Sayfadaki görseller
PDF
ePub

point, il doit le faire bien adroitement, pour ne pas avoir l'air, à ses yeux, de vouloir lui faire le catéchisme : ce qui pourrait le déconcerter, et l'éloigner pour longtemps de la confession. D'ailleurs, ceux même des pénitents qui connaissent suffisamment, du moins en substance, les principaux mystères de la foi, seraient souvent embarrassés de répondre catégoriquement aux questions qu'on leur ferait sur les premières vérités de la religion, parce que, ne s'attendant pas à être interrogés, ils se troubleraient facilement.

[ocr errors]

Nous ferons remarquer, 2° que, « dans un pays catholique où « le culte s'exerce publiquement, où l'on fait sans cesse le signe de «< la croix au nom de la sainte Trinité, où le signe auguste de « notre Rédempteur se trouve à l'église, dans les maisons, dans les champs, souvent avec l'image de Jésus-Christ attaché à la croix, dans un état propre à exciter l'attention; où l'on célèbre chaque année la mémoire de la naissance, de la mort et de la « résurrection du Sauveur; où l'image de Marie tenant Jésus entre <«< ses mains, et d'autres images représentant les diverses circons<< tances de sa vie, sont à chaque instant sous les yeux ; il est difficile qu'on puisse ignorer les grands mystères de la sainte Trinité et de « l'Incarnation de manière à ce que les absolutions qu'on a reçues « soient nulles. On peut certainement les connaître ou les croire, - sans être en état de les énoncer. » Ainsi s'exprime Mgr Devie, évêque de Belley (1).

574. On remarquera, 3° que, pour ce qui regarde les actes de foi, d'espérance et de charité, les fidèles sont obligés, sans doute, d'en faire de temps en temps; mais on ne doit point regarder comme indignes de l'absolution ceux qui négligent d'apprendre les formules de ces actes; elles sont certainement utiles, mais elles ne sont point obligatoires. La récitation du Symbole est l'acte de foi par excellence; en disant, Je crois à la vie éternelle, on fait un acte d'espérance; ces deux versets de l'Oraison dominicale, que votre nom soit sanctifié, que votre volonté soit faile sur la terre comme au ciel, renferment un acte d'amour de Dieu; comme aussi nous faisons un acte de contrition, en priant le Père céleste de nous pardonner nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Pour faire des actes de foi, d'espérance, de charité, il n'est pas nécessaire d'en énoncer le motif (2). Il ne saurait donc y avoir de difficulté, pour ce qui regarde l'instruction

(1) Rituel du diocèse de Belley, tom. I. part. 1. lit. 5. sect. 5. ce que nous avons dit sur cette question, au tom. 1. no 334.

M. II.

[ocr errors][merged small][merged small]

nécessaire au pénitent, à l'égard des fidèles qui, tout en ignorant les formules des actes des vertus théologales, savent, en langue vulgaire, le Credo et le Pater, qui est pieusement et habituellement suivi de l'Ave Maria; si d'ailleurs ils comprennent passablement l'acte de contrition, c'est-à-dire, s'ils ont quelque notion du péché comme offense de Dieu, et de la nécessité de la pénitence comme réparation du péché.

[ocr errors]
[ocr errors]

575. On remarquera, 4o qu'il est des fidèles qui, à raison de leur ignorance et de leur incapacité, réclament une sollicitude et une indulgence particulières de la part du confesseur. On lit daps la Méthode de Direction, dite de Besançon : « Il y en a chez qui «< cette ignorance (des mystères de la foi, de l'Oraison dominicale, << du Symbole, des commandements de Dieu, des sacrements) est «< involontaire, comme dans certaines personnes qui, à raison du grand âge, ou de la grossièreté, ou des infirmités, ne peuvent plus rien apprendre ni rien retenir par mémoire. D'autres sont « dans cette même ignorance, parce qu'ils vivent dans une pa<< roisse où le pasteur n'instruit pas, ou instruit mal et sans fruit. » (Il y a des curés qui prêchent beaucoup, et n'instruisent pas; qui parlent beaucoup, et n'enseignent pas; qui déclament beaucoup, et n'évangélisent pas.) « Dans ce cas, le pénitent est plutôt incapable qu'indigne de l'absolution; on doit l'instruire << avant l'absolution, s'il est encore capable d'instruction; mais s'il « en est incapable, le confesseur doit lui faire former (en l'aidant) « des actes de foi, d'espérance, de désir de sa fin dernière, d'amour « de Dieu, de contrition de ses péchés, et de ferme propos de n'y pas retomber. Après cela, on peut l'absoudre s'il n'y a pas « d'autre empêchement; mais il faudra à chaque confession lui « faire renouveler les mêmes actes (1), » « Lorsque, avec tous les ef« forts que la charité peut faire, dit l'abbé Cocatrix (2), on ne peut << pas venir à bout d'instruire les personnes bornées, si elles joignent une vie chrétienne à une volonté sincère d'apprendre, c'est « une marque qu'elles ne sont pas intérieurement dépourvues de la « foi, quoiqu'elles ne puissent point la professer sous les formules ordinaires; et, d'après cette espérance, on ne doit point les priver << des sacrements. Il en est de même de ceux en qui la décrépitude << de l'âge a produit cette incapacité. » Que de chrétiens, aujour

[ocr errors]

(1) Méthode de Direction, ch. 7. art. 5. — (2) Rédacteur de l'ouvrage intitulé la Science du Confesseur, ou Conférences ecclésiastiques sur le sacrement de Pénitence, par une société de prêtres français réfugiés en Allemagne, part. II. ch. 3. art. 1.

d'hui, qui vivent dans la plus grande ignorance des vérités de la religion! Cependant, n'en doutons pas, il en est un bon nombre parmi eux qui s'approcheraient volontiers du tribunal de la Pénitence, s'ils n'etaient retenus par la difficulté de savoir comment s'y prendre pour se confesser, ou s'ils espéraient trouver dans un curé un homme de Dieu, qui, à l'exemple du Sauveur, se chargerait de leurs infirmités, et leur faciliterait la confession, en n'exigeant d'eux que ce que le Seigneur exige, que ce dont ils sont, pour le moment, moralement capables.

576. On remarquera, 5o que le pénitent qui n'est pas suffisamment instruit des vérités de la religion, ne peut recevoir l'absolution qu'autant qu'il est dans la disposition d'employer les moyens de s'instruire qui sont à sa portée. Le confesseur pourra même lui prescrire, à titre de pénitence, de lire ou de se faire lire quelque ouvrage sur la doctrine chrétienne, d'assister aux catéchismes ou aux instructions de la paroisse. Si, ayant été averti deux ou trois fois de l'obligation de s'instruire des vérités que tout chrétien doit savoir (1), il négligeait de le faire, il se rendrait par là même indigne de l'absolution. Mais on ne perdra pas de vue qu'un pénitent peut être suffisamment instruit, sans pouvoir cependant rendre compte de sa foi, ou répondre aux questions qui lui seraient faites.

577. Le prêtre qui exerce le ministère pastoral ou le ministère de la réconciliation, le magistrat, l'avocat, le notaire, le médecin, l'apothicaire, qui n'a pas la science compétente, est obligé de travailler à l'acquérir, ou de renoncer à ses fonctions. Mais le confesseur ne peut être que rarement embarrassé sur ce point; car, ordinairement, celui qui n'a pas la science nécessaire à son état, qui n'en connaît pas les règles, ne se confesse guère de ses manquements, il ne s'en aperçoit point; plus on est ignorant, moins on se défie de soi : le caractère de l'ignorance, en morale, étant de s'ignorer elle-même, et de laisser ignorer les fautes dont elle est la cause ou l'occasion. D'ailleurs, un confesseur ne prendra pas sur lui de prononcer, d'une manière absolue, sur l'incapacité d'un homme qui exerce publiquement un emploi, au su et avec le consentement de ses supérieurs.

(1) Voyez le tom. 1. n° 329, 330, 331.

CHAPITRE XIII.

Des Devoirs du Confesseur envers les malades et les moribonds.

[ocr errors]
[ocr errors]

578. Ici, nous entendons par malades ceux qui sont dans un danger de mort probable et prochaine, et par moribonds ceux qui se meurent ou qui ont peu de temps à vivre. Or, c'est un devoir strict et rigoureux, devoir de religion, de charité et de justice, pour un curé, un desservant, ou tout autre prêtre qui a charge d'âmes, d'administrer les sacrements aux malades et aux moribonds, à moins qu'ils n'en soient certainement indignes. On ne doit pas attendre que le malade appelle le ministre de la religion; on est obligé de le prévenir le bon pasteur court après la brebis égarée; il n'attend pas qu'elle revienne d'elle-même. « Parochus imprimis meminisse debet, dit le Rituel romain, non postremas <«< esse muneris sui partes ægrotantium curam habere. Quare, cum primum noverit quempiam ex fidelibus curæ suæ commissis « ægrotare, non exspectabit ut ad eum vocetur, sed ultro ad illum accedat, idque non semel tantum, sed sæpius, quatenus opus « fuerit (1). » Il ne sera point retenu par l'appréhension d'un refus de la part du malade ou de ceux qui l'entourent, ni par la crainte de tout autre désagrément, ni par la considération des désordres ou de l'impiété du mourant: plus sa conduite a été immorale, scandaleuse, impie, plus l'obligation du prêtre est grande, plus il doit être alarmé à la vue du danger où se trouve un de ses frères, un de ses enfants en Jésus-Christ. Sur cent, sur mille pécheurs qui, ayant vécu des années entières dans l'indifférence, l'incrédulité ou le libertinage, ne pensent point à demander les secours de la religion, n'y en eût-il qu'un seul qui dût, dans ses derniers moments, se convertir au Seigneur, à la voix du pasteur, ce serait encore un devoir pour celui-ci de leur offrir à tous son ministère. Or, ce n'est pas un sur mille, un sur cent, sur dix, mais bien le plus grand nombre qui reviennent à Dieu, lorsqu'ils ont le bonheur de tomber entre les mains d'un curé, d'un saint prêtre qui les aime tendrement, et sait compatir à leurs infirmités spirituelles et corporelles.

(1) De visitatione et cura infirmorum.

Nous trouvons le même avertissement dans les Rituels de Paris, de Besançon, de Périgueux, etc.

579. En apprenant qu'un de ses paroissiens qui ne pratique pas la religion est tombé malade, le curé s'empressera de lui faire une visite; si le danger n'est pas pressant, il se contentera, pour la première fois, de lui témoigner toute la part qu'il prend à sa maladie, et de lui dire, en le quittant, qu'il priera Dieu pour sa guérison: le malade en sera touché. Si le curé n'est pas admis, il chargera les parents d'être les interprètes de ses sentiments auprès du malade, ajoutant qu'il ne l'oubliera point; et il aura soin de revenir lui-même, ou d'envoyer quelqu'un de temps en temps, pour s'informer de l'état de son malade : « Si ignotos prorsus homines, si « sacrorum negligentes, si impietate famosos morbo teneri noverit, << omni opera conetur parochus, ut illos ad salutem quacumque via « reducat. Eosdem igitur sive parentum, sive amicorum ope, sive <«< alio meliori quo poterit modo prudenter commoneat, ut jam cu<< ras omnes et cogitationes in suam salutem intendant. Studiose « et industrie sciscitetur ipse, vel per alios, an melius se habeat «< ægrotus; nec preces, nec ad Deum supplicationes, nec quidquam << omissum inexpertumve relinquat, donec ipsi ad ægrotum pateat « aditus : sic bonus pastor errantem ovem quæritet, si forte inven<«< tam humeris ad ovile reportaverit; nec fatigatus unquam, nisi, << viribus exhaustis, subsistat (1).

580. Si le danger devient pressant, et que le malade ne parle pas de se confesser, le curé lui dira, ou si, malgré sa demande, il n'est pas admis, il lui fera dire simplement qu'il viendra tel jour et à telle heure, pour lui demander à quel prêtre il désire s'adresser pour la confession, absolument comme si on le supposait disposé à recevoir les sacrements. On ne doit jamais proposer à quelqu'un de se confesser, sans ajouter en même temps qu'il peut s'adresser à tout prêtre approuvé par l'évêque, ou qu'on le lui permet; et quand il s'agit d'un malade, le curé doit lui offrir de faire venir lui-même le prêtre qu'on lui désignera. Il est des malades qui ne font difficulté de se confesser que parce que, d'un côté, ils éprouvent une répugnance insurmontable à s'adresser à leur curé, et que, de l'autre, ils ne croient pas pouvoir s'adresser à un autre prêtre, ou qu'ils craignent, en le faisant, d'encourir sa disgrâce, en blessant sa susceptibilité. L'expérience vient à l'appui de nos observations. Si, après avoir épuisé tous les moyens que peuvent suggérer la prudence et la charité, le curé ne peut déterminer le malade à se confesser, il aura du moins la consolation d'avoir rempli son

(1) Rituel de Paris de l'an 1839, de sacramento Extrema Unctionis, § 1. n° 3,

« ÖncekiDevam »