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sible; car les espèces du pain et du vin conservent leur forme extérieure, même après que la substance de ces deux éléments a été changée au corps et au sang de Jésus-Christ. Ce signe figure trois choses. La première est la passion du Sauveur : « Toutes les fois « que vous mangerez ce pain et que vous boirez ce calice, vous <«< annoncerez la mort du Seigneur (1). » La seconde est la grâce de Dieu qui nous est donnée par ce sacrement : « Ma chair, dit Notre-Seigneur, est véritablement une nourriture, et mon sang « est véritablement un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit « mon sang demeure en moi, et moi en lui (2). » La troisième est la vie éternelle, que le Sauveur nous a promise: « Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement (3). » On voit que le signe eucharistique est un signe qui a la vertu de produire la grâce; mais il n'a cette vertu que par l'institution de Jésus-Christ. C'est lui-même qui a institué l'eucharistie, comme nous le verrons dans l'article suivant. L'eucharistie est donc un vrai sacrement.

ARTICLE II.

Jésus-Christ a-t-il institué le sacrement de l'eucharistie?

696. Il est de foi que Jésus-Christ a institué le sacrement de l'eucharistie (4) : ce sacrement ne pouvait être institué que par lui, puisqu'il contient son corps et son sang, sous les espèces du pain et du vin. Aussi nous lisons dans l'Évangile que l'heure étant arrivée de passer de ce monde à son Père, et voulant rester avec les siens jusqu'à la fin des siècles, il institua le sacrement de l'eucharistie pour nous témoigner l'excès de son amour, pour continuer dans l'Église le sacrifice qu'il devait offrir sur la croix, et nous en appliquer le prix, principalement en se donnant à nous par la sainte communion. Il l'institua la veille de sa passion : célébrant la Pâque avec ses apôtres, « il prit du pain, le bénit en rendant grâces à Dieu son Père, le rompit, et le donna à ses disciples, « en disant: Prenez et mangez; ceci est mon corps: hoc est cor« pus meum. Ensuite, prenant la coupe, il rendit grâces, et la leur donna, en disant: Buvez tous de ceci; car ceci est mon sang de « la nouvelle alliance, qui sera versé pour plusieurs en rémission a des péchés: Hic est enim sanguis meus Novi Testamenti, qui

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(1) Ire épître aux Corinthiens, c. XI, v. 26.—(2) Saint Jean, c. VI, V. 56 et 57. – (3) Ibidem, v. 59. — (4) Voyez, ci-dessus, le no 578.

"pro multis effundetur in remissionem peccatorum (1). Faites « cela en mémoire de moi (2). » Ces paroles, qu'on appelle les paroles de l'institution, s'adressent et aux apôtres et aux évêques leurs successeurs, et aux simples prêtres qui participent au sacerdoce de Jésus-Christ.

ARTICLE III.

Le corps et le sang de Jésus-Christ sont-ils réellement présents dans le sacrement de l'eucharistie ?

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697. Il est de foi que le sacrement de l'eucharistie contient véritablement, réellement et substantiellement le corps, le sang, l'âme et la divinité de Notre-Seigneur, c'est-à-dire, Jésus-Christ tout entier. Voici le décret du concile de Trente: « Si quelqu'un « nie que le sacrement de la très-sainte eucharistie contienne véritablement, réellement et substantiellement le corps et le sang a avec l'âme et la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et par « conséquent Jésus-Christ tout entier, disant qu'il y est seulement « comme en signe, en figure, ou en vertu; qu'il soit anathème (3). » On voit par ce décret, premièrement, que Jésus-Christ est véritablement présent dans l'eucharistie, vere; ce qui est dirigé contre tous ceux qui, à l'exemple de Zwingle et de Calvin, prétendent qu'il n'y est qu'en signe ou en figure; secondement, qu'il y est réellement présent, realiter; ce qui est contre les mêmes hérétiques, qui, pour tromper les simples, répètent que le corps de Jésus-Christ est présent dans l'eucharistie, mais qu'il n'y est présent que par la foi, et non en réalité; troisièmement, qu'il y est présent substantiellement, substantialiter. Le concile a voulu atteindre Calvin, qui, pour paraître tenir un langage catholique, disait que le corps de Jésus-Christ est présent dans l'eucharistie, par la vertu qui en émane dans notre âme, tout en enseignant qu'il n'était que dans les cieux quant à la substance. L'anathème du concile de Trente tombe directement sur les sacramentaires, c'est-à-dire, sur les zwingliens, les calvinistes, et sur ceux des anglicans et luthériens qui ne regardent l'eucharistie que comme un

(1) Saint Matthieu, c. xxvi, v. 26, etc. (2) Saint Luc, c. XXII, v. 19. (3) Si quis negaverit, in sanctissimæ eucharistiæ sacramento contineri vere, realiter et substantialiter corpus et sanguinem una cum anima et divinitate Domini nostri Jesu Christi, ac proinde totum Christum; sed dixerit tantummodo esse in eo, ut in signo, vel figura, aut virtute; anathema sit. Sess. xui, can. 1.

simple sacrement, et nient la présence réelle, renouvelant l'erreur de Bérenger, mort en 1088. Quant à Luther, il admettait la présence réelle, mais il rejetait la transsubstantiation.

698. Quoique les décisions de l'Eglise suffisent bien certainement pour fixer la foi du vrai chrétien, cependant, pour confondre l'hérésie, nous établirons le dogme de la présence réelle par l'Écriture sainte, par l'enseignement des Pères, des papes et des conciles des premiers siècles, et par la croyance générale et constante de J'Église universelle.

SI. La présence réelle se prouve par l'Écriture sainte.

699. Les livres saints nous offrent trois preuves de la présence réelle la première se tire des paroles qui expriment la promesse de Jésus-Christ; la seconde, des paroles de l'institution de l'eucharistie; et la troisième, des paroles de saint Paul concernant la communion.

PREMIÈRE PREUVE,

Tirée des paroles de la promesse de Jésus-Christ.

700. Après avoir parlé de sa mission et de la nécessité de la foi à sa divinité, Jésus annonce aux Juifs le grand mystère qu'il devait opérer un jour, et s'exprime en ces termes : « Je suis le pain « vivant; quiconque mangera de ce pain vivra éternellement; et «< ce pain que je donnerai moi-même, c'est ma chair qui sera li« vrée pour la vie du monde (1). » A ces paroles, les Juifs étonnés s'écrièrent : «< Comment peut-il, celui-là, nous donner sa chair à « manger (2)? » Ils croyaient donc qu'il s'agissait d'une manducation réelle de la chair de Jésus-Christ. La promesse d'une manducation figurée, purement symbolique, n'eût fait aucune impression sur eux. Or, au lieu de les calmer en disant qu'il ne parlait que de la foi ou de la figure de son corps, Jésus confirma ses premières paroles, et le sens qu'on leur donnait, par des paroles plus fortes encore. Écoutons-le : « En vérité, en vérité, je vous le dis : Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne bu

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(1) Ego sum panis vivus, qui de cœlo descendi: Si quis manducaverit ex hoc -pane, vivet in æternum ; et panis quem ego dabo, caro mea est pro mundi vita. Saint Jean, c. vI, v. 51 et 52.—(2) Litigabant ergo Judæi ad invicem, dicentes: Quomodo potest hic nobis carnem suam dare ad manducandum ? Ibidem, v. 53

« vez son sang, vous n'aurez point la vie en vous. Celui qui mange << ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai « au dernier jour; car ma chair est véritablement une nourriture, « et mon sang est véritablement un breuvage. Celui qui mange ma «< chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Comme le « Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi «< celui qui me mange vivra par moi. C'est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n'est pas comme la manne que vos pères ont « mangée, et qui ne les a pas empêchés de mourir. Celui qui mange « ce pain vivra éternellement (1).» Notre-Seigneur a donc voulu qu'on prit ses paroles à la lettre, et qu'on les entendît d'une manducation réelle.

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701. Aussi plusieurs de ses disciples furent eux-mêmes offensés des paroles de leur maître. « Que ce discours est dur! direntils; qui peut l'entendre (2)? » Ils n'auraient certainement pas eu lieu d'être scandalisés, et ils ne l'eussent pas été, s'ils avaient entendu les paroles de Jésus-Christ dans un sens figuré, dans le sens d'une manducation qui ne se fait que par la foi. Ils avaient donc pris ces paroles dans le sens d'une manducation réelle. Or, Jésus les a-t-il détrompés? Non! loin de là, il aggrave encore la difficulté; se tournant vers ceux qui murmuraient, il leur dit : « Cela « vous scandalise! Et que sera-ce done quand vous verrez le Fils de l'homme monter où il était auparavant (3) ? » Comme s'il eût dit : Si vous vous scandalisez de ce que je vous annonce, que je vous donnerai ma chair à manger maintenant qu'elle est encore sur la terre, combien n'en serez-vous pas plus scandalisés quand vous la verrez monter au ciel, et disparaître d'au milieu de vous? Si cette manducation vous semble incroyable à présent que vous

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(1) Dixit ergo eis Jesus: Amen, amen dico vobis: Nisi manducaveritis carnem Filii hominis, et biberitis ejus sanguinem, non habebitis vitam in vobis. Qui manducat meam carnem, et bibit meum sanguinem, habet vitam æternam : et ego resuscitabo eum in novissimo die. Caro enim mea, vere est cibus; et sanguis meus, vere est potus. — Qui manducat meam carnem, et bibit meum sanguinem, in me manet, et ego in illo.—Sicut misit me vivens Pater, et ego vivo propter Patrem : et qui manducat me, et ipse vivet propter me.-Hic est panis, qui de cœlo descendit. Non sicut manducaverunt patres vestri manna, et mortui etc. sunt. Qui manducat hunc panem, vivet in æternum. Ibidem, v. 54, (2) Hæc dixit in synagoga docens, in Capharnaum. — Multi ergo audientes ex discipulis ejus, dixerunt: Durus est hic sermo, et quis potest eum audire? Ibidem, v. 60 et 61. — (3) Sciens autem Jesus apud semetipsum, quia murmurarent de hoc discipuli ejus, dixit eis: Hoc vos scandalizat? Si ergo videritis Filium hominis ascendentem ubi erat prius? Ibidem, v. 62 et 63.

voyez mon corps, combien ne vous le semblera-t-elle pas davantage quand vous ne le verrez plus? Ainsi le Seigneur représente cette manducation comme devant être, pour ses disciples encore faibles dans la foi, beaucoup plus difficile après qu'avant l'ascension. Il a donc voulu les confirmer dans le sens de la manducation réelle ; car une manducation toute spirituelle, qui consisterait dans la foi, ne leur eût pas paru plus difficile après l'ascension qu'auparavant.

702. Ne dites pas que Notre-Seigneur a ramené ses disciples au sens figuré, en ajoutant que c'est l'esprit qui vivifie; que la chair ne sert de rien; que ses paroles sont esprit et vie (1): il n'est point en contradiction avec lui-même. Par ces dernières paroles, il a voulu seulement éloigner de l'esprit des Juifs et de plusieurs de ses disciples le sens grossier et charnel dans lequel ils avaient entendu son discours, et leur faire comprendre que la manducation de son corps, quoique réelle et non figurée, n'était point une manducation commune et naturelle, mais une manducation mystérieuse que la chair ou les sens ne saisissent point, et que l'on ne conçoit que par la foi qui nous vient d'en haut. C'est pourquoi il leur reproche de ne pas croire, en leur disant: « Personne ne peut venir à moi, s'il ne lui a été donné par « mon Père (2). » Et, loin d'être détrompés sur la manducation réelle du corps de Jésus-Christ, et de s'attacher à leur maître, un bon nombre de disciples s'éloignèrent de lui et ne le suivirent plus Ex hoc mulli discipulorum ejus abierunt retro, et jam non cum illo ambulabant (3).

703. Résumons les paroles de la promesse de Jésus-Christ prouvent le dogme de la présence réelle de son corps dans l'eucharistie, si on doit les entendre dans le sens d'une manducation réelle et non figurée. Or, on doit les entendre dans le sens d'une manducation réelle et non figurée, puisque les Juifs et les disciples de Notre-Seigneur les ont entendues dans le sens d'une manducation réelle, et que Notre-Seigneur lui-même les a confirmés à différentes reprises dans le sens qu'ils donnaient à ses paroles: donc les paroles de la promesse prouvent le dogme de la présence réelle; donc ce serait sans aucun fondement que l'on prétendrait que ces mêmes paroles ne se rapportent point au sacrement de

(1) Spiritus est qui vivificat: caro non prodest quidquam; verba, quæ ego locutus sum vobis, spiritus et vita sunt. Ibidem, v. 64. (2) Propterea dixi vobis, quia nemo potest venire ad me, nisi fuerit ei datum a Patre meo. Ibidem. v. 66. (3) Ibidem, v. 67.

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