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de douter que tous les fidèles, selon la coutume reçue de tout temps dans l'Église catholique, ne soient obligés d'honorer le « très-saint sacrement du culte de latrie, qui est dû au vrai Dieu. « On ne doit pas moins l'adorer pour avoir été institué par NotreSeigneur Jésus-Christ, comme nourriture spirituelle des fidèles ; « car nous y croyons présent le même Dieu, duquel le Père éternel, en l'introduisant dans le monde, a dit: Et que tous les anges de Dieu l'adorent; le même que les mages, se prosternant à terre, • ont adoré; le même enfin que l'Écriture témoigne avoir été adoré « par les apôtres en Galilée. Le saint concile déclare de plus que c'est une coutume très-saintement et très-pieusement introduite dans l'Église, de destiner tous les ans un certain jour et une fète particulière pour rendre honneur à cet auguste et adorable sa«< crement avec une vénération et une solennité particulière, et afin « qu'il fût porté en procession avec respect et avec pompe par les « rues et sur les places publiques. Il est bien juste qu'il y ait quel«ques jours de fête établis, pour que tous les chrétiens puissent, << par quelque démonstration particulière, témoigner leur gratitude et leur reconnaissance envers leur rédempteur et leur mai« tre commun, pour le bienfait ineffable et tout divin par lequel « sont représentés la victoire et le triomphe de sa mort. Il était né« cessaire aussi que la vérité victorieuse triomphât de cette manière << du mensonge et de l'hérésie, afin qu'à la vue d'un si grand éclat, et au milieu d'une si grande joie de l'Eglise universelle, ses enne« mis soient abattus, ou que, touchés de honte et de confusion, ils « viennent enfin à se reconnaître (1). »

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779. Nous le répétons: ce culte se rapporte directement à Jésus-Christ, Fils de Dieu, consubstantiel au Père, et Dieu comme le Père. C'est une calomnie de la part des protestants et des calvinistes, que de nous reprocher d'adorer du pain. Et comment pourrions-nous adorer le pain, nous qui confessons qu'après la consécration il ne reste plus de pain dans l'eucharistie? Nous n'adorons pas davantage les espèces qui servent à voiler le corps de JésusChrist. C'est Jésus-Christ lui-même, Jésus-Christ caché sous les espèces, Jésus-Christ uni à ces symboles, qui reçoit nos adorations, comme un roi revêtu de ses insignes.

Christum unigenitum Dei Filium non esse cultu latriæ, etiam externo, adorandum.... et ejus adoratores esse idololatras; anathema sit. Ibidem, can. vi. — (1) Ibidem, ch. v.

CHAPITRE II.

De la matière et de la forme du sacrement de l'eucharistie.

780. L'eucharistie, comme les autres sacrements, a une matière et une forme qui lui sont propres.

ARTICLE I.

De la matière du sacrement de l'eucharistie.

781. Il s'agit de la matière nécessaire pour la consécration; or, on ne peut consacrer que le pain et le vin : le pain et le vin forment donc la matière du sacrement de l'eucharistie. « Le troi«sième sacrement, dit le pape Eugène IV dans son décret pour les " arméniens, est le sacrement de l'eucharistie, dont la matière est « le pain de froment et le vin de la vigne (1). » En effet, quand Jésus-Christ institua l'eucharistie, il prit du pain et du vin, les bénit, rendit grâces, et les présenta à ses disciples, en disant : Mangez et huvez; ceci est mon corps, ceci est mon sang. Puis il leur commanda de faire ce qu'il avait fait lui-même : Faites ceci en mémoire de moi. Aussi de tout temps l'Église s'est servie du pain et du vin comme matière nécessaire pour la célébration des saints mystères; et les Pères et les papes et les conciles sont unanimes sur ce point, comme on le voit par les différents passages que nous avons cités dans le chapitre précédent.

782. Le pain que l'Église a toujours employé, à l'exemple de Notre-Seigneur, est le pain naturel, le pain proprement dit, qui est le pain de froment, panis triticeus. On ne peut consacrer le pain fait avec la farine d'avoine, d'orge ou de blé sarrasin; la consécration serait nulle. Elle serait encore nulle, ou au moins douteuse, si c'était du pain de seigle (2).

783. Mais il est indifférent, pour la validité de la consécration, de se servir du pain levé ou du pain sans levain, qu'on ap

(1) Tertium est eucharistiæ sacramentum, cujus materia est panis triticeus, et vinum de vite. Décret pour les arméniens. — (2) Voyez ce que nous avons dit dans la Théologie morale, tom. 11, no 163, etc.

pelle azyme; car le pain azyme et le pain ordinaire ou fermenté sont l'un et l'autre du pain naturel. Aussi l'Église latine se servant uniquement du pain azyme, et l'Église grecque du pain fermenté, le concile de Florence, de 1439, ordonna que chaque Église conserverait son usage; que les prêtres grecs célébreraient toujours avec le pain fermenté, et les prêtres latins avec le pain azyme. « Nous « décidons que le sacrement s'accomplit en réalité, soit avec le pain azyme, soit avec le pain fermenté, et que les prêtres doivent « consacrer avec l'un ou l'autre, selon la coutume de l'Église occi« dentale ou orientale, à laquelle ils appartiennent (1). » Le prêtre qui ne se conformerait pas à ce règlement pécherait, mais il consacrerait validement.

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784. La matière du sacrement comprend le pain et le vin proprement dits, vinum de vite; le pain et le vin sont comme deux matières qui cependant ne forment qu'un sacrement. Le prêtre qui n'a pas tout à la fois le pain et le vin ne doit jamais entreprendre de consacrer. La consécration du pain sans celle du vin, ou la consécration du vin sans celle du pain, serait sans doute valable, mais elle serait criminelle, sacrilége; rien ne pourrait l'excuser, pas même l'impossibilité où l'on serait d'administrer autrement le viatique à un mourant.

785. Il est d'ailleurs ordonné par les canons de mettre un peu d'eau naturelle avec le vin dans le calice, de manière à ce qu'il y ait toujours beaucoup moins d'eau que de vin: Vino ante consecrationem aqua modicissima admisceri debet, dit le pape Eugène IV. Ç'a toujours été la pratique de l'Église, pratique qui remonte aux temps apostoliques, comme on le voit par les écrits de saint Justin, de saint Irénée, de saint Cyprien, de saint Ambroise, ainsi que par les règlements des anciens conciles. Aussi, le dernier concile général « avertit les fidèles que l'Eglise a prescrit aux • prêtres de mêler de l'eau au vin dans le calice, tant parce qu'il « est à croire que Notre-Seigneur Jésus-Christ en a usé de la sorte, « que parce qu'il sortit de son côté de l'eau avec le sang, et que « par le mélange que l'on fait dans le calice on renouvelle la mé« moire de ce mystère; outre que par là même on représente en« core l'union du peuple fidèle avec Jésus-Christ qui en est le chef, « les peuples étant désignés par les eaux, dans l'Apocalypse de saint

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(1) Definimus, in azymo sive fermentato pane triticeo, corpus Christi veraciter confici; sacerdotesque in alterutro ipsum Domini corpus conficere debere, unumquemque scilicet juxta suæ Ecclesiæ occidentatis, sive orientalis consuetudinem. Labbe, tom. XIII, col. 515.

« Jean (1). » Toutefois, l'omission de l'eau dans le calice n'entraînerait point la nullité du sacrement.

ARTICLE II.

De la forme du sacrement de l'eucharistie.

786. Tous les théologiens s'accordent à regarder comme essentielles à la forme sacramentelle de l'eucharistie, les paroles de Jésus-Christ: Ceci est mon corps, ceci est mon sang; et on tient communément que le sacrement s'opère par la seule force de ces paroles, sans qu'il soit nécessaire d'ajouter aucune prière ni avant ni après la consécration. « La forme du sacrement de l'eucharistie, « dit le pape Eugène IV, ce sont les paroles du Sauveur, par lesquelles s'opère ce sacrement; et, par la vertu de ces paroles, la "substance du pain est changée au corps, et la substance du vin « au sang de Jésus-Christ (2). »

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787. Or, ces paroles sont celles que nous appelons les paroles de la consécration: Hoc est corpus meum, hic est calix sanguinis mei. Et voilà pourquoi, dans l'Église d'Occident, dès que les paroles du Sauveur sont prononcées, on propose aussitôt l'hostie et le calice, ou le précieux sang, à l'adoration des fidèles. Et en Orient, quand le prêtre a prononcé les mêmes paroles, le peuple répond Amen; comme s'il disait : Il en est ainsi, c'est la vérité. Et le prêtre avec le diacre adore à trois reprises le saint sacrement (3).

788. Tel est d'ailleurs l'enseignement de Tertullien, de saint Ambroise, de saint Augustin, de saint Césaire d'Arles, et généralement des anciens docteurs, qui attribuent aux paroles mêmes de Jésus-Christ la vertu de changer le pain et le vin en son corps et en son sang, sans parler des prières qui précèdent ou suivent la consécration.

789. Toutefois, lorsqu'un prêtre célèbre les saints mystères, il est strictement obligé de prononcer, pour la consécration du pain, les paroles suivantes : « Qui pridie quam pateretur, accepit panem «< in sanctas ac venerabiles mauus suas, et elevatis oculis in cœ

(1) Concile de Trente, sess. xxII, ch. vii, (2) Forma hujus sacramenti sunt verba Salvatoris, quibus hoc conficit sacramentum........ Nam ipsorum verborum virtute, substantia panis in corpus Christi, et substantia vini in sanguinem convertuntur. Décret pour les arméniens.-(3) Voyez Goar, sur la liturgie de saint Jean Chrysostome.

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« lum, ad te Deum Patrem suum omnipotentem, tibi gratias agens, « benedixit, fregit, deditque discipulis suis, dicens: Accipite et " manducate ex hoc omnes; hoc est enim corpus meum. » Et pour la consécration du vin, les paroles qui suivent : « Simili modo a postquam cœnatum est, accipiens et hunc præclarum calicem in << sanctas ac venerabiles manus suas, item tibi gratias agens, benedixit, deditque discipulis suis, dicens: Accipite et bibite ex eo « omnes: hic est enim calix sanguinis mei, novi et æterni Tes« tamenti, mysterium fidei, qui pro vobis et pro multis effundetur in remissionem peccatorum (1). »

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CHAPITRE III.

Des effets du sacrement de l'eucharistie.

790. Le sacrement de l'eucharistie confère la grâce à tous ceux qui le reçoivent dignement. Jésus-Christ l'a institué pour en faire la nourriture de nos âmes, et a promis la vie à ceux qui s'en approchent avec les dispositions requises. Cependant l'eucharistie n'est point un sacrement des morts, mais un sacrement des vivants, qui suppose la vie spirituelle dans ceux qui le reçoivent. Il ne donne pas, ordinairement (2), la première grâce sanctifiante qui purifie le pécheur en effaçant le péché mortel; cela est réservé aux sacrements de baptème et de pénitence. L'eucharistie est établie pour fortifier en nous la vie de la grâce, en nourrissant notre âme du corps et du sang de Jésus-Christ, en nous unissant plus étroitement à Jésus-Christ, en nous faisant vivre de la vie de JésusChrist, et en nous donnant le gage de la résurrection qui doit nous rendre participants de la gloire de Jésus-Christ. « Celui qui mange « ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai « au dernier jour; car ma chair est véritablement une nourriture, « et mon sang est véritablement un breuvage. Celui qui mange ma « chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui. Celui qui << mange ce pain vivra éternellement (3).

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791. Le catéchisme du concile de Trente, exposant les mer

(1) Voyez ce que nous avons dit dans la Théologie morale, tom. 11, n° 179, etc. (2) Voyez la Théologie morale, ibidem, no 185. Jean, c. VI, v. 55, etc.

(3) Saint

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