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lemens, où la noblesse abondait, on trouva les principaux habitans, dans la crainte de perdre et l'espoir de conserver le pouvoir et la considération dont ils jouissaient, disposés à contribuer au renversement de tout ce que la révolution avait établi.

Dans les villes de l'intérieur et surtout dans celles du midi de la France, on sait que le fanatisme et ses sanglantes fureurs étaient le mobile que les agitateurs mettaient en jeu.

Dans les places-fortes, on excitait le soldat à la révolte, en semant de faux bruits, en intéressant sa fortune et son honneur.'

Partout des passions excitées, des intérêts particuliers réveillés, et des instigateurs, des perturba

teurs en mouvement.

Je ne parle pas de nos colonies de l'Ile-de-France, de Saint-Domingue, qui éprouvèrent de fortes secousses résultant de la commotion générale; je me borne à indiquer les lieux troublés par tant d'instigations criminelles dont on accusait la révolution, prétexte banal et spécieux, dont on accusait des Français qui n'étaient que des instrumens, agités par d'invisibles manoeuvres, lesquelles

voisins jaloux qui voudraient, dit-il, attaquer notre liberté naissante. M. de Beauharnais écrivait à M. de Bouillé, le 16 juillet 1791, ces mots : Quelques scélérats, soudoyés par les puissances étrangères, qui depuis long-temps nous agitent. (Mémoires de Bouillé, pag. 265.) Tous les hommes clairvoyans s'apercevaient de ces manoeuvres, s'en plaignaient et ne faisaient rien pour les déjouer.

acquirent bientôt une force nouvelle par l'alliance, alors récente, de l'émigration avec le ministère anglais on commit, on acheta des crimes.

Ainsi des troubles se manifestèrent, des trames conspiratrices furent ourdies, des scènes tumultueuses et sanglantes éclatèrent dans Avignon et dans le Comtat Venaissin, à Lyon, à Uzès, à Nîmes, à Bordeaux, à Perpignan, à Aix, à Montauban, à Saint-Étienne en Forez, à Angers, à Douai et surtout à Nanci. Les troubles de cette dernière ville, à cause de leur durée et de leur importance, doivent être exposés avec détail.

Dans les derniers jours de juillet 1790, la garnison de Nanci, composée de quatre bataillons du régiment du roi, de deux bataillons suisses et du régiment de mestre - de - camp, cavalerie, réclamait des sommes considérables qu'elle prétendait lui être dues. Un de ces régimens témoignait le désir de s'emparer de la caisse et des drapeaux déposés chez le commandant : ces projets s'exécutèrent; l'insubordination devint générale; elle était excitée par des étrangers introduits dans Nanci.

L'Assemblée nationale, instruite de ces désordres et de leur continuation, rendit, le 6 août, un décret tendant à rétablir la subordination parmi les troupes qui ne s'y soumirent point, mais envoyèrent une députation auprès de cette Assemblée. Cette députation, composée de soldats du régiment du roi, fut arrêtée à Paris par ordre du ministre de la

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au commencement du combat, du côté de la Porte de Stainville.

BAUDOIN frères, Rue de Vaugirard. Nr 36.

guerre, et l'Assemblée nationale rendit, le 16 août, un autre décret portant que la conduite de la garnison est un crime de lèse-nation, ordonne à tous ceux qui ont pris part à la rébellion de se soumettre dans les vingt-quatre heures, sous peine d'être punis suivant la rigueur des lois. Elle prie le roi de charger tel officier qu'il lui plaira, pour appuyer l'exécution du présent décret et faire en sorte que force reste à justice '.

Pendant que l'Assemblée nationale s'occupait de ce décret, les troupes de la garnison de Nanci continuaient leur désordre: deux soldats suisses de Château-Vieux avaient été condamnés par un conseil de guerre. Les cavaliers de mestre-de-camp les promenèrent en triomphe par la ville, forcèrent le lieutenant-colonel de Château-Vieux de donner, par forme de décompte, six louis à chacun de ces soldats, et de plus, la somme de cent louis pour les indemniser du châtiment qu'ils avaient subi.

Le roi chargea M. de Malseigne de l'exécution

'L'arrestation de cette députation est sans doute conforme aux règlemens militaires; mais elle ne satisfait pas celui qui cherche la vérité. Cette députation venait certainement justifier le régiment du roi. Il fallait l'entendre. Je lis dans un écrit du temps (Révolutions de Paris, tom. V, p. 268 et 334) que, loin d'avoir dissipé les deniers de la caisse, les soldats de ce régiment les avaient déposés, avec un procès-verbal, chez un notable du pays, et qu'ils firent des démarches tendantes à favoriser l'exécution du décret du 6 août. Le sort des soldats députés fut adouci; on les transféra, des prisons de l'Abbaye, à l'hôtel des Invalides: on ne les croyait donc pas si coupables.

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