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Théodoret, l'appellent le sceau du salut, le sceau royal, le signe de Jésus-Christ, la marque du chrétien (1). Suivant saint Grégoire le Grand (2), le concile de Tolède de 653, et celui de Châlonsur-Saône de 813, on ne doit point réitérer la confirmation. Et on ne l'a jamais réitérée ni chez les Latins, ni chez les Grecs, à moins qu'elle n'eût pas été administrée avec le rit prescrit.

CHAPITRE IV.

Du ministre du sacrement de confirmation.

687. L'administration du sacrement de confirmation est une fonction particulière à l'évêque; il en est seui le ministre ordinaire. Cette proposition est de foi. « Si quelqu'un dit que l'évêque seu << n'est pas le ministre ordinaire de la sainte confirmation, mais « que le simple prêtre l'est aussi, qu'il soit anathème.» Ainsi s'exprime le concile de Trente (3). C'est aussi la doctrine du Eupape gène IV (4). Telle est d'ailleurs la pratique générale dans l'Église, pratique qui remonte jusqu'aux apôtres. « Les évêques seuls, di« sait Innocent I dans sa lettre à Decentius, ont le pouvoir de marquer de l'onction, de donner le Saint-Esprit; et cela est démon<< tré non-seulement par la coutume de l'Église, mais encore par «<les Actes des apótres, où il est dit que Pierre et Jean furent en« voyés pour donner le Saint-Esprit à ceux qui avaient été bap«< tisés (5). » On ne peut nous objecter ce qui se pratique dans l'Église grecque, où de simples prêtres administrent la confirmation; car cela se fait, comme le dit Benoît XIV (6), en vertu d'une délégation, ou du consentement, au moins tacite, du souverain pontife.

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688. Le concile de Trente, en décidant que l'évêque seul est le ministre ordinaire de la confirmation, suppose qu'il y a un ministre extraordinaire de ce sacrement. Le pape Eugène IV le fait même entendre assez clairement; car, après avoir dit que le mi

(1) Liv. 1, sur les Cantiques. (2) Liv. XIV des Lettres, lett. VII. (3) Si quis dixerit, sanctæ confirmationis ordinarium ministrum non esse solum episcopum, sed quemvis simplicem sacerdotem; anathema sit. Sess. vi, de la Con firmation, can. ttt. — (4) Confirmationis ordinarius minister est episcopus. Décret pour les arméniens. — (5) Voyez, ci-dessus, le no 672. — (6) Traité du Synode, liv. vi, C. IX.

nistre ordinaire de la confirmation est l'évêque, il ajoute aussitôt : « On lit cependant que quelquefois, par dispense du siége aposto« lique, pour une cause raisonnable et urgente, un simple prêtre a « conféré le sacrement de confirmation avec le chrême consacré « par l'évêque (1). » Un simple prêtre peut donc, par extraordinaire et avec un pouvoir particulier du pape, donner la confirmation, comme le prouvent d'ailleurs les concessions accordées par saint Grégoire le Grand, par Sylvestre II, Nicolas IV, Jean XXII, Urbain V, Léon X, Adrien VI, Sixte V, Benoit XIII, Clément XI, Benoît XIV, et autres papes. C'est pourquoi cette question, qui était autrefois controversée, ne souffre plus aujourd'hui de difficulté. Mais un prêtre ne peut confirmer qu'avec du chrême consacré par l'évêque : la faculté d'administrer ce sacrement n'emporte pas celle de consacrer les saintes huiles. Nous ferons remarquer aussi que la confirmation serait nulle, si elle était administrée par un simple prêtre, sans un pouvoir particulier du vicaire de Jésus-Christ (2).

CHAPITRE V.

Du sujet du sacrement de confirmation.

689. Le sacrement de confirmation n'est point nécessaire de nécessité de moyen; il n'est point établi comme moyen de réconcilier le pécheur avec Dieu. Mais est-il nécessaire de nécessité de précepte? Les adultes sont-ils obligés de le recevoir, sous peine de péché mortel? Suivant le catéchisme du concile de Trente, l'Église désire ardemment, vehementer optat, que ceux qu'elle a régénérés par le baptême deviennent parfaits par la confirmation. Benoit XIV va plus loin dans sa constitution Etsi pastoralis, parlant de personnes qui n'ont pas reçu validement ce sacrement, il dit que les évêques doivent les avertir qu'elles commettraient un péché mortel si elles refusaient ou négligeaient de le recevoir, lorsqu'elles en

:

(1) Legitur tamen aliquando per apostolicæ sedis dispensationem, ex rationabili et urgente admodum causa, simplicem sacerdotem chrismate per episcopum confecto hoc administrasse confirmationis sacramentum. Décret pour les arméniens. — (2) Pour ce qui regarde la pratique, voyez ce que nous avons dit dans la Théologie morale, tom. 11, no 142, etc.

auront l'occasion. Ainsi, ajoute saint Alphonse de Liguori, l'opinion de ceux qui prétendent que l'obligation de recevoir la confir mation n'est pas une obligation grave, ne parait plus aujourd'hui assez probable.

690. Il n'y a que ceux qui ont été baptisés qui soient capables de recevoir la confirmation; mais tous ceux qui ont été régénérés par le baptême, les enfants comme les adultes, peuvent être confirmés. On en juge et par la pratique des premiers siècles, et par ce qui s'observe encore aujourd'hui chez les Grecs et dans quelques Eglises d'Occident, ainsi que par les instructions du pontifical romain. Cependant, dit le catéchisme du concile de Trente, il ne convient pas d'administrer la confirmation à ceux qui n'ont pas encore l'usage de la raison; et si on ne croit pas devoir attendre qu'ils aient l'âge de douze ans, au moins est-il très-convenable de ne pas la leur conférer avant qu'ils soient parvenus à l'âge de sept ans (1).

691. Nous avons parlé, dans la Théologie morale (2), des dispositions avec lesquelles on doit s'approcher du sacrement de confirmation, et des cérémonies prescrites pour l'administration de ce

sacrement.

(1) Partie ne, du Sacrement de confirmation.

(2) Tome 1, n° 145, etc.

DE L'EUCHARISTIE.

692. L'eucharistie est ainsi appelée, action de grâces, parce que Jésus-Christ, en l'instituant, rendit grâces à son Père, et qu'en offrant le corps et le sang de Notre-Seigneur nous rendons à Dieu de dignes actions de grâces pour les bienfaits dont il nous a comblés. On l'appelle encore la cène du Seigneur, parce que le Seigneur l'a instituée en célébrant la cène avec ses disciples; communion, parce qu'elle unit les fidèles à Jésus-Christ d'une maniere toute particulière, et qu'elle les unit entre eux comme membres d'un seul corps, dont Jésus-Christ est le chef; saint sa-crement, saints mystères, parce que c'est le plus saint, le plus auguste des sacrements; viatique, parce qu'elle est la nourriture spirituelle des fidèles pendant le pèlerinage de cette vie; synaxe ou assemblée, parce que les chrétiens s'assemblent pour la célébration de l'eucharistie; eulogie ou bénédiction, parce que la bénédiction accompagne la consécration du pain et du vin; oblation ou sacrifice, parce que, dans l'eucharistie, on offre d'une manière non sanglante Jésus-Christ, qui s'est offert sur la croix pour la rédemption du genre humain; enfin, sacrement de l'autel, parce que le mystère de l'eucharistie, étant tout à la fois sacrement et sacrifice, s'opère sur nos autels. Ce traité se divise naturellement en deux parties : dans la première nous parlerons de l'eucharistie comme sacrement; dans la seconde, de l'eucharistie comme sacrifice.

PREMIERE PARTIE.

DE L'EUCHARISTIE COMME SACREMENT.

CHAPITRE PREMIER.

De la notion et de l'institution du sacrement de l'eucharistie.

693. Conformément au dogme catholique, on définit le sacrement de l'eucharistie: « un sacrement de la nouvelle loi, qui « contient véritablement, réellement et substantiellement, sous « les espèces du pain et du vin, le corps, le sang, l'âme et la di« vinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui l'a institué lui-même « pour en faire la nourriture de nos âmes. »>

694. Ici se présentent sept questions : la première, si l'eucharistie est un vrai sacrement; la seconde, si Jésus-Christ a institué lui-même ce sacrement; la troisième, si le corps et le sang de Jésus-Christ sont réellement présents dans le sacrement de l'eucharistie; la quatrième, s'ils y sont présents par transsubstantiation; la cinquième, si Jésus-Christ est tout entier présent sous chaque espèce et sous chaque partie de l'une et l'autre espèce; la sixième, s'il y est présent d'une manière permanente; la septième, s'il doit être adoré dans l'eucharistie.

ARTICLE I.

L'eucharistie est-elle un vrai sacrement?

695. Il est de foi que l'eucharistie est un vrai sacrement de la loi évangélique. Le concile de Trente est exprès (1). Telle est d'ailleurs la croyance de toutes les Églises d'Orient et d'Occident. Les novateurs du seizième siècle eux-mêmes sont d'accord avec nous sur ce point. En effet, l'eucharistie réunit toutes les conditions requises pour un sacrement proprement dit. C'est un signe sen

(1) Sess. vir, des Sacrements en général, can. I. — Voyez, ci-dessus, le

n° 578.

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