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» vrir les personnes qui étaient dans la voiture. » M. de Valory, passant derrière cette voiture » pour aller à la portière, M. Dandoins lui fit un signe de l'oeil de faire mettre les relais >> promptement; mais n'ayant pas compris ce que ce signe signifiait, il a commis l'imprudence de » venir trouver M. Dandoins, lequel fut obligé » d'aller quelques pas à sa rencontre pour s'éloigner un peu des dragons et n'en être pas en» tendu. Ils se dirent quelques mots qui furent >> remarqués par les bourgeois et par le maître de >>> la poste, qui s'est attaché de plus en plus à regarder dans la voiture '. »

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Les ordres du roi et de M. de Bouillé prescrivaient aux divers détachemens de garder le plus grand incognito, et de laisser passer la voiture -devant eux sans faire le moindre signe de reconnaissance.

A cette imprudence de M. de Valory, s'en joignit une autre. Le roi, « inquiet du dérangement sur>> venu dans les dispositions qui lui avaient été >> annoncées et qui fondaient se's espérances; » étonné, tourmenté même de ne point trouver » le détachement prêt....., incertain de la route » qu'il devait prendre et sur laquelle M. de Goguelat était chargé de le diriger; enfin, troublé » par toutes ces perplexités, le roi se montra à la

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Mémoires de M. de Choiseul, pièces justificatives, déclaration de La Gache, p. 131, 132. (Collect. B.F.)

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portière de sa voiture, interrogea, avec une agi>>tation remarquable, le maître de poste sur le point où il devait prendre la route de traverse » pour Varennes; et par ces questions auxquelles » se joignirent celles de ses courriers, il éveilla l'attention, indiqua sa marche et se fit recon>> naître 1. »

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Drouet, maître de poste de cette ville, crut reconnaître la reine qu'il avait déjà vue; apercevant ensuite, dit-il, «< un homme un peu gros, je fus frappé >> de sa ressemblance avec l'effigie du roi, empreinte sur un assignat de cinquante livres. L'arrivée » subite d'un détachement de dragons, qui avait » succédé à un détachement de hussards, destinés >> l'un et l'autre à protéger le passage d'un trésor, » à ce qu'on m'avait dit, me confirma de plus en >> plus dans mes soupçons, surtout lorsque je vis l'homme que je croyais le roi, parler d'un air >> animé et à voix basse au courrier qui précédait l'équipage'. >>

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Malgré cette reconnaissance, malgré les inquiétudes du roi et celles des habitans, la voiture royale, vers les huit heures du soir, partit sans obstacle de Sainte-Menehould, et se dirigea vers Clermont en Argonne qui en était distant de trois lieaes.

Mémoire de M. de Bouillé (comte Louis), p. 103. (Collect. B. F.)

2 Mémoires de M. de Choiseul, pièces justificatives, rapport du sieur Drouet, p. 139. (Ibid.)

Suivant les ordres de M. de Bouillé, le détachement de Sainte-Menehould devait suivre, à quelque distance, la voiture du roi et l'escorter dans la route: M. Dandoins, en conséquence, ordonna le départ. Alors plusieurs dragons se plaignirent de n'avoir rien mangé depuis onze heures du matin. M. Dandoins leur accorda le temps nécessaire à un repas, puis il ordonna de seller les chevaux; mais, la nouvelle de la présence du roi dans la voiture qui venait de partir s'étant répandue dans la ville, la générale battit, le tocsin sonna, la garde nationale prit les armes, et s'opposa au départ des dragons; un seul, le maréchal-des-logis La Gache, les mains armées de pistolets, tenant entre ses dents la bride de son cheval, parvint, malgré les coups de pierres et de fusils, à traverser la multitude au galop et à sortir de Sainte-Menehould. Arrivé sur la hauteur qui domine cette ville, il aperçoit devant lui un cavalier allant très-vite. Imaginant que cet homme allait à Clermont pour avertir les habitans de l'arrivée du roi, il court à toute bride sur ses pas; il le voit quitter la grande route et prendre un chemin dans les bois, il le poursuit; mais cet homme connaissant le terrain, lui échappe. Alors La Gache revient sur ses pas, reprend la route de Clermont dans le dessein d'avertir M. le comte Charles de Damas de ce qui venait de se passer à Sainte-Menehould.

Cet homme, poursuivi par La Gache, n'était certainement pas Drouet, comme semble l'indiquer le

récit de cet officier, car Drouet n'était pas seul et marchait avec un compagnon.

M. Drouet, fils du maître de poste de Sainte-Menehould, fut par son père envoyé à Varennes, pour communiquer aux magistrats de cette ville les soupçons qu'il avait conçus.

M. Drouet, accompagné de M. Guillaume, arrive au grand galop près de Clermont; là il apprend, par le postillon ramenant les chevaux qui avaient conduit la berline du roi, que cette voiture était partie de Clermont, et se dirigeait sur Varennes. Alors ces deux cavaliers quittent la route de Clermont, et, par des chemins de traverse, arrivent à Varennes pendant que le roi, comme il sera dit, y attendait ses relais.

La famille royale parcourut sans obstacle la route de Sainte-Menehould à Clermont, et arriva à neuf heures et demie dans cette dernière ville où se trouvait un détachement de cent quarante dragons, commandés par M. le comte Charles de Damas.

Ce commandant avait éprouvé la même inquiétude, la même impatience que ceux des précédens détachemens; il avait reçu le même avis de

Au moment de partir de Clermont, le garde-du-corps placé sur le siége de la voiture eut l'imprudence de crier aux postillons de cette ville: A Varennes : ceux de Sainte-Menehould entendirent ce cri et en instruisirent Drouet et son compagnon ce qui les détermina à se rendre directement à Varennes.

la part de M. le duc de Choiseul, celui de ne plus attendre le trésor. Cet avis lui avait été confirmé par le valet de chambre du duc et par le sieur Léonard, coiffeur de la reine, qui se rendait aussi à Montmédy, tous deux voyageant en un même cabriolet.

« A neuf heures je n'avais pas encore donné » d'ordre à mon régiment, dit M. de Damas; je >> traînais en longueur le plus qu'il m'était pos>>sible. La troupe était dehors depuis cinq heures; » la ville était sur pied; mes dragons eux-mêmes >> commençaient à s'étonner de ces retards. Si la » fermentation éclatait avant le moment du pas»sage du roi, le son du tocsin pouvait l'arrêter sur toute la route; toutes mes combinaisons d'espérance s'épuisaient..... Je me décidai donc » à me réduire au détachement du trésor, que je gardai sur pied, et à faire rentrer le reste de la >> troupe dans ses logemens... Cette mesure eut tout » l'effet que j'en espérais; la foule se dissipa et les >> habitans rentrèrent dans leurs maisons '. >>

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Partout les détachemens placés avec tant de précaution par M. de Bouillé, et que la famille royale considérait comme son unique appui pendant ce voyage, furent inutiles, devinrent même nuisibles, et contribuèrent beaucoup à l'arrestation du roi.

Relation de M. le comte de Damas. Mémoires sur l'affaire de Varennes, p. 220. (Collect. B. F.)

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