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péchés, Ego te absolvo a peccatis tuis, ou simplement dans celles-ci, Ego te absolvo (1).

ARTICLE I.

De la contrition.

852. La contrition est une douleur intérieure et une détestation du péché que l'on a commis, avec le propos de ne plus pécher à l'avenir. Cette contrition ne renferme pas seulement la cessation du péché avec le propos et le commencement d'une nouvelle vie, mais encore la haine, la détestation de la vie passée. Laissons parler le concile de Trente: « La contrition, qui tient le premier rang « parmi les actes du pénitent, est une douleur de l'âme et une dé<< testation du péché qu'on a commis. Ce mouvement de contrition « a été nécessaire en tout temps pour obtenir le pardon des péchés; « et, dans l'homme tombé après son baptême, il sert de prépara«tion à la grâce de la réconciliation, s'il se trouve joint à la con« fiance en la miséricorde de Dieu, et au désir de faire les autres « choses qui sont nécessaires pour recevoir comme il faut le sa« crement de pénitence. Le saint concile déclare donc que cette «< contrition ne comprend pas seulement la cessation du péché, la « résolution et le commencement d'une vie nouvelle, mais encore « la haine de la vie passée, suivant ces paroles: Rejetez loin de « vous vos iniquités, par lesquelles vous avez violé la loi de Dieu, « et faites-vous un cœur nouveau (2). »

853. Suivant le concile de Trente que nous venons de citer, la contrition a été de tout temps nécessaire au pécheur pour obtenir le pardon de ses offenses. Elle est même nécessaire de nécessité de moyen à tous ceux qui ont eu le malheur de tomber dans quelque péché mortel. Il faut, de toute nécessité, ou que le péché soit puni, ou qu'il soit expié par la pénitence. Dieu lui-même, quoique infiniment miséricordieux, ne peut nous dispenser de la satisfaction que réclament sa sagesse et sa justice. Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous: Nisi pœnitentiam egeritis, omnes similiter peribitis (3). Ainsi donc, quiconque a offensé Dieu mortellement est obligé, de droit divin, naturel et positif, de recourir à la pénitence pour satisfaire à la justice divine (4).

(1) Forma hujus (pœnitentiæ) sacramenti sunt verba absolutionis, quæ sacerdos profert, cum dicit: Ego te absolvo, elc. Eugène IV, Décret pour les arméniens. — (2) Sess. xiv, ch. IV — (3) Saint Luc, c. xin, v. 5. — (4) Voyez.

854. La contrition en général, soit parfaite, soit imparfaite, doit être intérieure, surnaturelle, universelle et souveraine. Elle doit être intérieure; c'est un sentiment, une douleur de l'âme. C'est du cœur que part le péché; c'est du cœur, par conséquent, que doivent partir le regret, la détestation, la haine du péché. « Voici donc ce que dit maintenant le Seigneur : Convertissez« vous à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, dans les larmes et « dans les gémissements; déchirez vos cœurs et non vos vêtements, « et convertissez-vous au Seigneur votre Dieu (1). » Mais, en tant que la contrition fait partie du sacrement, elle doit être sensible; il est nécessaire qu'elle se manifeste par quelques signes extérieurs, afin que le prêtre puisse juger s'il y a lieu à absoudre le pénitent.

Elle doit être surnaturelle, et dans son principe et dans ses motifs. La contrition est un don de Dieu; sans la grâce, nous ne pouvons absolument rien dans l'ordre du salut; on ne peut, ainsi que la foi nous l'apprend, se repentir comme il faut pour obtenir le pardon de ses péchés, sans l'inspiration et le secours de l'EspritSaint (2). Il est nécessaire d'ailleurs qu'elle scit fondée sur les motifs que nous fournit la foi. Nous devons détester le péché, parce qu'il déplaît à Dieu, parce que c'est une offense commise contre Dieu. Si nous n'avions de la douleur d'avoir péché qu'à cause de la honte des châtiments que nous avons à craindre aux yeux des hommes, ou des maux temporels qui sont la suite du désordre, cette douleur ne nous mériterait point le pardon de nos péchés; elle serait rejetée de Dieu, comme la pénitence de l'impie Antiochus.

855. Elle doit être universelle, c'est-à-dire qu'elle doit s'étendre à tous les péchés mortels que l'on a commis, sans en excepter un seul. Celui qui conserve de l'affection pour un péché mortel, pour une passion criminelle, n'est évidemment point pénitent. Il est impossible de hair véritablement un seul péché mortel, comme étant une offense de Dieu, sans haïr en même temps tout ce qui peut l'offenser mortellement. Mais pour que la contrition soit universelle, il suffit que le pénitent déteste tous ses péchés par un seul acte, et par un seul motif qui convienne à tout péché mortel,

pour la pratique, ce que nous avons dit dans la Théologie morale, tom. 11, no 395, etc. — (1) Dicit Dominus : Convertimini ad me in toto corde vestro, in jejunio, et in fletu, et in planctu. Et scindite corda vestra, et non vestimenta vestra, et convertimini ad Dominum Deum vestrum. Joël, c. 11, v. 12 et 13. — (2) Concile de Trente, sess. vi, can. ш.

de quelque espèce qu'il soit (1). Cependant il est à propos que le pénitent déteste tous ses péchés en détail, et qu'il s'excite à la contrition par les divers motifs propres à chaque péché, si on excepte les péchés contre l'aimable vertu, auxquels il est dangereux de s'arrêter, même dans un examen de conscience (2).

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856. Enfin, la contrition doit être souveraine, c'est-à-dire que la douleur du péché doit l'emporter sur tout autre sentiment. Il faut que nous soyons plus affligés d'avoir offensé Dieu que nous ne le sommes de tout autre malheur. Le péché est le plus grand de tous les maux; nous devons donc être disposés à tout sacrifier, plutôt que d'offenser Dieu mortellement. « Si quelqu'un vient à moi, dit Jésus-Christ, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa « femme, et ses enfants, et ses frères, et ses sœurs, et même sa « propre vie, il ne peut être mon disciple (3). » Toutefois, la douleur du péché a des degrés; elle peut être souveraine, sans être aussi intense dans un pénitent que dans un autre. Voilà pourquoi il n'est pas nécessaire qu'elle soit, comme s'exprime l'école, souveraine intensivement, ou qu'elle parvienne au plus haut degré possible. Il n'est pas nécessaire non plus qu'elle soit plus sensible et plus vive, ni même aussi sensible et aussi vive, que la douleur qu'on aurait des maux temporels. On peut être disposé à tout sacrifier plutôt que de pécher mortellement, quoiqu'on soit moins sensiblement affecté de l'avoir fait que d'avoir perdu son père, sa mère, un ami; comme aussi celui qui aimerait mieux mourir que de commettre un seul péché mortel, peut néanmoins être plus effrayé à la vue de la mort dont il est menacé, que du danger de perdre la vie de la grâce.

857. Comme le ferme propos ou la résolution de ne plus pécher à l'avenir entre dans une contrition sincère et véritable, il doit être lui-même sincère, ferme, universel et efficace. Il est nécessaire que le pénitent renonce au péché et à tout ce qui le porte au péché, ou qui peut être une occasion prochaine de péché (4).

858. On distingue la contrition parfaite et la contrition imparfaite, qu'on nomme plus communément attrition. On appelle la contrition parfaite, celle qui est conçue par le motif de la charité parfaite, de cette charité qui nous fait aimer Dieu par-dessus

(1) Saint Thomas, de la Vérité, quest. xxix, art. 5. (2) Saint Alphonse de Liguori, Theol. moral., liv. vi, no 438. - (3) Si quis venit ad me, et non odit patrem suum, et matrem, et uxorem, et filios, et fratres, et sorores, adhuc autem et animam suam, non potest meus esse discipulus. Saint Luc, c. xiv, v. 26. – (1) Voyez ce que nous avons dit dans la Théologie morale, tom. 11, no 392.

toutes choses, pour lui-même, comme étant infiniment parfait. La contrition imparfaite est celle qui part d'un motif inférieur à celui de la charité parfaite; elle est communément conçue, ou par la considération de la turpitude que la foi nous montre dans le péché, ou par la crainte de l'enfer et des châtiments de Dieu. Or, la contrition parfaite justifie l'homme par elle-même, et avant la réception du sacrement; toutefois, elle n'obtient pas cet effet sans le vœu du sacrement qu'elle renferme.

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859. A défaut de la contrition parfaite, on ne peut rentrer en grâce avec Dieu que par l'attrition jointe au sacrement. « Quoiqu'il arrive quelquefois que la contrition soit parfaite par le « moyen de la charité, et qu'elle réconcilie l'homme avec Dieu << avant qu'il ait reçu actuellement le sacrement, il ne faut pour<< tant pas attribuer cette réconciliation à la contrition, sans le désir qu'elle renferme de recevoir le sacrement. Quant à la contrition imparfaite, qu'on appelle attrition, parce qu'elle est « communément conçue par la considération de la turpitude du péché, ou de la crainte de l'enfer et des châtiments de Dieu; si, « avec l'espérance du pardon, elle exclut la volonté de pécher, le « saint concile déclare que non-seulement elle ne rend point << hypocrite et plus grand pécheur, mais qu'elle est même un don « de Dieu et une impulsion du Saint-Esprit, qui, sans habiter en« core dans le pénitent, l'excite et l'aide à se préparer la voie « à la justice. Et quoiqu'elle ne puisse par elle-même, sans le sa« crement de pénitence, conduire le pécheur jusqu'à la justifica« tion, elle le dispose toutefois à obtenir la grâce de Dieu dans le << sacrement de pénitence. Car, frappés utilement de cette crainte à la prédication de Jonas pleine de terreur, les Ninivites firent pénitence, et obtinrent de Dieu miséricorde (1). »

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ARTICLE II.

De la confession.

860. La confession, qui fait partie du sacrement de pénitence, est une accusation que le pénitent fait de ses péchés à un prêtre approuvé, pour en recevoir l'absolution. Il s'agit de la confession sacramentelle, de la confession que l'on fait à un prêtre approuvé

(1) Concile de Trente, sess. xiv, ch. iv, et can. v. — Voyez, pour la pratique, ce que nous avons dit dans la Théologie morale, tom. n, no 396, etc.

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par l'Église. Or, cette confession est nécessaire de droit divin; il est de foi qu'elle a été instituée et ordonnée par Notre-Seigneur Jésus-Christ pour tous ceux qui sont tombés dans quelque péché mortel, après avoir été régénérés par le baptême. « Si quelqu'un « nie que la confession sacramentelle soit une institution divine, «< ou qu'elle soit nécessaire au salut, de droit divin; ou que la « manière de se confesser secrètement au prêtre seul, ainsi que « l'Église catholique l'observe et l'a toujours observé dès le com« mencement, n'est pas conforme à l'institution et au précepte de Jésus-Christ, mais que c'est une invention humaine (1); ou que « la confession de tous les péchés mortels dont on peut se souvenir, « après y avoir soigneusement pensé, est seulement utile pour « l'instruction et la consolation du pénitent, et qu'autrefois elle « n'a été en usage que pour imposer une satisfaction canonique (2); ou que la confession de tous ses péchés, telle que l'ob« serve l'Église, est impossible, et n'est qu'une tradition humaine qui doit être abolie: qu'il soit anathème (3). » Ainsi s'exprime le dernier concile général contre les erreurs contradictoires des luthériens et des calvinistes, qui, en niant l'institution divine et la nécessité de la confession, la regardent, les uns, comme une institution ancienne et utile; les autres, comme une pratique nuisible à l'Église et qu'on ne doit point tolérer, comme une abominable torture inventée par le pape Innocent III au concile général de Latran, de l'an 1215. Nous avons donc à montrer, pour confondre l'hérésie, que le dogme catholique, au sujet de la confession, est fondé sur l'Écriture sainte, sur l'enseignement des Pères et des docteurs de tous les temps, et sur la croyance et la pratique non interrompue de l'Église universelle.

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SI. Preuves de l'institution divine de la confession par l'Écri

ture sainte.

861. On lit dans saint Jean : « Jésus dit à ses disciples: La paix « soit avec vous! Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie « aussi de même. Ayant dit cela, il souffla sur eux, et leur dit :

(1) Si quis negaverit, confessionem sacramentalem vel institutam, vel ad salutem necessariam esse jure divino; aut dixerit, modum ɛecrete confitendi soli sacerdoti, quem Ecclesia catholica ab initio semper observavit et observat, alienum esse ab institutione et mandato Christi, et inventum esse humanum ; anathema sit. Concile de Trente, sess. XIV, can. vi. — − (2) Ibidem, can. vit. — (3) Ibidem, can. vIII.

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