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Vignand

1.3.80

PREFACE DES ÉDITEURS.

Le monde entier a les yeux ouverts en ce moment sur l'Épiscopat français; l'exemple qu'il donne obtient chaque jour un grand' retentissement. Le volume que nous publions, c'est son œuvre. Pour mettre en ordre ce recueil, nous avons suivi les conseils bienveillants et mis à profit la haute expérience et les lumières d'un membre distingué d'une Congrégation romaine, en résidence à Paris. Ici, c'est plus qu'un livre de circonstance; comme l'indique son titre, ce sont les Gesta Dei per Episcopos Galliæ, c'est-à-dire des documents authentiques devenus le domaine de l'histoire. Ce sont des mémoires à consulter, pour les jours où nous vivons, par ceux qui se proposeront plus tard d'écrire l'histoire. On voit là, sous un seul coup d'œil, dans cette grande manifestation épiscopale, pour emprunter le langage de M. Poujoulat, rédacteur de l'Union, l'expression des mêmes sentiments avec la diversité des attitudes :

que

« Si les évêques s'étaient préalablement entendus (et l'on sait l'action par concert est un délit), nous aurions vu la conformité absolue dans les actes; le spectacle eût encore été beau, parce que l'unité est toujours belle; mais l'accord, après entente préalable, a quelque chose de moins frappant que l'accord par suite d'inspirations individuelles. Il faut, pour cela, des prin

cipes communs, des doctrines communes, un lien moral permanent, universel. Et la meilleure preuve que l'enseignement de la bulle Quanta curd n'était pas une nouveauté, c'est que chacun de nos évêques a trouvé dans sa propre éducation sacerdotale la vérité même de cet enseignement.

« Il y a eu donc unité dans l'acceptation de la doctrine, comme dans la protestation contre la mesure prohibitive. Les attitudes et les tempéraments ne sont pas les mêmes, parce que、 les hommes ne se ressemblent pas; mais il y a similitude morale, parce que la foi est la même. Il ne s'agit pas de se rattacher à l'autorité de tel ou tel, d'être avec Paul ou avec Apollo, comme disait, il y a dix-huit siècles, l'Apôtre des nations; il s'agit de marcher avec le Pape, et tous nos évêques l'ont suivi comme leur docteur et leur guide.

<< Les publicistes de la libre pensée, emportés par leurs fantaisies et aussi par leur ignorance en matière religieuse, confondent la vérité avec les opinions; ils mettent sur la même ligne les affirmations auxquelles un catholique doit se soumettre, et ce qui demeure innocemment livré aux appréciations, humaines. Et parce que tel évêque aura eu, sur des questions douteuses (in dubiis), l'occasion d'exprimer une opinion différente de celle d'un autre évêque, ils croient que les fidèles soumis à l'Encyclique du 8 décembre, se rangeront autour de deux étendards; c'est une méprise. Un seul étendard flotte à la tête de l'armée catholique : c'est celui du Pape. Ne cherchez pas deux âmes, il n'y en a qu'une, celle de l'Eglise catholique: anima, una. C'est vieux comme les premiers apôtres et les premiers chrétiens.

« Une autre unité se fait et s'achève de jour en jour : l'unité dans l'opinion, en ce qui touche la mesure prohibitive. Les journaux qui obéissent à un autre sentiment qu'au sentiment catholique sont si nombreux et si bruyants, que le public, étourdi du coup, ne savait d'abord comment se reconnaître. Le tapage des champions de l'interdiction se mêlait aux distinctions captieuses, aux consultations des docteurs de la conciliation, aux

raisonnements des politiques qui trahissaient avec respect la cause de l'Église. Puis tous ces nuages ont fait place à une vive lumière, et, aujourd'hui, chacun convient que l'Encyclique regardait quelque peu l'Épiscopat. Le bon sens se laisse parfois obscurcir; mais quel plaisir il éprouve à prendre ses revanches! >>

Nous offrons donc cette collection au clergé d'abord, aux communautés religieuses, à tous les catholiques, aux savants, aux littérateurs même, c'est-à-dire à tous ceux qui ont à cœur le triomphe de la vérité. L'ignorance, la mauvaise foi, le plus souvent les préjugés et les passions d'un autre âge, ont fourni à la presse des armes violentes contre les enseignements de l'Église. Des écrivains aveugles, se disant libres penseurs, fauteurs d'un progrès social en dehors des idées religieuses, ont poussé de toutes manières à des mesures rigoureuses contre le clergé, contre la Cour romaine. En parcourant attentivement notre volume, on verra la différence entre l'attaque et la défense. Celle-ci (c'est-à-dire l'Épiscopat), forte des promesses faites à l'Eglise et remontant les âges, invoque pour garantie du présent un passé honorable et glorieux, son attitude est toute pacifique, mais noble et indépendante, dans les choses de Dieu et en face des pouvoirs humains de tous les siècles; sa puissance civilisatrice, fondée sur les enseignements de l'Evangile, n'échappe à personne. Ses armes les plus efficaces, et elle y a principalement recours en semblables circonstances, ce sont la prière, la résignation, la patience, l'exemple, rare aujourd'hui dans le monde, d'une obéissance passive, propter conscientiam. Vis... non timore potestatem? Bonum fac. (Rom., c. xiii, v. 35.)

Dans ce travail nous avons été forcés de suivre l'ordre des dates, n'ayant pu fournir nos manuscrits à l'imprimeur qu'à mesure que les actes épiscopaux se présentaient et que les événements se produisaient. Dans la table, nous adoptons l'ordre Iph abétique des siéges, et nous partageons les évêchés en provinces ecclésiastiques. Nous nous arrêtons à la lettre circulaire de Monseigneur l'Évêque de Digne, dernier document livré à la

publicité. Quant au très-petit nombre d'évêques sous le nom desquels rien encore n'a paru, ils sont ou malades ou empêchés par quelque circonstance indépendante de leur volonté. Dès qu'ils rompront le silence gardé, nous prenons l'engagement de faire, en faveur de nos souscripteurs, un tirage, particulier des documents, lettre ou mandement qu'ils publieront.

Nous étions en mesure de paraître plus tôt : on nous y engageait même fortement. Mais nous avons voulu tenir à un engagement sérieux vis-à-vis de nos lecteurs, et leur donner sans contredit le recueil le plus complet entre tous ceux qui sont annoncés comme tels, et ne pas les exposer à une double dépense et à subir un mécompte en les forçant ou d'attendre un second volume ou de se contenter d'une collection incomplète. Nous n'avons rien fait passer par le lit de Procuste. Nous espérons que le public nous saura gré de notre bon vouloir, et nous accordera une confiance à laquelle nous attachons un grand prix et dont nous essayerons de nous rendre toujours dignes.

Paris, 25 février 1865.

GAUGUET et POUGEOIS.

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