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et fidèles sujets que je confie ce que j'ai de plus précieux. Interrompu par des applaudissemens et des cris de vive le roi, il ajouta : On a calomnie mes gardes-du-corps; leur fidélité à la nation et à moi doit leur conserver l'estime de mon peuple.

M. de La Fayette vint ensuite présenter plusieurs gardes-du-corps au balcon, et les embrassa publiquement. Cette scène produisit des applaudissemens et les cris de vive le roi! vivent les gardesdu-corps!

Le départ de Leurs Majestés fut fixé à une heure après midi. L'Assemblée nationale rendit un décret portant qu'elle était inséparable de la personne du roi pendant la présente session. Elle décréta ensuite qu'une députation de cent membres accompagnerait le roi à Paris.

Le roi partit de Versailles à une heure après midi. Son cortége, très-nombreux, offrait un spectacle quelquefois majestueux, souvent burlesque et affligeant.

L'avant-garde, ou la bande des femmes et des hommes, partie la première de Versailles, fut rendue à Paris à deux heures après midi. La plupart de ces femmes montées dans des fiacres, sur des chariots ou sur les trains des canons, portaient, comme de nobles dépouilles, des bandoulières, des pommes d'épées, des chapeaux, pris sur les gardes-du-corps; d'autres femmes à pied, couvertes de cocardes, arrêtaient les spectatrices pa

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So Roi arrivant à Paris, escorté de plus de trente mille âmes,

Se 6 Octobre 1789:

rées de rubans noirs ou verts, et trainaient ces rubans dans la boue, etc.

Elles étaient suivies d'une soixantaine de voitures chargées de grains ou de farine.

Le corps d'armée, ou le cortége spécial du roi, qu'il ne faut pas confondre avec la première troupe, était précédé par des femmes, portant de hautes branches de peupliers; par une centaine de gardes nationaux à cheval, par des grenadiers et des fusiliers. Chaque compagnie entourait ses canons, et dans chacune d'elles étaient mêlés des femmes, des gardes-du-corps et des soldats du régiment de Flandre. Les cent-suisses marchaient après eux sur deux lignes; puis suivaient une garde d'honneur, la municipalité de Versailles et la députation de l'Assemblée nationale.

Là paraissaient les voitures du roi, entourées de grenadiers. Sur son passage ce prince fut témoin de la joie pure et vive que sa présence excitajt partout. La multitude qui suivait, pour exprimer que l'abondance arrivait avec elle, disait, en langage plus trivial que méchant: Nous amenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron.

Le roi n'arriva aux barrières de Paris que vers six heures du soir. Le maire Bailly le harangua, et dans son discours, il lui fit pressentir que les Parisiens espéraient le voir y fixer sa demeure la plus habituelle. Il fut ensuite conduit à l'Hôtel-de-Ville. Tout y avait été préparé pour recevoir, dans les formes convenables, le roi et sa royale famille. M. Moreau

de Saint-Méry prit la parole; dans son discours il félicitait le roi de ce qu'il se trouvait au milieu de ses sujets fidèles, et dans une ville où ses enfans étaient réunis en plus grand nombre que dans tout autre lieu.

L'entrée du roi fut calme; il dit: Je viens toujours avec plaisir, et avec confiance au milieu de mon peuple. Cette phrase prononcée à voix basse fut répétée par le maire qui omit les mots : et avec confiance. La reine s'apercevant de cette omission, dit à M. Bailly: Ajoutez, avec confiance.

Cette cérémonie terminée, le roi partit avec sa famille. Les acclamations bienveillantes qui l'avaient accompagné lorsqu'il allait à l'Hôtel-de-Ville, l'accueillirent sur son passage, de cet hôtel au châ– teau des Tuileries.

Les événemens des 5 et 6 octobre eurent des suites qu'il convient de faire connaître.

Le 8 de ce mois, l'Assemblée nationale reçut une lettre du roi qui l'invitait à nommer des commissaires pour rechercher à Paris un local convenable à ses séances; afin que, décidé à faire son séjour habituel dans cette ville, il puisse plus

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promptement communiquer avec l'Assemblée. Les bâtimens de l'Archevêché furent choisis provisoirement, et le 19 de ce mois l'Assemblée nationale y tint sa première séance,

Le 21 octobre, elle y décréta la loi martiale contre les attroupemens séditieux; le 2 novembre, elle sauva la France d'une ignominieuse banqueroute,

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