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sous le nom de Sagesse, la troisième personne de la Trinité, et qu'en disant que le Verbe et la Sagesse ou le Saint-Esprit sont, relativement au Créateur, d'autres lui-même, il exprime bien clairement l'unité de substance avec la distinction des trois per

sonnes.

274. Clément d'Alexandrie distingue aussi trois personnes en Dieu, sous le nom de Trinité (1); et, dans ses livres du Pédagogue, écrits vers l'an 194, il s'écrie: « O prodige, ô mystère ! Il n'y a qu'un seul Père de toutes choses, et un seul Verbe de toutes choses, et « un seul Saint-Esprit qui est partout (2). Louons le Père et le Fils, le Fils et le Père, le Fils notre maître, avec le Saint-Esprit, qui est tout, en qui et par qui sont toutes choses, à qui appartient « la gloire maintenant et dans les siècles des siècles (3).

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275. Tertullien, contemporain de Clément, reconnaît comme lui la Trinité des personnes et l'unité de substance en Dieu. Voici ce que nous lisons dans son livre contre Praxéas : « Nous croyons un « seul Dieu, reconnaissant en même temps le Fils de Dieu, son Verbe « qui est sorti de lui, par lequel toutes choses ont été faites, et sans « lequel rien n'a été fait. Nous croyons que le Verbe a été envoyé par le Père dans le sein de la Vierge; qu'il est né d'elle homme et Dieu tout ensemble, Fils de l'homme et Fils de Dieu, et sur« nommé Jésus-Christ; qu'il a souffert, qu'il est mort et a été ense« veli, selon les Écritures; qu'il a été ressuscité par le Père, qu'il « est monté au ciel pour être assis à la droite du Père, d'où il vien« dra juger les vivants et les morts; que, selon sa promesse, il « a envoyé du Père le Saint-Esprit consolateur et sanctificateur << de la foi de ceux qui croient au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit (4). » Il ajoute que cette règle de la foi est aussi ancienne que l'Évangile; qu'elle est antérieure à toutes les hérésies, et particulièrement à celle de Praxéas, qui ne faisait que de paraître; qu'on doit par conséquent la suivre, parce que ce qui a été enseigné le premier est vrai, et que ce qui est venu après est faux et étranger: Id « esse verum quodcumque primum, id esse adulterum quodcum

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(1) Liv. v, des Stromates. — (2) O miraculum mysticum! Unus quidem est universorum Pater: unum est etiam Verbum universorum, et Spiritus Sanctus unus, et ipse est ubique. Liv. 1, du Pédagogue, c. vi - (3) Laudemus unum Patrem et Filium; Filium, inquam, pædagogum et magistrum, una cum Sancto Spiritu, qui unus est omnia, in quo omnia, per quem omnia unum.... cui gloria nunc et in sæcula sæculorum. Ibidem, liv. ш, c. xi. (4) Unicum quidem Deum credimus; sub hac tamen dispensatione quam œconomiam dicimus, ut unici Dei sit et Filius sermo ejus, qui ex ipso processerit, per quem omnia facta

« que posterius (1). » Puis, définissant le dogme contre cet hérésiarque, il le fait consister dans l'unité de substance et la Trinité des personnes, qu'il distingue sous les noms de Père, de Fils et de Saint-Esprit, disant qu'elles ne sont qu'un seul Dieu, Deus unus, parce qu'elles n'ont toutes trois qu'une seule substance et une seule puissance, unius substantiæ et unius potestatis (2). Le même docteur dit encore : « Nous admettons deux personnes, le Père et le Fils, et même trois avec le Saint-Esprit, selon la raison de l'éco* nomie divine qui les distingue entre elles. Cependant le nom de deux Dieux et de deux Seigneurs ne sortira jamais de notre bouche, non que le Père ne soit Dieu, que le Fils ne soit Dieu, que le Saint-Esprit ne soit Dieu; chaque personne est Dieu, Deus « unusquisque (3). Le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont la Tri« nité d'une seule divinité, Trinitas unius divinitatis (4). »

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276. Saint Hippolyte, évêque de Porto, et martyr au commencement du troisième siècle, défendant le dogme de la Trinité contre l'hérétique Noët, n'est pas moins précis que Tertullien: « Il est nécessaire, dit-il, qu'il confesse Dieu, le Père tout-puissant, et « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Dieu fait homme, à qui le Père a soumis toutes choses, et le Saint-Esprit; reconnaissant qu'ils sont

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vraiment trois, et hos esse vere tres. Que s'il veut savoir comment il n'y a qu'un seul Dieu, qu'il sache qu'il n'y a qu'une vertu ou puissance divine; car quant à cette vertu ou puissance, il n'y a qu'un seul Dieu (5). Nous ne connaissons Dieu que par ce que les « Ecritures nous en disent... Sachons donc ce qu'elles disent et con⚫ naissons ce qu'elles enseignent; et comme le Père veut qu'on croie, croyons; et comme il veut que le Saint-Esprit nous soit donné,

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sunt, et sine quo factum est nibil. - Hunc missum a Patre in virginem, et ex ea natum hominem et Deum, Filium hominis et Filium Dei, et cognominatum Jesum Christum. Hunc passum, hunc mortuum et sepultum secundum Scripturas, et resuscitatum a Patre, et in cælos resumptum, sedere ad dexteram Patris, ventarum judicare vivos et mortuos. Qui exinde miserit, secundum promissionem suam, a Patre Spiritum Sanctum. Liv. contre Praxéas, no 11. — (1) Ibidem. (2) Ibidem. (3) Duos quidem definimus, Patrem et Filium, et jam tres cum Spiritu Sancto, secundum rationem œconomiæ quæ facit numerum... Duos tamen deos et duos Dominos nunquam ex ore nostro proferimus; non quasi non et Pater Deus, et Filius Deus, et Spiritus Sanctus Deus, et Deus unus. quisque. Ibidem, c. xш. — (4) Liv. de la Pudeur, c. XXI. — · (5) Necesse est ut, quamvis nolit, confiteatur Patrem Deum omnipotentem et Christum Jesum Filium Dei, Deum factum hominem, cui omnia Pater subjecit præter se, et Spiritum Sanctum, et hos esse vere tres. Quod si vult scire quomodo unus Deus dcmonstratur, sciat unam esse virtutem sive potentiam hujus ; et quantum ad virtutem pertinet, unus est Deus. Liv. contre Noët, uo vn.

« recevons-le... Dieu étant seul, voulut faire le monde ; et aussitôt « le monde a été fait, comme il l'a voulu. Il nous suffit donc de sa« voir qu'avant la création du monde il n'y avait rien au dehors « qui fût coéternel à Dieu; il n'y avait rien que lui-même, et lui« même étant seul, était avec d'autres lui-même : Nihil erat præ«ter ipsum; ipse solus MULTUs erat (1). » Suivant ce docteur, Dieu était seul quant à l'essence, ou, comme il le dit lui-même, quant à la vertu, à la puissance; mais il n'était pas seul quant aux personnes, ipse solus MULTUS erat; et ces personnes étaient vraiment trois, vere tres, le Père, le Fils, et le Saint-Esprit.

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277. Aussi continue-t-il, en parlant de la première et de la seconde personne : « Dieu n'était pas sans celui qui est sa raison, sa « sagesse, sa puissance, son conseil... Il avait un autre en lui, ad« stilit ei alius. Quand je dis un autre, je ne dis pas deux Dieux; << mais cet autre vient de Dieu comme la lumière vient du soleil, n'ayant qu'une seule et même vertu (2). » Puis, ayant cité ce texte de saint Jean: Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu, il ajoute : « Si le Verbe était en Dieu, et s'il était Dieu, ⚫ ne dira-t-on pas que Jean admet deux Dieux? Je ne dirai point « qu'il y a deux Dieux, mais qu'il n'y a qu'un seul Dieu et deux « personnes. Le Père et le Fils sont deux personnes, et le SaintEsprit est une troisième personne... Il n'y a qu'un seul Dieu, le « Père qui envoie, le Fils qui obéit, et le Saint-Esprit qui nous enseigne toute vérité; le Père qui est au-dessus de toutes choses, « le Fils par qui sont toutes choses, et le Saint-Esprit qui est en « toutes choses. Nous ne pouvons concevoir un seul Dieu qu'en croyant au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit (3). » Ainsi parlait un évêque, environ cent ans avant le concile de Nicée.

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(1) Unus est Deus, quem non aliunde agnoscimus quam ex Sanctis Scripturis.... Quæcumque ergo Sanctæ Scripturæ prædicant, sciamus; et quæcumque docent, cognoscamus; et sicut vult Pater credi, sic credamus; et sicut vult Filium glorificari, sic glorificemus; et sicut vult donari Spiritum Sanctum, sic accipiamus.... Deus solus cum esset, nihilque sibi coævum haberet, voluit mundum efficere, et mundum cogitans ac volens et dicens effecit; continuoque extitit ei factus, sicut voluit perfecit. Satis igitur nobis est scire solum, nihil esse Deo coævum. Nibil erat præter ipsum; ipse solus multus erat. Ibidem, n" ix et x. (2) Atque ita adstitit ei alius. Cum alium dico, non duos Deos dico, sed tanquam lumen ex lumine, et aquam ex fonte, aut radium a sole; una enim virtus ex toto. Ibidem, no x1. — (3) Si ergo Verbum erat apud Deum, et Deus erat, quid ergo? Dicetne aliquis dicere Joannem duos Deos? Duos quidem non dicam, sed unum; personas vero duas, œconomiam tertiam, gratiam dico Sancti Spiritus. Pater quidem unus, personæ vero duæ, quia Filius; tertia autem

278. Quelque temps après, Origène enseignait qu'il y a trois personnes en Dieu, le Père, le Fils, et le Saint-Esprit, avec une seule substance commune à ces trois personnes: Est hæc trium distinctio personarum in Patre, et Filio, et Spiritu Sancto. Una est substantia et natura Trinitatis (1); que la distinction des personnes de la Trinité n'est point contraire à l'unité de la nature divine, unitas deitatis in Trinitate (2); et que les trois personnes sont égales en toutes choses, in Trinitate nihil majus minusve, étant toutes les trois une seule et même puissance, una eademque virtus (3).

Saint Cyprien, évêque de Carthage et martyr en 258, prouve le mystère de la sainte Trinité par ces paroles de Notre-Seigneur à ses disciples: Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit (4); et n'admet, d'après l'apôtre saint Jean, qu'une seule nature divine en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit n'étant qu'une substance, cum tres unum sint (5).

279. Saint Denys, évêque d'Alexandrie, mort en 264, établit contre Sabellius la distinction des trois personnes divines en une seule nature. Il dit qu'il n'y a qu'un Christ, qui est dans le Père, qui est le Verbe coéternel au Père, coæternum Verbum; qu'il est égal au Père, sans aucune différence de substance, nulla dissimilitudine substantiæ; qu'il est aussi coéternel au Saint-Esprit, coæternum Domino Spiritui; et que le Saint-Esprit est Dieu, Spiritus autem est Deus (6). Il enseigne que le Père est inséparable du Fils, le Fils inséparable du Père, et le Saint-Esprit inséparable du Père et du Fils; que l'indivisible unité de substance comprend la Trinité des personnes, et que la Trinité des personnes comprend l'unité de substance, indivisibilem unitatem in Trinitatem, et Trinitatem iterum in unitatem contrahimus (7).

280. Saint Grégoire Thaumaturge, évêque de Néocésarée, qui vivait du temps de saint Denys d'Alexandrie, nous a laissé un sym

Spiritus Sanctus. Pater mandat, Verbum perficit, Filius autem ostenditur, per quem Pater creditur. OEconomia consensionis redigitur ad unum Deum; unus enim est Deus, qui mandat, Pater; qui obedit, Filius; qui docet scientiam, Spiritus Sanctus; Pater qui est super omnia, Filius per omnia, Spiritus Sanctus ir. omnibus. Aliter Deum unum intelligere non possumus, ni vere Patri et Filio et Spiritui Sancto credamus. Ibidem, no XIV. — (1) Sur saint Matthieu. - (2) Homélie 1, sur Isaïe. (3) Liv. 1, des Principes, c. m. -(4) Lettre LXXIII. — (5) Liv. de l'unité de l'Église. Voyez, ci-dessus, le n° 268. - (6) Lettre contre

Paul de Samosate; Labbe, Concil., tom. 1, col. 866. — (7) Dans saint Athanase, De la doctrine de saint Denys.

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bole ainsi conçu : « Il n'y a qu'un seul Dieu, Père du Verbe vi«vant, de la Sagesse subsistante, de la puissance et de la figures éternelle, Père parfait d'un Fils parfait, Père d'un Fils unique. Il n'y a qu'un seul Seigneur, seul d'un seul, Dieu de Dieu, figure et «<image de la Divinité, Verbe efficace, Sagesse qui comprend l'en<< semble de toutes choses, puissance qui a fait toutes les créatures, « vrai Fils d'un vrai Père, Fils invisible d'un Père invisible, Fils « incorruptible d'un Père incorruptible, Fils immortel d'un Père ⚫ immortel, Fils éternel d'un Père éternel. Il n'y a qu'un seul Saint. Esprit, qui a son origine et son existence de Dieu, et qui a paru << aux hommes, image parfaite du Fils parfait, cause et vie des vi« vants, source sainte, principe de sainteté, par qui s'est manifesté « Dieu le Père, qui est sur toutes choses et en toutes choses, et Dieu « le Fils, qui est par toutes choses: Trinité parfaite, sans divi«sion ni changement, en sa gloire, en son éternité, en sa puissance. Il n'y a donc rien de créé, rien d'inférieur dans la Trinité, rien d'ajouté, rien d'étranger, rien qui n'ait pas toujours été et qui « ait commencé d'être. Le Père n'a jamais été sans le Fils, ni le << Fils sans le Saint-Esprit ; mais la Trinité est toujours la mème, « immuable et inaltérable (1)..... » On ne peut exprimer plus clairement le dogme catholique.

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Saint Denys de Rome, qui monta sur la chaire de saint Pierre en 259, écrivit une lettre à saint Denys d'Alexandrie, dans laquelle il combat tout à la fois et ceux qui confondaient les trois personnes divines, et ceux qui en faisaient trois puissances ou trois hypostases séparées, trois divinités. Il dit que le Christ est le Verbe, la Sagesse, la vertu de Dieu le Père; que le Fils est engendré et non

(1) Unus Deus, Pater Verbi viventis, Sapientiæ subsistentis, et potentiæ ac caracteris sempiterni: perfectus perfecti genitor, Pater Filii unigeniti. Unus Dominus, solus ex solo, Deus ex Deo, caracter et imago deitatis, Verbum efficax, Sapientia, constitutionis rerum universarum comprehensiva; et virtus atque potentia universæ creaturæ effectiva. Filius verus veri Patris, invisibilis, ejus qui est invisibilis; et incorruptibilis, corruptioni non obnoxii; ac immortalis, mortis prorsus nescii; et sempiternus, sempiterni, unusque Spiritus Sanctus, ex Deo existentiam habens; et qui per Filium apparuit, scilicet hominibus; imago Filii, perfecti perfecta vita, viventium causa; fors sanctus, sanctitas, sanctificationis suppeditator. In quo manifestatur Deus Pater, qui super omnia est, et in omnibus et Deus Filius qui per omnia est. Trinitas perfecta, quæ gloria et æternitate, ac reguo atque imperio non dividitur, neque abalienatur. Non igitur creatum quid, aut servum in Trinitate, neque superinductitium aliquid et adventitium, quasi prius non existens, posterius vero adveniens. Non ergo defuit unquam Filius Patri, neque Filio Spiritus; sed immutabilis et invariabilis eadem semper manet Trinitas. Exposition de la for.

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