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main du gouvernement. Tout ce qui peut tenir une plume, même les femmes, promettent de signer en faveur de Mgr l'Archevêque. »

A Paris, Mgr Lavigerie demanda audience à l'Empereur. Mais le maréchal de Mac-Mahon l'avait précédé et avait monté, dans l'entourage de Sa Majesté, tout un parti hostile au prélat. Lorsque celui-ci se présenta aux Tuileries, le maréchal Vaillant, maréchal du palais, après l'avoir ajourné une première fois, l'éconduisit une seconde fois, en lui annonçant le départ de l'Empereur pour Biarritz. Sans se décourager, Mgr Lavigerie prit le train pour la ville d'eaux et fit demander à la villa impériale la visite qui lui avait été refusée aux Tuileries. I insista si bien qu'on finit par le recevoir. Mais Napoléon III se montra glacial. L'archevêque usa de toute son audace. Il s'expliqua avec vigueur. Peu à peu la bienveillance de l'Empereur fut attirée et, à la fin de l'entretien, il avait conquis la liberté de son apostolat. L'Empereur lui avait promis une lettre qui lui donnerait satisfaction. Le 28 mai 1868, le maréchal Niel, ministre de la Guerre, publiait dans le journal officiel, sur l'ordre de l'Empereur, la lettre pro

mise.

<< Croyez, Monseigneur, écrivait-il, que le gouvernement n'a jamais eu l'intention de restreindre vos droits d'évêque, et que toute latitude vous sera laissée pour étendre et améliorer les asiles, où vous aimiez à prodiguer aux enfants abandonnés, aux veuves et aux vieillards, les secours de la charité chrétienne. >>>

La cause était gagnée.

Libre d'exercer son ministère, Mgr Lavigerie voyait désormais s'étendre devant lui un immense horizon. De Paris il partit pour Rome, exposa ses projets grandioses à Pie IX qui le comprit, l'encouragea, l'autorisa à établir une mission catholique

dans le Sahara, le nomma délégué apostolique du vaste désert et du Soudan.

Malgré les préoccupations très vives que lui avait données ce conflit, Mgr Lavigerie avait trouvé encore le temps de suivre les affaires de France. De retour à Paris, après avoir quitté la Ville Eternelle, il renseigna longuement le cardinal Antonelli sur la situation religieuse. On appréciait beaucoup au Vatican sa largeur de vue et son grand sens politique. Il constatait que les idées de séparation entre l'Eglise et l'Etat faisaient de grands progrès au sein du gouvernement. La majorité des membres du cabinet impérial était acquise à la séparation1. Il tirait

1. D'après la lettre inédite du cardinal Antonelli à Mgr Lavigerie. Rome, le 15 septembre 1868.

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« Illmo e Rmō Signore...

Quanto da lei mi si accenna con dolore nel principio del suo scritto corrisponde alle informazioni, che io tengo d'altra parte su i pericoli ond'è minacciata la Religione in Francia, per i passi che van facendo sempre più marcatamente nella maggiorità dell'Imperial Gabinetto le idee di separazione tra lo Stato et la Chiesa. D'onde Ella si fa ad argomentare sulla sorte che conseguentemente correrebbe la S. Sede nei rapporti del suo temporale Dominio.

• Quali che sieno peraltro le tendenze nelle alte regioni governative, non può non provarsi tutto la ripugnanza a credere che sia per attuarsi in Francia un sistema, il quale, oltre la deformezza che include in ragione di principio, presenterebbe una specie di mostruositá nel venire applicato agli stati di una nazione non pur cattolica ma orgogliosa altresi del titolo di figlia primogenita della Chiesa... »

« Illme et Rme Seigneur...

• Combien ce que j'apprends avec douleur dans le commencement de votre lettre, correspond aux informations que je tiens d'autre part sur les périls qui menacent la religion en France et sur les progrès qui sont de plus en plus marqués dans la majorité du Cabinet impérial au sujet des idées de séparation entre l'Église et l'État. Votre Éminence tire de là des arguments sur le sort que court le Saint-Siège au sujet de son domaine temporel.

• Bien qu'il y ait ces tendances dans les hautes régions du gouvernement, je ne puis pas cependant ne pas éprouver toute la

ensuite de cette situation des arguments très graves sur les périls qui menaçaient la religion en France et sur l'attitude de l'Empereur au sujet du maintien du pouvoir temporel du Saint-Siège.

Après une absence de quatre mois, Mgr Lavigerie rentra dans son diocèse. Son conflit avec de MacMahon était apaisé, mais le maréchal ne lui pardonna jamais son acte d'indépendance.

répugnance que j'ai à croire que ce système se réalise en France car outre la déformation qu'il ferait subir au principe d'autorité, il se présenterait comme une espèce de monstruosité dans son application à une nation non seulement catholique, mais encore fière de son titre de fille aînée de l'Église.

CHAPITRE II

LES PRÉLUDES (suite) (1870-1880)

Les com

La

Le Concile du Vatican et la guerre franco-allemande. munes d'Algérie. M. Crémieux et l'archevêque d'Alger. — Attitude politique de Mgr Lavigerie après les élections de 1871. L'Akbar. Article sur le rétablissement de la monarchie. restauration monarchique et le comte de Chambord. Entrevue du comte de Chambord et de Mgr Lavigerie à Marienbad et à Carlsbad. Plan de restauration monarchique. Espérances évanouies. La République et les catholiques. - Projets de Mgr Lavigerie : un cardinal français à Rome. Opposition du maréchal de Mac-Mahon. - Projet de démission de Mgr Lavigerie. - Chute de Mac-Mahon. Mort de Pie IX. politique de Mgr Lavigerie.

-

Nouvelle attitude

Bientôt des événements considérables attirèrent ailleurs toute l'attention de Mgr Lavigerie. Le 8 décembre 1869, le Pape Pie IX faisait l'ouverture solennelle du Concile du Vatican. Toujours soucieux de tenir un juste équilibre entre les différents partis, l'archevêque d'Alger s'écarta, même au prix du sacrifice de l'amitié, des anti-infaillibilistes et des infaillibilistes

1. Mgr Maret, anti-infaillibiliste, ami intime de Mgr Lavigerie, avait fait part à l'archevêque d'Alger de ses projets à l'occasion de la tenue du Concile. Il comptait sur son appui, mais il fut désavoué par son ami. Leurs relations furent rompues pendant plusieurs années.

à outrance. Dès le mois de janvier 1869, il s'occupa activement du Concile. Se trouvant à Rome, il discuta, avec le secrétaire d'Etat, la question de l'infaillibilité.

<< La question de l'infaillibilité du Souverain Pontife, écrivit-il au cardinal Antonelli', dont j'ai eu l'honneur d'entretenir ce soir Votre Éminence, me paraît si capitale pour notre Concile que je vous demande la permission de consigner ici, par écrit, les réflexions que j'ai pris la liberté de lui soumettre de vive voix...

<< Il me paraît, en effet, impossible que le Concile du Vatican ne s'occupe pas, après tant de contradictions éclatantes, de l'infaillibilité du Souverain Pontife.

<< Il me semble, d'autre part, bien difficile que le Saint-Père prenne, soit d'une manière directe, soit d'une manière indirecte, l'initiative d'un décret qui le concerne personnellement. De plus, je n'ignore pas que les gouvernements et une certaine partie de l'opinion se préoccupent beaucoup de cette question, parce qu'ils paraissent croire que la définition de l'infaillibilité pontificale s'étendra à toutes sortes d'objets les plus étrangers à la foi, séparera le Saint-Siège de l'Eglise et par conséquent du corps des pasteurs et constituera pour lui une sorte de révélation permanente... » Il combattait dans sa lettre le projet de ceux qui voulaient que le Pape lui-même ou la Commission des voeux, approuvée par le Pape, prissent l'initiative d'une telle définition; il n'approuvait pas non plus ceux qui désiraient un décret nouveau. Il proposait un plan différent. Il était d'avis qu'un ou plusieurs évêques introduisissent, dans la discussion sur l'Église et le Souverain Pontife, la question

1. Lettre inédite de Mgr Lavigerie au cardinal Antonelli. Rome, le 17 janvier 1869.

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