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La seconde députation de l'Hôtel-de-Ville au gouverneur de la Bastille, arrêtée dans sa marche par la foule, n'était pas encore de retour. Le comité permanent décida d'en envoyer une troisième. Cette décision paraît avoir été amenée par la scène suivante.

Le sieur Francotay, électeur, demanda au sieur de Flesselles pourquoi il refusait de la poudre et des armes aux citoyens qui en avaient si grand besoin. Flesselles lui dit de se taire: Je ne me tairai point; le temps presse, et l'on massacre nos frères à

la Bastille.

Cette troisième députation, composée des sieurs Francotay, Éthis de Corny, procureur de la Ville, et d'autres citoyens qui les accompagnaient volontairement, fut chargée de se présenter en parlementaire, c'est-à-dire avec un tambour et un drapeau; d'engager tous ceux qui environnaient la Bastille à se retirer dans leurs districts respectifs pour se faire admettre dans la milice parisienne, de rappeler à M. de Launay la parole qu'il avait donnée à M. Thuriot, de le sommer de cesser toute hostilité, et de recevoir les citoyens armés dans l'intérieur de la forteresse.

Cette nouvelle députation, son cortége, son drapeau, son tambour furent bientôt aperçus et entendus par les militaires qui, du haut des tours, défendaient la Bastille. Ils la virent s'avancer du côté de l'Arsenal. Le drapeau et un petit nombre de ceux qui l'escortaient s'arrêtèrent dans la cour de l'Orme, cour

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extérieure par laquelle on communiquait du passage des casernes au jardin de l'Arsenal. Le plus grand nombre pénétra par le pont-levis de l'avancé dans la cour du Gouvernement. Écoutons un écrivain qui a réuni les témoignages des invalides préposés à la défense de la Bastille, et les a exposés avec une louable impartialité.

La troupe dès qu'elle fut entrée cria de ne point faire feu, disant qu'elle escortait les députés de la Ville qui voulaient parler au gouverneur et le priaient de descendre. «< M. de Launay et les bas-officiers » qui étaient alors sur les tours leur crièrent de >> faire avancer le drapeau et les députés de la » Ville, et d'engager le peuple à se retirer dans » la cour du Passage. Au même instant un bas>> officier, nommé Guyot de Fréville, pour leur » prouver que notre intention n'était pas de tirer » sur eux, retourna son fusil, le canon bas et la » crosse haute, et nous engagea à l'imiter, ce » que nous fimes sur-le-champ. Nous criâmes tous >> alors unanimement: Ne craignez pas, nous ne ferons pas feu; restez où vous étes, faites avancer » votre drapeau et vos députés. Le gouverneur va » descendre pour leur parler, nous allons baisser » les ponts-levis pour les faire entrer, et six de nous » sortiront pour vous servir d'otages.

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Après bien des prières de la part des soldats » invalides, le peuplé s'arrêta, et les députés en>> trèrent par la porte de bois dans la cour du Pas»sage où ils ont dû voir tous les soldats sur les

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» tours, la crosse du fusil haute, qui leur criaient d'entrer avec leur drapeau pour parler au gou» verneur, en leur donnant leur parole d'honneur qu'ils ne feraient pas feu sur eux. Les députés ont » dû voir également, sur la plate-forme, un pavillon > blanc en signe de paix et d'appel.

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L'auteur témoigne ici que ces divers signaux furent vus par les personnes placées en dehors; mais qu'il ne leur fut pas possible d'entendre les invitations que les invalides assurent avoir faites.

« Les députés, continue-t-il, restèrent dans cette » cour (cour du Passage), environ dix minutes, »sans vouloir s'avancer pour parler au gouver» neur, malgré la promesse des bas-officiers qui >> leur criaient du haut des tours: Venez vous ex

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pliquer avec le gouverneur, vous n'avez rien à risquer; nous répondons de vous sur notre téte. >> Sans écouter leurs propositions (ou plutôt sans » les entendre), les députés se retirèrent dans la >> cour de l'Orme, où ils restèrent plus d'un quart» d'heure, ou à se consulter ou à écouter ce que >> nous n'avions cessé de leur crier, de ne pas s'en » aller, qu'on leur remettrait la Bastille s'ils étaient » de vrais députés de la Ville.

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>> Le gouverneur nous dit (ce sont les invalides qui parlent): Vous devez voir, Messieurs, que ces députés et ce drapeau ne sont pas de la Ville; » c'est sûrement un drapeau dont le peuple s'est emparé, et dont il se sert pour nous surprendre. Si c'était vraiment des députés, ils n'auraient pas

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