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ces deux auteurs ont réussi à inscrire les pressions qu'un pianiste exerce sur les touches de son instrument et à montrer par quelques graphiques la valeur de ce dispositif.

BINET. La peur chez les enfants (223-254).—B... publie ici les résultats d'une enquête où il a recueilli 110 réponses. L'étude fournit des renseignements particulièrement intéressants sur les sujets de peur chez les enfants et sur le caractère intellectuel et moral des enfants peureux. B... constate que la peur, chez les enfants, est indépendante du degré d'intelligence.

Suivent des revues générales intéressantes et complètes : par Azoulay sur la psychologie histologique et la texture du système nerveux (255-294); par V. Henri sur le sens du lieu de la peau (95-362); par Passy sur les sensations olfactives (363-410); par Binet et Henri sur la psychologie individuelle et les tests à employer pour déterminer les aptitudes psychologiques (411-465); enfin par V. Henri sur le calcul des probabilités en psychologie (466-500).

La deuxième partie (501-914) comprend des analyses nombreuses et quelques pages de nécrologie. La troisième (915-995) fournit une table bibliographique et un index d'auteurs, empruntés à The psychological Review. B. BOURDON.

K. Groos. DIE SPIELE DER THIERE (Les jeux des animaux), in-8°. Iena, Fischer, 359 p.

Ce livre, comme le fait remarquer l'auteur, est le premier essai d'une étude systématique sur le jeu chez les animaux. Il est écrit avec beaucoup de méthode et de lucidité, bien informé, riche en observations et en documents qui servent de base aux déductions théoriques; car rien ne serait plus faux que de supposer, d'après son titre, qu'il ne consiste qu'en un amas de faits ou d'anecdotes. C'est d'ailleurs ce qu'une brève analyse va montrer.

La psychologie animale n'est pas d'une aussi mince importance que quelques-uns le laissent entendre; mais à condition de ne pas suivre la méthode généralement employée, qui consiste à étudier chez les animaux ce qui ressemble à l'homme. Il faut tout au contraire diriger son attention sur ce qui est « spécifiquement animal »; ce procédé permettra de mieux comprendre ce qui est animal en l'homme. Ainsi entendue, la recherche doit porter surtout sur les instincts; or, d'après notre auteur, le jeu est une des formes de l'instinct.

Il n'admet pas, en effet, comme suffisante la théorie bien connue de Schiller et Spencer, qui explique le jeu par un superflu d'énergie. Sans doute, cette thèse est vraie; mais elle a besoin d'être complétée : la source du jeu doit être cherchée dans un instinct. Tout animal a une tendance à dépenser chaque jour une certaine quantité de force qui est déterminée non par les besoins accidentels de l'individu, mais par les besoins généraux de l'espèce : la base de tout jeu est un ins

tinct que le développement psychologique ennoblit, élève et cache dans certains cas (p. 21).

Cette position conduit naturellement l'auteur à examiner avec quelques détails le problème de l'instinct et à prendre parti entre les diverses solutions (chap. 11). Il répartit en trois grandes catégories les doctrines relatives à l'instinct, chez les modernes : 1o la conception téologico-transcendante, qui a deux formes, l'une théologique qui rapporte tout à Dieu (Descartes, Reimarus, etc.); l'autre métaphysique, qui ne diffère de la première qu'en ceci : les métaphysiciens substituent leur principe propre au Dieu des théologiens (Carus, Schelling, Hartmann); 2o la négation de l'instinct comme manifestation spéciale: on essaie de l'expliquer par l'association, l'expérience, la réflexion individuelle (Bain, Wallace, Brehm, Büchner); 3° la théorie darwinienne qui a elle-même trois formes, suivant qu'elle invoque l'hérédité des qualités innées et acquises, ou l'hérédité des qualités acquises seules, ou l'hérédité des qualités innées seules. L'auteur prend parti pour Weismann et considère comme douteuse l'hérédité des modifications acquises. L'origine des instincts se trouve ainsi ramenée principalement, sinon exclusivement, à la sélection naturelle, et ils doivent être considérés beaucoup moins comme des états de conscience que comme des phénomènes moteurs ou, suivant l'expression de Spencer, comme des actions réflexes composées. Pour se traduire sous la forme du jeu, l'instinct ne doit pas être fixé d'une manière rigide; il est par conséquent d'autant plus apte à la sélection naturelle aussi ne se rencontre-t-il que chez les animaux qui ont une certaine plasticité et surtout pendant le jeune âge. En raison de cette plasticité, il faut dire « que les animaux ne jouent pas parce qu'ils sont jeunes, mais qu'ils sont jeunes parce qu'ils jouent » (p. 69). Tous les jeux des enfants reposent aussi sur des instincts et tout leur développement consiste à s'idéaliser (p. 74).

Le chapitre III débute par la classification des jeux que l'auteur distribue et examine sous les titres suivants :

1° Jeux qui servent à expérimenter. Les enfants ont leur physique, leur optique, leur mécanique expérimentales, c'est-à-dire un essai de connaissance du monde extérieur qui ne fait qu'un avec leurs jeux. De même pour les animaux. L'instinct de la destruction n'est souvent chez eux qu'une forme de l'expérience.

2o Jeux moteurs qui consistent en mouvements, en changements de place exécutés pour eux-mêmes, sans but spécial à atteindre. Ceux des oiseaux en cage, des poissons dans l'eau, des dauphins, des phoques; les courses folles des chevaux, des chiens, etc.

3° Jeux qui simulent la chasse. Courir après les objets en mouvement, une boule, un papier qui s'agite. L'auteur distingue trois cas suivant que l'animal joue avec une proie vivante (le chat avec la souris), avec une proie qui lui semble vivante ou avec un objet sans vie. Beaucoup de faits à titre d'illustrations.

4o Jeux qui simulent le combat. Taquineries amicales et provocations; luttes pour le plaisir auxquelles se livrent les jeunes et les adultes et qui sont peut-être une préparation au combat réel pour la possession d'une femelle.

5o L'architecture. Dans sa << Philosophie des nids d'oiseaux », Wallace, qui est un adversaire de l'instinct comme faculté spéciale, prétend que les jeunes étant dans leurs nids ont pu tout à loisir en étudier l'architecture et que, plus tard, ils suivent une tradition, ils imitent. Mais, remarque Groos, ils voient le nid tout fait, non la manière de le faire : la nidification suppose à la fois expérience et instinct. Ce qui se rapproche le plus du jeu, c'est l'habitude bien des fois constatée chez certaines espèces d'oiseaux, de mettre dans leurs nids des objets brillants (fragments de métal, os bien blancs, coquillages) qui ne leur sont d'aucune utilité. L'auteur l'explique par un certain sentiment esthétique ou plutôt par un acheminement vers le plaisir esthétique (157).

6o Les Pflegespiele. On sait que tous les enfants, aussi bien ceux des sauvages que des civilisés, jouent à la poupée. Ce jeu a-t-il chez les animaux quelque équivalent? L'auteur penche pour l'affirmative : l'orang-outang de Cuvier jouait avec les chats comme pour les soigner; un babouin conservait avec soin certains objets avec lui toute la journée et le soir dans la boîte où il couchait (163). Rien ne prouve que le chien qui joue avec une boule n'agit pas comme l'enfant qui d'une pierre se fait une poupée.

70 Les jeux d'imitation. L'imitation est-elle un instinct au sens propre? C'est un point fort discuté. L'auteur l'admet comme telle, et quoique nous inclinions à l'opinion contraire, nous ne soulèverons sur ce point aucune critique; car l'essentiel et c'est incontestable c'est que l'imitation se rencontre si souvent dans les jeux des animaux qu'il est à peine besoin de donner des exemples. La « singerie » était connue dès l'antiquité et portait ce nom (voir des témoignages curieux p. 178). On sait que les oiseaux chanteurs imitent des voix de toute espèce, etc.

8° La curiosité est le seul jeu « spirituel » qu'on rencontre chez les animaux. C'est l'expérimentation intellectuelle, et elle est liée à l'attention. L'auteur distingue trois sortes d'attention: pratique, liée à la volonté; esthétique, liée au sentiment; théorique, liée à la représentation. C'est à cette troisième espèce qu'appartient le jeu de curiosité. Après l'enfant, le singe est le plus curieux des animaux; mais la curiosité se rencontre plus bas le chien qui, d'une fenêtre, regarde dans la rue; les poissons, etc.

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9o Les jeux amoureux. Nous arrivons à la classe la plus importante et que l'auteur a étudiée avec le plus de soin. Ceux-ci diffèrent des autres jeux en ce qu'ils ne sont pas de simples exercices, mais visent un but réel. Tout le monde connaît la théorie de Darwin sur la sélection sexuelle les mâles, par leurs mouvements, leurs danses, leurs

brillantes couleurs, leurs chants, sollicitent le choix des femelles. Cette théorie du choix esthétique est niée par plusieurs auteurs (Wallace, Tylor, Morgan, Wallaschek, etc.). D'après Wallace, plus les couleurs, les formes, les chants sont marqués, mieux la femelle reconnaît un mâle de son espèce; c'est en cela seulement que consiste la préférence. D'après Tylor, toutes ces qualités extérieures sont liées à des conditions anatomiques, sont le produit d'un superflu d'énergie, d'un excès de vitalité, en sorte que le femelle choisit en fait le plus fort ce qui ramène à la sélection naturelle. M. Groos nie tout choix conscient (esthétique ou autre) et, à cette hypothèse, il substitue un « fait », celui de la pruderie instinctive (instinctive Sprödigkeit) de la femelle. La résistance bien connue que celle-ci oppose en général aux premières avances du mâle est un obstacle utile à la satisfaction trop rapide de l'instinct sexuel et sert la grande fin de la nature : la propagation convenable de l'espèce.

Tous ces actes des animaux dans la poursuite de la femelle, en quelle mesure peut-on les appeler un jeu? La réponse est difficile, car << le jeu est l'exercice, non la mise en pratique et à exécution d'un instinct ».

L'auteur passe en revue les diverses formes du jeu amoureux : entre les jeunes il apparaît longtemps avant l'époque de la génération; entre les adultes il se manifeste par les mouvements, bruits, chants et autres phénomènes souvent décrits; pour les femelles, il consiste en une « coquetterie » qui cache quelquefois la peur ou la colère et qui est moins un jeu que la lutte entre deux instincts antagonistes l'attrait sexuel et une certaine défiance à l'égard du mâle. L'ouvrage se termine par un chapitre consacré à la « Psychologie du jeu chez les animaux », c'est-à-dire à rechercher en quoi consistent les phénomènes psychologiques qui accompagnent le jeu. Il y a d'abord le sentiment de plaisir qui résulte toujours de la satisfaction d'un instinct. Mais une autre source de plaisir, la plus importante, est dans l'activité prise en elle-même c'est le plaisir d'être et de se sentir cause, c'est le plaisir de la puissance, et ce plaisir est un corrélatif de la lutte pour la vie. Le chien qui déchire un papier, l'oiseau qui exerce bruyamment sa voix, etc., l'éprouvent. Au fond, le jeu n'est jamais complètement désintéressé et l'auteur admet avec Grosse (Die Anfänge der Kunst) qu'il est une forme de passage entre l'activité pratique et l'activité esthétique. L'artiste lui-même, quoi qu'il en dise, ne crée pas pour le seul plaisir de créer, mais il a le plaisir de la puissance qui atteint sa forme la plus haute, son idéal, dans la création artistique. Tous les phénomènes psychologiques du jeu reposent finalement sur le plaisir de la force (p. 301).

Mais l'élément psychologique fondamental impliqué dans la production de tout jeu, c'est l'imagination créatrice (phantasie) qui est nécessairement liée à l'apparence. On répète à satiété que son caractère propre consiste dans le libre jeu des images: il est ailleurs. Ce

qui le distingue réellement du simple souvenir et de l'association, c'est que ce qui est simplement représenté est tenu pour vrai. Dans le jeu et l'art, il y a une illusion personnelle consciente (bewusste Sebsttauschang) qui permet de la différencier de ce qui se passe dans le rêve, dans la folie, dans l'hypnose. Celui qui joue n'est jamais complètement sa propre dupe. Le jeu est nécessaire au développement supérieur de l'intelligence; et l'animal, en reconnaissant que sa manière d'agir n'est qu'une apparence, arrive au seuil - seulement au seuil de la production artistique (p. 312 et suiv.).

Dans tout jeu que l'on reconnaît comme tel, il y a un dédoublement de la conscience ou plutôt une position intermédiaire entre la conscience sous sa forme ordinaire et le dédoublement net qui se produit dans l'hypnose et certains autres cas. Pour appuyer cette thèse ingénieuse sur la nature oscillante de l'imagination dans le jeu et la création esthétique, l'auteur invoque les faits très connus et très étudiés d'altération de la personnalité. En somme, le plaisir esthétique est un état d'oscillation consciente entre l'apparence et la réalité. M. Groos incline même à croire qu'il y a plutôt coexistence qu'alternance entre les deux états (p. 323). Et si l'on demande pourquoi, dans le jeu, nous ne confondons pas l'apparence avec la réalité, la réponse est que la conscience de l'apparence, malgré ses analogies avec la conscience de la réalité, en diffère en ceci, que nous nous sentons cause de l'apparence et seulement d'elle.

L'auteur termine par des considérations sur « le sentiment de la liberté » de ce jeu. Je n'insisterai pas sur cette dernière partie qui me paraît se rapporter à l'activité esthétique plutôt qu'au jeu proprement dit.

M. Groos nous promet comme suite une étude sur « le jeu chez l'homme ». Quoiqu'il existe déjà une courte monographie sur ce sujet (celle de Lazarus, Ueber die Reize des Spieles), ce travail sera le bienvenu; car il est étrange qu'une passion vieille comme l'humanité, si répandue, si violente, ait été oubliée par les psychologues ou à peine effleurée par eux. Le présent ouvrage nous fait désirer l'autre. Comme on a pu le voir par cette analyse réduite à l'essentiel, l'auteur, sur un sujet d'apparence modeste, a su faire un livre très instructif et d'une lecture très agréable.

TH. RIBOT.

J. Mourly Vold. JAGTTAGELSER OM DRÓMME, SARLIG OM DRÓMME AF MUSHULAR OG OPTISH OPRINDELSE. (Expériences sur les rêves et en particulier sur ceux d'origine musculaire et optique), Cristiania, 1896.

M. Mourly Vold, professeur à la faculté des lettres de Christiania, étudie depuis longtemps le rôle des sens cutanés et musculaires dans les rêves, et les relations qui existent entre les images vraies de la journée et les images spectrales de la nuit. Le docteur norvégien a

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