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>> devoir partir de l'Angleterre, n'osant alors soup>> çonner tout-à-fait M. le duc d'Orléans 1. >>

Je n'admets ni ne rejette la conjecture de ce courtisan; mais elle me semble un peu légèrement avancée.

Un certain abbé Roy paraît avoir joué, dans cette affaire, un rôle très-actif. Poursuivi par Réveillon, dont il était le débiteur, poursuivi par le même, comme faussaire, soit pour arrêter ces poursuites ou par esprit de vengeance, il dirigea les coups des brigands contre la maison du sieur Réveillon. Cet abbé paraît avoir à la fois servi les intérêts des conspirateurs et les siens 2.

Ces brigands interviendront encore dans les événemens politiques, et leurs affreux exploits souilleront plusieurs pages de cette histoire.

Ibidem, page 348.

2 Dans un Mémoire à consulter, publié par le sieur Réveillon, on trouve des détails curieux sur l'abbé Roy et ses manœuvres criminelles. Il écrivit, en 1790, à M. Bailly, maire de Paris, une lettre qui contient son serment civique signé de son sang.

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CHAPITRE PREMIER.

OUVERTURE DEs états-généraux.

NOTRE but n'est point, comme nous l'avons annoncé, d'offrir une histoire complète de la révolution française. Nous avons promis d'esquisser les scènes les plus remarquables de cette période historique. Nous envisageons les trente années qui viennent de s'écouler comme un vaste drame fertile en situations diverses d'aspect et de caractère. Les unes s'offrent avec les riantes couleurs de l'espérance; les autres portent l'empreinte tragique de la terreur et de la pitié; toutes présentent un immense intérêt. Le spectateur voit une nation tout entière remuée jusqu'en ses fondemens, agitée de passions contraires, partagée dans ses vœux, dans ses désirs; se livrant presque en aveugle à des nouveautés périlleuses, exagérant tous les principes; enfin conduite, de catastrophes en catastrophes, à un brillant despotisme que renversent ses propres excès, et voyant s'élever, du sein même de ses défaites, un gouvernement constitutionnel, objet primitif de ses vœux et de ses espérances. Tel est le tableau instructif et varié que la révolution française offre au peintre qu'elle attend encore. Pour

nous, sans porter si haut nos vues et nos desseins, négligeant les intermédiaires, nous choisissons les circonstances les plus remarquables, nous présentons au lecteur une succession de scènes terribles ou touchantes, riantes ou sombres. Nous commençons par l'ouverture des états-généraux, époque d'espérance et de joie, qui doit être suivie d'événemens tragiques et de lugubres catastrophes.

Après cent soixante-quinze ans d'interruption, c'était un beau spectacle pour la France que celui d'une réunion nouvelle des états-généraux. La nation attendait avec impatience le jour où ses élus, rassemblés pour la première fois après tant d'années, devaient délibérer sur les remèdes que réclamaient les maux du corps social. L'immense majorité des citoyens regardait comme légitimes et nécessaires les réformes désirées. Tous les ordres semblaient d'accord et ne l'étaient point; chacun souhaitait des changemens, mais déjà l'on observait une contradiction frappante dans les espérances et dans les prétentions. De cette incohérence dans les vœux et dans les volontés, naissaient déjà des discordes, des partis et d'obscures manoeuvres. Le plus ouvert et le plus remarquable de ces partis était alors celui d'un prince du sang royal, auquel on supposait des vues et des arrière-pensées ambitieuses.

Le ministère, composé de Necker, Montmorin, Saint-Priest, La Luzerne et La Tour-du-Pin, paraissait uni; mais il était réellement divisé d'opinions.

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