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gauche, les modérés formaient encore la majorité, eut la pensée d'amener une alliance entre les catholiques et les républicains modérés. Mais tandis que les premiers devaient adhérer sincèrement à la République, les autres, désormais forts de cet appui nouveau, devaient se détacher des ultra-radicaux et abandonner leur programme anticlérical.

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Le parti

Attitude des catholiques et des congrégations. monarchiste, l'épiscopat (lettre de Mgr Maret) et le nonce, Appel à l'influence de Mgr Lavigerie.

Encouragement du nonce. - Mgr Lavigerie à Rome. Audience de Léon XIII,

le 27 mai.

II

Agitation croissante en France. Déclarations de M. de Freycinet. Mgr Lavigerie à Paris.. — Les démarches chez M. Dufaure, le nonce, etc. L'idée et la première rédaction de la déclaration. - La question placée sur le terrain politique, discours de M. de Freycinet au Sénat, le 25 juin. Instances pressantes de Mgr Inaction et jalouse in

Lavigerie pour arriver à un résultat.

· Effet

quiétude du nonce, attitude toujours hostile des religieux. Application du premier décret contre les PP. Jésuites. moral sur l'opinion. Délai accordé aux autres congrégations. Démarches de l'archevêque d'Alger auprès du Comité des supérieurs. Refus d'adhérer à la déclaration.

se tourne vers Rome.

Mgr Lavigerie

J. Ferry avait dép sé sur les bureaux de la Chambre, le 15 mars 1879, deux projets importants :

le premier sur la réforme du Conseil de l'Instruction publique et des conseils académiques; le second sur la liberté de l'enseignement supérieur.

Le Conseil supérieur de l'Instruction publique était formé de ce qu'on appelait les grandes influences sociales, c'est-à-dire d'évêques, de pasteurs, de rabbins, de membres du Conseil d'Etat et de la Cour de cassation. J. Ferry opposait aux influences sociales le principe des compétences universitaires, représentées par des membres élus dans les différents degrés de l'enseignement. Il écartait également, dans les conseils académiques, le clergé et le remplaçait par des professeurs selon le même principe. Le projet fut adopté le 18 juillet 1879.

Le second projet modifiait sensiblement la loi de 1875. Il comprenait huit articles. Un de ces articles, l'article 7, frappa de stupeur les catholiques. Il était ainsi conçu :

<< Nul n'est admis à diriger un établissement d'enseignement public ou privé, de quelque ordre qu'il soit, ni à donner l'enseignement, s'il appartient à une congrégation non autorisée. »

L'exposé des motifs était net.

La liberté d'enseigner n'existe pas pour les étrangers. Pourquoi serait-elle reconnue aux affiliés d'un ordre essentiellement étranger par le caractère de ses doctrines, la nature et le but de ses statuts, la résidence et l'autorité de ses chefs? Telle est la portée de la disposition nouvelle que nous avons jugé opportun d'introduire dans la loi et qui s'appliquerait, dans son esprit comme dans ses termes, à tous les degrés de l'enseignement. »

C'était frapper directement l'Église. On ne pouvait le nier. Mais les protestations unanimes des évêques et des catholiques avaient fait échouer définiti vement cet article au Sénat, le 15 mars 1880, ce qui avait obligé la Chambre à y renoncer. Vaincus sur

ce point sensible, les radicaux, assez furieux, avaient opéré un mouvement tournant pour arriver, en partie, aux résultats qu'ils recherchaient.

Ils demandèrent au Gouvernement d'appliquer les lois existantes sur les congrégations non autorisées et, le 17 mars, la Chambre adopta, à la majorité de 324 voix contre 125, l'ordre du jour suivant :

« La Chambre, confiante dans le Gouvernement et comptant sur sa fermeté pour appliquer les lois existantes relatives aux associations non autorisées, passe à l'ordre du jour. »

Deux semaines plus tard, les 29 et 30 mars, paraissaient à l'Officiel deux décrets restés fameux. Le premier accordait trois mois aux Jésuites pour quitter les établissements qu'ils occupaient et se disperser, trois mois de plus pour leurs établissements d'enseignement; le second portait que toute congrégation ou communauté, non autorisée, était tenue, dans le même délai, de demander l'autorisation légale, sans quoi elle encourrait l'application des lois existantes. C'était la revanche du Gouvernement et des radicaux de l'échec de l'article 7.

Cette affaire était grosse d'événements. Elle commença d'abord à soulever de vives réclamations. Mais il faut reconnaître de suite que ceux, en grande partie, qui protestaient, mêlaient à leur désir sincère de défendre l'Église, des préoccupations politiques.

Les conservateurs (et en particulier les monarchistes) excitèrent, dès le début, la masse catholique à une résistance énergique et violente contre le Gouvernement.

Les congrégations conformèrent aussi leur attitude à celle de l'opposition conservatrice où d'ailleurs elles ne comptaient que des défenseurs et des amis. Dès le 30 mars, des supérieurs s'étaient réunis chez M. Keller pour aviser aux solutions à prendre. Le 2 avril, une réunion très importante était de nouveau tenue chez

les Pères de l'Oratoire. Tous les supérieurs de Paris s'y rencontrèrent et décidèrent à l'unanimité de rester solidaires des Jésuites, de refuser la demande d'autorisation; ils informèrent les supérieurs généraux de la province de cette résolution et les convoquèrent pour le 27 avril. Au jour indiqué, quarantecinq supérieurs généraux ou leurs délégués se réunirent à Paris et confirmèrent les décisions précédentes. Puis ils firent publier un mémoire (composé par le P. Monsabré) pour montrer au public les congrégations telles qu'elles étaient avec leurs statuts, leurs œuvres, leurs genres de vie et le bien procuré à la France et à la société, et pour donner les motifs de leur refus à la demande d'autorisation.

Plusieurs évêques, cependant, après avoir fait cause commune avec les religieux par de nobles protestations, essayèrent de s'entendre avec le Gouvernement, car ils déploraient l'ingérence des partis politiques, hostiles au Gouvernement établi, dans les questions religieuses. C'étaient les modérés1. Un de leurs représentants les plus éminents et les plus influents, Mgr Maret 2, écrivait, en effet, à Mgr Lavigerie 3 : « ... 3 Après le rejet de l'article 7 de J. Ferry par la majorité du Sénat, après la déclaration de M. de Freycinet à la tribune des députés, il n'y avait, selon mon opinion, qu'un seul moyen d'éviter les périls où nous sommes: c'était de négocier avec le Saint-Père pour obtenir de sa sagesse que les congrégations non autorisées se soumissent à l'autorisation. Pour le moment la cause des Jésuites semble

1. S. Ém. le cardinal de Bonnechose, NN. SS. Place, Hugonin, Bourret, Perraud, Robert, Isoard, Fava, etc...

2. Il était évêque de Sura, primicier de Saint-Denis et doyen de la Faculté théologique de la Sorbonne. Il s'était fait remarquer, au temps du Concile, par son opposition au dogme de l'infaillibilité.

3. Lettre inédite de Mgr Maret à Mgr Lavigerie. Paris, 19 avril

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