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veilleux effets du très-saint sacrement de l'eucharistie, s'exprime en ces termes : « Ce que le pain et le vin produisent pour le corps, « ce sacrement le produit, d'une manière infiniment plus parfaite, « pour le bien et le salut de l'àme. Ici ce n'est pas le sacrement « qui se change en notre substance, comme le pain et le vin se changent en la substance du corps; c'est nous-mêmes, au contraire, qui sommes comme changés en la nature du sacrement; « en sorte qu'on peut très-bien appliquer ici ces paroles que saint Augustin met dans la bouche de Notre-Seigneur : Je suis la « nourriture des hommes faits; croissez, et vous mangeres ensuite. Et vous ne me changerez point en vous, comme il arrive « à la nourriture de votre corps, mais c'est vous qui vous change▪ rez en moi. Que si la grâce et la vérité ont été apportées par « Jésus-Christ, il faut nécessairement qu'elle se répande dans « l'âme de celui qui reçoit ce sacrement avec un cœur pur et in« nocent; car Notre-Seigneur a dit: Celui qui mange ma chair et « boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui. Quiconque participe à l'eucharistie avec foi et piétié, en recevant en lui le Fils ⚫ de Dieu, se trouve uni à son corps comme membre vivant. Celu qui me mange, dit le Sauveur, vivra pour moi; le pain que je «< donnerai est ma chair pour la vie du monde. Sur quoi saint Cyrille a fait cette remarque: Le Verbe de Dieu, en s'unissant à « sa propre chair, l'a rendue vivifiante. Il était donc convenable qu'il s'unit à notre corps d'une manière admirable par sa chair sacrée et par son sang précieux, qu'il nous donne sous les espèces du pain et du vin, pour nous sanctifier et nous donner à la vie.

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792. Mais en disant que l'eucharistie donne la grâce, que les pas«<teurs fassent bien entendre aux fidèles que, pour participer aux « fruits de ce sacrement, il est nécessaire de posséder déjà la grâce (sanctifiante): la nourriture naturelle est inutile aux corps qui ne vivent pas; il est pareillement incontestable que les mystères sa« crés ne produisent aucun fruit dans celui qui n'a pas la vie spiri« tuelle. L'eucharistie a été instituée sous la forme du pain et du vin, « parce qu'elle était destinée à conserver la vie de l'âme, et non pas << à la faire recouvrer. On dit donc que l'eucharistie donne la grâce, « parce que la première grâce même, nécessaire à tous ceux qui « veulent recevoir ce sacrement sans manger et sans boire leur «< condamnation en le recevant, ne se donne qu'à ceux qui ont le « désir et le vœu d'y participer, car elle est la fin de tous les sacrements, le symbole de l'unité et de l'union de tous les membres

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"de l'Eglise, hors de laquelle personne ne peut obtenir la grâce du salut. D'un autre côté, la nourriture naturelle n'est pas destinée << seulement à la conservation du corps, mais encore à son accrois« sement, et même à ses jouissances et à ses plaisirs. De même, la << nourriture eucharistique non-seulement soutient l'âme, mais la fortifie, et lui donne plus de goût pour les choses spirituelles. « C'est donc encore avec raison que nous avons dit que ce sacre

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« ment donne la grâce, et qu'on le compare à la manne, qui renfer« mait tout ce qui peut flatter les sens.

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793. « On ne peut douter non plus que l'eucharistie n'ait la propriété de remettre les péchés légers qu'on nomme péchés véniels. Tout ce que l'âme, entraînée par l'ardeur de la concupis« cence, a perdu de la vie de la grâce en commettant des fautes légères, ce sacrement le répare en effaçant ces fautes : ainsi, pour « nous servir toujours de notre comparaison, la nourriture corporelle répare insensiblement ce que nous perdons tous les jours « par l'effet de la transpiration; ce qui a fait dire si justement à « saint Ambroise, que ce pain de chaque jour est un remède aux infirmités de chaque jour. Mais il ne faut entendre ceci que des ⚫ péchés pour lesquels on n'a plus d'affection.

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794. « C'est encore une des propriétés de l'eucharistie, de nous préserver du crime, de nous conserver dans l'innocence, de nous

« fortifier contre les tentations, et de servir à notre âme comme d'un antidote divin qui l'empêche d'être infectée et corrompue « par le venin mortel des passions. Dans les premiers temps de « l'Église, au rapport de saint Cyprien, lorsque les fidèles étaient «< condamnés par les tyrans aux supplices de la mort pour avoir « confessé la foi de Jésus-Christ, les évêques avaient coutume de « leur donner le sacrement du corps et du sang de Notre-Seigneur, de peur que, vaincus par la force des tourments, ils ne succom« bassent dans ce combat du salut.

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795. «L'eucharistie réprime et modère aussi l'ardeur des pas«sions: puisqu'elle embrase les cœurs du feu de la charité, il est « nécessaire qu'elle amortisse en même temps le feu de la concu«< piscence. Enfin, nous pouvons renfermer en un seul mot les « fruits infinis de l'eucharistie, en disant qu'elle contribue puis« samment à nous faire mériter la gloire éternelle. Car il est écrit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, « et je le ressusciterai au dernier jour. En effet, par ce sacrement « les fidèles jouissent d'abord en cette vie de la paix et de la tran«quillité de conscience la plus grande : puis, lorsqu'il faut mourir,

« ils s'élèvent à la gloire et à la béatitude éternelle, semblables à « Élie, qui, fortifié par un pain cuit sous la cendre, alla jusqu'à « la montagne d'Horeb (1). »

CHAPITRE IV.

Du ministre du sacrement de l'eucharistie.

796. On distingue le ministre de la consécration et le ministre de la dispensation de la sainte eucharistie.

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ARTICLE I.

Du ministre de la consécration eucharistique.

797. Il est de foi que les évêques et les prêtres légitimement ordonnés sont seuls ministres de la consécration eucharistique. Ce n'est qu'aux apôtres et à leurs successeurs dans le sacerdoce que Notre-Seigneur a donné le pouvoir de consacrer, lorsqu'il leur a dit: Faites ceci en mémoire de moi. « Si quelqu'un dit que par ces paroles, Hoc facite in meam commemorationem, Jésus-Christ « n'a pas institué les apôtres prêtres, ou qu'il n'a pas ordonné qu'eux et les autres prêtres offrissent son corps et son sang; qu'il « soit anathème (2). Personne ne peut, dit le quatrième concile « de Latran, faire et produire le sacrement de l'eucharistie, à « moins qu'il n'ait été ordonné prêtre suivant le rit reçu dans l'Église (3). » Telle est la doctrine des Pères, entre autres de saint Justin, de Tertullien, de saint Cyprien, de saint Epiphane, de saint Jérôme et de saint Augustin; tel est l'enseignement des anciens conciles, et en particulier du concile de Nicée de l'an 325; telle est enfin et telle a toujours été la pratique générale de l'Église universelle, pratique qui ne peut évidemment venir que des apôtres. Mais le pouvoir de consacrer est tellement inhérent au

(1) Catéchisme du concile de Trente, sur le Sacrement de l'eucharistie. — (2) Si quis dixerit, illis verbis, Hoc facite in meam commemorationem, Christum non instituisse apostolos sacerdotes; aut non ordinasse, ut ipsi aliique sacerdotes offerrent corpus et sanguinem suum; anathema sit. Concile de Trente, sess. xxII, can. 11. · (3) Hoc sacramentum nemo potest conficere, nisi sacerdos qui rite fuerit ordinatus, Labbe, tom. xi, col. 143.

caractère sacerdotal, que tout prêtre, quelque indigne qu'il puisse être, fùt-il hérétique, excommunié, dégradé, consacre validement, en prononcant les paroles sacramentelles sur la matière du sacrement.

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ARTICLE II.

Du ministre de la dispensation de l'eucharistie.

798. Les évêques et les prêtres sont les seuls ministres ordinaires de la dispensation de l'eucharistie. C'est aux évêques et aux prêtres qu'on doit s'adresser pour recevoir la communion. « Ç'a toujours été la coutume dans l'Église de Dieu, dit le concile de « Trente, que les laïques reçussent la communion des prêtres, et « que les prêtres qui célèbrent les saints mystères se communias<< sent eux-mêmes. Cette coutume doit être observée comme étant a fondée en droit, car elle descend d'une tradition apostolique (1). » Conformément au vœu de l'Eglise, qui désirerait qu'on reçût la sainte communion toutes les fois qu'on assiste à la messe (2), il est reçu par l'usage que quiconque est admis à célébrer l'eucharistie peut, par là même, communier les fidèles qui se présentent à la sainte table. Cependant la communion pascale, c'est-à-dire la communion prescrite par l'Église pour le temps de Pâques, la première communion des enfants et la communion des malades, sont réservées au curé, ou au prêtre délégué par lui ou par l'évêque.

799. Les diacres sont aussi ministres, mais ministres extraordinaires de la communion. Autrefois ils administraient assez généralement l'eucharistie, en vertu d'une délégation qu'ils tenaient du prêtre ou de l'évêque; mais le nombre des prêtres s'étant augmenté dans l'Église, les diacres déchurent successivement et par degrés de cette prérogative. Dans la discipline actuelle, il n'est plus permis à un diacre d'administrer le sacrement de l'eucharistie que dans le cas où le malade courrait, sans son secours, le risque d'expirer sans être muni de ce sacrement. Dans un cas de nécessité, à défaut d'un prêtre, le diacre peut et doit même administrer le viatique à un mourant (3).

(1) Session xu, ch. vIII. —(2) Concile de Trente, sess. XXII, c. VI. — (3) Voyez, pour la pratique, ce que nous avons dit dans la Théologie morale, tom. 11, n° 203, etc.

CHAPITRE V.

Du sujet du sacrement de l'eucharistie.

800. Tous les fidèles, c'est-à-dire tous les chrétiens qui ont l'usage de raison, qui sont suffisamment instruits et convenablement disposés, peuvent et doivent être admis à la sainte communion. Les infidèles, n'étant point baptisés, sont incapables de participer aux effets de l'eucharistie; et l'Église éloigne de la sainte table, autant qu'il est en elle, même ceux de ses enfants qui sont indignes de s'en approcher.

ARTICLE I.

De la nécessité du sacrement de l'eucharistie.

801. Le sacrement de l'eucharistie n'est point nécessaire au salut, d'une nécessité de moyen; on peut être sauvé sans avoir reçu la communion. La raison, c'est que ce sacrement n'a point été institué comme moyen de conférer la première grâce sanctifiante ou de remettre le péché mortel, ce qui est réservé aux sacrements de baptême et de pénitence. C'est pourquoi le concile de Trente enseigne « que la communion sacramentelle n'est nulle⚫ment nécessaire aux enfants qui n'ont pas encore l'usage de discrétion, puisque, étant régénérés par l'eau du baptême et incor« porés à Jésus-Christ, ils ne peuvent à cet âge perdre la grâce acquise qui les fait enfants de Dieu (1). » Mais si l'eucharistie n'est pas nécessaire de nécessité de moyen, elle est nécessaire aux adultes de nécessité de précepte, et de précepte divin. « Si vous « ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, « vous n'aurez point la vie en vous (2). » Ce précepte oblige, 1o aussitôt qu'on a suffisamment l'usage de raison; 2° lorsqu'on est en danger de mort, dans un danger probable et prochain; 3o lorsqu'on a passé un temps considérable sans communier; car on doit, en vertu du précepte divin, s'approcher de la sainte

(1) Sess. XXI, C. IV. — · (2) Saint Jean, c. VI, v. 54.

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