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Il espère que les prières de la nouvelle association, composée non seulement de Latins, mais encore d'Orientaux de rites divers, ramèneront le plus tôt possible les dissidents au Pontife romain, et il l'érige en archiconfrérie primaprimaria, avec tous les privilèges accoutumés.

Léon XIII ne cesse de travailler à cette réconciliation des dissidents. En présence de divergences d'opinions entre le nouveau patriarche d'Antioche, du rite grec-melchite, et quelques évêques de sa circonscription diocésaine, il leur écrit, le 21 juillet 1900: « Nous avons, en maintes occasions, attesté notre bienveillance efficace à l'égard des catholiques orientaux, et rien n'a été plus précieux, plus sacré pour nous que le devoir d'exciter l'ardeur et la fécondité de la foi chez ceux qui se trouvent en communion avec le Siège apostolique, afin que, par des exemples renouvelés de leurs ancêtres, ils s'efforcent d'atteindre au mérite et à l'excellence de ces derniers. » Il ne peut dissimuler la tristesse ressentie des dernières dissensions, et il indique les moyens par lesquels il entend ramener l'entente dans les esprits. Il prescrit un concile national où l'on traitera des droits du patriarche et des évêques; mais il en appelle surtout à la charité, redisant cette belle parole de saint Bernard : « Que la charité fasse plus que l'autorité. »

tion 1 >>>

Léon XIII veut aussi que « l'illustre nation anglaise reçoive un gage de sa très vive affecet il écrit spécialement aux Anglais « qui cherchent le royaume du Christ dans l'unité de la foi»: « Nous nourrissons l'espoir de voir nos efforts contribuer à favoriser et à faire aboutir cette grande œuvre : obtenir l'unité chrétienne en Angleterre. >>

Comme tous ceux qui considèrent de haut les faits de l'histoire et savent rattacher les effets aux causes lointaines, Léon XIII n'a cessé de déplorer dans ses écrits l'égarement des esprits au xvie siècle, le pernicieux et déplorable goût de nouveautés qui bouleversa alors la religion chrétienne et qui fut la source des principes modernes de liberté effrénée. « Dans les tempêtes qui dévastèrent la catholicité en Europe, au XVI° siècle, l'Angleterre, elle aussi, subit de grands dommages, pour une raison qui n'est pas inconnue. Elle fut d'abord malheureusement séparée de la communion avec le Siège apostolique et ainsi privée de cette sainte foi dans laquelle, pendant de longs siècles, elle avait trouvé la joie et une grande liberté. »

Le Saint-Père retrace la douleur que ses pré

1 Lettre au peuple anglais.

décesseurs ressentirent de ce déchirement. Ils ne cessèrent cependant d'espérer dans le retour de la nation égarée, et la confiance du Pape actuel n'est pas moindre, lorsqu'il considère l'idéal social du peuple anglais, le zèle de ses associations, son respect pour les saintes Écritures et son observance publique des jours sacrés. Il sait qu'il faut attendre l'heure où les bonnes actions produisent leurs fruits, où le cœur des peuples comme celui des hommes est touché par la grâce, et il se réfugie dans la prière « pour le retour des nations chrétiennes, maintenant séparées, à l'unité des premiers jours ». Il convoque à cette union tous les enfants de l'Angleterre, << quelle que soit la communauté ou l'institution à laquelle ils appartiennent; » il appelle à son aide«ses alliés les catholiques d'Angleterre, dont il connaît la foi et la piété »; il s'efforce de réveiller l'ardeur de ceux qui, au delà comme en deçà de la Manche, sont «< catholiques de nom, mais ne se montrent pas tels dans la pratique », et il termine en confondant son oraison avec celle du Christ : « Père saint, conservez en votre nom ceux que vous m'avez donnés, afin qu'ils soient une seule chose comme nous sommes un... Sanctifiez-les dans la vérité... Je suis en eux et vous en moi, afin qu'ils soient consommés dans l'unité, et que le monde connaisse que vous m'avez envoyé, et que vous les

avez aimés comme vous m'avez aimé. » (Joan. XVII.)

Une année après avoir écrit cette encyclique, Léon XIII s'adresse encore à la nation anglaise, pour lui faire savoir qu'il a consenti à un nouvel examen de la question des ordinations anglicanes, «< afin d'écarter à l'avenir, par l'autorité indiscutable d'un nouveau débat, tout prétexte au moindre doute1. >>

Après s'être retirés du centre de l'unité chrétienne, les Anglais avaient introduit publiquement, sous le règne d'Édouard VI, dans la collation des Ordres sacrés, un rite absolument nouveau.. << Ils perdirent, par suite, le vrai sacrement de l'Ordre, tel que le Christ l'a institué, et en même temps la succession hiérarchique. >>

Cette question, récemment soulevée à nouveau, avait été, bien auparavant, tranchée par un jugement du Siège apostolique : « La connaissance insuffisante des documents explique peut-être comment certains écrivains catholiques n'ont pas hésité à discuter librement sur ce point. » Léon XIII expose toutes les raisons pour lesquelles il estime que la cause proposée a été justement instruite et jugée par le SaintSiège, et il conclut ainsi : « Nous conformant

1 Lettre sur les ordinations anglicanes.

à tous les décrets de nos prédécesseurs, relatifs à la même cause, les confirmant de nouveau et les renouvelant par notre autorité, de notre propre mouvement et de science certaine, nous prononçons et déclarons que les ordinations conférées selon le rite anglican ont été et sont absolument vaines et entièrement nulles. >>

Le Pape espère que les hommes de bonne foi écouteront la voix du Pasteur suprême, et, avec ce choix heureux des citations qui abondent en ses discours, il exhorte les égarés « à rentrer au bercail, pour y puiser avec joie l'eau des fontaines du Sauveur »>.

L'Écosse tient également une grande place dans les préoccupations et dans les projets de Léon XIII. Il rappelle lui-même qu'il a consacré à ce pays « les prémices de son ministère apostolique, alors qu'au lendemain de son avènement au pontificat il a pris soin d'y rétablir la hiérarchie >>, et il adresse, en 1898, une encyclique spéciale aux évêques de la nation qui <«< reçut jadis le nom très honorable de fille chérie du Saint-Siège1».

Il commence sa lettre en traduisant avec vivacité les sentiments d'ardeur qui ne cessent d'animer son cœur de père et d'apôtre : « Le zèle infatigable qui nous inspire et nous émeut

1 Caritatis studium.

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