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DU

SACREMENT DE CONFIRMATION.

CHAPITRE PREMIER.

De la notion et de l'institution du sacrement de confirmation.

666. Les anciens Pères désignent ce sacrement sous plusieurs noms différents : ils l'appellent l'imposition des mains ou de la main; l'huile, l'onction, le chréme du salut; le sacrement du chréme, le sceau de l'onction spirituelle, le sceau de la vie éternelle; la perfection, la consommation du chrétien. Enfin, les Latins l'ont appelé confirmation. « La raison pour laquelle « on lui donne ce nom, c'est que le chrétien reçoit par ce sacre"ment un accroissement de forces, et devient un soldat parfait de Jésus-Christ (1). »

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ARTICLE I.

Comment définit-on le sacrement de confirmation ?

667. On définit la confirmation : « Un sacrement institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui nous communique la plénitude « des dons du Saint-Esprit, nous rend parfaits chrétiens, et nous « donne la force de confesser la foi, même au péril de notre vie. » Quoique ce fut l'usage, dans les premiers siècles, de faire suivre immédiatement le baptême de la confirmation et de l'eucharistie, néanmoins on a toujours distingué la confirmation du baptême. « Il est nécessaire, dit le catéchisme du concile de Trente, qu'il y ⚫ ait de la différence entre les sacrements, quand il y en a dans la

(1) Catéchisme du concile de Trente, part. 11, du Sacrement de confir

mation,

• manière sensible par laquelle ils figurent la grâce, et dans la "grâce elle-même qu'ils confèrent. Or, par le baptême les hommes « sont engendrés à une vie nouvelle; et par la confirmation ils de« viennent des hommes parfaits, quittant ce qu'ils tenaient de « l'enfance. Ainsi donc autant il y a de différence entre la naissance et l'accroissement dans la vie naturelle, autant il y en a « entre le baptême qui nous régénère spirituellement, et la con« firmation qui nous fait croître et fortifie notre âme. D'ailleurs, « une espèce particulière de sacrement paraît nécessaire là où se « rencontre une espèce nouvelle et particulière de difficultés. Si « nous avions d'abord besoin du baptême et de sa grâce pour « remplir nos esprits de la foi, il était aussi très-convenable que « nos cœurs fussent affermis par une autre grâce, afin qu'ils ne « fussent éloignés de la vraie foi, ni par la crainte des supplices et << de la mort, ni par aucun péril; et c'est ce dernier effet qui est « produit par la confirmation : d'où l'on doit conclure qu'elle est « un sacrement différent du baptême (1). »

ARTICLE II.

La confirmation est-elle vraiment un sacrement?

668. La confirmation est un vrai sacrement, institué par NotreSeigneur Jésus-Christ. Cette proposition est de foi. Les protestants ont retranché la confirmation du nombre des sacrements, et soutiennent qu'elle n'est qu'une cérémonie du baptême, qu'une espèce de catéchisme où les enfants, à l'entrée de leur adolescence, se présentaient autrefois devant l'évêque pour faire profession de leur foi. Cette erreur a été frappée d'anathème par le concile de Trente. Voici son décret : « Si quelqu'un dit que la confirmation, dans ceux qui ont été baptisés, n'est qu'une cé« rémonie oiseuse; qu'elle n'est pas un sacrement véritable et pro« prement dit; ou qu'autrefois ce n'était pas autre chose qu'une espèce de catéchisme où ceux qui étaient proches de l'ado« lescence rendaient compte de leur foi en face de l'Église; qu'il « soit anathème (2). »

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(1) Part. 1, du Sacrement de confirmation. — (2) Si quis dixerit, confirmationem baptizatorum otiosam ceremoniam esse, et non potius verum et proprium sacramentum; aut olim nihil aliud fuisse quam catechesim quamdam, qua adolescentiæ proximi fidei suæ rationem coram Ecclesia exponebant; anathema sit. Sess. vu, de Confirmatione, can. 1.

669. La doctrine de l'Église sur la confirmation n'est point nouvelle; nous la trouvons dans les livres saints et dans la tradition. En effet, on lit dans le livre des Actes: « Lorsque les apótres qui « étaient à Jérusalem eurent appris que Samarie avait accueilli « la parole de Dieu, ils y envoyèrent Pierre et Jean. Et ceux-ci s'y ⚫ étant rendus prièrent pour les fidèles, afin qu'ils reçussent le << Saint-Esprit, car il n'était encore descendu sur aucun d'eux ; ils « avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors << ils leur imposaient les mains, et ils recevaient le Saint-Esprit (1).» Et ailleurs : « Paul étant venu à Éphèse et y ayant trouvé quelques << disciples qui n'avaient reçu que le baptême de Jean, il les baptisa « au nom de Jésus, et leur imposa les mains; et le Saint-Esprit « descendit sur eux (2). » Le même apôtre écrivait aux Corinthiens: « Dieu, qui nous confirme avec vous en Jésus-Christ, nous a oints, « nous a marqués de son sceau, et a mis dans nos cœurs un gage « de l'Esprit-Saint (3). » Ces différents textes nous offrent tout ce qui constitue un vrai sacrement. On y voit le signe, le rit extérieur dans l'imposition des mains, dans l'onction; signe sacré, qui confère la grâce en conférant le Saint-Esprit; signe institué par JésusChrist, car il ne peut produire la grâce qu'en vertu d'une institution divine; signe permanent: Notre-Seigneur ne l'a pas seulement institué pour ses premiers disciples, mais pour toute l'Eglise et pour tous les temps. Aussi la confirmation a-t-elle été pratiquée par les successeurs des apôtres, sans interruption, jusqu'à nos jours, non comme une simple cérémonie du baptême, mais comme un sacrement qui a en lui-même la vertu de nous communiquer une grâce particulière. Et nous avons pour témoins de cette pratique les Pères, les papes et les conciles, même des premiers siècles.

670. Premièrement, les Pères. Malgré la réserve qui leur était imposée par la loi du secret, les anciens Pères ont parlé, d'une manière plus ou moins explicite, du sacrement de confirmation. Saint Théophile, évêque d'Antioche vers le milieu du deuxième

(1) Qui cum venissent, oraverunt pro ipsis, ut acciperent Spiritum Sanctum : nondum enim in quemquam illorum venerat, sed baptizati tantum erant in no ́mine Domini Jesu. Tunc imponebant manus super illos, et accipiebant Spiritum Sanctum. Actes des apótres, c. VIII, v. 15, 16 et 17. (2) Baptizati sunt in nomine Domine Jesu. Et cum imposuisset illis manus Paulus, venit Spiritus Sanctus super eos. Ibidem, c. xix, v. 5 et 6. —(3) Qui autem confirmat nos vobiscum in Christo, et qui unxit nos Deus : qui et signavit nos, et dedit pignus Spiritus in cordibus nostris. II épitre aux Corinthiens, c. 1, v. 21 et 22.

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siècle, dit que les chrétiens sont ainsi appelés parce qu'ils sont oints de l'huile de Dieu (1). Saint Irénée, mort en 202, rapporte que les gnostiques, après avoir baptisé à leur manière les néophytes, leur faisaient une onction de baume (2); c'était une imitation de ce qui s'observait dans l'Église. Tertullien, qui appartient au deuxième et au troisième siècle, s'exprime ainsi : « Au sortir des fonds « baptismaux, nous recevons l'onction d'une huile bénite, suivant « l'usage de consacrer les prêtres par une onction. Cette onction « ne touche que la chair, mais elle opère un effet spirituel, comme ⚫ le baptême, qui, en lavant le corps, purifie l'âme de ses péchés. « Ensuite on impose la main, en invoquant le Saint-Esprit par une « bénédiction (3). » Évidemment cette onction, qui opère sur notre âme comme le baptême, cette imposition de la main, par laquelle on invoque l'Esprit-Saint, n'était point regardée comme une simple cérémonie du sacrement de la régénération. « La chair est « lavée, dit encore Tertullien, pour que l'âme soit purifiée; la chair reçoit l'onction, pour que l'âme soit consacrée; la chair est marquée d'un signe, pour que l'âme soit fortifiée; la chair est cou« verte par l'imposition de la main, pour que l'âme soit éclairée « des lumières du Saint-Esprit; la chair se nourrit du corps et du « sang de Jésus-Christ, afin que l'âme s'engraisse de la substance « de Dieu mème (4). » On reconnaît ici trois sacrements: le baptême, la confirmation et l'eucharistie. Le même docteur dit, dans son traité des Prescriptions, que le démon fait imiter par les idolâtres les divins sacrements, en les faisant baptiser, marquer d'un signe au front, et célébrer l'offrande du pain (5). Et, dans son premier livre contre Marcion, il distingue encore le baptême, l'huile sainte et l'eucharistie, trois choses qu'il désigne sous le nom de sacrements (6).

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(1) Nos ideo christiani vocamur, quod Dei oleo ungamur. Liv. 1, à Autolique, no XII. (2) Ungunt sacratum opobalsamo. Liv. 1, contre les hérésies, c. xxi, alias xvIII. — (3) Exinde egressi de lavacro perungimur benedicta unc. tione de pristina disciplina, qua ungi oleo de cornu in sacerdotium solebant... In nobis carnaliter currit unctio, sed spiritualiter proficit; quomodo et ipsius baptismi carnalis actus, quod in aqua mergimur; spiritualis effectus, quod de. lictis liberamur. Deinde manus imponitur per benedictionem, advocans et invitans Spiritum Sanctum. Liv. du Baptême, c. vII. —(4) Caro abluitur, ut anima emaculetur. Caro ungitur, ut anima consecretur. Caro signatur, ut anima mu. niatur. Caro manus impositione adumbratur, ut et anima Spiritu illuminetur. Caro corpore et sanguine Christi vescitur, ut et anima de Deo saginetur. De la Résurrection de la chair, c. vш. — (5) Tingit et ipse (dæmon) quosdam utique credentes et fideles suos.... et si adhuc memini, Mithra signat illic in frontibus milites suos; celebrat et panis oblationem. Des Prescriptions, c. XL. — (6) Ille

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671. Écoutez saint Cyprien : « Notre usage est que ceux qui ont « été baptisés dans l'Église soient présentés aux évêques, afin que, « par notre prière et l'imposition de la main, ils reçoivent le Saint« Esprit, et soient marqués du sceau du Seigneur (1). » On voit qu'au troisième siècle on devait, après le baptême, se présenter à l'évêque, non pour lui rendre compte de sa foi, mais bien pour recevoir le Saint-Esprit par l'imposition de la main. Suivant le même Père, il est nécessaire que celui qui est baptisé reçoive l'onc<tion, afin qu'ayant reçu le chrême, il puisse être l'oint de Dieu, et « avoir en soi la grâce de Jésus-Christ (2). » Il dit aussi que, pour être pleinement sanctifié, il faut recevoir le baptême et la confirmation, qui sont l'un et l'autre de vrais sacrements, utrumque sacramentum (3). Saint Cyrille de Jérusalem dit qu'on n'est justement appelé chrétien que lorsqu'on a reçu le don du saint chrême; qu'on donne ce chrême à ceux qui viennent d'être baptisés, et que, tandis qu'on fait l'onction sur le corps, l'âme est sanctifiée par le Saint-Esprit (4). Saint Pacien, évêque de Barcelone : « Les péchés sont purifiés « par le baptême, et le Saint-Esprit nous est communiqué par ▾ l'onction du chrême (5). » Saint Ambroise : « Tu as reçu le sceau "spirituel, l'esprit de sagesse et d'entendement, l'esprit de consei! " et de force, l'esprit de science et de piété, l'esprit de crainte de « Dieu : conserve ce que tu as reçu. Dieu le Père t'a marqué d'un signe, le Christ Notre-Seigneur t'a confirmé, et t'a donné pour

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«gage le Saint-Esprit, comme nous l'apprend l'apôtre (6). » Saint Jérôme n'est pas moins exprès. Dans son Dialogue contre les lucifériens, il fait d'abord dire à son adversaire : « Ne sais-tu pas « que c'est la coutume des Églises d'imposer les mains aux baptisés

(Christus) quidem usque nunc nec aquam reprobavit creatoris, qua suos abluit, nec oleum, quo suos ungit........... nec panem, quo ipsum corpus suum repræsenfat; etiam in sacramentis propriis egens mendicitatibus creatoris. Liv. 1, contre Marcion, c. xiv. - (1) Quod nunc quoque apud nos geritur, ut qui in Ecclesia baptizantur, præpositis Ecclesiæ offerantur, et per nostram orationem ac manus impositionem Spiritum Sanctum consequantur, et signaculo dominico consummentur. Lettre LXXI. — (2) Ungi quoque necesse est eum qui baptizatus sit, ́ut accepto chrismate, id est unctione, esse unctus Dei, et habere in se gratiam Christi possit. Lettre vi. (3) Lettre LXXII. (4) Dum unguento visibili inungitur corpus, sancto et vivifico Spiritu anima sanctificatur. Voyez la Caté chèse xxI. ·(5) Lavacro peccata purgantur, chrismate Sanctus Spiritus superfunditur. Sermon sur le baptême. — (6) Repete quia accepisti signaculum spi ritale, spiritum sapientiæ et intellectus, spiritum consilii atque virtutis, spiritum cognitionis atque pietatis, spiritum sancti timoris, et serva quod accepisti. Signavit te Deus Pater, confirmavit te Christus Dominus, et dedit pignus Spiritus in corde tuo, sicut apostolica lectione didicisti. Liv. des Mystères, c. vu.

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