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sion de foi. Les ariens eux-mêmes, sujets d'Hunéric, devaient le trouver dans leurs exemplaires des livres saints: autrement, les évêques orthodoxes ne s'en seraient point servis; car à quoi ne se seraient-ils pas exposés sous un prince arien, et obsédés par les évêques hérétiques, si on avait pu les soupçonner ou d'avoir falsifié l'Écriture, ou de s'être servis d'un exemplaire falsifié par les catholiques (1)?

SII. Preuve du mystère de la Trinité, tirée de l'enseignement des anciens Pères de l'Église.

269. Nous ne produirons que les témoignages des Pères qui appartiennent aux trois premiers siècles de l'Église : les sociniens et ceux qui ont adopté leurs erreurs conviennent que, depuis le concile de Nicée de 325 et celui de Constantinople de 381, tous les Pères grecs et latins professent l'unité de nature et la trinité des personnes en Dieu. Mais il est important de faire remarquer que la plupart, parmi les plus anciens, s'expriment, à cet égard, d'une manière moins explicite que ceux qui ont eu à réfuter les erreurs de Praxéas, d'Arius et de Macédonius. Retenus par la discipline du secret, qui remonte au berceau du christianisme, ils ne parlaient ordinairement qu'avec réserve des mystères de la religion, en présence des infidèles et même des catéchumènes. Ils dérobaient autant que possible, à la connaissance du public, le mystère de la régénération qui s'opère au nom du Père, et du Fils, et du SaintEsprit, le culte qu'ils rendaient au Dieu trois fois saint, les doxologies où ils glorifiaient le Père, conjointement avec le Fils et le Saint-Esprit. En effet, voici ce que dit saint Cyrille de Jérusalem, d'après Archélaüs, évêque de Cascar au troisième siècle : « Le • Seigneur parlait en paraboles à ceux qui étaient à portée de l'é« couter; mais à ses disciples il expliquait en particulier les para« boles et les comparaisons dont il s'était servi. L'éclat de la gloire « est pour ceux qui sont déjà éclairés ; l'obscurité est le partage des << infidèles. L'Église ne découvre ses mystères qu'à ceux qui sortent « du rang des catéchumènes. Car nous ne déclarons point aux gentils les mystères cachés du Père, et du Fils, et du Saint‹ Esprit; et nous n'en parlons point ouvertement aux catéchu« mènes; mais nous usons souvent d'expressions obscures, de sorte

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(1) Voyez le P. Perrone, Tract. de Trinitate, c. 11; Tournely, Tract. de Tri nitate, quæst. IV, etc.

« qu'elles puissent être entendues de ceux qui sont déjà instruits,

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et que ceux qui ne le sont pas ne puissent en être blessés (1). » Tertullien, qui appartient au second et au troisième siècle, dit que, pour ne pas scandaliser les gentils, il imitera l'Apótre, et que quand il devra nommer ensemble le Père et le Fils, il appellera le Père Dieu et le Fils Seigneur; mais que lorsqu'il ne parlera que de Jésus-Christ seul, il pourra le nommer Dieu (2). C'est sans doute pour cela qu'au rapport de saint Jérôme (3) et de saint Augustin (4), le symbole des apôtres, qui contient le dogme de la Trinité, ne s'écrivait point dans les premiers siècles; les chrétiens le tenaient de leurs pères, l'apprenaient de mémoire, et le faisaient apprendre à leurs enfants (5). Aussi le symbole des apótres, ainsi appelé non-seulement parce qu'il contient la doctrine des apôtres, mais encore parce qu'il passe généralement pour avoir été rédigé par les apôtres, tout en mettant sur le même rang le Père, le Fils et le Saint-Esprit, est moins exprès sur la divinité du Fils que le symbole de Nicée, et le symbole de Nicée moins exprès sur la divinité du Saint-Esprit que le symbole de Constantinople. Ce n'est qu'avec le temps et comme par gradation que la foi chrétienne, quoique invariable et toujours bien connue des pasteurs et des fidèles, s'est manifestée au dehors d'une manière plus particulière et plus solennelle, selon que l'Église elle-même le jugeait utile ou nécessaire pour confondre l'erreur. Cependant, malgré la loi du secret concernant les mystères, dont les premiers chrétiens ne s'écartaient que lorsqu'ils étaient obligés de défendre ou de professer leur foi, les anciens auteurs ecclésiastiques se sont suffisamment expliqués au sujet de la Trinité, pour nous convaincre que ce mystère était reçu dans l'Église primitive comme un des principaux articles de la foi chrétienne.

(1) Dominus loquebatur in parabolis iis quidem qui poterant audire: discipulis vero privatim parabolas et similitudines explicabat. Gloriæ fulgor eorum est qui jam illustrati sunt; excæcatio, infidelium. Hæc mysteria nunc patefacit Ecclesia ei qui ex catechumenis excedit; nec moris est gentilibus exponere. Non enim gentili cuiquam de Patre et Filio et Spiritu Sancto arcana mysteria declaramus: neque palam apud catechumenos de mysteriis verba facimus, sed multa sæpe loquimur occulte, ut fideles, qui rem tenent, intelligant; et qui non tenent, ne lædantur. Catéchèse vie de saint Cyrille de Jérusalem. — (2) Apostolum sequar, ut si pariter nominandi fuerint Pater et Filius, Deum Patrem appellem, et Jesum Christum Dominum nominem, Solum autem Christum potero Deum dicere, sicut idem apostolus. Liv. contre Praxéas, n° XIII. — (3) Lettre xxxvIII, à Pamachius. − (4) Discours sur le Symbole aux catéchumènes.— (5) Voyez ce que nous avons dit du secret des mystères, dans le teme I, n° 388, etc

270. Nous lisons d'abord dans les lettres de saint Ignace, évêque d'Antioche, qui a souffert le martyre en 107: « Ayez soin de vous << affermir de plus en plus dans la doctrine du Seigneur et des apô« tres, afin que vous réussissiez heureusement en tout ce que vous

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« entreprenez, soit pour le corps, soit pour l'âme, par la foi et par a la charité, dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit... Obéissez « à l'évêque, et soyez soumis les uns aux autres, comme Jésus« Christ l'a été à son Père dans le cours de la vie mortelle, et ⚫ comme les apôtres l'ont été à Jésus-Christ, au Père et au SaintEsprit (1). Les disciples de ce saint évêque, qui firent avec lui le voyage d'Antioche à Rome, nous ont laissé les actes de son martyre, dans lesquels ils glorifient Jésus-Christ, par lequel et avec lequel, disent-ils, la gloire et la puissance est au Père avec le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles: In Christo Jesu Domino nostro, per quem et cum quo Patri gloria et potentia cum Sancto Spirilu in sæcula (2).

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271. Saint Polycarpe, évêque de Smyrne, qui a versé son sang pour la foi en 166, étant sur le point de consommer son sacrifice, prononça ces paroles : « Je vous loue, ô mon Dieu, je vous bénis, je vous glorifie par le pontife éternel, votre Fils unique, par qui « la gloire est à vous conjointement avec lui dans le Saint-Esprit, « pendant les siècles des siècles (3). » Nous trouvons la même profession de foi dans la lettre de l'Église de Smyrne, où est rapporté le martyre de saint Polycarpe : « Unis aux apôtres et à tous les « justes, bénissons avec joie Dieu, le Père Tout-Puissant ; et NotreSeigneur Jésus-Christ, le sauveur de nos âmes, le maître des ⚫ corps et le pasteur de toute l'Église catholique; et le Saint-Esprit, « par qui nous connaissons toutes choses (4). A Jésus-Christ soit la

(1) Studete ut confirmemini in dogmatibus Domini et apostolorum, ut omnia quæ facitis prospere vobis succedant, carne et spiritu, fide et charitate, in Filio et Patre et Spiritu Sancto.... Subjecti estote episcopo et vobis mutuo, ut Jesus Christus Patri, secundum carnem, et apostoli Christo et Patri et Spiritui Sancto. Lettre aux Magnésiens, no xm. — (2) Voyez la relation du martyre de saint Ignace, dans la collection des Pères apostoliques de Cotelier, tom. II, pag. 181, édit. de 1724; et dans les Actes des martyrs de dom Ruinart, pag. 13, édit. de 1731. (3) De omnibus te laudo, te benedico, te glorifico per sempiternum pontificem Jesum Christum, unigenitum Filium tuum, per quem tibi una cum ipso in Spiritu Sancto gloria nunc et in sæcula sæculorum. Eusèbe, Hist. eccl., liv. IV, c. XV. (4) Cum apostolis et omnibus justis alacriter benedicamus Deum et Patrem omnipotentem, et Dominum nostrum Jesum Christum, salvatorem animæ nostræ, gubernatorem corporum et pastorem catholicæ totius Ecclesiæ, et Spiritum Sanctum, per quem cuncta cognoscimus. Lettre de l'Église

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«< gloire, avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles des siè«< cles: cum Patre, et Filio, et Spiritu Sancto, in sæcula sæcu

lorum (1). » A peu près dans le même temps, Épipodius, martyr de Lyon, confessait, au milieu des tourments, que Jésus-Christ est un seul Dieu avec le Père et le Saint-Esprit, ajoutant qu'il était juste qu'il donnât sa vie pour celui qui l'a créé et racheté: Christum cum Patre et Spiritu Sancto Deum esse confiteor, dignumque est ut illi animam meam refundam, qui mihi et creator et redemptor (2).

272. Saint Justin, mort martyr en 167, dit : « Dans toutes les « oblations que nous faisons à Dieu, nous louons le Créateur de a toutes choses par son Fils Jésus-Christ et par le Saint-Esprit (3). » Athénagore, parlant aux empereurs Marc-Aurèle et Commode, s'exprime en ces termes : « Nous reconnaissons un Dieu qui existe • par lui-même, un pur esprit, éternel, invisible, impassible, im« mense, tout-puissant, qui a créé et qui conserve toutes choses a par son Verbe: car nous reconnaissons le Fils de Dieu... Le Fils de Dieu est le Verbe du Père, il en est la pensée et la vertu ; car « c'est par lui que toutes choses ont été faites, le Père et le Fils n'étant qu'une seule substance: comme le Père est dans le Fils a et le Fils dans le Père, en union de puissance avec l'Esprit, la pensée et le Verbe du Père est le Fils de Dieu... Qui donc ne s'é« tonnera pas qu'on appelle athées ceux qui confessent Dieu le Père, et Dieu le Fils, et le Saint-Esprit, unis entre eux par la « puissance et distingués en ordre (4)? Nous faisons peu de cas de « cette vie, nous qui espérons la vie future, si nous connaissons « Dieu et son Verbe, l'union du Fils avec le Père, l'union du Père « avec le Fils, l'union du Saint-Esprit, du Fils et du Père, avec la

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de Smyrne sur le martyre de saint Polycarpe. Voyez les Pères apostoliques de Cotelier, et les Actes des martyrs, par D. Ruinart.-(1) Ibidem.-(2) Actes des martyrs, pag. 65, édit. in-folio. — (3) In omnibus oblationibus laudamus Creatorem omnium per Filium ejus Jesum Christum et per Spiritum Sanctum. Apol. 1, no LXVII. —(4) Unum ingenitum et æternum tenemus Deum, invisibilem et impassibilem, qui nec capi aut comprendi potest, qui sola mente et ratione cognoscitur, ac luce et pulchritudine, et Spiritu ac potentia non enarrabili cir⚫ cumdatus est, a quo denique omnia per ipsius Verbum et creata et ornata sunt, et conservantur. Agnoscimus enim et Dei Filium.... Sed est Filius Dei Verbum Patris in idea et operatione; ab eo enim et per eum facta omnia, cum Pater et Filius unum sint. Cum autem Pater sit in Filio et Filius in Patre, unitate et virtute Spiritus, mens et Verbum Patris est Filius Dei.... Quis igitur non miretur, cum atheos vocari audiat eos, qui Deum Patrem, et Filium Deum et Spiritum Sanctum asserunt, ac eorum et in unione potentiam et in ordine distinctionem demonstrant? Legatio pro christianis, no x.

« distinction de ces trois personnes dans l'unité: trium unio et in « unitate distinctio, Spiritus, Filii, Patris (1). Nous, nous ad« mettons Dieu le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit, qui sont trois « personnes distinctes, mais unies entre elles, n'ayant qu'une seule « et même puissance: Deum dicimus et Filium ipsius, et Spiri• tum Sanctum; unitos secundum potentiam, Patrem, et Filium, et Spiritum Sanctum (2). » Saint Théophile, évêque d'Antioche en 168, nous a laissé trois livres adressés à Autolyque, où il établit la divinité du Verbe, et admet trois personnes divines, qu'il appelle Trinité (3). Il est le premier qui se soit servi de ce terme pour marquer la distinction du Père, du Fils et du Saint-Esprit, en un seul Dieu : ce mot était nouveau, mais le dogme qu'il exprime ne l'était point.

273. Saint Irénée, disciple de saint Polycarpe, et évêque de Lyon sur la fin du second siècle, enseigne en plusieurs endroits l'unité de Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qu'il appelle aussi Sagesse; et il s'appuie sur la croyance de l'Église universelle et la tradition des apôtres, pour établir le dogme catholique : « L'Église, répandue dans tout l'univers jusqu'aux extrémia tés de la terre, a reçu, dit-il, des apôtres et de leurs disciples « la foi en un seul Dieu, Père tout-puissant, qui a créé le ciel et la terre, et un seul Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui s'est incarné « pour notre salut; et au Saint-Esprit, qui a prédit par les pro«phètes ce qui regarde l'avénement de Jésus-Christ (4). » Ailleurs :

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Il n'y a qu'un seul Dieu créateur, qui est au-dessus de toute puis« sance; c'est lui qui a fait le ciel et la terre par lui-même, c'est-à-dire, par le Verbe et par sa Sagesse (5). » On remarque que saint Irénée, comme saint Théophile d'Antioche, désigne ici,

(1) Nos autem qui hanc vitam instar minimi ponderis habemus, qui hac una re ad futuram perducimur, si Deum ejusque Verbum cognoscamus; tum quæ Filii cum Patre unio, quæ Patris cum Filio communicatio, quid Spiritus, quæ trium unio et in unitate distinctio, Spiritus, Filii, Patris. Ibidem, no xã, édit. des Bénédictins. — (2) Ibidem, no xxiv. — - (3) Tres illi dies, qui ante luminaria fuerunt, imago sunt Trinitatis, Dei, ejus Verbi, ejusque Sapientiæ. Liv. 11, à Autolyque, no xv. — (4) Ecclesia per universum o bem usque ad fines terræ seminata, et ab apostolis et a discipulis eorum accepit eam fidem, quæ est in unum Deum, Patrem omnipotentem, qui fecit cœlum et terram, et mare, et omnia quæ in eis sunt ; et in unum Jesum Christum Filium Dei, incarnatum pro nostra salute; et in Spiritum Sanctum, qui per prophetas prædicavit dispositiones Dei et adventum. Liv. 1, contre les hérésies, c. x. (5) Solus unus Deus, hic Pater, hic Deus, hic conditor, fecit per semetipsum, hoc est per Verbum et per Sapientiam suam, cœlum, et terram, et maria, et omnia quæ in eis sunt. Ibidem, liv. n, C. XXX,

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