Sayfadaki görseller
PDF
ePub

Louis XVI; il mourut pendant sa traversée d'Amérique en France.

Hermann (Jean), médecin distingué, né à Barr, près de Strasbourg, en 1738.

né à Montpellier en 1745. Nommé préfet colo- | Duportail, ancien ministre de la guerre sous nial à Saint-Domingue, il y mourut de la fièvre jaune au commencement du mois de juin. Chiniac de la Bastide (Mathicu), littérateur, membre de l'académie de Montauban, né en 1739. Daubermenil (François-Antoine), ancien membre de la convention nationale et du conseil des cinq-cents. Diannyère (Antoine), auteur de plusieurs ouvrages sur l'économie politique, membre de l'institut, né à Moulins le 26 janvier 1762.

Michaux (André), naturaliste et voyageur distingué, né à Versailles le 7 mars 1746. Voulland (Henri), ancien membre de l'assemblée législative et de la convention nationale, né à Uzès en 1750.

[blocks in formation]

3 janvier (13 nivôse an XI) Le général de division Rochambeau est nommé capitaine général de l'île de Saint-Domingue en remplacement du malheureux Leclerc, mort à l'île de la Tortue le 2 novembre précédent.

4 (14) Création des sénatoreries; il doit y en avoir une par chaque arrondissement de cour d'appel. -Le premier consul, invoqué par la république

helvétique pour servir de médiateur entre les différents partis qui divisent et troublent le pays, convoque les assemblées cantonnales de la Suisse. (Voy. 10 février.) Cette intervention du gouvernement français dans les affaires de l'Helvétie porte vivement ombrage à l'Angleterre. La paix d'Amiens est sur le point d'être rompue par cette dernière puissance. 17 (27) L'archevêque de Lyon, Fesch (voy. 15 août 1802), est élevé à la dignité du cardinalat par Pie VII'. MM. de Belloy, archevêque de Paris, Cambacérès, archevêque de Rouen, et Boisgelin, archevêque de Tours, reçoivent le même titre, à la demande du premier consul. 18 (28) Mort de Marechal (Pierre-Sylvain), auteur du Dictionnaire des Athées et de plusieurs ouvrages historiques et littéraires, né à Paris le 15 août 1750.

23 (3 pluviôse) Les consuls donnent une nouvelle

organisation à l'institut national. Sa division en quatre classes est maintenue, savoir : sciences physiques et mathématiques, langue et littérature française, histoire et littérature ancienne, beaux-arts. Quant au nombre des membres', il est limité pour la première classe

La bulle du saint père se trouve au Moniteur no 135; elle est fort curieuse.

2 Le no 129 du Moniteur, an XI, contient les noms de tous les membres composant l'institut. On y remarque tout ce que la

26

à cinquante-sept et deux secrétaires, à huit associés et cent correspondants; pour la seconde, à quarante membres et un secrétaire; pour la troisième, à quarante membres et un secrétaire, plus huit associés et soixante correspondants; et pour la quatrième classe à vingt-huit membres, un secrétaire, huit associés et trente-six correspondants. Une somme de quinze cents francs est allouée annuellement à chaque membre effectif, et six mille francs à chaque secrétaire. Parmi les associés étrangers de la première nomination, on remarque : Brucks, Maskeline, Fox, Herschell, en Angleterre, Canova à Rome, Haydn, à Vienne, Webuler, à Stockholm, Rumfort à Munich, Pallas, en Russie, Jefferson, à Philadelphie, Villefort, à Calcutta, Klopstock, à Hambourg, etc. On ne pouvait choisir des noms plus illustres. - Michaud et quelques autres écrivains portent par erreur cette organisation sous la date du 24. janv. (6) — Le général Blanchot, commandant des troupes françaises au Sénégal, réclame des Anglais, conformément au traité du 25 mars 1802, la remise de l'île de Gorée, mais le gouverneur, John Frazer, s'y refuse, sous prétexte qu'il n'en a point reçu l'ordre de son gouvernement. De tous les côtés, le cabinet britannique met la plus insigne mauvaise foi dans l'exécution du traité d'Amiens. Il fait tout pour retenir les possessions qu'il s'est solennellement engagé à restituer et pour provoquer quelque conflit. Mais le premier consul, qui apprécie tous les avantages que la France retire

France possédait de plus distingué dans la littérature et les

sciences.

Toute la correspondance relative à ce débat se trouve au Moniteur, no 192, an XI. Elle mérite d'être lue.

21

Dumesnil (Marie-Françoise), née à Paris en 1713.

fév. (2) — Le général anglais Dundas remet le cap de Bonne-Espérance au général Janssens. commandant des troupes bataves dans le grand Océan.

7 MARS 1803 (13 NIVÔSE du maintien de la paix, se contente provisoirement de simples réclamations, espérant que l'Angleterre, mieux éclairée, tiendra enfin ses serments, quoique le traité fût déjà rompu de fait. (Voy. 2 mars.) 28 janvier (8) Mort du savant traducteur des Hommes illustres de Plutarque, l'abbé Ricard (Dominique), né à Toulouse le 23 mars 1741. - Leroy (Jean-David), architecte distingué de constructions navales et auteurs de plusieurs ouvrages sur cette partie, termine également sa carrière. Il était né à Paris en 1728.

2 février (13) — Un décret du premier consul arrête l'organisation administrative des îles de France et de la Réunion. -Mort de Dezoteux (François), médecin, inspecteur général des hôpitaux militaires au commencement de la république, né à Boulogne en 1724.

--Mort de Poirier (dom Germain), de la congrégation de Saint-Maure, membre de l'institut national et auteur de plusieurs ouvrages sur la religion. I naquit à Paris le 8 janvier 1724.

3 (14) Le général de division Chalbos (François), né à Cubières (Lozère), meurt à Mayence où il était commandant supérieur.

7 (18) Mort de Remusat (Pierre-François de), né en Provence le 4 octobre 1755, ancien membre du conseil des anciens.

9 (20) Mort du marquis de Saint-Lambert(ClaudeFrançois), poëte distingué, auteur des Saisons, membre de l'institut. Il naquit à Vezelise, en Lorraine, le 16 décembre 1716.

11 (21) Laharpe (Jean-François), poëte et critique célèbre, né à Paris le 20 novembre 1739, finit également sa carrière.

18 (29) Aux Antilles, les révoltés noirs, considérablement renforcés depuis leur dernière défaite (voy. 19 novembre), reviennent une seconde fois devant le Cap et attaquent la place sous les ordres des généraux Dessalines et Christophe. Mais tous leurs efforts échouent devant la fermeté du général Rochambeau : après un combat long et sanglant, les ennemis sont enfoncés et forcés de faire précipitamment retraite.

19 (30) En France, Bonaparte rend un acte' de médiation pour mettre fin aux différends qui divisent la république helvétique. Par cet acte, une constitution particulière est donnée à chacun des dix-neuf cantons suisses, réunis par un nouveau pacte fédéral, dont le premier consul est nommé médiateur et protecteur immédiat.

20 (1ventôse)- Mort de la célèbre tragédienne

Cet important document politique se trouve au Moniteur * 151, an XI. Il occupe trente-six colonnes de cette feuille.

23

26

28

(4) Un arrêté du premier consul détermine l'organisation administrative de l'île d'Elbe. et le 27, un autre décret nomme Briot commissaire général de cette île.

(7) Bonaparte fait proposer au comte de Lille, frère de Louis XVI, alors à Varsovie, par l'entremise du roi de Prusse, de renoncer à toutes ses prétentions à la couronne de France, moyennant des indemnités à accorder à tous les membres de sa famille.

(9) Le comte répond, par écrit, à M. Mayer, président de la ville de Varsovie, que le roi de Prusse avait chargé de cette négociation délicate: « Je ne confonds pas M. de Bonaparte avec ceux qui l'on précédé, j'estime sa valeur, ses talents militaires; je lui sais gré de plusieurs actes d'administration, car le bien que l'on fait à mon peuple me sera toujours cher; mais il se trompe s'il croit m'engager à transiger sur mes droits; loin de là, il les établirait lui-même, s'ils pouvaient être litigieux, par la démarche qu'il fait en ce moment. J'ignore quels sont les destins de Dieu sur ma race et sur moi, mais je connais les obligations qu'il m'a imposées, par le rang où il lui a plu de me faire naître. Chrétien, je remplirai ces obligations jusqu'à mon dernier soupir; fils de saint Louis, je saurai, à son exemple, me respecter jusque dans les fers; successeur de François Ier, je veux du moins pouvoir dire comme lui : Tout est perdu fors l'honneur. »

2 mars (11) — Voulant néanmoins consulter les membres de sa famille sur cette importante question, le comte de Lille fait donner commu nication à son frère, le comte d'Artois, alors en Angleterre, des propositions faites par la Prusse au nom du chef du gouvernement français. (Voy. 23 avril.)

Dans la Méditerranée, le commandant de Bussy, chargé des pouvoirs du nouveau grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, le bailli de Thomassy, réclame des Anglais, en vertu de l'article 10 du traité d'Amiens, la remise de l'île de Malte et de ses dépendances; mais le gouverneur J. Ball s'y refuse nettement, et lui répond que du moment où il se croira autorisé à remettre le gouvernement de l'ile, il lui en donnera connaissance. C'était violer et rompre définitivement le traité de paix.

7 (16) Mort de Jeaurat (Edme-Sébastien), astronome, né à Paris en 1724.

8 mars (17)-Tandis que le gouvernement fran

çais emploie tous les moyens pour maintenir la paix, si vivement menacée d'une rupture par suite de la non exécution des points stipulés à charge de l'Angleterre, un message du roi George III au parlement vint brusquer les événements, et jeter le premier cri de guerre, sous prétexte que la France faisait de nombreux armements, armements qui n'étaient au reste destinés que pour secourir l'armée de Saint-Domingue. «S. M. croit nécessaire d'informer la chambre des communes, portait ce message royal, que des préparatifs militaires considérables se faisant dans les ports de France et de Hollande, elle a jugé convenable d'adopter de nouvelles mesures de précautions pour la sûreté de ses États. Quoique les préparatifs dont il s'agit soient présentés comme ayant pour but des expéditions coloniales, comme il existe actuellement entre S. M. et le gouvernement français des discussions d'une grande importance, dont le résultat demeure incertain. S. M. s'est déterminée à faire cette communication à ses fidèles communes, bien persuadée que, quoiqu'elles partagent sa pressante et infatigable sollicitude pour la continuation de la paix, elle peut néanmoins se reposer avec une parfaite confiance sur leur esprit public et leur libéralité, et compter qu'elles la mettront en état d'employer toutes les mesures que les circonstances paraîtront exiger pour l'honneur de sa couronne et les intérêts essentiels de son peuple. »> 10 mars (19) Ce singulier message produisit une vive impression aussi bien sur la population que sur l'ambassadeur français à Londres, le général Andréossi. Jusque-là, celui-ci s'était borné à des communications verbales pour demander la remise de Malte et l'exécution pure et simple du traité; mais lorsqu'il vit que le gouvernement britannique s'appuyait sur de fausses assertions pour donner le signal de la guerre contre la France, et qu'il alléguait des négociations qui au fond n'existaient pas, il crut nécessaire de formuler ses réclamations par écrit et d'une manière plus ou moins pressante. « Aux termes du traité d'Amiens, disait-il dans sa note à lord Hawkesbury, les troupes anglaises devaient évacuer l'île de Malte et ses dépendances, trois mois après l'échange des ratifications. Il y a dix mois que les ratifications sont échangées et les troupes anglaises sont encore à Malte. Les troupes françaises, au contraire, qui devaient évacuer les États de Naples et de Rome, n'ont pas attendu, pour se retirer, l'expiration des trois mois qui leur étaient accordés; que peut-on alléguer pour justifier le retard de l'évacuation de Malte? l'article 10 n'a-t-il pas tout prévu? et les troupes napolitaines étant arrivées, sous quel prétexte celles d'Angleterre y | 15

sont-elles demeurées? Est-ce parce que toutes les puissances désignées dans le paragraphe 6, n'ont pas encore accepté la garantie qui leur est dévolue? Mais cette condition n'en est pas une pour l'évacuation; et d'ailleurs l'Autriche a déjà envoyé son acte de garantie; la Russie elle-même n'a fait qu'une seule difficulté, qui tombe par l'adhésion du premier consul aux modifications proposées, à moins que l'Angleterre n'y mette personnellement obstacle, en refusant d'adhérer aux propositions de la Rus sie; ce qui, après tout, n'empêcherait pas, qu'aux termes formels du traité, S. M. britannique ne se soit engagée d'évacuer l'île de Malte dans le délai de trois mois, en la mettant sous la garde des Napolitains qui doivent en former la garnison, jusqu'à la conclusion des arrangements définitifs de l'ordre. (Voy. 15 mars.)

Mais au même instant où le général Andréossi interpelle le gouvernement anglais, un second message de George à son parlement vint donner une preuve formelle des intentions hostiles de l'Angleterre. Ce nouveau message portait que le roi, afin d'assurer la défense et la sûreté du pays, venait de convoquer les milices du royaume et d'en ordonner l'organisation immédiate, il n'y avait plus à s'y méprendre le cabinet britannique était décidéà la guerre.....

12 mars (21) — Pendant ce temps, le message de George III du 8 mars étant parvenu au gouvernement français, le premier consul s'empresse de demander des explications à l'ambassadeur anglais à Paris, lord Withworth, mais celui-ci se contente d'y répondre vaguement, promettant toutefois d'en référer à son cabinet.

14

« Vous êtes décidé à la guerre, vous voulez la guerre, dit Bonaparte avec énergie à lord Withworth en présence du comte de Marcoff, ambassadeur de l'empereur Alexandre; nous l'avons faite pendant quinze ans ; vous voulez encore la faire quinze années et vous m'y forcez. » Se tournant alors vers le comte Marcoff, il ajouta : « Les Anglais veulent la guerre, mais s'ils sont les premiers à tirer l'épée, je serai le dernier à la remettre dans le fourreau. Ils ne respectent pas les traités, il faut dorénavant les couvrir d'un crêpe noir.... Si vous voulez armer, jarmerai aussi; si vous voulez vous battre, je me battrai aussi. Vous pourrez peut-être tuer la France, mais jamais l'intimider. Malheur à ceux qui ne respectent pas les traités! ils en seront responsables devant toute l'Europe. »

(23) Une levée de deux mille conscrits, desti-
nés au service des arsenaux de la marine,
est ordonnée par le gouvernement français.
(24) Après quatre jours de délibérations, le

26 AVRIL 1803 (17 chef du cabinet anglais se décide enfin à répondre à la note du général Andréossi (voy. 10), et à faire connaître les véritables intentions de son gouvernement. Le voile dont on se couvrait depuis si longtemps fut enfin déchiré. Après avoir longuement récapitulé, dans un langage plein d'équivoques, les conquêtes de la France, les changements survenus en Europe depuis la signature du traité d'Amiens, tels que la réorganisation des républiques italienne, ligurienne et batave, la médiation de la France dans les affaires de l'Helvétie, etc., lord Hawkesbury déclarait que dans ces circonstances S. M. Britannique sentait qu'il ne lui restait plus d'alternative, et que la considération de ce qu'elle devait à son honneur et aux intérêts de son peuple, s'opposait à ce que les troupes anglaises évacuassent Malte, jusqu'à ce qu'il eût été pourvu « à la sûreté essentielle des objets qui, dans les circonstances présentes, pouvaient être matériellement en péril par leur éloignement. » Ces motifs étaient absurdes, car on revenait sur des faits accomplis et solennellement sanctionnés par le traité d'Amiens. Mais l'Angleterre, qui n'avait demandé qu'une trève et qui craignait hautement l'influence que la France gagnait de jour en jour, ne cherchait qu'un prétexte pour bouleverser l'état de choses, et Malte le lui fournit. Elle s'y attacha avec un acharnement incroyable... Dès ce moment les négociations prennent un caractère d'aigreur de part et d'autre, on marche à grands pas vers la reprise des hostilités.

16 mars (25) — Mort de Devaines (Jean), littérateur, membre de l'institut, conseiller d'État, né vers 1750.

21 (30) Le général Montchoisi est nommé capitaine général des îles de France et de la Réunion.

10 avril (20 germinal) Mort de Labat (PierreDaniel), savant bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, auteur de différents écrits sur la religion, né à Saint-Sévère, en Gascogne, en 1725.

23 (3 floréal) Consultés par le comte de Lille (voy. 2 mars) sur les propositions qui lui avaient été faites par l'intermédiaire de la Prusse, les membres de la maison de Bourbon résidants à Londres protestent de leur fidélité au chef de leur famille, et contre l'abandon de leurs droits au trône de France. Cette protestation était ainsi conçue :

« Nous princes soussignés, frère, neveu et cousin de S. M. Louis XVIII, roi de France et de Navarre;

» Pénétrés des mêmes sentiments dont notre souverain seigneur et roi se montre si glorieusement animé dans sa noble réponse à la proposition qui lui a été faite de renoncer

25

26

au trône de France, et d'exiger, de tous les princes de sa maison, une renonciation à leurs droits imprescriptibles de succession au même trône, déclarons :

>> Que notre attachement à nos devoirs et à notre honneur, ne pouvant jamais nous permettre de transiger sur nos droits, nous adhérons de cœur et d'âme à la réponse de notre roi ;

» Qu'à son illustre exemple, nous ne nous prêterons jamais à aucune démarche qui puisse avilir la maison de Bourbon et lui faire manquer à ce qu'elle se doit à elle-même, à ses ancêtres, à ses descendants.

>> Et que si l'injuste emploi d'une force majeure parvenait (ce qu'à Dieu ne plaise!) à placer de fait, et jamais de droit, sur le trône de France tout autre que notre roi légitime, nous suivrons, avec autant de confiance que de fidélité, la voix de l'honneur qui nous prescrit d'en appeler, jusqu'à notre dernier moment, à Dieu, aux Français et à notre épée.

CHARLES-PHILIPPE D'ARTOIS. FERDINAND de Berry. LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. Cette protestation était noble; c'était l'infortune qui s'élevait énergiquement contre la gloire, la faiblesse contre la puissance! Mais le défi que les Bourbons jetaient ainsi à la face de la France ou de son premier magistrat était une grande maladresse, impolitique. Ce n'était pas au moment où la guerre était à la veille d'éclater entre la république et l'Angleterre, au moment où deux grandes nations allaient s'entr'égorger pour le maintien d'un principe ou pour les conquêtes faites par dix ans de sacrifices, qu'il fallait parler du droit chimérique d'héritage; ce n'était pas alors que l'on pouvait prudemment méconnaître ou la souveraineté populaire que la France avait acquise sur les débris de la monarchie ou le chef qu'elle s'était donné. Dans ces circonstances, les prétentions dynastiques n'ont aucune valeur; elles ne servent qu'à envenimer davantage l'animosité de la nation qui vous a proscrit. Aussi la protestation de la maison de Bourbon fut-elle blâmée de tout le monde, de tous les partis. avril (5) Tandis que cette protestation est envoyée à toutes les cours, un sénatus-consulte met à la disposition du gouvernement français cent vingt-mille conscrits, dont soixante mille sur la conscription de l'an XI et soixante mille sur celle de l'an XII. Trente mille hommes de chaque conscription sont aussitôt appelés sous les armes pour compléter l'armée et pour répondre aux armements ordonnés par le cabinet britannique.

(6) Ce cabinet fait remettre au gouvernement français une note par laquelle il exige, comme question sinè quâ non de guerre ou de paix,

que l'ile de Lampedouse, appartenant au roi de Naples, lui soit cédée, que Malte reste en son pouvoir pendant dix ans, que les troupes françaises évacuent sans délai le territoire batave, et que la Suisse soit déclarée indépendante de la France. Sept jours étaient accordés au premier consul pour accepter cet ultimatum ; ce temps passé, il était ordonné à lord Withworth de réclamer ses passe-ports et de cesser toute communication avec le cabinet de Paris. (Voy. 2 mai.) 30 avril (10) Par un traité, signé à Paris, la république cède aux États-Unis d'Amérique, moyennant une indemnité de quatre-vingt et un millions de francs, le territoire de la Louisiane, rétrocédé à la France par l'Espagne en vertu du traité du 1er octobre 1801. 2 mai (12) — Le premier consul répond à l'ultimatum de l'Angleterre du 26 avril (voyez cette date) que l'île de Lampedouse n'étant point à la France, il ne lui appartient ni d'accéder nide se refuser au désir de S. M. Britannique, de voir cette ile en sa possession : que pour l'occupation de l'ile de Malte, qui changerait complétement le traité d'Amiens, il doit communiquer la demande aux puissances qui ont garanti l'indépendance de l'île et de l'ordre; que la Suisse est libre, et que la France est prête à évacuer entièrement la Hollande, dès que l'Angleterre aura rempli les stipulations du traité.

3 (13) En retour de cette réponse, lord With worth demande ses passe - ports au ministre des affaires étrangères, Talleyrand.

4 (14) Avant de délivrer ces passe-ports, ce qui devait rendre la rupture définitive, Bonaparte veut tenter un dernier effort auprès de l'ambassadeur anglais. Il lui fait proposer, comme moyen d'aplanir les différends relatifs à Malte, de remettre provisoirement cette île entre les mains de l'Autriche, de la Russie ou de la Prusse. «S'il était possible que cette proposition ne fût pas adoptée, portait la note, il serait manifeste que non-seulement l'Angleterre n'a jamais voulu exécuter le traité d'Amiens, mais qu'elle n'a même été de bonne foi dans aucune des demandes qu'elle a faites, et qu'à mesure que la France eût cédé sur un point, ses prétentions se fussent portées sur un autre; et si une pareille démonstration devait être acquise, le premier consul aura du moins donné encore un gage de sa sincérité, de son application à méditer sur les moyens d'éviter la guerre, de son empressement à les saisir et du prix qu'il mettrait à les faire valoir. »> Dans toute autre circonstance, et surtout avec tout autre gouvernement, cette nouvelle proposition de la France eût pu donner une autre tournure aux négociations; mais ici, comme elle ne remplissait aucunement le but de l'An

gleterre qui voulait rester en possession de l'île de Malte, elle n'eut aucun effet. Toutefois lord Withworth prit cette note ad referendum, expédia sur-le-champ un courrier au cabinet de Londres, et promit en même temps d'attendre à Paris la réponse de son gouverne

ment.

7 mai (17)-Les ambassadeurs de Russie et d'Autriche déclarent au premier consul, au nom de leurs cabinets, que les empereurs Alexandre et François Ier resteront neutres dans la guerre qui pourrait éclater entre la France et l'Angleterre.

10

11

12

(20) Cette guerre en effet allait éclater malgré les efforts de Bonaparte. La réponse du cabinet anglais à la dernière proposition de la France étant arrivée à Paris, lord Withworth communique enfin à Talleyrand le dernier ultimatum de l'Angleterre. Cette note portait : « 1° Le gouvernement français s'engagera à ne faire aucune opposition à la cession de l'île de Lampedouse à S. M. le roi des Deux-Siciles; 2° vu l'état actuel de l'île de Lampedouse, S. M. restera en possession de l'île de Malte jusqu'à ce qu'il ait été pris des arrangements pour mettre S. M. à même d'occuper Lampedouse, comme poste militaire, après quoi l'île de Malte sera remise aux habitants et reconnu État indépendant; 3° le territoire de la république batave sera évacué par les troupes françaises dans l'espace d'un mois après la conclusion d'une convention fondée sur les principes de ce projet; 4o le roi d'Étrurie et les républiques italienne et ligurienne seront reconnues par S. M.; 5o la Suisse sera évacuée par les troupes françaises; 6o une provision territoriale convenable sera assignée au roi de Sardaigne en Italie.»-La modification que cette proposition semblait porter aux exigences de l'Angleterre, était complétement détruite par un dernier article, mais qui devait rester secret. Cet article portait : S. M. ne sera requise par le gouvernement français d'évacuer l'île de Malte, qu'après l'expiration du terme de dix ans.

Ce n'était plus sept jours que le cabinet anglais donnait à la France, comme pour la note du 26 avril, pour accepter ou rejeter cet ultimatum, mais TRENTE-SIX HEURES! ce temps expiré, son ambassadeur devait quitter la France sans aucun délai.

(21) Mort de Blanchard (Claude), ancien député à l'assemblée législative, grand juge militaire et ensuite commissaire ordonnateur en chef aux armées de Sambre-et-Meuse et de l'intérieur. Il était né à Angers le 16 mai 1742.

(22) En réponse à l'ultimatum insolent de l'Angleterre, le premier consul ordonne à Talleyrand d'adresser des passe-ports à lord

« ÖncekiDevam »