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et les monuments consacrés à l'humanité et à l'instruction publique.

. Art. IV. Le nom de Lyon sera effacé du tableau des villes de la république;

La réunion des maisons conservées portera désormais le nom de Ville affranchie.

Art. V. Il sera élevé sur les ruines de Lyon une colonne qui attestera à la postérité les crimes et la punition des royalistes de cette ville, avec cette inscription :

LYON FIT LA GUERRE A LA LIberté,

LYON N'EST PLUS.

LE 18 JOUR DU MOIS DE L'AN II DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE UNE ET INDIVISIBLE.

12 oct. (21) La reine Marie-Antoinette paraît devant le tribunal révolutionnaire et subit son premier interrogatoire.

13 (22) Carrier est envoyé à l'armée de l'ouest en qualité de commissaire extraordinaire de la convention.

- Nouveau revers sur le Rhin. - Le duc de Brunswick se rend maître de la ville de Weissembourg, centre de la ligne française. Mais cette victoire lui coûte cher : quatre mille six cents Austro-Prussiens ou émigrés sont massacrés dans cette journée; l'armée française, quoique protégée par ses retranchements, y perd de son côté plus de deux mille hommes. 14 (23) Dans l'ouest, la ville de Mortagne, occupée par trois mille Vendéens aux ordres de Royrand, est emportée de vive force par le général en chef Lechelle. Quinze cents prisonniers français, enfermés dans les cachots de la place, sont délivrés par leurs compagnons d'armes, qui se vengent en mettant le feu à la ville. 15 (24) S'étant mis à la poursuite des royalistes, Lechelle les trouve en position près du château de la Tremblaye et les attaque aussitôt. Recus avec vigueur, les républicains, déjà harassés de fatigue, sont obligés de reculer; mais au même instant le général Beaupuy, commandant la division dite mayençaise, s'avance pour soutenir les fuyards, tombe sur les Vendéens, et, après un combat opiniâtre dans lequel Lescure est mortellement blessé, les met en déroute. - Dans les Pyrénées, combat de nuit à Boulon, entre le général Turreau qui venait de remplacer Dagobert, et le général espagnol Ricardos. Turreau, après de vains efforts pour enlever le camp ennemi, est obligé de rentrer dans ses lignes.

16 (25) Au nord, bataille de Wattignies, commencée dans la journée du 15. Le prince de SaxeCobourg, commandant l'armée autrichienne, forte de quatre-vingt mille hommes, y est battu par cinquante mille Français aux ordres du général Jourdan. L'ennemi perd près de quatre mille huit cents tués ou blessés, et les Français trois mille.

Le roi de Naples déclare la guerre à la république française et se joint à l'Europe armée contre elle.

Par un rapprochement historique assez bizarre, le jour même où Ferdinand lance son manifeste, sa belle-sœur, la reine Marie-Antoinette, femme de Louis XVI, est condamnée à la peine de mort, à quatre heures et demie du matin, par le tribunal révolutionnaire, et exécutée à midi et un quart sur la place de la Révolution.-Marie-Antoinette, fille de MarieThérèse et de l'empereur François Ier, naquit à Vienne le 2 novembre 1755 et épousa le 16 mai 1770 Louis XVI, alors duc de Berri. Pendant ce temps, Lechelle entre à Chollet et y réunit toutes ses forces, s'élevant à quarante mille hommes.

17 octobre (26) — Bataille de Chollet. L'armée vendéenne, ralliée à Beaupréau et forte d'environ quarante mille hommes, se trouvait dans la plus fâcheuse position : il ne lui restait absolument qu'à passer la Loire et à transférer le théâtre de la guerre civile dans la Bretagne, ou d'écraser l'armée républicaine. Ce fut cette dernière chance que les chefs royalistes tentèrent. En conséquence les Vendéens, ayant à leur tête d'Elbée, Bonchamp, La Rochejaquelein, Stofflet, Royrand, Piron et Donnissan, marchent, le 17 octobre, à la pointe du jour, sur Chollet et y attaquent les forces françaises en position devant la ville. Pendant quelques instants ce mouvement eut le plus grand succès; mais il fut de courte durée. Culbutées dès le premier choc, les troupes républicaines se rallient derrière Chollet, et, conduites par Beaupuy et Haxo, reviennent à la charge, emportent la position, enfoncent les colonnes vendéennes et les mettent enfin dans la plus grande déroute. Huit mille ennemis restent sur ce sanglant champ de bataille; d'Elbée, Bonchamp, et quelques autres chefs, sont blessés. L'abbé de Montgaillard (t. VI, 120) rapporte par erreur cette affaire au 16.

Sur les frontières du nord, la victoire de Wattignies délivre Maubeuge assiégé par l'armée autrichienne battue dans cette journée. Le prince de Saxe-Cobourg lève le siége dans la journée du 17.

Les troupes françaises sont moins heureuses du côté du Rhin : le général Carles est battu à Haguenau par le duc de Brunswick.

18 (27) La victoire de Chollet est suivie d'un autre avantage. Westermann, accouru de Châtillon pour assister à la bataille, est mis à la poursuite de l'armée vaincue; il attaque les royalistes à Beaupréau, les disperse et s'empare de la ville après un combat acharné. Les ennemis s'enfuient épouvantés vers Saint-Florent sur la Loire.

Au même instant deux mille Vendéens, com

mandés par Desessarts, de Hagues et le chevalier Duhoux, attaquent et battent au village d'Ingrande l'adjudant général Savary et le rejettent sur Angers. Le général Aulanier, accouru du Pont-de-Cé pour soutenir Savary, subit le même sort.

19 octobre (28.)- Les débris de l'armée vendéenne vaincue à Chollet, passent la Loire. Dans le comté de Nice, le général Dugommier bat les Austro-Sardes au village de Gillette, en tue huit cents et fait sept cents prisonniers. La convention nationale autorise la démolition des châteaux forts appartenant aux ci-devant seigneurs.

Elle déclare que l'armée du nord a bien mérité de la patrie dans la journée de Wattignies. 20 (29) L'évêque de Moulins célèbre l'office divin en bonnet rouge et une pique à la main. Menacé dans Angers, le général Aulanier veut rétablir sa position en chassant les royalistes d'Ingrande, mais il est repoussé avec force et mis dans une déroute complète. 21 (30) La Rochejaquelein, dévenu généralisisme depuis la blessure de d'Elbée, s'empresse, aussitôt après le passage de la Loire, de marcher sur Château-Gontier, dont il s'empare après une légère défense. Les Vendéens, exaspérés par leurs revers, y massacrent un grand nombre de patriotes, treize membres de la municipalité et le curé constitutionnel. Le juge de paix de l'endroit est tué de la propre main de Bernard de Marigny, commandant de l'artillerie ennemie.

22 (1 brumaire) Pressé de conquérir le pays de la rive droite de la Loire, la Rochejaquelein marche dès le lendemain sur Laval, attaque les six mille républicains avec lesquels l'adjudant général Letourneux défend la ville, les enfonce, les bat complétement et s'empare de la place. - Aux Alpes, cinq mille Austro-Sardes attaquent le général Dugommier au village d'Utelle, dans le comté de Nice; mais quoique ce dernier n'eût que quinze cents hommes à leur opposer, ils sont repoussés avec perte.

24 (3) Biroteau (Jean-Baptiste), membre de la convention, mis hors la loi après le 2 juin et arrêté à Bordeaux, est exécuté dans cette ville.

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Le général Houchard, le vainqueur de Hondschoote, accusé de trahison, est traduit devant le tribunal révolutionnaire.

Le même jour, vingt et un députés girondins, accusés de « conspirations contre l'unité et l'indivisibilité de la république, la liberté et la sûreté du peuple français, » paraissent devant ce terrible tribunal. (Voy. leurs noms au 30 octobre.)

25 (4) L'armée du nord s'avance en Belgique et s'empare de Marchienne.

Pendant ce temps l'avant-garde de l'armée de

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l'ouest, commandée par Westermann, poursuit de près les débris des Vendéens; mais arrivée à la Lande des Croix-Bataille, la colonne républicaine, qui croyait les ennemis de beaucoup devant elle, est tout à coup assaillie par la Rochejaquelein et Stofflet, et rejetée sur le gros de Lechelle, qui s'avance avec vingt-cinq mille hommes. Ce combat ne fut que le prélude d'un autre combat plus décissif.

Bataille d'Entrames. Enhardis par cet avantage, les royalistes marchent ncontre les républicains, en position au bourg d'Entrames et engagent aussitôt une action générale. Elle fut terrible. La Rochejaquelein, Stofflet, le prince de Talmont, d'Autichamp et Royrand s'élancent sur l'armée française imprudemment groupée en masse, la débordent et l'enfoncent. De part et d'autre on fait des prodiges de valeur. Westermann, Beaupuy et Danican se battent avec acharnement et défendent le terrain pied à pied. Mais bientôt pris en tête, en flanc et en queue, la défense devient impossible et la déroute commence. Neuf mille républicains périssent ou sont faits prisonniers. (L'abbé de Montgaillard (t. IV, p. 92) porte ce désastre au 25 septembre, c'est-à-dire un mois avant sa date.)

Au même instant où Lechelle est défait à Entrames, huit mille Vendéens attaquent la ville de Craon, chassent la division Aulanier, qui se retire précipitamment sur Rennes, et s'emparent de la place.

oct. (6) Les Prussiens commencent le siége de Landau, défendu par le général Gilot. 29 (8) La convention substitue le nom d'Émile à celui de Montmorency, parce qu'il rappelle la maison des plus anciens barons de la chrétienté.

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(9) Elle change également ceux des forts de Monaco et de Montreuil-sur-Mer en ceux de forts Hercule et Montagne-sur-Mer; les noms des communes de Ris et de Saint-Germain-enLaye sont remplacés par ceux de Brutus et de Montagne-du-Bon-Air.

Elle condamne à la peine de mort, par l'or. gane de son tribunal révolutionnaire, les vingt et un députés girondins dont le jugement avait commencé le 24 précédent. C'étaient ': *BRISSOT (Jean-Pierre), né à Ouarville, près de Chartres, le 1er janvier 1764, député du département d'Eure-et-Loir;

*VERGNIAUX (Pierre-Victurnien), né à Limoges le 31 mai 1753, député de la Gironde; *GENSONNÉ (Armand), né à Bordeaux le 10 août 1758, député de la Gironde;

de mort dans le procès de Louis XVI. J'ai voulu ajouter cette 1 L'astérisque indique les membres qui votèrent pour la peine observation pour démontrer que la hache révolutionnaire n'épargnait pas plus les votants que les députés de la minorité.

DUPERRET (Claude-Romain-Lause), âgé de 46 ans, député des Bouches-du-Rhône ;

*CARRA (Jean-Louis), né à Pont-de-Veyle, en Bresse, en 1743, député de Saône-et-Loire ; GARDIEN (Jean-François-Martin), né à Châtellerault en 1754, député d'Indre-et-Loire. VALAZE (Charles-Eléonore Dufriche-), né à Luçon en 1751, député de l'Orne;

DUPRAT (Jean), né à Avignon en 1763, député des Bouches-du-Rhône;

SILLERY (Charles-Alexis Brulard, comte de Genlis, marquis de), né à Paris en 1756, député de la Somme ;

FAUCHET (Claude), évêque constitutionnel, né à Dorne le 22 septembre 1744, député du Calvados;

*Ducos (Jean-François), né à Bordeaux en 1755, député de la Gironde ;

*BOYER-FONFREDE (Jean-Baptiste), né à Bordeaux en 1766, député de la Gironde;

"LASOURCE (Marie-David-Albin), né à Langles, en Languedoc, en 1752, député du Tarn; *LESTERP-BEAUVAIS (Benoît), né en 1750, député de la Haute-Vienne;

DUCHASTEL (Gaspard), né à Rochecou, près de Thouars, en 1766, député des Deux-Sèvres; MAINVIELLE (Pierre), né à Avignon en 1765, dépaté des Bouches-du-Rhône;

LACAZE (Jacques), né à Bordeaux en 1751, député de la Gironde ;

LEHARDY (Pierre), né à Dinan en 1758, député du Morbihan;

*BOILEAU (Jacques), né à Avallon en 1752, dé puté de l'Yonne ;

ANTIBOCL (Charles-Louis), né à Saint-Tropez en 1753, député du Var ;

VIGEE (Louis-François-Sébastien), né à Rozière en 1757, député de la Mayenne.

Vingt d'entre eux furent exécutés le lendemain sur la place de la Révolution. Le vingt et unième, qui était Valazé, se poignarda au moment où on venait de lui lire sa condamnation. Son cadavre fut mis dans la charrette et conduit au cimetière avec ceux de ses infortunés compagnons.

- Tandis que la convention frappait ainsi d'un coup mortel les plus nobles chefs des girondins, la ville de Marchienne, prise par les républicains le 25 précédent, est reprise par les généraux autrichiens Kray et Otto. Cette action fut une des plus sanglantes de la campagne. Aucun des quatre mille Français composant la garnison de Marchienne ne parvient à se sauver : deux mille d'entre eux restent sur le terrain; les deux mille autres tombent au pouvoir des ennemis.

1 novembre (11) — Le nom de Saint-Pierre-leMoutier est changé en celui de Brutus-leMagnanime par la convention.

2 (12) Elle change également ceux du départe

ment de la Gironde, Pierre-Saint-Gervais, près de Paris, Condé, Saint-Étienne et Tournon, par ceux de Bec-d'Ambès, Pré-le-Pelletier, Vallon-Libre, Armeville et Tournon-l'Union. Elle décide encore que lorsqu'une personne détenue s'évadera, les geôliers, gardiens, gendarmes et tous les autres préposés à sa garde seront sur-le-champ mis en état d'arrestation. 3 nov. (13) Elle nomme les généraux Doppet, Dugommier et Carteaux au commandement des armées des Pyrénées-Orientales, d'Italie et des Alpes.

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Dans l'ouest, la Rochejaquelein, mettant à profit sa victoire d'Entrames, marche sur Ernée, et bat complétement la petite garnison de cette place, dont il s'empare. Sans prendre de repos, il continue sa route sur Fougères et y défait les troupes de l'adjudant général Brière. 4 (14) Ce jour est signalé par une perte très-sensible à l'armée vendéenne. M. le marquis de Lescure (Louis-Marie) meurt des suites de la blessure qu'il avait reçu au combat de la Tremblay, le 15 oct. précédent. Il était né à Paris le 13 octobre 1766, et fut le premier époux de la célèbre marquise de la Rochejaquelein, l'héroïne de la guerre civile de l'ouest.

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A Paris, Marie-Olympe de Gouge, auteur de différentes pièces de théâtre et de plusieurs brochures politiques, une des tètes féminines les plus exaltées de la révolution, est condamnée à la peine de mort et exécutée quelques heures après. Elle naquit à Montauban vers 1755. Ce fut elle, dit-on, qui forma les premières sociétés populaires de son sexe.

La convention nationale remplace les noms de Montfort-la-Maury, La Ferté-sous-Jouarre, Châteaulin et Sainte-Menehould par ceux de Montfort-le-Brutus, La Ferté-sur-Marne, Villesur-Aone et Montagne-sur-Aisne.

5 (15) Elle fait placer le buste de Marat à la première place dans la salle de ses séances. Elle substitue le nom de Montfort-la-Montagne à celui de Montfort-la-Canne.

6 (16) La terreur augmente de jour en jour; le tribunal révolutionnaire condamne à la peine de mort, comme ayant conspiré contre « l'unité et l'indivisibilité de la république, la liberté et la sûreté du peuple français, » Coustard (Anne-Pierre), député à la convention par le département de la Loire-Inférieure, mis hors la loi, né à Léogane, dans l'île de SaintDomingue; et* Louis-Philippe-Joseph Égalité, duc d'Orléans, né à Saint-Cloud le 13 avril 1747, député du département de Paris; c'est le père de Louis-Philippe, aujourd'hui roi des Français. Ils furent exécutés le lendemain 7. Observons ici que Prudhomme, dans son Dictionnaire des condamnés, porte la condamnation de Coustard au 18 brumaire (8 novembre), ce qui est une erreur; le Moniteur du 17 bru

maire (no 47) annonce déjà cet événement. 7 nov. (17.) L'évêque constitutionnel de Paris, Gobel, coiffé du bonnet rouge et suivi de tous ses vicaires, se présente à la barre de la convention nationale et y abjure publiquement sa profession religieuse. Voici cette étrange abjuration. Je la donne pour mieux faire connaître et les mœurs et l'esprit de l'époque : « Né plébéien, j'eus de bonne heure l'amour de la liberté et de l'égalité; appelé par mes concitoyens à l'assemblée constituante, je n'attendis pas que la déclaration de l'homme fût publiée pour reconnaître la souveraineté du peuple. J'eus plus d'une occasion de manifester ce principe qui a été depuis la règle constante de ma conduite. La volonté du peuple fut ma première loi, la soumission à sa volonté mon premier devoir; cette volonté m'a élevé au siége épiscopal de Paris. Ma conscience me dit qu'en obéissant au peuple, je ne l'ai pas trompé.

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J'ai profité de l'influence que me donnait ma place sur le peuple pour augmenter son amour pour la liberté et l'égalité. Mais aujourd'hui que la fin de la révolution approche, aujourd'hui que la liberté marche à grands pas, que tous les sentiments se trouvent réunis; qu'il ne doit y avoir d'autre culte national que celui de la liberté et de l'égalité, je renonce à mes fonctions de ministre du culte catholique; mes vicaires font la même dé claration; nous déposons sur votre bureau nos lettres de prêtrise. Puisse cet exemple consolider le règne de la liberté et de l'égalité! Vive la république! » Ce cri fut répété par

toute la chambre.

Le 13 avril 1794, le tribunal révolutionnaire condamnait Gobel à la peine de mort comme hébertiste.

8 (18) Ce même tribunal condamne à mort MarieJeanne Philippon, née à Paris, épouse de l'ancien ministre de l'intérieur Roland de la Platière, âgée de trente-neuf ans; elle fut exécutée le même jour vers les cinq heures du soir. (Montgaillard est dans l'erreur lorsqu'il place cet événement sous la date du 10; la Liste générale des guillotinés qui se publiait alors à Paris, par livraisons, se trompe également en disant que l'exécution eut lieu le lendemain de la condamnation, c'est-à-dire le 9. Voyez le Moniteur no 50 de l'an II.)

Sur les frontières du nord, combat de Guise; le duc de Wurtenberg y est battu par le général Jourdan.

Une loi révolutionnaire décide que les enfants dont les pères et frères auront subi un jugement portant confiscation de biens, seront reçus dans les hospices des enfants abandonnés.

10 (20) La métropole de Paris est érigée en Temple de la Raison; le culte catholique aboli est rem

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Descends, & Liberté, fille de la nature,

Le peuple a reconquis son pouvoir immortel!
Sur les pompeux débris de l'antique imposture,

Ses mains relèvent ton autel.

Venez, vainqueurs des rois, l'Europe vous contemple,
Venez, sur les faux dieux, étendez vos succès;
Toi, sainte Liberté, viens habiter ce temple,
Sois la déesse des Français!

Ton aspect réjouit le lieu le plus sauvage,
Au milieu des rochers enfante les moissons;
Embelli par tes mains, le plus affreux rivage

Rit environné de glaçons.

Tu doubles les plaisirs, les vertus, le génie;
L'homme est toujours vainqueur sous tes saints étendards;
Avant de se connaître, il ignore la vie ;

Il est créé par tes regards.

Au peuple souverain tous les rois font la guerre: Qu'à tes pieds, ô déesse, ils tombent désormais! Bientôt sur le cercueil des tyrans de la terre

Les peuples vont jurer la paix. Guerriers libérateurs, race puissante et brave, Armés d'un glaive humain, sanctifiez l'effroi ! Terrassé par vos conps, que le dernier esclave Suive au tombcau le dernier roi!

Le même jour de l'inauguration du Temple de la Raison, Jean-Sylvain Bailly, ex-maire de Paris et un des principaux personnages du commencement de la révolution, paraît devant le tribunal révolutionnaire. Il est condamné à la peine de mort comme conspirateur; son exécution eut lieu le lendemain. Il naquit à Paris le 15 septembre 1736.

12 nov. (22)-Les juifs français renoncent solennellement à leur culte et offrent à la commune de Paris leurs reliques, les ornements de leurs rabbins, ainsi que la chappe qui fut portée, selon eux, par Moïse.

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(23) Dans l'ouest, les Vendéens menacent Grandville, occupée par cinq mille républicains aux ordres du général Danican.

(24) Leur armée, forte de trente mille hommes, arrive devant la ville et l'investit.

La convention accorde aux restes de Marat les honneurs du Panthéon.

Le général de division Brunet (Gaspard-JeanBaptiste) est condamné à la peine de mort par le tribunal révolutionnaire et exécuté dans la même journée. Il naquit à Valensol, en Dauphiné. La Liste des guillotinés (no 1) porte mal à propos cette condamnation, ainsi que celle de Manuel, au 17; M. de Courcelles, dans son Dictionnaire des généraux français, (t. III, p. 299), dit que ce général fut condamné et exécuté le 6 novembre. C'est encore une erreur; le Moniteur, que l'auteur cite cepen

dant à l'appui de ce qu'il avance, prouve que ce fut le 14.

14 nov. (24) —Le conventionnel Manuel (PierreLouis), procureur de la commune de Paris, un des plus fougueux partisans de la révolution, est condamné à la peine capitale et exécuté le lendemain. Il était né à Montargis en 1751. - Au nord, le fort de Vauban, assiégé depuis le 17 octobre par le général autrichien Lauer avec sept mille hommes, capitule. Le général Durand, commandant de la place, et deux mille trois cents Français y sont faits prisonniers.

15 (25) Vigoureusement reçus devant Grandville, et foudroyés par l'artillerie de la place, les royalistes sont obligés de renoncer à leur entreprise et se retirent avec une perte de quinze cents hommes.

- Le nom de Mont-Martre est remplacé par celui de Mont-Marat.

- Les loteries sont abolies en France comme une institution immorale.

– Le général de brigade Romé (Albert-Marie) est condamné à la peine de mort par le tribunal révolutionnaire, et exécuté le même jour, vers le soir.

16 (26) Le général Houchard (Jean-Nicolas) subit le même sort. Il naquit à Forbach (Lorraine), en 1740, fut nommé général de brigade le 1" décembre 1792, divisionnaire le 8 mars 1793 et commanda successivement les armées du Rhin, de la Moselle et du Nord; il avait été destitué le 24 septembre et condamné à mort le jour même de son exécution. Observons ici que la Biographie des Contemporains, la Liste des guillotinés (no 1), et Michaud (p. 562) portent, d'après le témoignage de quelques écrivains, la mort de ce général au lendemain de sa condamnation, c'est-à-dire au 17, mais le Moniteur, no 58, du 18 brumaire an II, dit positivement qu'il subit son jugement le soir du 16 novembre.

- Ce même jour, Roland de la Platière, exministre de l'intérieur, met fin à son existence à la nouvelle de la mort tragique de son épouse (voy. 8 novembre). Caché à Rouen depuis la proscription des girondins, Roland quitta sa retraite le 16, à six heures du soir, et prit la route de Paris. Arrivé au bourg de Baudoin, à quatre lieues de Rouen, il s'arrêta près d'une maison appartenant à M. Lenormand, s'assit contre un arbre et se perça le cœur d'un coup d'épée. On trouva dans sa poche un billet portant ces mots : « Qui que tu sois qui me trouves gisant, respecte mes restes; ce sont ceux d'un homme qui consacra toute sa vie à être utile, et qui est mort comme il a vécu, vertueux et honnête. Puissent mes concitoyens prendre des sentiments plus doux et plus humains! Le sang qui coule par torrents

dans ma patrie me dicte cet avis; ces massacres ne peuvent être inspirés que par les plus cruels ennemis de la France. Non la crainte, mais l'indignation m'a fait quitter ma retraite au moment où j'ai appris qu'on venait d'égorger ma femme, et je n'ai pas voulu rester plus longtemps sur une terre souillée de crime. » C'eût été une action généreuse que celle de se conformer à la prière faite, un instant avant de mourir, par un homme, tout ennemi politique qu'il pût être. Mais l'esprit de parti, surtout dans les grands mouvements populaires, ne considère que sa cause et se venge jusque sur un cadavre. Les restes de Roland furent enlevés par ordre du député Legendre, alors en mission à Rouen. Il leur prodigua des insultes que l'histoire ne saurait assez flétrir. Roland (Jean-Marie) était né à Villefranche, près de Lyon, en 1752.

Dans la Bretagne, la Rochejaquelein, forcé de renoncer à la prise de Grandville, marche sur Pontorson, défendu par le général de brigade Thiboret, l'attaque et l'oblige d'évacuer la ville; neuf cents républicains sont tués ou blessés dans cette journée.

17 nov. (27)- Sur le Rhin, le général Hoche, commandant l'armée de la Moselle, bat les Prussiens à Bliescastel et leur tue ou blesse sept cents hommes.

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Pendant ce temps, six mille Prussiens, con-
duits par le colonel Wartensleben, attaquent
vainement le fort de Bitche, défendu par sept
cent trente-sept Français; ils sont repoussés
avec une perte de trois cent vingt tués et deux
cent cinquante prisonniers.

La convention décrète l'érection d'un monument
destiné à perpétuer le triomphe du peuple
français sur la tyrannie et la superstition.
(29) Elle divise le département de Rhône-et-
Loire en deux départements sous les noms du
Rhône et de la Loire.

20-21 (30-1er frimaire) Bataille d'Antraine, dans la Vendée. L'armée française, commandée par le général Rossignol', chef de la plus grande nullité, mais ayant sous ses ordres plusieurs généraux de distinction, tels que Marceau, Kléber, Muller, Boucret, Westermann et Chambertin, attaque les Vendéens au bourg d'Antraine. Leur armée était forte de trentecinq mille hommes, selon le propre témoignage de la marquise de la Rochejaquelein (p. 274); cette armée se trouvait sous les ordres de la Rochejaquelein, Stofflet, d'Autichamp, le prince de Talmont, Fleuriot, Bernard de Marigny, Ros

Le général Rossignol (Jean-Antoine), né à Paris en 1759, fut destitué quelque temps après, réintégré, destitué une seconde fois, arrêté et enfermé aux château de Ham le 13 janvier 1795, mis en liberté le 26 octobre suivant, arrêté de nouveau et déporté aux colonies; il mourut dans l'archipel Indien au mois d'avril 1802.

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