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pour eux de toute éternité, et que là, bienheureux, ils jouissent avec le Christ de la vie éternelle. »

S'il nous était permis d'entrer dans cet ordre d'idées, nos esprits et nos cœurs y trouveraient de bien douces jouissances. Ce serait pour nous la pleine intelligence d'une multitude de textes sacrés qui torturent beaucoup d'esprits. Ce serait l'explication de l'insistance des Apôtres à recommander aux fidèles d'avoir toujours les yeux sur le second avènement de JésusChrist, de faire toutes leurs actions et de supporter courageusement leurs épreuves en vue de cet avènement. Il n'y aurait plus lieu de poser la question si oiseuse et si dangereuse tant. agitée de nos jours, en Belgique surtout, sur le petit nombre ou le grand nombre des élus dans l'Église militante. Si, en effet, on donne à cette question une solution janséniste, c'est le découragement pour les chrétiens. Si on exagère le nombre des sauvés, c'est la porte ouverte au laxisme le plus pernicieux. Toutefois je le répète, je ne veux pas embrasser une doctrine sur cette question délicate. Je n'étudierai même pas devant le public, à moins que la sainte Église romaine me le permette, les affirmations fermes ou les conjectures moins tranchées exprimées sur notre sujet par les Docteurs que j'ai mentionnés plus haut. Il y a de nos jours une telle poussée des esprits vers toutes les nouveautés qu'il n'est pas bon de se mettre en opposition avec les opinions communes, fussent-elles insuffisamment fondées.

Les brillants écrivains, mes adversaires en exégèse, qui se glorifient de déplacer, pour aller de l'avant, les bornes posées par nos pères, n'agiraient-ils pas sagement, eux aussi, en demandant le visa de Rome avant de divulguer comme dogmatiques leurs théories. Elles sont bien osées ces théories, puisqu'elles sapent par la base les dogmes les plus fondamentaux. Ainsi tel auteur soutient qu'il n'est nullement question pour le Christ, dans les synoptiques, d'une Filiation divine, propre et vraie, mais qu'il n'y est parlé que d'une filiation adoptive, laissant Jésus à une infinie distance de Dieu unique et solitaire dans sa majestueuse nature. Ce serait saint Jean qui aurait révélé proprement la divinité du Christ. Tel autre soutient l'inauthenticité voulue des récits de saint Jean. L'Apôtre n'aurait considéré les faits que comme un cadre à ses théories dogmatiques, sans

s'occuper s'ils étaient vrais ou fictifs, interprétant du reste la doctrine du Maître selon les conceptions particulières de son esprit. De là à affirmer avec les rationalistes qu'il a créé la divinité du Christ, il n'y a qu'un pas. Il y a dans toutes ces assertions une hérésie matérielle à haute dose. Les théologiens ne le nieront pas. Sans doute ces écrivains, recommandables d'ailleurs par leurs vertus autant que par leurs talents, échappent à l'hérésie formelle. Mais combien de prêtres accueillant de confiance de pareilles hardiesses font naufrage dans la foi? Nous en avons eu chez nous dernièrement, au diocèse de Soissons, un exemple douloureux dans la personne du pauvre abbé Philippot. Est-il nécessaire de remarquer que les théories signalées plus haut contredisent aux principes de l'exégèse comme à ceux de la théologie et sont dénuées de toute preuve ? L'étude approfondie que j'ai dû faire, pour développer mon sujet, de l'enseignement de l'Ancien et du Nouveau Testament, de la synagogue à toutes les époques et de l'Église messianique, démontre surabondamment combien sont erronées et vides les assertions de l'adoptianisme et du Johannisme.

En terminant nous insisterons avec la Lettre Encyclique au clergé de France datée du 8 septembre 1899 sur la nécessité de maintenir l'authenticité des Livres saints, car c'est là le point capital en exégèse. « Les professeurs, dit Léon XIII, mettront spécialement en garde leurs disciples contre les tendances inquiétantes qui cherchent à s'introduire dans l'interprétation de la Bible, et qui, si elles venaient à prévaloir, ne tarderaient pas à en ruiner l'inspiration et le caractère surnaturel. Sous le spécieux prétexte d'enlever aux adversaires de la parole révélée l'usage d'arguments qui semblaient irréfutables contre l'authenticité et la véracité des Livres saints, des écrivains catholiques ont cru très habile de prendre ces arguments à leur compte. En vertu de cette étrange et périlleuse tactique, ils ont travaillé de leurs propres mains à faire des brèches dans les murailles de la cité qu'ils avaient mission de défendre. >>

La meilleure manière de faire échec aux docteurs de la critique indépendante c'est de les opposer les uns aux autres et de les réfuter les uns par les autres. Ainsi deux incrédules: l'académicien juif Halévy et le docteur américain Green, ont défendu

victorieusement la Genèse contre la critique littéraire et la critique verbale. Halévy a démontré que c'est Dillmann qui a introduit des incorrections dans les récits parfaitement suivis que nous donne Moïse dans l'histoire des patriarches. Green a fait voir que l'emploi des mots qui serait le signe distinctif des documents de diverse provenance juxtaposés dans le récit génésiaque, est une caractéristique si peu sûre que les mêmes mots se retrouvent dans tous ces prétendus documents divers (Disons, en passant, que l'emploi de certains mots exclusivement propres à un nombre plus ou moins restreint de passages n'aurait rien de surprenant. Moïse a pu transcrire, purement et simplement, des renseignements écrits, utiles à son livre et qu'il avait sous la main. Il paraît bien en être ainsi du chant de Lameck à ses deux femmes). Les hommes de la critique se sont ingéniés à mettre en relief leurs savantes découvertes. Ils ont imprimé un Pentateuque diversement colorié. L'arc-en ciel contient à peine assez de couleurs pour distinguer les œuvres des nombreux Jahwistes et Éloïstes qu'a créés la féconde imagination des critiques. Le travail de vérification est ainsi singulièrement facilité. Il suffira de savoir même superficiellement l'hébreu, de posséder une concordance hébraïque, celle de Buxtorf ou celle de Calasino, d'avoir du temps et de la patience, puis de faire une étude comparative de chacun des textes pour se rendre compte de l'ineptie des ennemis de la foi.

QUATRIÈME DISSERTATION

UNE CENSURE

DES

ÉCLAIRCISSEMENTS EXÉGÉTIQUES

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