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française allait être acceptée, avait besoin qu'elle le fût sous de funestes auspices, et dans des jours d'orages, afin de s'en prévaloir contre elle. C'est la pensée de M. Toulongeon qui ajoute : « Le carac»-tère de M. de La Fayette le tenait si peu en garde >> contre les ruses et les menées étrangères, et Bailly était si simplement l'homme de la loi, qu'il serait possible que l'un et l'autre eussent » été les instrumens de leurs ennemis secrets qui >>se ménageaient d'avance contre eux des moyens » de vengeance et d'accusation'. »

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Le 5 août suivant, M. Thouret fit à l'Assemblée nationale lecture de l'ensemble de la constitution dont toutes les parties venaient d'être coordonnées et revisées; cette revision fut soumise à une discussion.

Le drapeau rouge qui, depuis le dimanche 17 juillet, flottait sur l'édifice de l'Hôtel-de-Ville, fut, le lendemain 6 août, retiré par ordre de la municipalité; on lui substitua un drapeau blanc en signe de la tranquillité publique.

Le 3 septembre 1791, l'acte constitutionnel étant achevé, l'Assemblée nationale chargea une députation, formée de soixante de ses membres, de le présenter à Louis XVI: le 13 septembre suivant,

'Histoire de France depuis la révolution, par Toulongeon, t. II, p. 54.

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'Madame Campan dit que « la reine, son fils et Madame se tinrent à la porte de la salle où l'on avait admis la députation. Le roi dit aux députés : Voilà ma femme et mes

le roi écrivit à l'Assemblée nationale qu'il acceptait la constitution.

Cette lettre produisit une vive émotion sur cette Assemblée. M. de La Fayette, partageant la joie commune, proposa une amnistie générale pour tous les faits relatifs à la révolution, l'annulation des procédures commencées contre ceux qui avaient contribué à l'évasion du roi, etc. L'Assemblée décréta ces propositions avec enthousiasme, sans méfiance, sans penser que de secrets ennemis épiaient ses fautes et ses actes de générosité, pour en tirer profit.

Le lendemain à midi, le roi, annoncé par le bruit du canon, se rendit dans la salle des séances de l'Assemblée nationale.

Avant son arrivée, on avait agité la question de savoir si l'Assemblée resterait assise ou debout, pendant que le.roi prêterait son serment, et on avait décidé que l'Assemblée, représentant la nation, serait assise. Le roi entra, s'assit sur le fauteuil qui lui était préparé à côté de celui du président, puis se leva, et commença la lecture de son discours. Alors, voyant le président et tous les députés s'asseoir, il s'assit pareillement, et, promenant sur

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que

enfans qui partagent mes sentimens. La reine confirma elle» même l'assurance le roi leur donnait. Ces marques apparentes de confiance étaient bien éloignées de l'état d'agi>>tation de son ame. » (T. II, p. 165.) Il ne convenait pas à madame Campan, constamment apologiste de ses maîtres, de dévoiler leur dissimulation.

l'Assemblée un regard de confiance et de dignité, qui excita des applaudissemens, il dit : « Je viens,

Messieurs, consacrer ici solennellement l'accep>>tation que j'ai donnée à l'acte constitutionnel; >> en conséquence, je jure d'être fidèle à la nation et à la loi, d'employer tout le pouvoir qui m'est délégué à maintenir la constitution, et à faire >> exécuter les lois. Puisse cette grande et mé>>morable époque être celle du rétablissement de » la paix, de l'union, et devenir le gage du bon>> heur du peuple et de la prospérité de l'empire! >>

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M. Thouret, président, fit une réponse analogue au discours, et purement de cérémonial. Le roi signa la constitution, et, à la sortie de la séance, l'Assemblée entière, accompagnée d'une musique militaire et des témoignages de l'allégresse publile reconduisit jusqu'à son palais.

que,

L'Assemblée à son retour décréta un jour de fête dans toute la France, et envoya sur-le-champ le décret à la sanction royale.

Ces derniers honneurs, ces témoignages de satisfaction ne calmèrent pas la douleur profonde que Louis XVI et son épouse ressentirent de la résolution prise par l'Assemblée de rester assise pendant que le roi prononcerait le serment. Laissons madame de Campan décrire l'affliction de ses maîtres.

<«<La reine avait assisté à cette séance, dans une

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loge particulière; à son retour j'avais remarqué son silence absolu et son air profondément >> triste.

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>> Le roi arriva chez elle par l'intérieur; il était >> pâle, ses traits étaient extrêmement altérés; la >> reine fit un cri d'étonnement en le voyant ainsi. >> Je crus qu'il se trouvait mal; mais quelle fut ma >> douleur, quand j'entendis cet infortuné mo»> narque s'écrier, en se jetant dans un fauteuil » et mettant son mouchoir sur ses yeux: Tout est perdu! ah! Madame; et vous avez été témoin de >> cette humiliation! Quoi! vous êtes venue en France >> pour voir..... Ces paroles étaient coupées par ses sanglots; la reine se jeta à genoux devant lui, >> et le serra dans ses bras..... Je me retirai, frappée du contraste de ces cris de joie au dehors du

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palais, avec la douleur profonde qui existait dans >> l'intérieur.... Une demi-heure après, la reine >> me fit appeler. Elle faisait demander M. Goguelat >> pour lui annoncer son départ (le départ de » M. Goguelat), dans la nuit même, pour Vienne.

Les nouvelles atteintes à la dignité du trône, qui s'étaient manifestées dans cette séance; l'esprit » d'une assemblée pire que la précédente, le mo>> narque traité à l'instar du président, sans aucune déférence pour le trône, tout annonçait ouverte>>ment qu'on en voulait à la royauté; la reine ne voyait plus d'espoir dans l'intérieur. Le roi venait » d'écrire à l'empereur; elle me dit qu'elle por>> terait elle-même, à minuit, dans mon apparte

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» ment, la lettre que M. Goguelat porterait à l'empereur? »

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Pendant que le roi et la reine étaient dans leur palais en proie à de si vives agitations, on voyait à Paris les apprêts d'une fête magnifique qui fut célébrée, le dimanche 18 septembre, à l'occasion de l'acceptation et pour la publication de l'acte constitutionnel.

Quatre publications furent faites à Paris par le corps municipal: l'une à la place de l'Hôtel-deVille, annoncée par une salve d'artillerie; la seconde à la place du Carrousel; la troisième dans la rue Saint-Honoré, en face de la place Vendôme, et la quatrième au Champ-de-Mars.

Il était midi lorsqu'y entrèrent, au bruit de cent bouches de canon, les officiers municipaux et leur cortége. Le maire Bailly, précédé de hérauts d'armes et environné d'un corps de grenadiers, monta sur l'autel de la patrie, y éleva et offrit au respect du peuple le code constitutionnel.

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Citoyens, dit-il à haute voix, l'Assemblée na>>>tionale constituante, aux années 1789, 1790 et » 1791, ayant commencé le 17 juin 1789, l'ouvrage >> de la constitution, l'a heureusement terminé le » 3 septembre 1791.

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» L'acte constitutionnel a été solennellement accepté et signé par le roi, le 14 du même

>> mois.

Mémoires de madame Campan, t. II, p. 167, 168. (Coll. B. F.)

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