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lettre collective, et qu'il veut vous adresser un bref excellent que vous puissiez publier pour répondre une bonne fois à tous vos adversaires... Mgr Freppel, lui, restera avec son coup de baguette sur les doigts, sans autre satisfaction ». « Quel succès1, répondit le bon métropolitain de Rouen au puissant Africain, si vous obteniez du Saint-Père un bref excellent et que je puisse le publier. Mon discours a été habilement choisi par les intransigeants de France et de Rome pour attaquer l'encyclique Immortale Dei. »

En effet, malgré le blâme infligé à Mgr Freppel et le non-lieu accordé à l'archevêque de Rouen, on insinuait de tous côtés que la doctrine de Rouen avait été condamnée, et Mgr Freppel lui-même, avec ses coups de baguette sur les doigts, profitait du silence imposé pour triompher. Le nonce se montrait favorable à l'évêque d'Angers et l'auditeur, Mgr Averardi, cherchant à reprendre les félicitations «< sincères et cordiales » envoyées à l'archevêque de Rouen, se montrait «< italianissime » dans ses habiletés. Mgr d'Hulst jouait la palinodie et l'Univers avait des petits mots sournois 2. Mais le bref excellent ne tarda pas à arriver. Il fut expédié de Rome le 4 mars. Après avoir remercié ot félicité Mgr Thomas de ses lettres, le Pape ajoutait : « S'il s'est produit naguère un incident qui ait pu vous préoccuper, quittez désormais tout souci à cet égard, non seulement rien n'est changé dans notre paternelle affection, non seulement notre

1. Lettre inédite de Mgr Thomas au cardinal Lavigerie. Rouen, le 27 février 1885.

2. A Rome, les dissidents de la politique de Léon XIII « qui faisaient toujours des oppositions comprimées, de sourdes résistances et qui, dans la presse, par certaines audaces, donnaient comme la fumée de leurs colères latentes »>, disaient que le discours de Rouen avait été qualifié, que le cardinal Zigliara n'en goûtait pas la doctrine, que le cardinal Schiaffino en critiquait les expressions. (Lettre inédite de Mgr Mourey, auditeur de Rote, au cardinal Lavigerie. Rome, le 1er janvier 1886.)

estime n'a point diminué, mais volontiers nous vous dirions que vous avez encore fait grandir l'une et l'autre, en nous exprimant avec tant de cœur votre résolution de défendre notre cause en toute circonstance. >>

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Lettre du cardinal Guibert

au président de la République et ses appréciations sur le Concordat. Intervention du cardinal Lavigerie (lettre au secrétaire d'État). Manœuvres des intransigeants. Nonciature de

L'Univers et le Monde. Année 1887. Jubilé épisco

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Paris.
pal de Mgr Lavigerie. - OEuvre anti-esclavagiste.
service militaire des séminaristes.

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I

Au Vatican, on avait attendu l'arrivée du cardinal Lavigerie pour le commencement de janvier, mais le choléra qui s'était encore déclaré en Tunisie et les

quarantaines italiennes, avaient retardé le voyage1. L'éminent prélat ne put partir que vers la fin de janvier.

De Tunis, avant de s'embarquer, Mgr Lavigerie avait annoncé au ministre des Cultes et à M. Flourens, son voyage, et, malgré le mauvais vouloir qu'on lui gardait au ministère depuis la dernière campagne électorale, il offrait encore au directeur général des Cultes ses services, dans l'intérêt de la France et de l'Église.

<< Mais si vous désirez, disait-il2, que mon intervention soit utile, il faut le secret absolu avec la nonciature et les Affaires étrangères. Si mes conseils paraissent dictés, ils perdraient toute influence, quoique vous sachiez bien d'avance que je ne les donnerai que s'ils me paraissent bons et possibles. En tous cas, je vous dirai loyalement mon avis. »

Il demeura à Rome tout le mois de février et les premiers jours de mars. Selon ses habitudes, il chercha à connaître la pensée du Saint-Père et du secrétaire d'État, à se renseigner sur l'état d'esprit des milieux ecclésiastiques de Rome; dans ce but, il eut de nombreux entretiens avec les principaux personnages de la Ville Sainte. Le résultat de toutes ces démarches, de tous ces renseignements, ne tarda pas à se manifester. Arrivé à Paris, il entreprit encore une série de négociations que nous connaissons en détail, par sa correspondance confidentielle avec le cardinal secrétaire d'État:

<< Conformément à ma promesse et au désir que m'en a témoigné Votre Excellence, écrivait-il, le 23 mars, au cardinal Jacobini3, je viens lui donner

1. Sept jours dans un lazaret italien, écrivait-il à un de ses amis (Mgr Mourey), pour un cardinal français (surtout comme lui), ce pourrait bien être la porte de l'éternité ? »

2. Lettre inédite à M. Flourens. Tunis, le 18 janvier 1886. 3. Lettre inédite. Paris, 23 mars 1886.

mon impression sur la situation de nos affaires religieuses en France, et en particulier sur celles qui se traitent en ce moment avec le Saint-Siège. »

Sur la situation générale, il déclarait que les craintes immédiates d'une rupture, de la part du gouvernement de la République, paraissaient moins graves de près que de loin. En effet, dans ses entrevues secrètes avec les hommes d'État, il pénétrait davantage leurs pensées intimes et il constatait qu'ils étaient beaucoup moins déterminés à pousser les choses à l'extrême que ne semblaient l'indiquer leurs paroles et leurs actes publics. Les ministres comprenaient les difficultés sérieuses dont ils étaient entourés, soit au dedans, soit surtout au dehors. Cependant, dominés par la crainte de leurs électeurs radicaux et de la portion radicale de la Chambre, ils agissaient contre leurs propres convictions, par peur de perdre leur situation ou de se mettre en contradiction avec les promesses faites, au moment des élections, dans les réunions publiques, aux meneurs des cabarets, par peur encore qu'on ne leur rappelât les serments faits dans les sociétés secrètes.

A des hommes politiques qui cédaient à de tels sentiments, il n'y avait guère de raisonnement à tenir que de leur montrer qu'en voulant tourner les difficultés parlementaires, uniquement pour conserver et agrandir leur position, ils ne résolvaient rien et couraient à une ruine irrémédiable, tant pour le pays que pour eux-mêmes.

« C'est ce que j'ai fait ressortir avec toute la force nécessaire pour ce qui concerne l'attitude prise dans ces derniers temps, vis-à-vis de la religion et du clergé. Je me suis élevé, en particulier, contre le spectacle d'un ministre des Cultes qui n'a pas craint de s'attaquer publiquement, non pas seulement aux prétendus agissements politiques du clergé, mais

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