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» sous lui....... Il ne trouve personne, il ne voit ni >> M. de Choiseul, parti quelques heures avant lui » avec la certitude de son départ, ni M. de Goguelat qui lui était annoncé, ni le détachement des quarante hussards, ni qui que ce soit pour >> lui rendre compte d'un changement aussi inat>> tendu '. »

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Voici comment M. le duc de Choiseul expose les motifs de sa retraite et de celle du détachement qu'il commandait. « Les quarante hussards et » M. de Goguelat arrivèrent à midi. Je fis mettre les chevaux au piquet..... D'après nos calculs et >> nos conventions, le courrier devant précéder, au moins d'une heure, la voiture, nous nous >> attendions à le voir arriver vers deux heures et >> la voiture à trois. A trois heures, ni courrier ni >> voiture. Nous nous promenions sur la chaussée, et un de nous était toujours en avant sur une » hauteur d'où l'on pouvait voir plus loin. A qua>>tre heures point de nouvelles; je ne puis expri» mer ce que j'ai souffert par la nécessité de met contraindre, de déguiser les pensées qui m'agi» taient....... Pendant cette terrible attente, une >> scène nouvelle, un tumulte violent se préparait. » Le hasard, réuni à la fatalité, avait fait que les » paysans d'une terre appartenant à madame d'El

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beaf, située près Pont-de-Sommevelle, avaient » refusé le paiement des droits non-rachetables; 'Mémoires sur l'affaire de Varennes, ceux du comte Louis de Bouillé, p. 95. ( Collect. B. F. )

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on les avait menacés d'exécution militaire, et » les paysans du voisinage leur avaient promis >> secours. Quand ils virent venir des hussards au Pont-de-Sommevelle, ils crurent que c'était pour agir contre eux, et le tocsin sonna sur nous » dans la campagne. Les paysans se rassemblè>> rent, et nous fûmes l'objet de la méfiance gé» nérale; d'un autre côté, on conçut de l'ombrage » dans la ville de Châlons, en sachant un poste » de hussards si près de cette ville, sans aucun » motif connu....... On envoya des cavaliers de

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gendarmerie nationale pour nous reconnaître et >> tâcher de découvrir notre but..... la route était » très-passante....... les postillons racontaient que » les hussards restaient toujours dans la même position....... déjà même on murmurait que » c'était la reine que nous attendions..... l'inquié» tude augmentait visiblement à Châlons; on parlait d'envoyer des patrouilles de gardes nationales sur nous, de doubler les postes de la ville. » peut-être même d'en fermer les portes..... N'y >> aurait-il pas eu, de notre part, une maladresse » capitale de créer nous-mêmes des dangers au roi » et de ne pas faire cesser cette fermentation po

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pulaire, si notre éloignement pouvait y contri>> buer?... Nous entendîmes sonner cinq heures au >> milieu des plus vives et des plus cruelles anxié» tés.... Il était à peu près cinq heures et demie, >> et il y avait par conséquent plus de quatre heures » de retard sur l'arrivée du courrier. »

M. de Choiseul, après quelques précautions propres à dissiper les soupçons, ordonna à sa troupe de monter à cheval. « Quand mes hussards furent

à cheval, il était près de six heures moins un » quart, et je m'en allai au pas jusqu'à la traversé » qui mène à Varennes . »

M. de Bouillé fils, qui se nomme le Comte Louis, combat dans son mémoire les motifs que M. de Choiseul fait valoir pour justifier l'abandon de son poste et sa contravention aux ordres du général; il blâme sa trop prompte retraite. «Ne fallait-il pas au moins laisser une ou plusieurs >> personnes en arrière pour avertir le roi du déplacement du détachement? Fallait-il négliger >> aussi d'intercepter toute communication avec la >> capitale?... Enfin M. de Choiseul, qui savait que » son détachement était le principal anneau de la >> chaîne, ne devait-il pas se replier sur le poste sui>> vant,.. au lieu de se retirer à Montmédy par des » chemins de traverse qu'il ne connaissait pas ?

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M. de Bouillé fait à M. de Choiseul le reproche plus grave d'avoir donné aux commandans des autres détachemens « l'avis de ne plus at>> tendre le roi. Il adressa même l'ordre de faire >> desseller au commandant du détachement de » Sainte-Menehould, qui, étant officier de son

1 Relation du départ de Louis XVI, par le duc de Choiseul p. 80 et suivantes. (Collect. B. F.)

T. I.

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Je n'entrerai pas plus avant dans cette discussi on; il me suffit d'en indiquer l'objet, et je reviens aux événemens du voyage.

La voiture qui contenait la famille royale, arrivée à Pont-de-Sommevelle à environ six heures et demie du soir, continua sa route, et parvint, sans escorte et sans événement, vers huit heures et demie à Sainte-Menehould, ville située à quatre lieues de la première.

Dans cette ville M. de Bouillé avait placé un détachement de trente dragons, commandés par M. Dandoins. Le roi, à son arrivée, n'y trouva aucunes des dispositions attendues.

Ici on commença à sentir les effets de la retraite de M. de Choiseul, à sentir le prix du temps perdu, à sentir la faute que, par respect pour l'étiquette, on avait commise, en ne plaçant point dans la voiture, comme M. de Bouillé l'avait conseillé, un homme capable de figurer en maître, de se mon

'Mémoire de M. le marquis de Bouillé (comte Louis), p. 97 et 101. (Collect. B. F.)

Une controverse assez vive s'est élevée entre quelques personnes chargées de favoriser l'évasion, notamment entre MM. de Choiseul et de Bouillé, je ne m'en mêle point, je me borne au récit des faits, et dirai comme le berger Palé

mon :

Non nostrúm inter vos tantas componere lites.

trer, de parler au besoin, et d'éviter au roi les occasions de paraître.

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Le billet que M. de Choiseul, en abandonnant son poste de Pont-de-Sommevelle, avait adressé à M. Dandoins, billet conçu en ces termes : « Il n'y a pas d'apparence que le trésor passe aujourd'hui je pars pour aller rejoindre M. de » Bouillé; vous recevrez demain de nouveaux or» dres; » de plus, l'heure avancée et la fermentation qui régnait dans la ville, fermentation causée par la présence du détachement et par l'inquiétude, les soupçons des habitans sur sa destination, causée par le souvenir des troubles que le détachement destiné à Pont-de-Sommevelle avait fait naître en passant la veille dans SainteMenehould; toutes ces causes déterminèrent le détachement, non à quitter son poste, mais à desseller ses chevaux. Ils étaient en cet état, lorsque le premier courrier qui précédait la voiture du roi, M. de Valory, parut dans la ville. Il erra dans la place, dans les rues, pour chercher le poste. «< Douze minutes après ce premier courrier >> la voiture arrive, suivie à dix pas derrière par >> un autre courrier, M. du Moustier. M. de Malden » était assis sur le siége. Les dragons, dans ce » moment, se trouvaient tous rassemblés autour » de M. Dandoins placé vis-à-vis de la porte de » l'auberge.... M. Dandoins.... tâchait d'en impo>> ser à trois ou quatre des principaux habitans >> qui paraissaient très-inquiets et avides de décou

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