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« sacerdotem secundum ordinem Melchisedech se in æternum «< constitutum declarans, corpus et sanguinem suum sub speciebus panis et vini Deo Patri obtulit; ac sub earumdem rerum symbolis, Apostolis, quos tunc Novi Testamenti sacerdotes constituebat, ut sumerent, tradidit; et eisdem eorumque in sacerdotio « successoribus, ut offerrent, præcepit per hæc verba : Hoc facite in « meam commemorationem. Uti semper catholica Ecclesia intel«lexit et docuit (1),

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276. Le sacrifice de la messe est offert à Dieu, et non aux saints. Le sacrifice est, par sa nature, un acte de ce culte suprême qui est rendu à Dieu seul, et que l'on appelle culte de latrie. Ainsi, lorsqu'on dit la messe d'un tel saint, il ne faut pas entendre qu'on offre le sacrifice de la messe à ce saint, mais que l'on en fait mémoire, que l'on implore sa protection, et qu'on le prie d'intercéder pour nous : « Quamvis in honorem et memoriam sanctorum non« nullas interdum missas Ecclesia celebrare consueverit; non tamen «< illis sacrificium offerri docet, sed Deo soli qui illos coronavit; "unde nec sacerdos dicere solet, Offero tibi sacrificium, Petre vel Paule, sed Deo, de illorum victoriis gratias agens, eorum patro<< cinia implorat ut ipsi pro nobis intercedere dignentur in cœlis, « quorum memoriam facimus in terris (2).

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C'est un sacrifice par lequel on offre le corps et le sang de JésusChrist. C'est Jésus-Christ lui-même dont le corps est présent sous les espèces du pain, et le sang sous les espèces du vin, qui est la victime, l'hostie qu'on immole dans le sacrifice de la messe. Aussi, ce sacrifice est substantiellement le même que le sacrifice de la croix, qui se renouvelle et qui doit se renouveler sur nos autels jusqu'à la consommation des siècles. C'est la manière de l'offrir, qui est mystique ou non sanglante dans l'un, et qui a été sanglante dans l'autre, qui constitue leur seule différence, comme le dit le Concile de Trente: « In divino hoc sacrificio, quod in missa « peragitur, idem ille Christus continetur et incruente immolatur, qui in ara crucis semel seipsum cruente obtulit (3).» Les espèces du pain et du vin, qui voilent le corps et le sang de Jésus-Christ, appartiennent au sacrifice eucharistique; mais elles ne le constituent pas; elles ne sont point l'oblation qu'on fait à Dieu.

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277. C'est un sacrifice qu'on offre par les mains du prêtre. Mais le ministre principal du sacrifice de la messe est Jésus-Christ lui

(1) Concil. de Trente, sess. xxII. cap. 1. —(2) Ibidem. cap. 3. cap. 2.

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même, qui est tout à la fois le prêtre et la victime, s'offrant à Dieu le Père par le ministère de ses prêtres : « Una eademque hostia, <«< idem nunc offerens sacerdotum ministerio, qui seipsum tunc in « cruce obtulit, sola offerendi ratione diversa (1). » C'est donc au nom de Jésus-Christ et avec Jésus-Christ que le prêtre, qui est pris parmi les hommes, offre le sacrifice de la messe; le même ministère que Jésus-Christ a exercé visiblement sur la croix, il l'exerce d'une manière invisible sur l'autel, et le fait exercer visiblement par les prêtres qu'il a établis dans son Église.

La consécration des deux espèces est essentielle au sacrifice de la messe; car il consiste principalement dans la séparation qui se fait en vertu des paroles sacramentelles, vi verborum, du corps et du sang de Jésus-Christ sous les espèces du pain et du vin. La communion appartient aussi au sacrifice, sinon comme partie essentielle, du moins comme partie intégrante de l'immolation.

CHAPITRE II.

Des Effets du sacrifice de la Messe.

278. Le sacrifice de la messe a les mêmes propriétés, les mêmes effets que le sacrifice de la croix, duquel il ne diffère que par la manière dont il s'opère sur nos autels. Il est, par conséquent, latreutique, eucharistique, impétratoire et propitiatoire. Il est latreutique c'est un holocauste, un sacrifice de louange, qui a pour objet principal de reconnaître le souverain domaine de Dieu sur les créatures (2). Jésus-Christ s'y offre tout entier à Dieu son Père, dans l'état humiliant de victime, comme l'hommage le plus parfait qu'on puisse rendre à la majesté suprême : « Offerimus præclaræ majestati tuæ, de tuis donis ac datis, hostiam puram. » C'est aussi un sacrifice d'action de grâces ou eucharistique: il tire même son nom de ce caractère. On y rend grâce à Dieu des bienfaits qu'on a reçus de lui. La victime infinie que nous lui offrons est comme un hommage de reconnaissance proportionné aux dons infinis que nous avons reçus et que nous recevons continuellement de sa bonté et de sa miséricorde. C'est un sacrifice impétratoire : Jésus-Christ est notre médiateur auprès de Dieu; étant sur l'autel en cette figure de mort, il intercède pour nous, en représentant continuellement à

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(1) Concile de Trente, sess. xxII. cap. 2. — (2) Voyez le tome Ier, no 406.

son Père la mort qu'il a soufferte pour son Église. Aussi, le sacrifice de la messe est le moyen le plus efficace d'obtenir de Dieu les grâces dont nous avons besoin dans l'ordre spirituel, et même dans l'ordre temporel. Enfin, il est propiliatoire: il nous obtient la grâce de la conversion, l'esprit de pénitence, la rémission des péchés, en nous appliquant le prix, la vertu du sacrifice de la croix : Cujus quidem oblationis cruentæ fructus per hanc (incruentam ) << uberrime percipiuntur; tantum abest ut illi per hanc quovis modo derogetur. Quare non solum pro fidelium vivorum peccatis, pœ<< nis, satisfactionibus, et aliis necessitatibus, sed et pro defunctis « in Christo nondum ad plenum purgatis, rite, juxta Apostolorum << traditionem offertur (1). » Toutefois, ce sacrifice ne remet pas le péché directement; il ne produit cet effet qu'en nous accordant la grâce et le don de pénitence: « Hujus (sacrificii) oblatione placatus Dominus, gratiam et donum pœnitentiæ concedens, crimina et « peccata etiam ingentia dimittit (2). » Il dispose le pécheur au sacrement de Pénitence, qui est établi pour effacer les péchés commis après le Baptême. On l'offre aussi pour les vivants et pour les morts, en expiation des peines temporelles qui sont dues au péché, même après qu'il a été pardonné.

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279. Le sacrifice de la messe, considéré sous le rapport de la victime, est d'une valeur infinie, puisque c'est le même sacrifice que celui de la croix; mais l'application ne s'en fait et ne peut s'en faire, dans l'ordre établi par la divine Providence, que d'une manière finie, et proportionnée tant aux dispositions de ceux pour qui on offre ce sacrifice, qu'aux desseins de miséricorde que le Seigneur a sur les vivants et sur les morts en général, et sur chacun d'entre eux en particulier. « Quamvis virtus Christi, qui continetur «< sub sacramento Eucharistiæ, sit infinita, tamen determinatus est « effectus ad quem illud sacramentum ordinatur. Unde non oportet quod per unum altaris sacrificium tota pœna eorum qui sunt in purgatorio expietur, sicut etiam nec per unum sacrificium, quod aliquis offert, liberatur a tota satisfactione debita pro peccatis : « unde et quandoque plures missæ in satisfactionem unius peccati << injunguntur (3).

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Relativement aux fruits du sacrifice de la messe, on distingue le fruit général, qui est commun à tous les fidèles, aux vivants et aux morts qui sont retenus en purgatoire; le fruit spécial, qui est

(1) Concile de Trente, sess. xxII. cap. 2. — (2) Ibidem. —(3) S. Thomas, in 4. Dist. 45. quæst. 2. art. 4.

pour tous ceux qui assistent ou prennent quelque part à la célébration de la messe; le fruit plus spécial, qui est particulièrement pour ceux à l'intention desquels on dit la messe; enfin, le fruit personnel au prêtre qui la dit.

CHAPITRE III.

Quel est le Ministre du sacrifice de la Messe ?

280. C'est aux prêtres, et aux prêtres seuls, qu'il appartient d'offrir le sacrifice de la messe, agissant au nom de Jésus-Christ et avec Jésus-Christ, qui renouvelle et continue sur nos autels le sacrifice de la croix (1). Ce pouvoir est tellement inhérent au caractère sacerdotal, que tout prètre, quelque pécheur qu'il soit, fût-il hérétique, excommunié, dénoncé, dégradé, apostat, peut validement dire la messe. Son sacrifice est aussi réel, aussi véritable que celui du prêtre le plus saint, pourvu toutefois qu'il emploie la matière et la forme nécessaires, et qu'il célèbre avec l'intention requise et dans les circonstances convenables. Mais il ne peut licitement dire la messe qu'autant qu'il est en état de grâce, et qu'il observe en tout les règles de l'Église.

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281. La messe d'un saint prêtre n'est pas en elle-même meilleure que celle d'un prêtre indigne. Le sacrifice est le même; c'est la même victime, la même oblation pure, qui, comme le dit le concile de Trente, ne peut être souillée par la malice ou l'indignité de ceux qui l'offrent : Et hæc illa munda oblatio est, quæ nulla in« dignitate aut malitia offerentium inquinari potest (2). » Cependant, parce que les prières d'un prêtre pieux et fervent sont plus agréables à Dieu et plus facilement exaucées que celles d'un ministre prévaricateur, on peut dire que la messe d'un bon prêtre est plus fructueuse que celle d'un mauvais : « In quantum, dit saint Tho« mas, oratio quæ fit in missa, habet efficaciam ex devotione sa«< cerdotis orantis, non est dubium quod missa melioris sacerdotis magis est fructuosa (3). » Si c'est un scrupule de s'attacher à entendre plutôt la messe d'un prêtre, uniquement parce qu'on en a meilleure opinion que d'un autre, on doit éviter aussi d'être, sans raison, la cause ou l'occasion qu'un prêtre criminel dise la messe.

(1) Concile de Trente, sess. XXII. cap. 1. quæst 82. art. 6.

(2) Ibidem. (3) Sum. part. 3.

282. Les prêtres sont obligés d'apporter à l'autel les mêmes dispositions avec lesquelles les autres fidèles doivent approcher de la sainte table, et même dans un degré plus parfait; l'offrande du corps et du sang de Jésus-Christ étant la plus sainte action du ministère sacerdotal, il faut que les prêtres la fassent avec toute la pureté du cœur, toute la dévotion et toute la piété dont un homme est capable sur la terre. « Quanta cura adhibenda sit, ut sacro<< sanctum missæ sacrificium omni religionis cultu ac veneratione << celebretur, quivis facile existimare poterit, qui cogitarit maledic«< tum in sacris Litteris eum vocari, qui facit opus Dei negligen«ter. Quod si necessario fatemur nullum aliud opus adeo sanctum « ac divinum a Christi fidelibus tractari posse, quam hoc ipsum << tremendum mysterium, quo vivifica illa hostia, qua Deo Patri «< renonciliati sumus, in altari per sacerdotes quotidie immolatur; « satis etiam apparet omnem operam et diligentiam in eo ponen«< dam esse, ut quanta maxima fieri potest interiori cordis mun<< ditia et puritate, atque exteriori devotionis ac pictatis specie « peragatur (1). »

283. Tout prêtre, par cela même qu'il est prêtre, est tenu d'offrir, au moins quelquefois, le saint sacrifice de la messe; car la fin principale du sacerdoce est l'oblation du sacrifice : « Omnis nam<< que pontifex ex hominibus assumptus, pro hominibus constitui« tur in iis quæ sunt ad Deum, ut offerat dona et sacrificia pro pec« catis (2). » Il y est tenu de droit divin, même sous peine de péché mortel, suivant le sentiment le plus probable et le plus généralement reçu. Mais il est difficile de déterminer combien de fois un prêtre est obligé de dire la messe pour accomplir le précepte divin; les docteurs ne sont point d'accord. Quoi qu'il en soit, il nous parait difficile d'excuser de péché mortel celui qui, n'ayant point d'empêchement légitime, passerait une année entière sans dire la messe; il se rendrait grandement coupable de scandale aux yeux des fidèles; il en serait probablement de même de celui qui ne la dirait pas au moins trois ou quatre fois par an (3). Il nous parait aussi qu'on ne peut exempter de tout péché véniel le prêtre qui, n'étant point légitimement empêché, néglige de dire la messe les dimanches et fètes de commandement : « Curet episcopus, dit le concile de « Trente, ut ii (presbyteri) saltem diebus dominicis et festis so

(1) Concile de Trente, sess. XXII. Decret. de observandis et evitandis in celebratione missæ. -(2) Hebr. c. 5. y. 1. (3) Voyez S. Thomas, Sum. part. 3. quest. 82, art. 10 ; S. Alphonse, lib. vị, n° 313, etc.

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