Sayfadaki görseller
PDF
ePub

nécessité de croire; c'est de l'esprit et non du cœur qu'il croit. Sa foi est une conclusion scientifique, et non une aspiration vers Dieu et la vérité surnaturelle. Aussi cette foi, comme elle est froide et impuissante! comme elle est restreinte et embarrassée ! comme elle craint de s'avancer, en croyant trop! A la voir se conten ter si aisément de vérités diminuées (Ps. XI), pesées dans la balance de la raison, au lieu de voler à pleines ailes comme la foi des saints, on dirait qu'elle est honteuse d'elle-même. Elle parle bas, elle craint de se compromettre; quand elle se montre, c'est sous le couvert d'idées humaines qui lui servent de passeport. Ce n'est pas elle qui s'exposera à un affront pour des miracles qu'elle juges inutiles, et qu'elle n'eût jamais conseillé à Dieu d'opérer. Dans le passé comme dans le présent, le merveilleux l'effraie; n'a-t-elle pas eu déjà assez d'effort à faire pour admettre celui dont l'acceptation lui est strictement nécessaire. La vie des saints, leurs vertus héroïques, leurs sacrifices sublimes, tout cela l'inquiète. L'action du Christianisme dans la société, dans la législation, lui semble léser les droits de ceux qui ne croient pas; elle entend réserver la liberté de l'erreur et. la liberté du mal; et elle ne s'aperçoit même pas que la marche du monde est entravée depuis que Jésus-Christ n'est plus roi sur la terre.

« Or c'est pour ceux dont la foi est si faible et si près du rationalisme, que Jésus ajoute aux paroles de reproche qu'il adressa à Thomas cette sentence qui ne le regardait pas seul, mais qui avait en vue tous les hommes et tous les siècles : « Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru! » Thomas pécha pour n'avoir pas eu la disposition à croire. Nous nous exposons à pécher comme lui, si nous n'entretenons pas dans notre foi cette expansion qui la mêlerait à tout, et lui ferait faire ce progrès que Dieu récompense par des flots de lumière et de joie au cœur. Une fois entrés dans l'Église, le devoir pour nous est de considérer désormais toute chose au point de vue surnaturel; et ne craignons pas que ce point de vue, réglé par les enseignements de l'autorité sacrée, nous entraîne trop loin. « Le juste vit de la foi » (Rom., I, 17); c'est sa nourriture continuelle. La vie naturelle est transformée en lui pour jamais, s'il demeure fidèle à son baptême. Croyons-nous donc que l'Église avait pris

tant de soins dans l'instruction de ses néophytes, qu'elle les avait initiés par tant de rites qui ne respirent que les idées et les sentiments de la vie surnaturelle, pour les abandonner sans remords dès le lendemain à l'action de ce dangereux système qui force la foi dans un recoin de l'intelligence, du cœur et de la conduite, afin de laisser plus librement agir l'homme naturel? Non, il n'en est pas ainsi. Reconnaissons donc notre erreur avec Thomas; confessons avec lui que jusqu'ici nous n'avons pas cru encore d'une foi assez parfaite. Comme lui, disons à Jésus : « Vous êtes mon Seigneur et mon Dieu; et j'ai souvent pensé et agi comme si vous n'étiez pas en tout mon Seigneur et mon Dieu. Désormais je croirai sans avoir vu; car je veux être du nombre de ceux que vous avez appelés heu

reux. >>

La foi pleine et intégrale qui admet l'action parallèle dans le monde pour le triomphe de leur cause respective de JésusChrist, de la Vierge Marie sa mère et la nôtre, de tous les enfants de Dieu restés fidèles, d'une part; du démon et de tous ceux qui se sont placés sous sa bannière, de l'autre ; la foi qui admet le principe de solidarité existant entre tous les hommes impose des devoirs et des sacrifices spéciaux en présence de la marée montante des vices. Elle réclame surtout l'intelligence des précautions qu'il faut prendre contre l'éternel ennemi. De toutes ces vérités, nous devons tirer la conclusion formulée en ces termes par saint Augustin: « Il faut fuir du milieu de Babylone, c'està-dire sortir de la cité du monde qui est la société des anges et des hommes impies et nous retirer à grands pas vers le Dieu vivant, par le moyen de la foi opérante par la charité. Plus nous voyons que la puissance des démons est grande ici-bas, plus nous devons nous attacher au médiateur qui nous retire des choses basses pour nous élever aux hautes et sublimes. >>

TROISIÈME DISSERTATION

ÉCLAIRCISSEMENTS EXÉGÉTIQUES

ÉCLAIRCISSEMENTS EXÉGÉTIQUES

En nos jours d'innovations et de troubles, il me paraît nécessaire de donner une réponse aussi claire que possible aux trois questions suivantes : Quelle est la valeur, au point de vue de la foi, de l'attribution des Livres sacrés aux auteurs qui les ont écrits? Au regard de la raison, quelle est l'autorité historique des écrivains sacrés? Quelles sont les règles d'exégèse enseignées dans l'Encyclique « Providentissimus Deus? >>

[ocr errors][merged small]

Dans ma critique d'« une Exégèse nouvelle » j'ai signalé, entre autres erreurs, celle des novateurs qui croient pouvoir séparer, dans les définitions dogmatiques sur les saintes Écritures, les livres proclamés divins d'avec les noms des auteurs reconnus pour les avoir écrits. Ils enseignent, par exemple, que si les Évangiles dits de saint Mathieu, de saint Marc, de saint Luc et de saint Jean sont vraiment la parole de Dieu écrite, si c'est là une vérité imposée à notre foi, il n'est pas également révélé que c'est bien saint Mathieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean qui ont été inspirés pour écrire les livres auxquels leur nom est attaché. La connaissance de la paternité de ces écritures relèverait uniquement de la critique historique. Écoutons M. Mangenot dans la Revue des sciences ecclésiastiques, juillet 1900 « Un point que M. Magnier ne fait qu'indiquer aurait mérité d'être étudié à fond. Quelques exégètes catholiques tiennent les premiers récits de la genèse comme des mythes,

« ÖncekiDevam »