrinales, à toutes les règles de croyance et de conduite énoncées par Notre Saint-Père le Pape Pie IX depuis le commencement de son pontificat jusqu'au présent jour, et nous prononçons que c'est le devoir de tous les chrétiens orthodoxes de se soumettre à ces mêmes enseignements avec une humble et filiale docilité de leur intelligence et de leur volonté.

Enfin, attendu qu'ayant été légitimement institué pasteur de cette Église de Poitiers, nous sommes par là établi nous-même juge de la foi et de la doctrine, en vertu de notre autorité épiscopale, et par la puissance que nous avons reçue de l'EspritSaint, nous condamnons et proscrivons, avec le Chef de l'Église, après lui et au même sens que lui, toutes les erreurs condamnées et proscrites par lui. Et nous voulons que le présent mandement, lu par nous dans notre église cathédrale en cette solennité de l'Épiphanie de Notre-Seigneur, soit considéré comme publié et promulgué dans tout notre diocèse; exemptant, dispensant et déchargeant par des motifs graves et des raisons exceptionnelles nos chers et bien-aimés Coopérateurs de toute lecture, publication et commentaire du présent acte épiscopal.

Donné à Poitiers, le dimanche huit janvier de l'an de grâce mil huit cent soixante-cinq.

Signé: L.-E., Ev. de Poitiers.

Par mandement :

HELINE, chanoine, secrétaire.

Son Éminence Monseigneur le Cardinal Mathieu, Archevêque de Besançon, a choisi aussi la solennité de l'Épiphanie, dimanche 8 janvier, pour lire à la messe paroissiale de la cathédrale, aux fidèles présents, l'Encyclique du 8 décembre; il a fait suivre cette lecture d'une courte allocution d'adhésion.

Quelques jours après, le Moniteur annonçait que, sur un rapport soumis à l'Empereur par M. le garde des sceaux, ministre de la justice et des cultes, rapport approuvé par Sa Majesté, un recours comme d'abus avait été formé devant le Conseil d'État, contre Monseigneur l'Évêque de Moulins, et Monseigneur Mathieu, Cardinal-Archevêque de Besançon, qui, le dimanche 8

janvier, dans la chaire de leur cathédrale et métropole, avaient donné lecture du texte complet de l'Encyclique du 8 décembre, dont la dernière partie a été seule officiellement reçue et publiée dans l'Empire.

Actes de Monseigneur l'Évêque de Saint-Dié.

Le dimanche 15 janvier, à la messe paroissiale, Monseigneur l'Évêque de Saint-Dié a prononcé, du haut de la chaire de son église cathédrale, l'allocution suivante :

Nous nous étions réjoui, Nos très-chers Frères, à la pensée que nous allions avoir à vous annoncer une grande miséricorde. En effet, le Saint-Père, dans une Lettre encyclique datée du dixième anniversaire de ce jour à jamais mémorable où il a consacré par une définition solennelle le plus beau des priviléges de Marie, vient d'accorder à tous les enfants de l'Église la grâce extraordi

naire d'un Jubilé.

Mais une immense amertume est venue bientôt se mêler à notre joie.

Le successeur de Pierre, sentinelle vigilante, a, dans la Lettre dont nous parlons, Lettre qui restera comme un monument immortel de sa sollicitude et de son courage, signalé de nombreuses erreurs que l'on décore du nom d'idées modernes, et qui menacent d'entraîner la société dans des voies funestes.

Nous n'avons pas à vous apprendre quels obstacles empêchent la voix la plus autorisée qui soit au monde de parvenir jusqu'à vous, N. T. C. F., et de se faire entendre, comme c'est son droit, dans toutes les églises du diocèse. Ne craignez que nous nous échappions ici en paroles amères. Aux yeux d'un évêque, l'autorité a droit au respect, et il sait le lui garder, alors même qu'il reçoit d'elle la plus poignante douleur.

Mais si nous sommes empêché de publier, d'expliquer et de justifier, par les voies ordinaires de notre ministère, les enseignements de Celui dont la foi ne peut défaillir, et à qui il a été ordonné de confirmer ses frères, d'autres, hélas ! ont pleine liberté de dénaturer ces enseignements, de les falsifier, d'en faire un objet de

haine et de risée, et de livrer à l'insulte le Vicaire et la représentation vivante de Jésus-Christ parmi les hommes.

C'est donc pour nous un devoir rigoureux d'élever la voix, et au milieu de ce déchaînement d'une presse hostile ou égarée, de protester de toute la force de notre conscience de catholique et d'Évêque, contre une polémique où la prévention, l'ignorance, l'injustice, le disputent à l'irrévérence, au scandale et à l'impiété. C'est encore pour nous une obligation étroite d'avertir les catholiques, de les mettre en garde contre tant d'assertions spécieuses, fausses, téméraires, et de leur dénoncer le péril auquel ils exposent leur foi, bien le plus précieux qu'ils aient au monde, en allant s'abreuver à ces sources empoisonnées.

En même temps, et pour satisfaire à notre devoir de fils et d'Évêque de la sainte Église catholique, apostolique et romaine; entouré en esprit de notre bien-aimé clergé, qui, en ce moment surtout, ne fait avec son Évêque qu'un cœur et qu'une voix, Nous condamnons tout ce qui est condamné par la Lettre encyclique du 8 décembre 1864; Nous réprouvons tout ce qu'elle réprouve, et dans le sens où elle le condamne et le réprouve.

D'autre part, comme la parole de Celui qui a reçu de JésusChrist Notre-Seigneur le pouvoir de lier et de délier, ne saurait être enchaînée, ni privée de son efficacité, comme d'ailleurs le document dont il s'agit a reçu par la voie de la presse une publicité suffisante, bien qu'extra-canonique, Nous déclarons la Lettre encyclique Quantâ curâ, son annexe, le Syllabus complectens præcipuos ætatis nostræ erorres, et ensemble le Jubilé accordé par la même lettre, publiés et promulgués dans notre diocèse.

Beaucoup d'autres Évêques se sont contentés d'écrire à Son Excellence M. ministre de la justice et des cultes, et de protester contre la défense qui leur a été faite au sujet de l'Encyclique.

Nons donnons ici le texte de ces lettres telles qu'elles ont paru dans les diverses feuilles publiques; elles sont, dans ces jours mauvais, le monument le plus admirable de la pitié filiale de nos Evêques envers le chef de l'Église, notre père à tous dans la foi, de leur respect profond pour les enseignements émanant de

Rome, et de leur dévouement pour la patrie et la société à laquelle ils appartiennent. Ce sera une belle page à inscrire dans notre histoire contemporaine.

Lettre adressée par S. Em. le cardinal Gousset, archevêque de Reims, à M. le ministre de la justice et des cultes:

Excellence,

Reims, le 13 janvier 1864.

J'ai reçu la circulaire et le décret impérial qui sanctionnent la décision du Conseil d'Etat touchant la publication de la principale partie de l'Encyclique de Notre Saint-Père le Pape Pie IX, datée du 8 décembre 1864. Aux termes de cette décision, les Évêques de France ne sont point autorisés à publier le jugement par lequel le Souverain-Pontife réprouve, proscrit et condamne les propositions indiquées dans son Encyclique, et signalées plus en détail dans le Syllabus qui l'accompagne. En pareille situation, la prudence ne me permettait pas de publier officiellement, comme j'en avais la volonté, la Constitution dogmatique du Chef de l'Église universelle; mais je ne me suis pas cru dispensé pour cela de la porter, sans les formes d'usage, à la connaissance de mon clergé. Je suis Évêque, et le gouvernement ne peut m'imposer le silence quand mon devoir est de parler. Or, ce devoir n'est-il pas évident, n'est-il pas impérieux pour moi, quand il s'agit, comme en cette grave circonstance, de transmettre au clergé de mon diocèse les enseignements du Pasteur suprême, et de prémunir les fidèles confiés à ma sollicitude contre des erreurs condamnées par le Saint-Siége Apostolique, comme contraires à la réligion et à la société, à l'autorité de l'Église et au respect dû à tout pouvoir établi de Dieu dans l'ordre politique et dans l'ordre ecclésiastique?

Pour m'acquitter, autant qu'il m'était possible, de cette importante obligation, j'ai donc fait parvenir à tous les prêtres de mon diocèse un exemplaire de l'Encyclique et du Syllabus, tels qu'ils m'ont été adressés par Sa Sainteté, me réservant de leur donner sur ces deux documents pontificaux, des avis, à l'occasion des instructions qu'ils devront faire à leurs paroissiens, pour les

disposer à gagner l'indulgence en forme de Jubilé, accordée par le Saint-Père à tous les fidèles. Je leur tracerai la méthode à suivre pour instruire suffisamment leurs paroissiens sur les vérités de la religion, qui ont été audacieusement attaquées, surtout dans ces derniers temps, par les sectaires, les rationalistes, les panthéistes, les athées, en un mot par tous les ennemis de l'Église catholique et du Saint-Siége. Outre les preuves saisissantes que leur fourniront l'Evangile et les traditions apostoliques, je les inviterai à puiser, pour établir solidement la vérité, dans l'enseignement des Irénée, des Cyprien, des Athanase, des Hilaire de Poitiers, des Ambroise, des Augustin, des Basile, des Chrysostome, et généralement de tous les docteurs de l'Église. Je leur indiquerai aussi les décrets des conciles œcuméniques, notamment ceux des quatre premiers conciles généraux, du quatrième concile de Latran, du second concile général de Lyon, du concile de Florence et du dernier des conciles œcuméniques, le concile de Trente. Je leur signalerai encore les actes de saint Léon et de saint Grégoire le Grand, le formulaire d'Hormisdas, les constitutions de Léon X et de Benoît XIV contre les erreurs de leur temps, celles du Pape Pie VI contre les actes du synode de Pistoie et contre les erreurs de la Constitution dite civile du clergé de France de 1791, et du Pape Grégoire XVI, condamnant, dans l'Encyclique Mirari, les erreurs religieuses et sociales de l'abbé de La Mennais. Mais surtout je les engagerai à étudier, à approfondir, comme autant de sources fécondes, les Encycliques, Allocutions, brefs et autres documents dogmatiques de Notre SaintPère le Pape Pie IX.

Il me paraît superflu d'ajouter qu'en défendant les droits de la vérité et de l'Église, mes coopérateurs continueront de rappeler aux fidèles que tout chrétien qui rend à Dieu ce qui est à Dieu, rend aussi à César ce qui est à César, par le respect pour le chef de l'État, et par la soumission à toutes les lois du pays, ne renfermant rien de contraire à la religion, à la justice et à la vraie liberté, qui ne doit jamais être confondue avec la licence.

Veuillez agréer l'assurance de la haute et respectueuse considération avec laquelle, etc.

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