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conserver l'ordre des éléments, des cieux, de l'univers et des saisons (1). Origène enseigne également que les anges président aux différentes parties du monde physique, ajoutant que c'est par leur ministère que Dieu nous fournit les choses nécessaires à la vie; qu'ils nous assistent dans l'accomplissement de nos devoirs de piété, et qu'ils portent nos vœux au ciel pour les offrir à Dieu par Jésus-Christ (2). Dieu a créé les anges, dit saint Methodius, et les a chargés de l'administration du monde, ut rebus ab ipso effectis præessent (3). Nous trouvons la même doctrine dans Eusèbe de Césarée, qui nous représente les anges comme messagers de Dieu auprès des hommes, comme veillant à la garde des apôtres, des églises particulières et des fidèles (4). Saint Hilaire de Poitiers s'exprime comme Eusèbe; il reconnaît que l'Eglise trouve un appui dans les anges qui l'entourent de leur protection (5), et qui assistent les fidèles en tous lieux (6). Saint Basile montre, d'après l'Écriture, que, parmi les anges, les uns président aux nations et aux monarchies, tandis que les autres ont l'inspection des églises, et prennent soin des fidèles (7). Saint Grégoire de Nazianze n'est pas moins exprès : « Les anges, dit-il, sont les ministres de la volonté "de Dieu; ils ont naturellement, et par communication, une force extraordinaire; ils parcourent tous les lieux et se trouvent partout, tant par la promptitude avec laquelle ils exercent leur ministère, que par la légèreté de leur nature. Les uns sont chargés ⚫ de veiller sur quelque partie de l'univers qui leur est marquée de Dieu, de qui ils dépendent en toutes choses (8); d'autres sont à « la garde des villes et des églises (9); ils nous aident dans tout ce « que nous faisons de bien (10). »

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84. Selon saint Ambroise, les anges remplissent tout, les cieux, la terre, la mer et les églises; car, ajoute-t-il, le Seigneur envoie ses anges pour la défense de ceux qui sont héritiers des promesses divines (11). Saint Éphrem, diacre d'Édesse, pensait comme saint Ambroise: il dit qu'il y a des anges dans chaque église (12), et que c'est par leur ministère que les âmes des justes sont introduites dans le ciel, après la mort (13). C'est aussi la pensée de saint Grégoire de Nysse (14).

(1) Légation pour les chrétiens, n° xi. (3) Fragment sur la résurrection.

psaume XVIII.

(2) Liv. v et vii contre Celse. (4) Sur le psaume XLVII. (5) Sur le (6) Sur le psaume XXXIII. — (7) Liv. ш, contre Eunomius, et lettre ccxxxvIII.—(8) Discours XXXIV. — (9) Discours XXXII. —(10) Discours XL. (11) Sur le psaume cxviii · (12) Sur le jeûne. (14) Vie de sainte Macrine.

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(13) Sur la virginité.

85. « Avant l'Incarnation, dit saint Jean Chrysostome, les anges « n'étaient gardiens que des nations; mais depuis ils sont gardiens « des nations et de tous les fidèles, comme Jésus-Christ l'enseigne « dans l'Évangile (1). » Saint Jérôme croyait que les anges président aux éléments (2) ainsi qu'à chaque nation (3), et que chaque fidèle a un ange gardien (4); ce qui est conforme à ce qu'enseigne saint Augustin, lorsqu'il dit que Dieu, en faisant sa portion du peuple d'Israël, n'a point fermé la source de sa bonté à l'égard des autres peuples, qu'il avait placés sous le ministère des anges: Non clausit Deus fontem bonitatis suæ in alienigenas gentes, quas sub angelis constituerat, portionem sibi faciens populum Israël (5). Suivant le même docteur, les anges ont pitié de nous, et prennent soin de notre salut au nom du Seigneur (6).

86. Nous ne finirions pas, si nous voulions citer tous les Pères et tous les docteurs de l'Église qui, en s'appuyant sur les saintes Écritures, font intervenir les anges, comme ministres de Dieu, dans le gouvernement du monde, principalement en ce qui concerne le salut des hommes. Tous répètent, d'après saint Paul, que les anges sont des esprits administrateurs, envoyés de Dieu pour le ministère de notre salut; qu'ils nous protégent contre nos ennemis; qu'ils déposent nos vœux et nos prières devant le trône de l'Éternel, et nous rapportent du ciel les secours et les grâces dont nous avons besoin pour surmonter les tentations. Aussi est-il reçu dans l'Église, comme un dogme fondé sur l'histoire et la tradition, comme une croyance qui sans être, rigoureusement parlant, un article de foi, ne peut être contestée sans témérité, que chaque fidèle a un ange gardien, un ange tutélaire, dont nous ressentons souvent la protection. Les enfants même sont assistés des anges qui voient la face du Père céleste, comme nous l'apprend l'Évangile (7).

ARTICLE IV.

Du pouvoir des mauvais anges.

87. Les mauvais anges, ou démons, sont ceux qui, s'étant révoltés contre Dieu, ont été chassés du ciel et condamnés à un sup

(1) Homélie шu, sur l'épître aux Colossiens. (2) Liv. it, sur l'épître aux Ga. lates.-(3) Liv. vi, sur Isaïe.—(4) Liv. XVIII, sur le c. LXVI d'Isaïe.-(5) Sermon I sur le psaume LXXXVIII. - (6) Sur le psaume LXII. — (7) Saint Matthieu, c. XVIII,

plice éternel.« Dieu, dit saint Pierre, n'a point épargné les anges a qui ont péché; mais il les a précipités dans le Tartare, où des ⚫ ténèbres leur servent de chaînes, pour y être tenus comme en « réserve jusqu'au jugement (1). » Suivant saint Jude, « le Seigneur « retient liés de chaînes éternelles, dans les ténèbres, et réserve • pour le jugement du grand jour, les anges qui n'ont pas conservé « leur première dignité, et ont quitté leur demeure (2). » Nous lisons dans l'Apocalypse: « Il y eut un grand combat dans le ciel : • Michel et ses anges combattaient contre le dragon, et le dragon « avec ses anges combattait contre lui. Mais ceux-ci furent les fai<< bles, et leur place ne se trouva plus dans le ciel. Et ce dragon, cet « ancien serpent, qui est appelé le diable et Satan, qui séduit tout a le monde, fut précipité en terre, et ses anges avec lui (3). » On voit, par ce texte, qu'il y a de mauvais anges sur la terre comme il y en a dans l'air, ainsi que nous l'apprend saint Paul. Cet apôtre appelle Satan le prince de la puissance de l'air, principem potestatis aeris (4). Dans la même épitre, qu'il adresse aux Éphésiens, il exhorte les fidèles « à se revêtir de l'armure de Dieu, afin de pou« voir se défendre des artifices du diable; ajoutant que nous « avons à combattre non-seulement contre la chair et le sang, « mais encore contre les principautés et les puissances de ce monde, « contre les princes des ténèbres, contre les esprits de malice qui « sont dans l'air (5). » Les paroles de l'apôtre nous font connaître que le démon est l'ennemi de l'homme, et qu'il cherche à le perdre par tous les moyens qui sont en son pouvoir. Nous devons donc nous couvrir entièrement du bouclier de la foi, afin de parer les traits enflammés de cet esprit méchant : in omnibus sumentes scutum fidei, in quo possitis omnia tela nequissimi ignea extinguere (6). Saint Pierre écrivait aux fidèles : « Soyez sobres et veil

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(1) Si enim Deus angelis peccantibus non pepercit, sed rudentibus inferni detractos in Tartarum tradidit cruciandos, in judicium reservari. ne épître, c. 11, v. 4. —(2) Angelos vero qui non servaverunt suum principatum, sed dereliquerunt suum domicilium, in judicium magni diei, vinculis æternis sub caligine reservavit, Épít., v. 6. — (3) Et factum est prælium magnum in cœlo; Michael et angeli ejus præliabantur cum dracone, et draco pugnabat, et angeli ejus; et non valuerunt, neque locus inventus est eorum amplius in cœlo. Et projectus est draco ille magnus, serpens antiquus, qui vocatur diabolus et Satanas, qui seducit universum orbem ; et projectus est in terram, et angeli ejus cum illo missi sunt. Apocal., c. xii, v. 7 et suiv. — (4) Épître aux Éphésiens, c. 11, v. 2. — (5) Induite vos armaturam fidei, ut possitis stare adversus insidias diaboli. Quoniam non est nobis colluctatio adversus carnem et sanguinem; sed adversus principes et potestates, adversus mundi rectores tenebrarum harum, contra spiritualia equitiæ in cœlestibus. Ibid., c. vi, v. 11. — (6) Ibid., v. 16.

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« lez, leur disait-il, parce que le diable, votre ennemi, tourne au<< tour de vous comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra « dévorer: Sobrii estote, et vigilate; quia adversarius vester « diabolus tanquam leo rugiens circuit, quærens quem devo« ret (1). En mille endroits l'Écriture, et, d'après l'Écriture, les Pères et les docteurs, l'Église elle-même dans ses enseignements et sa liturgie, nous représentent le démon comme envieux de notre bonheur, comme notre plus dangereux ennemi. Mais l'Église nous enseigne aussi, toujours d'après l'Écriture et la tradition, que Dieu ne lui permet pas de nous tenter au-dessus de nos forces en ce qui concerne le salut: non patietur vos tentari supra id quod potestis (2).

88. Non-seulement les démons peuvent agir sur le moral de l'homme; ils peuvent encore agir sur le corps d'une manière plus ou moins sensible. L'Écriture en fait foi. Nous lisons dans l'Évangile que Jésus-Christ chassait les démons des corps dont ils s'étaient rendus maîtres ou possesseurs; et il donna le même pouvoir à ses disciples, en leur disant qu'ils chasseraient les démons en son non: in nomine meo dæmonia ejicient (3). Les apôtres ont pris à la lettre la promesse que leur avait faite leur divin Maître, et ils ont guéri plusieurs démoniaques (4). Les Pères des premiers siècles attestent le même fait, le même miracle, comme ayant été opéré par des chrétiens en faveur des païens qui étaient possédés du démon; ils en prennent à témoin les païens eux-mêmes. Tertullien dit aux magistrats de Rome: « Qu'on fasse venir devant vos <«< tribunaux un homme qui soit reconnu pour être possédé du dé«mon; qu'un chrétien, quel qu'il soit, n'importe, commande à cet esprit de parler: il confessera et qu'il est véritablement démon, « et qu'ailleurs il se donne faussement pour un Dieu. S'il ne fait « pas cette confession, répandez sur le lieu même le sang de ce téméraire chrétien. Qu'y a-t-il de plus manifeste et de plus sûr qu'une pareille preuve? Voilà la vérité elle-même avec sa sim«plicité et son énergie. Que pourriez-vous soupçonner? De la magie ou de la fourberie? Vos yeux et vos oreilles vous confon<«< draient. Non, vous n'avez rien à opposer à l'évidence, qui se << montre toute nue et sans art (5). »

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89. Nous ferons remarquer que les possessions du démon sont

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très-rares, et qu'elles n'ont jamais lieu sans une concession particulière de Dieu, qui les permet pour éprouver les siens, ou pour punir l'orgueil du pécheur, ou pour manifester sa puissance: ut manifestentur opera Dei, comme le dit Jésus-Christ (1). Lorsque NotreSeigneur prêcha l'Évangile, les possessions étaient beaucoup plus fréquentes qu'elles ne l'ont été depuis l'établissement du christianisme. Dieu avait permis au démon d'exercer alors son empire d'une manière plus sensible qu'auparavant, parce que la victoire éclatante que le Sauveur du monde et ses apôtres devaient remporter sur lui était un des moyens les plus capables de confondre l'aveuglement des Juifs et des païens (2).

CHAPITRE IV.

De la création et de la nature de l'homme.

90. L'homme a-t-il été créé de Dieu? Quelle est la nature de l'homme? Son âme est-elle spirituelle? Est-elle immortelle? Estelle libre? Voilà les questions que nous avons à examiner dans ce chapitre.

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ARTICLE I.

De la création de l'homme.

91. On lit, dans la Genèse, qu'après avoir créé le ciel et la terre, la lumière et les astres, les plantes et les animaux, le Seigneur dit: « Faisons l'homme à notre image et ressemblance, et qu'il domine a sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les animaux domestiques, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui ram- pent sur la terre : Faciamus hominem ad imaginem et simi•litudinem nostram (3). » Puis Moyse ajoute: « Et Dieu créa l'homme à son image; il le créa à l'image de Dieu (4). Il forma lui-même le corps de l'homme du limon de la terre, et il inspira « sur sa face un souffle de vie, et l'homme devint une ȧme vivante:

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(1) Saint Jean, c. ix, v. 3. (2) Voyez, dans le tome xiu de la Bible de Vence, la Dissertation sur les obsessions et les possessions du démon. 3) Genèse, c. 1, v. 26. — (4) Et creavit Deus hominem ad imaginem suam; ad imaginem Dei creavit illum. Ibidem, v. 27.

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