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Rome pour les Arméniens et les Maronites, à Philippopoli et à Andrinople pour les Bulgares, à Athènes et à Jérusalem pour le clergé grecmelchite. Il insiste sur l'importance qu'il y a à conserver la discipline particulière de l'Orient. « Puisque cette légitime variété de la liturgie et de la discipline des Orientaux ajoute à tous ses avantages celui de la gloire et du bien de l'Église, les devoirs de notre charge nous obligent à veiller attentivement, à éloigner tout obstacle, à empêcher toute impudence, de la part des ministres de l'Évangile entraînés de l'Occident vers ces peuples par la charité du Christ. »

C'est là que l'on reconnaît non seulement le pasteur des âmes, qui songe « à ne pas éteindre la mèche qui fume encore », mais aussi le conseiller suprême, dont la sagesse encourage l'œuvre de ses coopérateurs et qui veille à ce que des ardeurs intempestives n'aillent point au delà de leur but. Il suit, du reste, la voie tracée par ses prédécesseurs, et s'appuie sur la constitution de Benoît XIV: « Les prêtres latins sont envoyés dans les régions orientales par le Siège apostolique, uniquement pour être des auxiliaires et des soutiens. Il faut donc prendre garde qu'en usant des pouvoirs qui leur sont accordés, ils ne portent préjudice à la juridiction de ces ordinaires, et ne diminuent le nombre des fidèles qui leur sont soumis. » Léon XIII veut même

faire plus : il déclare que les décisions de Benoît XIV, prises d'abord pour les Melchites, s'étendront à tous les fidèles d'Orient de tous les rites, et il se résume ainsi : « Notre volonté est donc que les Délégués apostoliques estiment comme un devoir sacré de conserver, comme ils le méritent, les usages légués à ces peuples par leurs ancêtres; qu'ils respectent et fassent respecter, comme il est juste, l'autorité des patriarches; que, dans leurs rapports avec eux, ils mettent en pratique le conseil de l'Apôtre (Rom. xii, 10), se prévenant d'un respect mutuel; qu'ils témoignent leur zèle et leur bienveillance aux évêques, au clergé et au peuple, et qu'ils soient animés du même esprit que l'apôtre saint Jean saluant les sept Églises d'Asie (Apoc. 1, 4) : Grâce à vous et paix par Celui qui était, qui est, et qui doit venir. »

Réconcilier dans l'unité de la foi les diverses nations dissidentes avec leur Mère, l'Église romaine, est évidemment l'œuvre à laquelle tend toute l'ardeur des efforts de Léon XIII durant son pontificat; mais il a soin de faire observer que « c'est un travail long et pénible et d'un succès assez lointain ». Pour le faire réussir, il établit une commission permanente, «< chargée d'appliquer son zèle à la réconciliation des dissidents, » et il publie, en 1895, un motu proprio qui en réglemente les études.

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Une année plus tard, le Pape, poursuivant toujours la même pensée, signalait, dans un autre motu proprio, la méthode à suivre et la concorde à garder : « Nous jugeons qu'il est bon, pour que nos décrets soient de mieux en mieux appliqués et obtiennent d'abondants résultats, d'y ajouter quelques décisions et exhortations en forme d'appendice à la constitution déjà promulguée. »

Suit une esquisse très nette de la situation religieuse en Orient :

<< Les conditions dans lesquelles l'Église se trouve en Orient, soit quant aux hommes, soit quant aux différents pays, sont tout à fait spéciales, et cela depuis la plus haute antiquité. Dans un même lieu, en effet, se rencontrent souvent plusieurs rites bien différents, quoique tous légitimes, et, par suite, autant d'évêques avant chacun ses coopérateurs dans son rite particulier. Il faut y ajouter de nombreux prêtres latins que le Saint-Siège a coutume d'envoyer pour aider et soulager les autres. Il y a, en outre, ceux qui, pour servir d'appui à l'unité catholique, remplissent la charge de délégués du Saint-Siège, exécutent ses ordres et interprètent sa volonté...

«< Or si tous, chacun dans sa propre partie, ne sont pas animés de la même sainte et salutaire pensée, à l'exclusion de tout intérêt par

ticulier, si la même affection ne les unit pas comme des frères, les résultats utiles ne répondront pas aux attentes et aux efforts de l'Église.

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Léon XIII demande que l'exemple de cette union soit donné par les délégués et par les patriarches; il attribue un subside annuel à ses légats, afin de pourvoir à l'éclat du prestige nécessaire en pays d'Orient; il ordonne, « pour préparer la voie à une action commune, » que les patriarches aient au moins deux fois par an, à des époques fixées d'un commun accord, des congrès avec les délégués apostoliques; il conseille la multiplication des écoles primaires, << afin que le premier âge ne reçoive, avec les premières connaissances littéraires, rien d'opposé à la vérité et à la morale catholiques; » il encourage enfin la propagation des journaux et autres feuilles périodiques, (( rédigées avec science et

modération. >>

Le Pape termine en traçant aux délégués leurs devoirs envers les supérieurs des missions, et en conviant les uns comme les autres à la concorde nécessitée par la grandeur de la cause très salutaire pour laquelle ils travaillent ensemble. Il tient surtout à témoigner qu'il veut rester fidèle à ses premières instructions: «< Les délégués se souviendront qu'il est de leur devoir de veiller, de prévoir, d'insister pour que l'obéissance à

la constitution Orientalium soit complète chez tous ceux qu'elle regarde. Qu'en cela on arrive surtout à ce que rien absolument ne laisse à désirer dans les congrégations latines qui travaillent au progrès de la foi catholique en beaucoup d'endroits. Il impose, en effet, souverainement, au catholicisme, de faire disparaître cette opinion où sont demeurés beaucoup d'Orientaux, que les Latins voulaient anéantir ou diminuer leurs droits, leurs privilèges et leurs rites. »

La lettre du 25 mai 1898 donne une nouvelle preuve de la sollicitude de Léon XIII pour cette question d'Orient, et elle est écrite « à l'effet d'ériger dans l'église de l'Anastasie, à Constantinople, l'archiconfrérie de prières et de bonnes œuvres, pour le retour des Églises dissidentes à l'unité catholique, sous le patronage de Notre-Dame de l'Assomption1 ».

Le Pape débute en proclamant l'importance de l'œuvre dont les efforts « tendent à ramener les communautés séparées des chrétiens d'Orient à l'unité du bercail catholique ». Il loue les Augustins de l'Assomption et les Sœurs oblates de l'Assomption des services qu'ils ont rendus, soit à Constantinople, soit en Asie Mineure, par leurs églises, leurs établissements, leurs séminaires, leurs écoles, leurs études et leur zèle des âmes.

1 Cum divini Pastoris.

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