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l'eucharistie. Ce serait d'ailleurs s'écarter de la tradition. En effet, nous pourrions citer, entre autres, saint Irénée, Origène, saint Cyprien, saint Athanase, saint Hilaire, saint Basile, saint Cyrille de Jérusalem, saint Ambroise, saint Jean Chrysostome, saint Epiphane, saint Jérôme, saint Augustin, saint Cyrille d'Alexandrie, Théodoret, le pape saint Léon, les Pères du concile d'Éphèse de l'an 431, et ceux du concile de Nicée de l'an 787. Ils invoquent tous, en faveur du dogme eucharistique, le sixième chapitre de saint Jean.

DEUXIÈME PREUVE,

Tirée des paroles de l'institution de l'eucharistie.

704. Jésus, célébrant la cène avec ses apôtres, « prit du pain, le bénit, le rompit, et le donna à ses disciples, en disant: Prenez et « mangez; ceci est mon corps: HOC EST CORPUS MEUM. Et, prenant « le calice, il rendit grâces à Dieu et le leur donna, en disant: Bu« vez-en tous; car ceci est mon sang de la nouvelle alliance, qui « sera répandu pour vous et pour plusieurs en rémission des péchés HIC EST ENIM SANGUIS MEUS (1). »

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705. On ne peut rien désirer de plus formel et de plus précis en faveur du dogme de la présence réelle du corps et du sang de NotreSeigneur Jésus-Christ dans l'eucharistie, que ces paroles: Ceci est mon corps, ceci est mon sang. A les prendre dans leur sens naturel, elles prouvent évidemment la présence réelle. Or, on ne peut raisonnablement les prendre que dans leur sens propre et naturel. C'est une règle en fait d'interprétation, qu'il faut entendre les paroles de l'Écriture dans leur sens propre, dans le sens qu'elles offrent naturellement à l'esprit, à moins qu'il n'y ait quelque raison qui nous force de les prendre au figuré; autrement, on tomberait infailliblement dans l'arbitraire, et c'en serait fait de l'autorité des livres sacrés. Or, il n'est aucune raison qui nous oblige de recourir au sens figuré pour l'interprétation des paroles de l'institution de l'eucharistie. Ni la nature des choses, ni l'usage reçu parmi les Juifs, ni aucun autre passage de l'Écriture, ni aucun avertissement, aucune explication de la part de celui qui parle, n'exige qu'on s'écarte du sens naturel et littéral : on doit donc prendre à

(1) Saint Matthieu, c. xxvi, v. 26, 27 et 28; saint Marc, c. xiv, v. 22, 23 et 24; saint Luc, c. xxII, v. 19 et 20; saint Paul, Ire épître aux Corinthiens, c. XI, V. 24 et 25.

la lettre, et non dans le sens figuré, les paroles de Jésus-Christ : Ceci est mon corps, ceci est mon sang.

706. D'ailleurs, tout chrétien, quiconque a la foi en la divinité de Notre-Seigneur, reconnaitra qu'il pouvait établir la présence de son corps et de son sang dans l'eucharistie : ce mystère, qui s'offre à nous comme l'abrégé des merveilles de la puissance, de la sagesse et de la bonté de Dieu, n'est pas plus impossible que le mystère ineffable de l'incarnation. Or, en supposant qu'il eût voulu se rendre réellement présent dans ce sacrement, eût-il pu s'exprimer plus clairement qu'il ne l'a fait, pour nous faire croire qu'il nous donnait son corps à manger et son sang à boire? Il ne pouvait dire à ses disciples d'une manière plus expresse, plus explicite, plus formelle, que ce qu'il leur donnait était son corps et son sang; car nulle part il ne dit: Ceci est le signe ou la figure de mon corps; mais bien, sans détour, sans équivoque : Ceci est mon corps; ceci est mon sang. Il faut donc de toute nécessité entendre ces paroles dans leur sens propre et littéral, dans le sens de la présence réelle. Enfin, en établissant l'eucharistie, le Fils de Dieu établit un sacrement, il en fait l'objet d'un dogme et d'une loi, le sceau de la nouvelle alliance, du Nouveau Testament. Or, tout cela demandait qu'il parlât nettement, sans métaphore, sans figure. La première condition d'une loi, d'une alliance, d'un testament, c'est la clarté et la précision. Il faut donc, encore une fois, s'en tenir à la lettre pour l'interprétation de ces paroles: Ceci est mon corps; ceci est mon sang. Il est donc prouvé, par les paroles de l'institution de l'eucharistie, que le corps et le sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ sont réellement présents dans ce

sacrement.

707. On répétera peut-être que souvent, dans l'Écriture sainte, le signe reçoit le nom de la chose signifiée. Joseph, expliquant le songe de Pharaon, lui dit : Les sept vaches grasses et les sept épis pleins sont sept années d'abondance. Daniel, voulant donner à Nabuchodonozor le sens de la vision qu'il avait eue, lui dit : Vous êtes la tête d'or. Jésus-Christ lui-même, expliquant la parabole de la semence, dit : Celui qui sème est le Fils de l'homme. Saint Paul, parlant du rocher dont Moyse fit sortir de l'eau, ajoute Cette pierre était le Christ. Mais le Sauveur, en instituant l'eucharistie, n'expliquait ni un songe, ni une vision, ni une parabole, ni un type de l'ancienne loi; il mettait, au contraire, la réalité à la place des figures. Il établissait une loi, un dogme pratique, un sacrement, dont il importait souverainement d'expli

quer clairement la nature et l'objet, afin de ne donner lieu à aucune erreur. Ce n'était donc pas le cas de parler en figure. Si Notre-Seigneur eût usé de cette équivoque, de laquelle il prévoyait l'abus, il eût tendu un piége inévitable à ses apôtres, à l'Église entière, qu'il a fondée sur la terre au prix de son sang. Car, ainsi que nous le verrons à l'instant, on a toujours cru dans l'Église chrétienne, sur les paroles mêmes de l'institution, à la présence réelle de Jésus-Christ dans le sacrement de l'eucharistie. Et c'est pour cela que nous ne nous arrêterons point à réfuter les subtilités par lesquelles les hérétiques ont cherché à dénaturer le sens de ces paroles.

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TROISIÈME PREUVE,

Tirée des paroles de saint Paul touchant la communion.

708. Après avoir rapporté l'institution de l'eucharistie telle qu'elle est décrite dans saint Matthieu, saint Marc et saint Luc, l'apôtre saint Paul ajoute : « C'est pourquoi quiconque mangera ce pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable du corps et du sang du Seigneur. Que l'homme donc s'éprouve lui-même, et qu'il mange ainsi de ce pain et boive de ce calice; «< car celui qui mange ce pain et boit ce calice indignement, mange << et boit sa propre condamnation, ne faisant pas le discernement « qu'il doit du corps du Seigneur (1). » L'apôtre aurait-il pu s'exprimer de la sorte au sujet de la communion indigne, s'il n'eût vu dans l'eucharistie qu'une certaine vertu communiquée par la foi en Jésus-Christ, que le signe ou la figure du corps et du sang de Jésus-Christ? Aurait-il pu dire la même chose de la Pàque des Juifs, de l'agneau pascal, qui était certainement la figure de JésusChrist?

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- Qui enim manducat et bibit in

(1) Ita quicumque manducaverit panem hunc, vel biberit calicem Domini indigne, reus erit corporis et sanguinis Domini. Probet autem seipsum homo: et sic de illo pane edat, et de calice bibat. digne, judicium sibi manducat et bibit, non dijudicans corpus Domini. Ire épít. aux Corinthiens, c. x1, v. 27, 28 et 29.

SII. Preuve de la présence réelle, tirée de l'enseignement des Pères, des papes et des conciles des neuf premiers siècles de l'Église.

709. Ceux qui nient le dogme de la présence réelle conviennent qu'à partir du neuvième siècle il a été constamment admis dans l'Eglise catholique. La plupart d'entre eux le font même remonter,les uns au sixième, les autres au cinquième, d'autres enfin au quatrième siècle. Il suffira donc de citer les Pères, les papes et les conciles des neuf premiers siècles de l'Église; et c'est ce que nous ferons le plus brièvement possible.

710. Saint Ignace d'Antioche, disciple de saint Pierre, parlant des hérétiques qui niaient la réalité du corps de Notre-Seigneur, s'exprime en ces termes : « Ils s'éloignent de l'eucharistie et de la « prière, parce qu'ils ne confessent pas que l'eucharistie est la chair . de Jésus-Christ, celle qui a souffert pour nos péchés, et que « le Père dans sa bonté a ressuscitée (2). » On reconnaissait donc dans l'Église, du temps de saint Ignace, évêque d'Antioche dès l'an 68, que l'eucharistie contient le corps de Jésus-Christ, le même corps qui a été livré pour nous en rémission de nos péchés.

711. Saint Justin, mort en 167, après avoir parlé de la consécration du pain et du vin, ajoute: « Cet aliment, nous l'appelons « eucharistie. Il n'est permis à personne d'y participer, s'il ne fait « profession de croire notre doctrine, s'il n'a été purifié et régé«néré par le baptême, et s'il ne vit conformément à la loi de Jésus-Christ. Au reste, nous ne le prenons pas comme un pain <«< commun, ni comme un breuvage ordinaire; mais comme par la « parole de Dieu le Verbe s'est fait chair, et a pris la chair et le «sang pour notre salut, de même nous sommes instruits que cette - nourriture, qui par un changement alimente notre chair et notre « sang, étant sanctifiée par la prière et l'action de grâces du Verbe, « est la chair et le sang de ce même Jésus incarné. Car les apôtres, « dans les évangiles qu'ils ont écrits eux-mêmes, nous ont appris « que Jésus leur avait commandé de faire ce qu'il avait fait, lors« que, ayant pris du pain et ayant rendu grâces, il dit : Faites

(1) Ab eucharistia et oratione abstinent, eo quod non confiteantur eucharistiam carnem esse servatoris nostri Jesu Christi, quæ pro peccatis nostris passa est, quam Pater sua benignitate suscitavit. Qui ergo contradicunt huic dono Dei, altercantes moriuntur. Lettre aux fidèles de Smyrne, no ví.

.ccci en mémoire de moi: ceci est mon corps; et que de même ayant pris le calice, il dit : Ceci est mon sang (1). » Vous voyez ici la prière de Jésus-Christ comparée à la parole de Dieu : par celleci le Verbe est incarné; par la prière de Notre-Seigneur, le pain et le vin sont ou deviennent son corps ou son sang; ce changement est aussi réel que l'incarnation.

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712. Saint Irénée, mort en 202 : « Jésus-Christ ayant pris ce qui de sa nature est du pain, le bénit, et rendit grâces, en disant: « Ceci est mon corps ; et de même, ayant pris le calice, il confessa « que c'était son sang; il enseigna l'oblation nouvelle de son Testa« ment. L'Église l'a reçue des apôtres, et l'enseigne dans tout l'uni« vers (2). » Ailleurs il réfute ainsi certains hérétiques qui niaient que Jésus-Christ fût Fils de Dieu : « Comment donc s'assureront«< ils que ce pain, sur lequel les actions de grâces ont été faites, est « le corps de leur Seigneur et le calice de son sang, s'ils disent « qu'il n'est point Fils du Créateur du monde (3)? » On voit que ce docteur regardait comme une chose certaine et reçue de son temps, même par ceux qu'il combattait, que le pain et le vin deviennent, par la consécration, le corps et le sang de Jésus-Christ. Il ajoute : Comment osent-ils dire que la chair tombe dans la corruption et « ne reprend pas la vie, elle qui est nourrie du corps et du sang « du Seigneur (4)? »

(1) Hoc alimentum apud nos vocatur eucharistia, cujus nemini alii licet esse participi, nisi qui credat vera esse quæ docemus, atque illo ad remissionem peccatorum et regenerationem lavacro ablutus fuerit, et ita vivat ut Christus tradidit. Neque enim ut communem panem, neque ut communem potum ista sumimus; sed quemadmodum per Verbum Dei caro factus Jesus Christus Salvator noster, et carnem et sanguinem habuit nostræ salutis causa ; sic etiam illam, in qua per precem ipsius Verbi continentem gratiæ actæ sunt, alimoniam, ex qua sanguis et carnes nostræ per mutationem aluntur, incarnati illius Jesu et carnem et sanguinem esse edocti sumus. Nam apostoli in commentariis suis, quæ vocantur Evangelia, ita sibi mandasse Jesum tradiderunt: eum scilicet, accepto pane, cum gratias egisset, dixisse: Hoc facite in meam commemorationem; hoc est corpus meum; et poculo similiter accepto, actisque gratiis, dixisse: Hic est sanguis meus, ipsisque solis tradidisse. Apol. 1, No LXVI. — (2) Eum qui ex creatura panis est, accepit, et gratias egit, dicens: Hoc est meum corpus. Et calicem similiter, qui est ex ea creatura quæ est secundum nos, suum sanguinem confessus est, et Novi Testamenti novam docuit oblationem ; quam Ecclesia ab apostolis accipiens, in universo mundo offert Deo. Liv. iv, contre les hérésies, c. xvII; alias xxxi. (3) Quomodo autem constabit eis, cum panem in quo gratiæ actæ sint, corpus esse Domini sui et calicem sanguinis ejus, si non ipsum fabricatoris mundi Filium dicant? Ib., c. xvIII; alias xxxiv. — (4) Quomodo autem rursus dicunt carnem in corruptionem devenire, et non percipere vitam, quæ corpore Domini et sanguine alitur ?... Quemadmodum

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