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CHAPITRE VI

CARDINALAT DE Mgr LA VIGERIE
NÉGOCIATIONS A ROME

I

Avant-propos. - Nomination de Mgr Combes à Constantine. Élections épiscopales en France.

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Difficultés.

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Le cardinalat

Lenteurs de

Rome. Lettres de M. l'abbé Puyol et de Mgr Czacki. — Le ministère Gambetta. — P. Bert et ses projets « concordataires ». -Ministère de Freycinet. Promotion de Mgr Lavigerie au cardinalat. - Le nouveau cardinal à Rome. Lois scolaires.

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Apaisement.

II

Instances de M. Flou

Dépit des intran

Reprise et so

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Départ de Mgr Czacki, nonce à Paris. rens et démarches du cardinal Lavigerie. sigeants Titre archiepiscopal de Mgr Maret. lution de la question. Affaire des Facultés théologiques d'État. Départ du cardinal Lavigerie de Rome. triomphale à Malte, à Tunis et en Algérie. Les manuels P. Bert, Compayré et Gréville. Mgr Ramadié, archevêque d'Albi. Rende, nouveau nonce. bassadeur près le Saint-Siège.

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I

L'affaire des décrets n'était que la préface de tout un programme qui devait se réaliser peu à peu. Pendant les deux années 1881 et 1882, l'Église de France allait encore recevoir des coups très sensibles dans les votes successifs des différentes lois scolaires. Les débats passionnés auxquels donnèrent lieu les projets scolaires, entretinrent toujours l'agitation des esprits. Les ardents de droite caressèrent, en effet, l'espoir de jeter la déconsidération sur la République; ceux de gauche, de détruire l'influence du clergé et de la religion. Mais tandis que le Gouvernement français se laissait dominer par les anticléricaux et entraîner, même malgré lui, jusqu'à la limite d'une rupture violente du Concordat, le Pape Léon XIII gardait extérieurement le silence. Il se réservait le champ de la diplomatie, pour amener le Gouvernement français à des mesures plus empreintes de justice et de liberté envers l'Église. Il désirait surtout que le clergé fit concorder avec sa dignité et son honneur des sentiments modérés de telle sorte que, si la dénonciation du Concordat devait éclater sur les lois scolaires, le Gouvernement en eût seul la responsabilité.

Mgr Lavigerie, en conformité de pensées et de désirs avec le Saint-Père, évitera, comme en 1880, de paraître au grand jour ou de soulever des questions irritantes; mais il cherchera par des démarches secrétes à adoucir les rapports de l'Église et de l'État et à résoudre sans froissement les difficultés qui surgiront. En réalité il remplacera dans ses fonctions le nonce apostolique dont la santé était en très mauvais état. C'est donc un rôle plutôt diplomatique que politique qu'il va jouer.

La fin de 1880 laissait la politique religieuse dans une situation confuse. On continuait les expulsions, mais le Gouvernement en était embarrassé. Les congrégations et l'épiscopat l'étaient également pour d'autres motifs. Les derniers événements avaient découvert chez les catholiques et même parmi les évêques le défaut d'union politique.

Le Pape, lui, attaché, malgré les actes hostiles du Gouvernement français, à sa politique d'apaisement, comprit que pour assurer le succès de sa nouvelle orientation, il fallait réaliser l'unité morale de l'épiscopat. Plusieurs événements servirent Léon XIII.

De nombreux sièges épiscopaux étaient devenus vacants. C'était donc le moment de choisir des candidats qui, bien que tout dévoués à l'Église, seraient dégagés de tout parti politique et sauraient reconnaitre les droits de l'État. Mgr Czacki, si souple et en même temps si fidèle à sa mission, s'employa à cette tâche avec un entier dévouement.

En Algérie, il y avait aussi à pourvoir le siège laissé vacant par la mort de Mgr Gillard.

Mgr Lavigerie présenta M. l'abbé Combes, un de ses vicaires généraux, ami de la conciliation. La nomination cependant ne fut pas aisée, car les candidatures à ce siège se multiplièrent. M. Arthur Picard poussait celle de M. l'abbé de Cortade de Giscaro, son oncle, ancien curé de Mayeube (diocèse d'Auch). M. Gambetta patronnait chaleureusement celle de M. l'abbé Coldefy, curé de Thiviers (diocèse de Périgueux)1. Enfin, après bien des longueurs, et grâce au concours du nonce et de M. Flourens, M. l'abbé Combes fut accepté pour Constantine. En France, les nominations furent plus agitées. Le Gouvernement lassé d'avoir un épiscopat combatif et

1. Lettre inédite de M. Flourens à Mgr Lavigerie. Paris, le 18 janvier 1881.

opposé, en grande partie, aux institutions républicaines, voulait changer le système de l'entente préalable et imposer des engagements aux candidats 2.

Ce n'était pas chose facile à faire accepter et la situation pouvait se compliquer. Le nonce, malgré son bon vouloir, était sur des charbons ardents. « Je ne vous parle pas des douleurs de ma situation, écrivait-il à Mgr Lavigerie 3, car votre haute intelligence les connaît ou les devine et votre cœur m'a témoigné assez d'amitié pour que je n'en doute pas... >>

Mgr Lavigerie facilita autant que possible, la tâche particulièrement délicate du nonce en écrivant des lettres pleines de bon sens politique à M. Flourens. Enfin le Gouvernement abandonna son projet et l'archevêque de Salamine parvint à faire de bons choix. Mais les deux mois qu'avaient duré les nominations avaient été très pénibles.

« Les intrigues de toute espèce, écrivait Mgr Maret à Mgr Lavigerie', se sont croisées; des candidats impossibles se sont produits. Le Gouvernement avait adopté un système qui nous menait tout droit à une rupture avec Rome et peut-être à pire. On a voulu imposer des engagements aux candidats; plusieurs, dit-on, avaient souscrit. J'ai été consulté par quatre d'entre eux; je leur ai déclaré qu'ils ne pouvaient pas prendre les engagements demandés sans manquer à la conscience et à l'honneur; et je les ai envoyés au nonce. En tout cela, j'étais assez d'accord

1. Le système de l'entente préalable remonte à J. Simon, du temps de M. Thiers - Cf. Quatre cents ans de Concordat, par Mgr Baudrillart · Paris, 1905, pp. 306 et 307.

2. Lettre inédite de Mgr Maret à Mgr Lavigerie. Paris, 20 novembre 1880.

3. Lettre inédite de Mgr Czacki à Mgr Lavigerie. Paris, 21 décembre 1880.

4. Lettre inédite de Mgr Maret à Mgr Lavigerie. Paris, 4 mars

avec M. Flourens qui n'approuvait pas entièrement la nouvelle marche qu'on voulait adopter. Cette marche a été abandonnée ou modifiée et les nouvelles nominations se sont faites avec l'assentiment du nonce et, généralement, elles sont très bien vues. Mais les premiers candidats, sauf M. Lamazou, ont été laissés sur le carreau. A l'archevêché, on m'attribuait une part considérable dans toutes ces négociations. On prétendait que je voulais nommer les évêques. J'ai dû faire donner soit par M. Icard, soit par Mgr de Nancy, des démentis positifs... Il y aurait un volume à vous écrire sur tout ce qui s'est passé. En somme cependant, nous marchons à un apaisement et le nonce est content. >>

L'affaire des nominations terminée officiellement, ne l'était pas encore pour une partie des catholiques. La funeste division entre catholiques attachés obstinément à un parti politique et catholiques plaçant les intérêts de l'Église au-dessus de tous les autres, créaient aux évêques, dans leur diocèse, des situations pénibles.

<«< Ici la situation est bien mauvaise, écrivait encore Mgr Czacki à Mgr Lavigerie, car il y a une coterie qui veut jouer toutes les cartes de l'Église après avoir perdu toutes les autres possibles. Je crains que cela ne produise de fâcheux résultats si on n'y résiste pas énergiquement. C'est la guerre à l'autorité et à la dignité de l'épiscopat, moi je lutte contre, autant que je puis... »

Le nonce lui-même n'était pas épargné. On lui reprochait surtout d'être en trop bons termes avec les hommes du Gouvernement. Mais étant donnée sa situation diplomatique, pouvait-il faire autrement ? Ayant invité à dîner, au mois de mars, Mgr Combes, le nouvel évêque de Constantine et d'Hippone et

1. Lettre inédite. Paris, 20 mars 1881.

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