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» L'Assemblée nationale constituante en remet le » dépôt à la fidélité du Corps législatif, du roi et » des juges; à la vigilance des pères de famille aux épouses et aux mères; à l'affection des jeunes citoyens et au courage de tous les Français. »

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Une strophe, tirée de Samson, opéra de Voltaire, mise en musique par M. Gossec, fut exécutée par un orchestre très-nombreux; cette pièce commence ainsi :

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chant populaire, dont le refrain est Ça ira, furent exécutés.

Les sincères amis de leur patrie se croyaient arrivés au port du salut, et désormais placés à l'abri des orages politiques, ils se livraient à l'espoir d'un avenir prospère; mais l'ennemi du repos et du bonheur des Français veillait pour anéantir ces douces espérances.

A cinq heures du soir, un ballon magnifique, surmonté d'un aigle aux ailes éployées, éleva jusqu'aux nues deux intrépides voyageurs placés dans sa nacelle. Le soir, les illuminations furent des plus magnifiques. La façade de l'Hôtel-de-Ville, celle de l'entrée de la place Dauphine, celle du palais des Tuileries, le jardin de ce palais, les allées des Champs-Élysées étaient resplendissans de lumières disposées en festons, en pyramides, en lignes de feu, etc. Des orchestres établis aux Champs-Élysées, sur l'emplacement de la Bastille et ailleurs, égayèrent le peuple et l'excitèrent à la danse. La famille royale vint en voiture jouir de ce spectacle; elle y recueillit des témoignages de respect et de bienveillance. Il y avait de la joie, mais elle n'était pas sans mélange de crainte et de soupçons sur la sincérité de la cour 2.

Cette fête fut brillante et magnifique, mais moins majestueuse que celle du 14 juillet 1790. On n'y voyait point cette cordialité, cette unanimité de sentiment, ce noble enthousiasme qui caractérisèrent éminemment la fête de la fédération.

Madame Campan dit que lorsqu'autour de la voiture royale on entendait des cris de Vive le roi, un homme qui suivait près de la portière, criait continuellement : Ne les croyez pas; vive la nation. ( T. II, p. 168.)

2 Sur la boutique d'un cordonnier de la rue Saint-Honoré, on vit et on ne trouva pas alors déplacée, l'inscription d'un transparent portant ces mots : Vive le roi s'il est de bonne foi. Telle était l'opinion de cette époque.

L'Assemblée nationale, peu de jours après l'acceptation de l'acte constitutionnel et de la célébration de cette fête, termina sa session. Le 30 septembre 1791, le roi se rendit au lieu des séances, lut avec assurance un discours qui fut interrompu par des applaudissemens et des cris de Vive le Roi! « Vous avez, dit-il, décrété pour aujourd'hui le >> terme de vos travaux ; il eût peut-être été dési>> rable que cette session se fût prolongée pour >> affermir votre ouvrage '.

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Après avoir accepté la constitution du royaume, j'ai notifié aux puissances étrangères mon accep»tation. Je m'occuperai constamment de faire >> respecter la constitution au dehors, et j'em» ploirai tout le pouvoir qu'elle me donne pour la

>> maintenir. >>

Le roi fit ensuite l'éloge des membres de l'Assemblée, parla de la pénible carrière qu'ils avaient parcourue avec un zèle infatigable. « Vous allez >> retourner dans vos foyers, ajouta-t-il ; vous don>> nerez à vos concitoyens l'exemple de l'ordre et >> de la soumission aux lois. Je compte que vous se» rez auprès d'eux les interprètes de mes sentimens. >> Dites-leur que le roi sera toujours leur premier » et leur plus fidèle ami. J'ai besoin d'être aimé » d'eux... » Le président répondit convenablement; et après que le roi se fut retiré, il prit la parole et prononça solennellement ces mots :

Ce souhait était sage et sa manifestation politique.

que sa

L'Assemblée nationale constituante déclare mission est remplie et que ses séances sont termi

nées.

Une grande partie des nouveaux députés qui devaient remplacer les sortans assistaient à cette dernière séance de l'Assemblée constituante.

Ainsi se terminèrent les mémorables travaux de cette Assemblée qui, entravée par les intrigues, égarée par les déceptions des ennemis intérieurs et extérieurs, parvint néanmoins à réformer la législation et le gouvernement de la France; à substituer la liberté à la servitude, la justice à l'arbitraire, le règne des lois au règne du despotisme, les lumières de la raison aux erreurs de l'ignorance, aux excès du fanatisme; elle parvint à changer les choses, mais ne put changer les personnes ni leurs habitudes chéries; elle détruisit les coutumes, les établissemens, les abus, restes impurs de notre vieille barbarie, mais ne put maîtriser l'opinion de leurs partisans, ni convertir ceux à qui ces vieilles institutions étaient profitables, à qui leur réforme était nuisible. Des mécontens d'abord en petit nombre, s'élevèrent contre ces réformes. De leur opposition intéressée naquirent des résistances, des attaques sourdes ou publiques, des guerres intestines et étrangères, et toutes leurs suites funestes. La révolution, qui devait se terminer avec la session de l'Assemblée constituante, fut, par les efforts de ces mécontens, par l'appui qu'ils obtinrent auprès des puissances étrangères,

par

prolongée indéfiniment. Poussée vers les excès l'influence secrète de ces puissances, irritée par les continuelles atteintes de ses ennemis, elle acquit une énergie et des forces qui la rendirent rigoureuse, indomptable et terrible.

FIN DU TOME PREMIER.

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