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et ses affaires de Tunisie.

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Sa lettre au cardinal secrétaire

d'État sur la situation religieuse en France. Ministère Ferry.

Les manuels scolaires à l'index.

Lettre du cardinal Lavigerie.

Attitude de M. Flourens. Son projet.

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Le cardinal Lavigerie à Rome.

Son plan politique. Lettre du cardinal Jacobini au Gouvernement français. Mgr Lavigerie à Paris. Ses démarches. Lettres au cardinal secrétaire d'État, à M. de Béhaine.

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Manifestation épiscopale aux Chambres.

Nécessité d'un nonce habile.

Effet des négociations du car

dinal Lavigerie.

III

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Maladie du comte de Chambord.

- Appréhensions que cause l'éventualité d'un dénouement fatal. - Mort du prétendant.

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Mgr di Rende et la pacification.

Lettres du cardinal Lavigerie au Vatican à ce sujet.

I

Au commencement de l'année 1883, le cardinal Lavigerie qui était à Tunis, s'apprêtait à partir pour l'Italie. Il avait déjà annoncé son arrivée prochaine au Saint-Père et au secrétaire d'État. Léon XIII et le cardinal Jacobini s'en réjouissaient vivement, car ils avaient besoin pour la direction des affaires religieuses de France, du concours de ce collaborateur si intelligent et si dévoué. Mais des événements inattendus firent retarder ce voyage.

Le 31 décembre 1882 le grand chef et le puissant orateur du parti républicain opportuniste, Gambetta, venait de terminer sa vie agitée.

Cette mort avait réveillé les espérances des anciens partis, royaliste et bonapartiste. Le bruit courait même que les monarchistes s'étaient secrètement organisés. Le prince Napoléon, (le fils de l'ancien roi de Westphalie) de son côté, faisait placarder sur les murs de Paris, dans la nuit du 15 au 16 janvier, un manifeste contre le Gouvernement de la République ; l'émotion de la capitale fut grande, le matin, quand on lut cet appel. Le Gouvernement prit aussitôt des mesures. Le député Floquet déposa à la Chambre un projet de loi tendant à interdire le territoire français à tous membres de familles royales ayant régné en France et à leur enlever tout droit politique. Les débats auxquels donna lieu ce projet, furent très vifs et amenèrent un conflit entre les deux Chambres et une crise ministérielle.

Mgr Lavigerie qui, par suite de cette fâcheuse situation politique, voyait ses affaires de Tunisie en suspens, dut attendre le dénouement de la crise pour les terminer. Nommé provisoirement administrateur apostolique de la Tunisie, par bref du 28 juin 1881, il

avait trouvé dans la Régence un clergé italien› composé de religieux capucins qui se montraient hostiles à son influence. Or une curieuse combinaison accep tée par le Gouvernement français, annihilait dans ce pays son autorité pourtant si nécessaire à la France. Les religieux italiens, en effet, conservaient les églises et les maisons qu'ils occupaient au moment du protectorat et restaient sous la juridiction d'un supérieur du même ordre qui portait le titre de préfet apostolique et dépendait directement de la Congrégation de la Propagande. Tant que durerait ce dualisme bizarre, le cardinal Lavigerie, malgré son influence personnelle et sa dignité cardinalice, ne pouvait avoir aucune prise sur les Italiens et les Maltais qui formaient la presque totalité de la population européenne. L'influence française pénétrerait donc très difficilement chez ces populations et surtout chez les Musulmans qui avaient des points de contact quotidiens avec les Italiens, étaient imbus de leur esprit et parlaient couramment leur langue. L'illustre prélat voulait faire disparaître au plus tôt cette anomalie, par le rétablissement du siège archiépiscopal de Carthage. Dans ce but il avait déployé une activité fébrile pour créer, à côté des établissements italiens, des œuvres françaises qu'il voulait plus nombreuses et plus prospères. Pour cela il lui fallait beaucoup d'argent. Il s'était adressé à la France catholique, mais l'impopularité de la conquête de la Tunisie, chez les catholiques, porta tort aux quêtes qu'il demandait. Il avait imaginé une grande loterie tunisienne qui ne donna pas les résultats espérés; il s'adressa. enfin au Gouvernement. Celui-ci l'aida un peu; mais à la fin de 1882, l'opposition radicale, d'accord en cela avec la presse italienne qui menait campagne contre lui, avait pris occasion d'une question budgétaire pour attaquer son action en Tunisie et empêcher l'Église de prendre

dans ce pays la place prépondérante qu'elle devait y avoir. Le Gouvernement, dans la personne de M. Fallières, donna tort à cette opposition, mais seulement après trois jours de réticences fâcheuses et de demiaveux qui avaient soulevé de regrettables interprétations. Peu satisfait de cette attitude du ministre, le cardinal Lavigerie venait de mettre en demeure le Gouvernement de se prononcer loyalement et de dire s'il entendait oui ou non désavouer ce qui avait été fait et abandonner l'œuvre commencée. S'il prétendait bénéficier de cette œuvre et s'en faire un titre auprès du pays, il fallait qu'il en acceptât les responsabilités et qu'il tint par conséquent les promesses qu'il avait faites au Saint-Siège pour obtenir de lui qu'un évêque français fût envoyé dans ce pays. Or le Saint-Père avait posé des conditions formelles, exprimées dans la lettre du cardinal secrétaire d'Etat au ministre des Affaires étrangères 1.

En attendant donc la fin de la crise ministérielle pour l'arrangement de ses affaires, Mgr Lavigerie, toujours attentif à ce qui touchait aux relations de l'Eglise et de l'État, ne voulut pas néanmoins laisser le Saint-Siège sans renseignements sur la grave

1. En condescendant ainsi aux demandes du Gouvernement français, le Saint-Père nourrit la confiance que celui-ci, en outre de l'allocation annuelle qu'il accordera d'une manière permanente au prélat démissionnaire (Mgr Suter), laquelle correspondra à la dignité d'évêque et aux services rendus par lui pendant de longues années, ayant d'ailleurs devant les yeux les souvenirs historiques du passé et l'avenir glorieux qui s'ouvre à la France en Tunisie, ne négligera point de procurer à l'administration apostolique, soit sur les fonds du Culte, soit sur les ressources de l'administration tunisienne elle-même, les moyens nécessaires pour ériger l'évêché et le séminaire, y adjoindre d'autres écoles et paroisses, en proportion des besoins de la nouvelle situation, et de donner à ces missions une impulsion telle que, pendant qu'elles développent mieux les intérêts religieux, elles assurent de même les progrès de la civilisation en Afrique, ainsi que la consolidation et l'extension de l'influence française. (Cf. Mgr GRUSSENMEYER, p. 14.)

situation que faisait surgir en France la mort imprévue de Gambetta. Il adressa confidentiellement au secrétaire d'État les réflexions que lui suggéraient les circonstances présentes et la connaissance de son pays.

On marchait rapidement à une crise décisive, mais les éléments qui se trouvaient engagés dans l'action, demandaient de la part du clergé une ex

trême réserve.

Deux partis, en effet, se préparaient, en ce moment, à l'action pour renverser le Gouvernement actuel celui des anarchistes qui prétendaient rétablir la Commune avec une fédération dans toute la France, et celui des monarchistes qui voulaient rétablir la royauté.

Le cardinal connaissait les détails de l'organisa tion sur pied de guerre de ces deux partis. Les journaux eux-mêmes le révélaient suffisamment.

C'est pourquoi il voulait insister, dans l'intérêt de la politique du Saint-Siège, sur ce point dont il avait, disait-il, la certitude absolue, c'était à savoir que celui des deux partis qui commencerait l'action, serait le parti écrasé et que celui qui saurait attendre, serait le parti vainqueur.

«Voici, en effet, Éminentissime Seigneur 1, ce qui logiquement doit se produire. La grande masse de notre pays, qui ne cherche malheureusement que son repos et ses intérêts matériels, est lassée par les incertitudes perpétuelles du régime républicain. Elle est donc prête à s'exaspérer et à se soulever contre quiconque portera à la situation des causes nouvelles de trouble.

<< D'autre part, le Gouvernement est trop fortement armé pour ne pas pouvoir écraser, sur l'heure, des

1. Lettre du cardinal Lavigerie au cardinal Jacobini. Tunis, le 26 janvier 1883.

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