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>> intentionnés qui pourraient égarer mes peuples sur les vrais motifs des mesures de précaution » que je prends: j'ai constamment cherché à faire » tout ce qui pouvait tendre à leur bonheur, et j'ai toujours eu lieu d'être assuré de leur amour » et de leur fidélité.

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Si pourtant la présence nécessaire des troupes » dans les environs de Paris causait encore de l'ombrage, je me porterais, sur la demande de l'As» semblée, à transférer les états-généraux à Noyon ou à Soissons, et alors je me rendrais à Com» piègne pour maintenir la communication qui

» doit avoir lieu entre l'Assemblée et moi. »

Cette réponse ne satisfit personne; elle affligea et ne rassura point les députés. La proposition de transférer l'assemblée à Noyon ou à Soissons donna beaucoup à penser. Il existait un plan dont on suivait mystérieusement l'exécution, et dont le roi semblait ignorer quelques parties. M. Necker, dans son ouvrage sur la révolution française, dit : « Je n'ai ja>> mais connu d'une manière certaine le but où l'on >> voulait aller ; il y eut des secrets et des arrière» secrets, et je crois que le roi lui-même n'était pas » de tous. On se proposait peut-être, selon les cir>> constances, d'entraîner le monarque à des me»sures dont on n'avait pas osé lui parler. »

Madame Campan dit que le sieur Foulon présenta deux plans pour diriger la conduite de Louis XVI. Le premier était modéré et sage: Fou

lon conseillait à ce roi de s'emparer de la révolu tion, de la conduire, de prendre communication des divers cahiers, afin de connaître les véritables vœux du peuple, et de se résoudre aux plus grands sacrifices pour y satisfaire.

Le second plan offrait des moyens violens: Foulon s'élevait fortement contre « les vues criminelles du » duc d'Orléans; disait qu'il fallait le faire arrêter, » et se hâter de profiter du temps où les tribunaux >> existaient encore pour lui faire son procès. Il indi» quait aussi les députés qu'on devait arrêter en » même temps, et conseillait au roi de ne point se séparer de son armée tant que l'ordre ne serait » point rétabli 1. »

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La cour préféra ce dernier plan, et nomma ministre celui qui en était l'auteur 2.

Ce plan, dont le marquis de Ferrières a déclaré une partie en disant qu'on voulait dissoudre l'Assemblée, devait être soutenu par les troupes nom

Mémoires de madame Campan, t. II, p. 60. (Collect. de Baudouin frères.)

Ce plan est exposé, et peut-être exagéré dans les phrases suivantes que la duchesse de Beuvron adressa à Dumouriez : "Vous ne savez pas la grande nouvelle? Votre ami Necker » est chassé. Pour le coup, le roi remonte sur le trône, l'As. » semblée est renversée ; vos amis les quarante - sept (la mi» norité de la noblesse) sont peut-être, à l'heure qu'il est, » à la Bastille avec Mirabeau, Target et une centaine de ces >> insolens du tiers, et sûrement le maréchal de Broglie est » dans Paris avec trente mille hommes. » [Mémoires de Dumouriez, tome II, page 35 (Collect. de Baudouin frères).]

breuses qui entouraient Paris et Versailles. Elles étaient destinées à favoriser la dissolution et les arrestations projetées, et à contenir, par la terreur le peuple que ces actes de rigueur au

des armes,
raient pu soulever.

se

Plusieurs députés, instruits de ces trames secrètes, désespérant de continuer leurs travaux hâtèrent d'en laisser quelques monumens, de léguer aux Français l'énonciation de plusieurs principes d'une bonne organisation sociale, et de répandre les germes de la liberté publique. Divers articles constitutionnels étaient en discussion, et M. La Fayette présenta le premier projet d'une Déclaration des droits de l'homme. Ce fut à l'occasion de ce projet que M. Lally-Tollendal dit: M. La Fayette a parlé de la liberté comme il l'a défendue.

Mais il est temps de porter nos regards sur Paris, où cet état d'incertitude et de crainte et le rappro chement des troupes qui entouraient cette ville, amenèrent une crise des plus violentes, crise qui déjoua les projets de quelques ministres, et changea brusquement la face des affaires. Je veux parler de l'insurrection parisienne et de la prise de la Bastille.

Avant de décrire cet événement, il convient de joindre, aux notions que je viens de donner sur Versailles, quelques détails sur la ville de Paris et sur les dispositions de ses habitans.

<< On continuait à déployer à Versailles l'ap» pareil militaire; trente-cinq mille hommes étaient

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répartis entre cette ville et la capitale; vingt mille » autres étaient attendus; des trains d'artillerie les » suivaient à grands frais. Déjà des camps sont

tracés, des points et des éminences sont désignés » pour les batteries; on s'assure de toutes les com>>munications, on intercepte tous les passages; les » chemins, les ponts, les promenades, sont méta» morphosés en postes militaires'. On eût dit une place ennemie dont on préparait le siége, et cette place si redoutée était l'hôtel des états-géné

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Le maréchal de Broglie, le général le plus renommé alors par ses exploits militaires et ses succès contre les ennemis de la France, accepta le commandement d'une armée dirigée contre ses compatriotes. Ce n'est pas qu'il approuvât le projet de la cour, il disait souvent à ce propos: Je vois bien mon armée, mais je ne vois pas les ennemis 3.

1 Le baron de Besenval, qui commandait la force-armée de Paris, parle ainsi de ses dispositions menaçantes: « Mes » arrangemens tendaient à garnir le pont de Neuilly, Saint» Cloud, les Moulineaux, d'infanterie et de canons, et porter » le régiment des chasseurs de Lorraine sur les hauteurs de Clamart, afin de barrer la plaine d'en haut.... M. de Broglie prit un système différent en accumulant les troupes >> autour de Versailles, à Versailles même, conduite bien mal » calculée.» [Mém. de Bes., t. II, p. 356 (Collect. de Baud. fr.).] 'Histoire de la Révolution de 1789, par deux amis de la liberté, tome I, page 278.

»

3 Histoire de France depuis la révolution de 1789; par Toulongeon, tome I, page 83.

Le baron de Besenval, qui commandait sous les ordres de ce maréchal, blâma ses dispositions, non à cause de leur but, mais parce qu'étant trop évidentes, elles donnaient l'éveil aux patriotes, et les disposaient à se mettre en garde '.

Tout le monde savait en effet qu'une armée, dont le nombre croissait chaque jour, investissait Paris, que le quartier-général du commandant était au château de Versailles ; que cette armée s'approchait graduellement de la capitale, et qu'une partie, composée de six régimens, presque tous étrangers, campaient dans ses murs, au Champ-de-Mars.

Ces préparatifs formidables excitèrent dans Paris moins d'alarmes que d'indignation, moins de consternation que d'enthousiasme pour la liberté. Ils portèrent les Parisiens à user du droit naturel, à se considérer comme mis hors la loi, et à s'occuper de leur défense.

Parmi les Parisiens, partisans de l'insurrection, on remarquait deux partis principaux qu'il ne faut pas confondre, si l'on veut avoir des idées saines sur notre révolution. L'un était composé d'hommes sans intrigues, amis de la liberté publique, et qui n'ambitionnaient que la gloire et le bonheur de leur patrie. Le nombre de ces patriotes, purs, vertueux et disposés aux plus grands sacrifices, était considérable, et les actes de dévouement, d'héroïsme et d'hu

Mémoires de Besenval, tome II, page 358. (Collect. de Baudouin frères.)

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